_: FEMMES - ELLES DÉNONCENT UN TEXTE BAFOUÉ ET DÉTOURNÉ Parité : la colère des élues L' Assemblée des femmes tire un bilan amer de l' application de la loi du 6 juin 2000 sur la parité en politique , et appelle à un renforcement de la loi et à la mobilisation des femmes , qu' elles soient électrices ou membres de partis . La loi sur la parité « a été tranquillement , cyniquement bafouée par ces messieurs au moment de faire les listes » de candidats pour les élections législatives , s' est insurgée l' ancienne ministre socialiste des Droits de la femme Yvette Roudy , à l' ouverture de la huitième université d' été de l' Assemblée des femmes à Floirac en Gironde . « Le Parti socialiste avait annoncé qu' il présenterait 36 % de candidates , en fait il en présentait 28 % , car au moment des négociations avec la gauche plurielle on a pioché dans les circonscriptions réservées aux femmes » , tandis que l' Union pour la majorité présidentielle en a présenté moins de 20 % , a souligné la présidente fondatrice de l' association , qui compte une majorité d' élues , surtout issues du PS , parmi ses 900 adhérentes . RESISTANCE FAROUCHE DES HOMMES De fait , la loi , qui s' appliquait cette année pour la première fois pour des législatives , a été de peu d' effets sur la composition de l' Assemblée nationale : les femmes qui étaient 59 sur 577 députés en 1997 ( 10 , 1 % ) sont aujourd'hui 71 ( 12 , 3 % ) . Seules 38 , 5 % de femmes se sont présentées devant les électeurs . Résistance farouche des hommes politiques en place , relégation à un rôle d' « argument publicitaire » , parachutages dans des circonscriptions imprenables et insultes sexistes ont été le lot quotidien de ces candidates , selon plusieurs d' entre elles qui sont venues témoigner au cours d' une table ronde . Contrairement aux scrutins municipaux , la loi n' a prévu qu' une sanction financière envers les partis ne présentant pas autant de femmes que d' hommes aux législatives . Une pénalisation peu dissuasive . Aussi , l' Assemblée des femmes suggère que les sommes ainsi économisées par l' Etat , et évaluées à 36 millions d' euros , soient versées à un fonds destiné à financer les actions des associations qui oeuvrent en faveur de la parité . Mais même aux municipales , où la loi était draconienne , celle -ci a été détournée . Si les femmes représentent désormais 47 , 8 % des conseillères municipales , les listes ont été bien souvent remaniées à l' issue des élections et des femmes en 2e ou 3e position sur le papier se sont retrouvées reléguées à des postes sans responsabilité . « Alors que faire ? Motiver les femmes ! Il faut se mobiliser » , a exhorté Mme Roudy .