La Dépêche

1: RESIDENTIELLES :

2: IL A FAIT UN PAS SUPPLÉMENTAIRE VERS SA DÉCLARATION OFFICIELLE

3: Le Premier ministre endosse les habits du candidat « disponible »

4: Pour briguer l' Elysée , il ne suffit pas de faire de la politique .

5: Encore faut- il avoir du vocabulaire .

6: Lionel Jospin en fait la démonstration .

7: Il était un candidat « probable » ;

8: il est devenu un candidat « disponible » .

9: Hier , devant les secrétaires de section du PS réunis à la Mutualité à Paris , il a fait un pas supplémentaire vers sa déclaration officielle de candidature .

10: D' abord , pour la première fois , il a appelé sans ambages à un changement de Président à l' occasion de la prochaine élection « dans moins de trois mois et demi , il y aura un président élu , et je ne crois pas que cela doive être le même. »

11: Il a ironisé sur les consultations politiques de Jacques Chirac menées ce week-end :

12: « Rive droite , dans un palais se tiennent des réunions discrètes mais très médiatisées et dont on ne sait rien .

13: Ici , à la Mutualité , c' est au grand jour , selon nos formes et nos méthodes , que tous les responsables du PS sont rassemblés devant les médias pour préparer des rendez -vous qui viennent. »

14: Très applaudi , il a confirmé qu' il se préparait à la présidentielle :

15: « Je m' efforce de pressentir ce que sont les attentes des Français , je réfléchis , j' échange , j' écris .

16: Personnellement , je me rends disponible pour les rendez -vous politique à venir. »

17: UN TON COMBATIF

18: Lionel Jospin s' est montré combatif :

19: « Je m' y prépare , je suis au travail , je suis déterminé car c' est une grande bataille politique qui s' annonce. » Cependant , il n' a pas décidé d' avancer la date de la déclaration officielle de sa candidature :

20: « Le temps de la campagne n' est pas encore venu. »

21: Il a évoqué cet « entre-deux » durant lequel il affirme ne vouloir se concentrer que sur son travail de chef de gouvernement , tout au moins juqu'à la fin de la session parlementaire , le 22 février .

22: Il a refusé de céder à ceux qui le « sommerait de commencer » dès maintenant , excluant de consacrer « tout le premier semestre de 2002 au débat électoral » et d' ajouter :

23: « Au gouvernement , nous ne le pouvons pas et ne le devons pas » .

24: Il a invité les militants socialistes à dénoncer le bilan de l' opposition de 1993 à 1997 et plus particulièrement son « reniement des promesses , la hausse des impôts , le gigantesque blocage social » , l' absence « d' actions d' envergure contre l' insécurité » , les querelles permanentes entre les chefs , la résignation face au chômage. » Il a fait valoir que si la droite venait à l' emporter en 2002 ,

25: « on pourrait craindre un quinquennat et une législature très à droite pour notre pays et très directement inspiré par le MEDEF » .

26: Jospin a estimé que les votes des Français seront « très importants pour la conception de la République et de son éthique. »

27: Une manière de marquer le clivage entre lui et Chirac .

28: Bref , bien que Jospin se défende d' être entré en campagne , il a déjà laissé percer quelques thèmes qu' il reprendra sans doute quand il sera sur les estrades dans quelques semaines .

29: Mais , il a mis en garde les militants socialistes contre tout optimisme :

30: « Rien n' est fait .

31: Il faudra traiter tout cela sans emballement. » C' est ce qu' on s' efforce de faire à Matignon et rue de Solférino ...