_: TERRORISME - ALORS QU' UN TROISIÈME ATTENTAT A FRAPPÉ HIER SOIR LA DIRECTION DE L' EQUIPEMENT À BASTIA La piste corse « confirmée » après deux explosions à Nice C' est bien la piste corse que privilégient les enquêteurs à la suite du double attentat commis à Nice hier matin . La découverte , à proximité du lieu des deux explosions , d' une voiture volée en Corse , faussement immatriculée et contenant au moins un détonateur et de l' essence a « confirmé » l' hypothèse d' une action des indépendantistes de Corse . Le véhicule a été trouvé non loin de l' entrée de la trésorerie générale de Nice et de la Direction régionale des douanes , où deux explosions simultanées avaient eu lieu à 2h30 . Une seule des seize personnes blessées ou choquées par la déflagration était encore hospitalisée ce matin . Le véhicule retrouvé a manifestement servi à l' opération car les auteurs de l' attentat ont tenté d' y mettre feu pour effacer toute trace . Cette action criminelle rappelle une tentative d' attentat contre ces mêmes locaux , déjouée le 25 septembre dernier et revendiquée par le Front de libération nationale corse . La ville choisie , la méthode , et le contexte , deux jours après l' annonce par le FLNC de la rupture de la « trêve » de ses actions militaires et au lendemain d' une manifestation de plusieurs milliers de nationalistes corses à Ajaccio accrédite cette hypothèse corse . D' autant que hier soir un troisième attentat a visé un bâtiment de la direction départementale de l' Equipement dans la zone de l' aéroport de Bastia Poretta . Il n' y aurait pas de blessé malgré la puissance de la déflagration . UN CLIMAT TENDU DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES Une manifestation qui a rassemblé 1 800 personnes selon la police et plus de 12 000 selon les organisateurs . Les manifestants ont scandé de nombreux « Yvan ! Yvan ! » ainsi que le mot d' ordre « Liberta » pour les « prisonniers politiques » , en y incluant les membres du commando Erignac , récemment condamnés à des peines allant de 15 ans de prison à la réclusion à perpétuité . Le climat des dernières semaines s' était , il est vrai , fortement tendu après l' arrestation d' Yvan Colonna le 4 juillet , la victoire du « non » au referendum du 6 juillet et le verdict du procès Erignac le 11 . Il s' agirait de la première action menée à terme par des clandestins insulaires sur le continent depuis le 5 mai 2002 , date de l' attentat contre un centre des impôts à Marseille et d' une tentative d' attentat contre la caserne de Reuilly à Paris . Tout comme lors de l' attentat déjoué du 25 septembre , le Parquet de Paris a co-saisi de l' enquête la Division nationale antiterroriste ( DNAT ) et le SRPJ de Marseille . Le député-maire de Bastia , Emile Zuccarelli ( PRG ) , a « vivement condamné » hier cette action terroriste en appelant à « se rassembler pour refuser ces méthodes » , si l' hypothèse d' une action corse devait être confirmée . Le ministre de l' Economie , Francis Mer , et le ministre délégué au Budget , Alain Lambert Lambert se sont indignés dans un communiqué commun de « ce lâche attentat » .