1: POLITIQUE - PAS DE RÉFÉRENDUM POUR LA RÉFORME
2: Décentralisation :
3: Chirac choisit le Congrès
4: Ce sont les parlementaires réunis en Congrès sous les ors de Versailles et non les Français dans les urnes qui devront adopter la réforme constitutionnelle sur la décentralisation .
5: Jacques Chirac a donc renoncé à sa promesse électorale formulée le 10 avril 2002 à Rouen d' organiser un référendum sur cette réforme essentielle pour le gouvernement Raffarin .
6: Députés et sénateurs seront convoqués « probablement à la fin du mois de février » et comme le prévoit la Constitution , la modification qui va introduire l' organisation décentralisée de la France devra obtenir une majorité des trois cinquièmes .
7: Interrogé sur la volte-face du président de la République , le porte parole du gouvernement Jean-François Copé est resté laconique :
8: « Je ne sais pas ce qui est une promesse ou ce qui ne l' est pas » .
9: Dès novembre , Jean-Pierre Raffarin , véritable fétichiste de la décentralisation , avait écarté la piste du référendum .
10: Après les 70 % d' abstentions au référendum sur le quinquennat , l' Elysée et Matignon redoutent certainement une démobilisation massive sur ce sujet qui passionne peu les Français , en dehors des élus locaux et de quelques acteurs économiques .
11: UN OUI TRES INCERTAIN
12: Dans ce pays où la pratique bonapartiste et gaullienne a durablement dénaturé la vocation des référendums pour en faire des plébiscites , la majorité craignait surtout que cette élection ne devienne un vote pour ou contre le gouvernement Raffarin .
13: En pleine réforme des retraites , avec un gros temps annoncé sur l' emploi , l' affaire était risquée .
14: Enfin , le « oui » était loin d' être acquis .
15: Les sondages et les débats lors des assises des Libertés locales montrent que beaucoup de Français abordent la décentralisation de façon très paradoxale :
16: d' une part , ils demandent un pouvoir plus proche du citoyen , d' autre part ils placent l' Etat comme meilleur garant de l' égalité et de la solidarité sur le territoire .
17: L' hostilité des fonctionnaires , des enseignants , la méfiance des syndicats se sont manifestées très clairement .
18: A droite comme l' illustre la « sortie » de Jean-Louis Debré sur une France éclatée , mais aussi à gauche où pourtant radicaux et verts ont souvent été avant-gardistes dans ce registre , les « jacobins » ne manquent pas .
19: D' un bout à l' autre de l' échiquier politique , les opportunistes prêts à embêter le gouvernement , les partis établis ou à exister politiquement grâce à une telle réforme sont encore plus nombreux .
20: La gauche a d' ailleurs réagi vivement hier :
21: le PCF et la LCR dénoncent un débat confisqué alors que François Hollande constate que le gouvernement « veut éviter un vrai grand débat » .
22: Sans doute , un référendum représentait une vraie menace pour l' indispensbale processus de décentralisateur qui doit permettre à la France de se caler sur la réalité européenne , de recentrer l' Etat sur les compétences régaliennes et surtout de lâcher la bride à des collectivités souvent plus aptes et plus pertinentes que l' Etat sur les questions de vie quotidienne ( Transports , santé , social , environnement ) et de développement local .
23: Mais le Congrès ne dispensera pas l' Etat d' une vraie réforme fiscale et d' un solide programme pédagogique pour réussir cette modernisation .