_: France . GOUVERNEMENT - LE PREMIER MINISTRE ENREGISTRE UNE NETTE CHUTE DE POPULARITÉ DANS LES SONDAGES Raffarin : une pente raide à remonter La pente est raide . Jamais la formule de Jean-Pierre Raffarin n' a semblé s' appliquer autant à lui-même qu' en cet automne morose . Car la pente qu' il doit remonter est celle des sondages . Elle est devenue extrêmement glissante . Même si Raffarin ne se retrouve pas dans la situation d' impopularité de Cresson ou de Juppé . Confronté à un « contexte récessif » et à une défiance des Français , le Premier ministre est au creux de la vague . Sa popularité a chuté à 37 % dans les enquêtes d' opinion après avoir démarré à près de 60 % lors de sa nomination à Matignon . Selon BVA , sa cote de confiance a enregistré une chute brutale de 12 points entre août et septembre . « Bien sûr que je doute . Qui ne douterait pas à ma place ? » , a confessé Raffarin à des journalistes au début du mois . Alors , le Premier ministre peut -il refaire son handicap et revenir à flot ? A l' Elysée , on ne se fait guère d' illusions . « Il pourra peut-être grappiller quelques points , mais il ne retrouvera jamais sa popularité » , confie un conseiller de Chirac . « S' il descend au-dessous de la barre des 35 % , il ne pourra pas s' en remettre car il aura alors deux Français sur trois contre lui » , avoue un ministre . A Matignon , on fait le gros dos . On indexe la popularité de Raffarin sur la courbe de l' emploi . À juste titre . Les sondeurs ( lire ci-dessous ) sont formels : la cote d' un Premier ministre baisse inévitablement lorsque le chômage augmente . Les Français se retournent toujours vers le gouvernement lorsqu' ils sont confrontés aux problèmes économiques . PATIENTER Plus que sur lui-même , Raffarin devra donc compter sur un retour de la croissance pour espérer retrouver un peu d' oxygène . En clair , dans le meilleur des cas , il devra patienter jusqu'au milieu de l' année 2004 . Mais il reste deux facteurs tenant davantage à sa politique et à sa personnalité qui expliquent également la perte de vitesse du Premier ministre . D' abord , les contradictions et l' absence de lisibilité de sa politique qu' illustrent la baisse concomitante de l' impôt sur le revenu et la hausse du gazole . Jusqu'au printemps , Raffarin avait mené une politique libérale clairement identifiée . Mais depuis , c' est le flou qui l' emporte . Est -il en mesure de recadrer son action alors que Chirac , lors du 14 juillet , prônait « l' adaptation » de notre pays face à la situation économique et sociale ? Pas sûr . Enfin , l' atout de la communication dont abuse Raffarin depuis 18 mois semble commencer à se retourner contre lui , comme si les Français découvraient que la forme masque les carences du fond . Raffarin est enfermé dans un « cercle pervers » , estime un sondeur . A quelques mois des régionales , les conditions ne semblent pas réunies pour qu' il sorte de la nasse .