_: France . CANICULE - LE MINISTRE DE LA SANTÉ A POURTANT RECONNU DES DÉFAILLANCES LORS DE LA GESTION DE LA CRISE Mattei : pas responsable et encore moins coupable Le ministre de la Santé Jean-François Mattei a reconnu , devant la mission d' information parlementaire sur la crise sanitaire d' août lors de la canicule , l' absence d' anticipation et la défaillance du système d' alerte , tout en justifiant largement l' action de son administration . Durant deux heures et demi , il a exprimé sa « détermination farouche » à faire face : « je n' ai jamais pensé à démissionner , bien au contraire , je me suis senti investi d' une mission , du devoir d' agir et d' adapter » le système sanitaire . « J' ai vu . Je saurai maintenant comment faire pour que cela ne se reproduise pas » , a -t-il ajouté , évaluant « la surmortalité liée à la canicule à environ 12 000 personnes » pour les deux seules premières semaines d' août . Le ministre de la Santé a admis qu' » il n' y a eu ni alerte véritable au sens d' alarme ni mobilisation par anticipation » , comme l' avait souligné le rapport d' expertise publié lundi , qu' il avait lui-même commandé . Ainsi , l' Institut de veille sanitaire ( InVS ) « n' a pas réagi » , a souligné le ministre , qualifiant pourtant cet organisme de « tour de contrôle » , de « guet » , de « vigie » , qu' il « faut garder » . A la décharge de l' InVS , le ministre a rappelé que « si ses missions sont pratiquement sans limites » , la veille climatique ne figure pas comme une de ses « tâches prioritaires » . UN « AVANT ET UN APRÈS AOÛT 2003 » Revenant sur la chronologie de la crise , M. Mattei a évoqué le « communiqué publié le 8 août par la Direction générale de la Santé qui détaille les recommandations sanitaires en cas de températures élevées » tout en reconnaissant qu' il s' agissait de « mesures bien éloignées de l' idée qu' on se fait de l' alerte sanitaire ! » . Le 11 août , la veille du pic de mortalité , la DGS parle d' une « situation maîtrisée » et ne prend donc pas « l' initiative de déclencher un message d' alerte auprès des professionnels » . Il a évoqué les canicules de 1976 ( 3 000 morts ) et de 1983 ( 4 700 victimes ) , en France , « dont jamais aucune leçon n' a été tirée » . « C' est en soi un facteur explicatif de la crise d' août 2003 » , a -t-il affirmé , soulignant qu' » il y a désormais un avant et un après août 2003 » . Pour le ministre , « c' est en amont de l' hôpital que résidait le véritable problème » , citant « les faiblesses de prise en charge des personnes âgées dépendantes » , mais aussi « le délitement du lien social » . Il y a une part de responsabilité de chacun de nous à cet égard là » , a -t-il lancé .