_: FAMILLE - LE CONSEIL NATIONAL POUR L' ACCÈS AUX ORIGINES S' INSTALLE AUJOURD'HUI Peut-être un nom pour les enfants nés sous X Né en 1940 dans les Hautes-Pyrénées sous le régime du secret , Jacques-Michel Roche , dentiste à Narbonne , a attendu cinquante-sept ans avoir d' avoir accès à son dossier personnel et retrouver la trace de ses parents biologiques : « En 1972 , quand je m' étais adressé pour la première fois à la mairie de Tarbes , on m' avait foutu dehors . Je n' ai pu consulter mon dossier qu' en 1997 , lorsqu' il a été transféré dans l' Aude . J' ai alors appris que j' avais des frères et des soeurs ... » L' accès aux origines concerne plus de 400.000 personnes en France , nées de père et mère inconnus . De nos jours , près de six cents enfants naissent encore sous le régime du secret , contre dix mille il y a trente ans . La recherche de ses racines personnelles est plus ou moins rendue facile en fonction des départements , certains pratiquant une véritable « omerta » sur l' accès aux origines . Le Conseil national de l' accès aux origines personnelles ( CNAOP ) devrait y mettre bon ordre . Officiellement installé aujourd'hui au ministère de la Famille , comme le prévoit une loi rédigée à l' initiative de Ségolène Royal en janvier dernier , il répond à l' attente d' associations comme les pupilles de l' Etat ou les mères de l' ombre . Le CNAOP , qui a connu des retards à l' allumage en raison de dissensions internes et de l' arrivée à la tête du ministère de la Santé et de la Famille de Jean-François Mattéi , s' est débarrassé de son premier président , Pierre Verdier Verdier , dans le collimateur des familles adoptives , pour désigner le plus consensuel Roger Henrion , gynécologue à la retraite . A lui désormais d' harmoniser des pratiques différentes en fonction des départements et surtout , de protéger les intérêts des « mères inconnues » et des familles adoptives tout en facilitant les démarches des enfants . LE REGIME DU SECRET NE SERA PAS ABOLI Reste que le régime du secret ne sera pas aboli . Tout au plus , les services de l' Aide sociale à l' enfance ( ASE ) , un service qui dépend des conseils généraux , encourageront les mères à laisser le plus d' indices derrière elles . « Les départements les plus souples en matière d' accès aux origines fonctionnent déjà de cette façon , explique le docteur Roche . On demande à la mère de laisser dans un coffre un maximum d' éléments pouvant l' identifier . Le jour où son enfant veut la retrouver , si elle est d' accord , on ouvre le coffre et on les met en relation. » Cette pratique sera désormais généralisée . Cela dit , les enfants abandonnés devront se méfier des marchands d' illusions . Si l' avancée est « historique » , comme le souligne Jacques-Michel Roche , la création du CNAOP ne va pas remplir des dossiers déjà vides : « Effectivement , confirme -t-il , on place des éléments dans un dossier et on attend que quelqu' un vienne frapper à la porte . Parfois , des gens vont ouvrir la porte et ne rien trouver derrière ... »