_: LONDRES . LE PRÉSIDENT AMÉRICAIN A SURPRIS HIER EN EXPOSANT SA VISION D' UNE POLITIQUE ÉTRANGÈRE QUI NE FAIT PAS BEAUCOUP DE PLACE AU MULTILATÉRALISME . Europe : Bush droit dans ses bottes Multilatéralisme ... Bush comme Powell n' avaient , ces derniers jours , que ce mot à la bouche . La danse du scalp du printemps dernier , ( lorsqu' il s' agissait d' agir militairement en Irak ) , s' était brusquement muée en valse de charme , avec oeillades en direction de l' Europe . Laquelle n' a pas forcément envie d' être séduite . Car les Américains , toujours pragmatiques , mais parfois aveugles , ne peuvent ignorer une Europe qui sera bientôt à 25 et qui représente la plus importante entité économique mondiale . Colin Powell , qui a rejoint son président à Londres , avait tâté le terrain et annoncé la couleur lors de sa rencontre de Bruxelles avec les ministres européens des Affaires étrangères auxquels il avait fait les yeux doux . Iran , palestiniens ... On attendait donc de George W. Bush , coincé à Londres dans une sorte de huis-clos entre le palais Royal et le 10 Downing Street , des déclarations sur le rôle croissant de l' Europe dans les affaires du monde , un continent que l' on écouterait enfin . Hélas , la vision de la politique étrangère qu' il a voulu donner n' a pas , apparemment changé d' un iota . Ainsi , il a curieusement montré sa conception du multilatéralisme en faisant la leçon aux Européens . Il a , en effet , dénoncé à mots couverts leur politique face à l' Iran et aux Palestiniens . Il a même demandé aux Quinze de cesser tout contact ou dialogue avec les dirigeants palestiniens jugés indignes de confiance par Washington ( allusion à Yasser Arafat notamment ) . Quant à l' Irak , le président américain s' est montré sans remords sur sa décision de lancer en mars dernier , avec son allié britannique , la guerre contre Saddam Hussein sans l' accord des Nations Unies . Leçon également à propos de l' Iran et de son programme nucléaire . Il « souhaite » que les Européens arrêtent de négocier avec Téhéran , que le dossier soit transmis à l' Onu et que des sanctions soient prises si l' Iran n' obtempère pas . Tout cela ne l' a pas empêché de dire que sa politique étrangère est « multilatérale » , s' appuyant sur le soutien aux institutions internationales , la nécessité d' agir , y compris par la force pour défendre la paix et la promotion de la démocratie à travers le monde . Comprenne qui pourra ...