_: COTE D' IVOIRE - DE VILLEPIN A OBTENU UN ACCORD SUR LE CESSEZ-LE-FEU Paris tente la négociation Le ministre français des Affaires étrangères , Dominique de Villepin , a obtenu au terme d' une visite en Côte d' Ivoire de deux jours un engagement de respect du cessez-le-feu des autorités et des rebelles et les a convaincus de « franchir un cap politique » en venant discuter à Paris . Au premier jour du voyage du ministre dans l' ancienne colonie française , le président ivoirien Laurent Gbagbo s' engageait à Abidjan au respect « d' un cessez-le-feu total » , au départ immédiat des mercenaires et à l' immobilisation des hélicoptères de combat . Samedi , les rebelles du Mouvement Patriotique de Côte d' Ivoire ( MPCI ) , depuis leur quartier général de Bouaké où il était venu les rencontrer , s' engageait aussi à faire taire les armes , affirmant qu' ils sont des « hommes de parole et d' honneur » . M. de Villepin , fidèle à sa théorie diplomatique « du mouvement » et venu « dans l' urgence » , après le massacre dans un bombardement aérien par l' armée ivoirienne , le 31 décembre , de 12 civils d' un village situé bien au nord de la ligne de front , a « parlé clairement et fermement aux deux parties , leur demandant de discuter enfin cartes sur table et leur rappellant que leur pays était sérieusement menacé d' une catastrophe » , selon un diplomate . Son ton , plus appuyé que lors de sa visite fin novembre à Abidjan , a été d' autant plus explicite vis-à-vis du président Gbagbo qu' il avait dû subir , dès son arrivée , une manifestation hostile orchestrée par les extrémistes du pouvoir qui l' ont bloqué près d' une heure dans la résidence présidentielle dans une apparente tentative de démontrer un soutien populaire au président Gbagbo . TABLE RONDE A PARIS Cet incident , qualifié « d' aussi léger que vite oublié » par le ministre , a été suivi d' un tête-à-tête entre les deux hommes et de l' annonce , par le président Gbagbo , d' un respect du cessez-le-feu , du départ des mercenaires et de sa volonté de former un « gouvernement d' union » . « La France veillera strictement à ce que tous ces engagements soient respectés » par Abidjan comme par les rebelles , a prévenu le ministre . Concrètement , les rebelles vont parler avec les forces françaises « des mesures de confiance » à établir pour la bonne observance du cessez-le-feu , notamment de la création d' une « zone tampon » . Les belligérants se sont aussi engagés à venir à Paris le 15 janvier pour une « table-ronde » des formations politiques destinée à « faire passer un cap politique à la Côte d' Ivoire » , selon M. de Villepin . Seuls les deux mouvements rebelles apparus dans l' Ouest , le MPIGO et le MJP ne se sont pas prononcés , mais , selon M. de Villepin , le « MPCI doit leur parler » . Cette réunion doit être suivie d' un sommet de chefs d' Etat africains , à partir du 27 janvier , sous l' égide des Nations unies , avec l' Union africaine et la Communauté des Etats d' Afrique de l' Ouest ( CEDEAO ) .