_: Propositions opportunes Une once d' espoir en cette fin d' année morose ? Elle provient peut-être de la Côte d' Ivoire . Le président Laurent Gbagbo devrait rendre public rapidement un plan de « sortie de crise » proposant notamment un référendum sur certaines revendications des rebelles qui combattent son régime depuis plus de trois mois et la formation d' un « gouvernement de rassemblement » . Si elles étaient acceptées par les protagonistes de la crise ivoirienne , ces propositions pourraient permettre le déploiement rapide d' une force de paix ouest-africaine qui devait initialement relayer les militaires français dans leur mission de contrôle du cessez-le-feu . Voilà qui retirerait à la France une belle épine du pied . Depuis le début de la crise ivoirienne , Paris se débat dans une situation inconfortable , s' efforçant de ne pas prendre parti , mais ne pouvant se désintéresser d' un pays qui , jusque -là , apparaissait comme un des rares modèles de développement du continent . La France ne veut pas s' engager dans le conflit ivoirien de peur de s' y embourber . D' autant que , si elle doit participer à une guerre en Irak , elle n' est pas désireuse d' ouvrir un second front d' opérations militaires . Mais d' un autre côté , il lui est difficile de se tenir à l' écart d' une situation susceptible de dégénérer en affrontements tribaux meurtriers comme ceux qui ont ensanglanté le Rwanda . Si elle était intervenue ouvertement , elle aurait encouru les accusations d' ingérence . Si elle avait déserté le terrain , on aurait pu lui reprocher de porter la responsabilité d' éventuels massacres . Finalement , les propositions de Gbagbo arrivent à point nommé pour soulager la France . La promptitude avec laquelle le Quai d' Orsay les a accueillies favorablement témoigne de la satisfaction de la France à entrevoir une issue à la crise . Elle montre aussi que Paris a sans doute contribué en partie à leur élaboration ... Reste que personne ne repoussera la perspective de l' extinction d' une zone de tensions ! En fait , le cas de la Côte d' Ivoire souligne la fragilité des régimes politiques dans cette partie du monde . Mais les principaux fléaux frappant le continent noir demeurent le Sida , qui ravage des populations entières , et la famine . L' Onu vient de lancer une campagne internationale de mobilisation pour sauver 38 millions d' Africains de la faim en 2003 . La sécheresse , mais aussi les gabegies gouvernementales et l' exploitation politique de la famine , dont sont directement responsables certains chefs d' Etat et dirigeants africains , expliquent ce drame qui ne relève pas toujours de la fatalité . Dès lors , l' Afrique n' a vraiment pas besoin d' un conflit supplémentaire en Côte d' Ivoire .