_: TOROS : FESTIVAL DE DAX EN HOMMAGE À « PAGNOT » Douce lumière dorée dans le froid de l' Adour Un vent triste et froid et mouillé joue avec les drapeaux . Il pleut des souvenirs glacés sur le parc Théodore-Denis expédié en hiver par un ciel trop pressé . L' Adour gris pleure sans bruit . « Pagnot » ( il s' appelait Alain Testevin , mais une création de son père , boulanger , lui avait offert pour toujours ce petit nom croustillant ) est mort en février après un demi siècle de soleil . Rugbyman , musicien et président de la pena taurine dacquoise . Humble géant du patio de caballos et du quartier du toril . « Pagnot » est parti pour toujours , ses amis ne l' oublieront jamais . Et ce dimanche s' est levé pour lui . Le temps , si mauvais , n' a pas trouvé la force de gâcher la fête . Juste de la tremper et de la menacer . Andy avait promis . Il était là avec son beau camion et ses grands chevaux . Mais après le paseillo sur la patinoire , il a préféré renoncer . Les Landais n' ont pu intervenir qu' au bout du spectacle . Petite vacherie devant deux mille spectateurs transis mais heureux d' être là . Heureux aussi , et brave , le Fundi n' a pas hésité sur un sol plus traître qu' un Miura de trente ans , à poser les banderilles . Il est allé chercher l' oreille d' un Victorino bizarre arrivé sur le ruedo d' une glissade olympique . Faena droitière , loin de son petit chef d' oeuvre d' Eauze ( face à Costillitas de Maria Luisa ) . JULITO ET CRUZ , LE BONHEUR SINCÈRE Juan Diego revenu sur des terres visitées souvent lors de sa période de novillero n' a trouvé que quelques détails sur la charge du faible Perez Tabernero . Par de telles températures , ça ne suffit pas pour faire fleurir les mouchoirs . D' autant que tout le monde attendait Julito Lescarret dans son beau costume beige . Au moment où les Girondins s' enlisent , leur plus courageux supporter est de retour . On aimerait le voir beaucoup dans l' année nouvelle qui bientôt va naître . On aimerait le voir comme çà , avec sa muleta toute fraîche et ses idées sans filet . Son envie . Ses sourires . Son insouciance aussi ... Après son triomphe de Floirac , deux oreilles à Dax . Même en octobre , même en festival , ça compte . Le matador des Landes existe . Il n' a pas tout dit , non . Fernado Cruz , lui , commence juste à parler et on a très envie de l' écouter dans la deuxième partie de son histoire . Il accueilli le Marca dominical avec une élégance et une précision musicales . Quand il torée comme ça , quand il est bien avec le toro , il peut nous entraîner très loin . Doblones majestueux juste avant la musique ( Los Miuras , très joli dans la tourmente ) , et naturelles distinguées , les bottes dans la boue , la main sincère , le regard torero . Sans cette lame désobéissante , Fernando aurai reçu une volée de trophées . Il se contente d' une oreille . « Pagnot » l' aurait aimé . La nuit est tombée .