Le Corpus de Français Parlé Parisien (CFPP2000) est composé d’un ensemble d’interviews conversationnelles sur les quartiers de Paris et de la proche banlieue. Ces interviews conversationnelles sont constituées à partir d’un questionnaire sur la ville et comporte plus de 700.000 mots pour environ 50 heures de parole. L'ensemble a été mis à disposition du projet Orfeo. Les exemples tirés d'Orfeo et dont la source est le CFPP2000 étiquetés comme provenant du CFPP2000 doivent être accompagnés de la mention de l'article suivant : Branca et al. 2012. Discours sur la ville. Présentation du Corpus de Français Parlé Parisien des années 2000 (CFPP2000) Branca-Rosoff S., Fleury S., Lefeuvre F., Pires M., 2012
Corpus | CFPP |
Nom du fichier | Yvette_Audin_F_70_7e |
Responsable(s) | Sonia Branca-Rosoff |
Florence Lefeuvre | |
Serge Fleury | |
Mat Pires | |
Résumé | interview sur la vie dans le quartier |
Date de l'enregistrement | 24/04/2008 |
Durée de l'enregistrement | 01:40:23 |
Nature du signal | audio |
Qualité du son | environnement peu bruité |
Niveaux d'annotation | Annotation automatique |
Annotation | automatique |
Type | entretien |
Secteur | privé |
Interaction en milieu … | amical |
Modalité | oral |
Nombre de locuteurs | 2+ |
Situation de l'enregistrement | face_à_face |
Adresse d'échantillon | /annis-sample/cfpp/Yvette_Audin_F_70_7e.html |
Identiant du locuteur | Yvette_Audin |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | F |
Profession du locuteur | inconnu |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | inconnu |
Identiant du locuteur | Sonia-Branca-Rosoff |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | F |
Profession du locuteur | enseignant-chercheur |
Niveau d'études du locuteur | études supérieures |
Lieu de naissance du locuteur | USA, New York |
Identiant du locuteur | Jean-Paul |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | inspecteur de l'éducation nationale |
Niveau d'études du locuteur | études supérieures |
Lieu de naissance du locuteur | France, PACA, Nice |
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Yvette_Audin: | alors euh donc euh ma mes parents sont arrivés dans le septième parce que mm du côté de ma mère euh ma mère était née dans le septième rue de l' Université et ma grand-mère était née euh en dix-huit cent soixante et quelques euh avenue de Villars euh elle a été une des premières baptisées à Saint François avier donc quand mes parents ont cherché à un appartement ils habitaient Paris tous les deux ils avaient été élevés à Paris tous les deux ils se sont mariés en mille neuf cent vingt neuf et ils ont cherché à se loger dans Paris à l' époque c' était très difficile on leur a signalé qu' il y avait un appartement à louer éventuellement rue Barbet de Jouy ma mère est venue le visiter et la propriétaire de l' époque lui a dit euh nous pouvons vous le louer à une condition c' est que vous nous promettiez que vous n' ayez pas d' enfants cet appartement qui je précise faisait deux-cent mètres carrés euh était un appartement considéré pour un couple c' est à dire qu' il y avait euh trois pièces de réception un grand salon un petit salon et une salle à manger il y avait un grand couloir avec la cuisine au bout et à côté une pièce qui servait de lingerie et il y avait une chambre pour les le couple qui habitait et à côté il y avait une autre chambre qui servait de dressing donc elle lui a dit vous comprenez c' est un appartement qui est beaucoup trop petit pour avoir un enfant ma mère c' est une jolie histoire quand même ma mère évidemment m' a dit j' ai évidemment juré que nous étions un jeune ménage et que l' idée d' avoir un enfant ne nous aurait ne nous traversait pas l' idée et donc euh ils ont eu l' appartement voilà et cet appartement je l' ai quitté moi il y a euh douze ou treize ans voilà j' y suis puisque j' ai succédé dans cet appartement à ma mère euh donc j' y suis née euh ma mère y est restée jusqu' en mille neuf cent soixante soixante et onze et en mille neuf cent soixante et onze mon mari et moi qui nous étions installés ailleurs dans un tout petit appartement qui venions d' avoir enfin nous avions eu deux enfants |
Sonia_Branca-Rosoff: | mm c' est très joli parce qu' entre temps l' appartement est devenu |
Yvette_Audin: | le vôtre pas du tout le l' appartement est devenu le nôtre mais nous étions toujours en location si vous voulez cet appartement ne nous a jamais appartenu |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah d' accord |
Yvette_Audin: | euh cet appartement donc euh mes parents y ont habité euh et ma mère y est restée donc jusqu' en mille neuf cent soixante et onze euh à l' époque nous cherchions nous mon mari et moi nous cherchions à nous agrandir nous ha~ nous avions acheté un petit appartement au sixième sans ascenseur dans le huitième arrondissement et nous cherchions à nous agrandir nous avons cherché partout et ma mère à ce moment là a trouvé un appartement qu' elle a acheté elle-même boulevard des Invalides et elle elle nous avons pu négocier avec le propriétaire |
Sonia_Branca-Rosoff: | qui s' était résigné à ce que des enfants habitent les deux-cent mètres carrés |
Yvette_Audin: | oui alors les propriétaires entre temps avaient changé plusieurs fois et c' était devenu une compagnie d' assurances et cette compagnie d' assurances en fait a été très contente que le loyer soit libéré puisque ma mère était âgée elle était en loi de quarante-huit et donc si vous voulez nous avons négocié une une sortie si je puis dire d' une personne qui avait un loyer loi de quarante huit sur un loyer libre avec un loyer rai~ raisonnable donc nous avons succédé à à ma mère avec nos deux petits enfants et nous y sommes restés jusqu' à ce que jusqu' à écoutez nous avons déménagé en mille neuf cent euh en euh attendez en euh en mille neuf cent pro~ en mille neuf cent quatre vingt seize ou quelque chose comme ça et nous avons acheté ici parce que nous considérions que pour pour vieillir nous étions mieux dans un appartement qui nous appartenait que dans un appartement de location en plus nous n' avions plus qu' une fille avec nous et donc cet appartement était quand même très grand |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et ça n' a pas été un crève-coeur alors de quitter les deux-cent mètre carrés et surtout votre |
Yvette_Audin: | quartier ça a été ça a été un peu dur non et c' est surtout oui oui non pas si si si ça a été c' était comme de quitter le ventre de ma mère hein ça c' était totalement freudien donc euh effectivement si si ça a été un crève-coeur donc euh nous avons cherché un appartement plus exactement mon mari très gentiment a cherché un appartement il en a visité quatre-vingt-dix jusqu' à ce que j' accepte finalement de déménager et euh nous nous sommes installés ici c' est-à-dire pas loin nous avons juste t-~ traversé la rue de Sèvres et donc nous sommes dans un quartier qui je dois dire maintenant que je suis euh sevrée de mon septième est euh je pense plus plus agréable à habiter |
Sonia_Branca-Rosoff: | si si plus vivant |
Yvette_Audin: | beaucoup plus vivant beaucoup plus commerçant euh il y a du ici il y a du monde tout le temps au mois d' août il y a exactement le même euh les mêmes gens que pendant la que pendant l' année donc maintenant en plus je suis seule mon mari est décédé et donc je suis beaucoup mieux ici que je n' étais rue Barbet de Jouy mais c' est certain que c' était difficile parce que c' est un appartement où moi j' étais née où j' avais élevé mes enfants où j' avais tous mes souvenirs d' enfance et puis de de de maman enfin de je l' ai quitté en fait avec notre dernière fille était avait dix-huit ans |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et vous avez eu l' impression de changer de monde |
Yvette_Audin: | ah oui c' est un monde complètement différent alors ce qui est compliqué si vous voulez c' est que le monde que j' ai connu enfant dans le septième c' est-à-dire dans ce quartier de la rue Babylone boulevard des Invalides rue Barbet de Jouy est extrêmement était extrêmement différent du monde actuel de ce quartier voilà ce quartier a énormément changé c' était un quartier de familles nombreuses euh pas forcément riches ou tout au moins qui ne montrait pas leur richesse étaient des familles nous nous étions quatre et nous nous sentions vraiment nuls nous disions à notre mère on est quatre vraiment de quoi a-t-on l' air en classe parce qu' ils sont tous cinq six sept huit donc c' était un vraiment un quartier de familles nombreuses avec des grands appartements où euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | pour des raisons religieuses est ce que le c' est des |
Yvette_Audin: | je crois que dans ce temps là si vous voulez |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est des enfants de la méthode Ogino |
Yvette_Audin: | non non parce que j' ai je connais quelqu' un qui a eu sept enfants et à qui on ben on félicitait d' avoir eu ses sept enfants et elle disait rassurez-vous si je n' avais rien fait j' en aurais eu dix-huit donc si vous voulez je crois que même quand on a sept enfants on se débrouille pour pas en avoir plus que sept c' est un une vue de l' esprit de penser que vous savez quand vous êtes mariés pendant vingt-cinq ans sept enfants c' est pas beaucoup ça paraît beaucoup aujourd' hui mais en soi c' est pas beaucoup non je pense qu' on avait plus d' enfants en ce temps là je pense qu' effectivement c' étaient des gens croyants et c' étaient des gens qui avaient les moyens d' élever euh sept ou huit enfants et qui avaient des appartements dans lequel il faut dire que ces enfants s' entassaient un peu mais c' était à cette époque là c' était normal je veux dire qu' on envisageait pas que les enfants aient chacun leur chambre ça existait pas euh les enfants ils étaient deux par chambre quelquefois même ils étaient trois |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Yvette_Audin: | euh dans ces familles qui pourtant avaient des maisons de campagne donc je dirai que globalement c' étaient des gens aisés mais euh tout le monde portait les robes de de sa soeur aînée tout le monde enfin je veux dire c' était la vie était complètement différente si vous voulez donc ça donnait un quartier euh comment le dire c' était un donnait un quartier qui tournait autour des enfants de de l' école euh effectivement des mouvements de jeunes de la paroisse et qui euh est devenu un quartier où il y a peu d' enfants euh beaucoup de gens très riches des limousines aux vitres fumées euh évidemment ce quartier n' a plus rien à voir avec le quartier que que j' ai connu |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est moins sensible dans le sixième |
Yvette_Audin: | beaucoup moins parce que les appartements sont beaucoup plus petits et donc ça vient petit à petit mais si vous voulez ce sont pas des appartements voyez l' immeuble où j' habite on peut pas en faire des appartements de grand luxe de toutes façons et il y a beaucoup beaucoup de maisons de cette époque là ici alors il y a des coins du sixième où vous avez des très grands appartements mais il y a encore dans le sixième quand même pas mal de gens qui habitent l' appartement qui habitent depuis toujours qui sont des petits appartements il y a encore beaucoup de maisons qui n' ont pas d' ascenseur il y a vous voyez ce ne sont pas des appartements de prestige |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais euh simplement les enfants sont pas là |
Yvette_Audin: | voilà alors le problème c' est que les enfants ne sont pas là quoique vous savez euh ici il y a plusieurs écoles et ces écoles sont pleines hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | dans votre immeuble par exemple il y a des enfants |
Yvette_Audin: | ah ben dans mon immeuble il y a deux petites enfants au rez-de-chaussée euh et euh dans l' immeuble d' à côté il y a plusieurs enfants si il y a encore des enfants si il vous suffit d' aller le dimanche après-midi au Luxembourg ou le mercredi après-midi au Luxembourg vous verrez qu' il y a encore des enfants dans le quartier dieu merci |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors des du côté des oui des commerces vous avez eu les la même impression de changement |
Yvette_Audin: | ah oui tout-à-fait ben oui parce que si vous voulez par exemple la rue de Babylone il y avait euh un il y avait deux coiffeurs euh mais des des coiffeurs je dirais pas du tout des chaînes des coiffeurs chic c' étaient des coiffeurs où toutes les dames du quartier allaient il y avait une modiste il y avait des il y avait un un un laitier il y avait plusieurs magasins de euh de fruits et légumes il y avait plusieurs teinturiers il y avait aujourd' hui vous avez euh à cette place là vous avez je sais pas trois restaurants un magasin de sushis euh bon vous avez par définition tout ceci a beaucoup changé et bougé hein la seule chose qui n' a pas bougé heureusement c' est la Pagode qui est restée telle qu' en elle-même voilà et puis le Lycée Victor Duruy qui est resté euh un lycée où euh alors autrefois quand j' étais petite et les il y avait ça commençait au jardin d' enfants c' est-à-dire que c' était un lycée qui allait du jardin d' enfants moi j' ai été du jardin d' enfants à la terminale voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui ça a basculé après à Paris plutôt en province et les lycées parisiens ont gardé je crois plus longtemps le droit |
Yvette_Audin: | de alors le le lycée euh oui euh enfin quand mes enfants quand mes enfants étaient petits déjà il n' y avait plus de primaire à à Duruy hein les la la primaire est arrivée euh a dû être enlevée euh moi je dirais dans les années soixante je pense parce que j' ai une soeur qui a dû aller encore à Duruy jusque dans les années euh cinquante ouais cinquante-huit cinquante-neuf ma dernière soeur et en fait je pense et en soixante euh quand je me suis installée en soixante et onze il y avait déjà p-~ donc vous voyez ça s' est p~ ça s' est fait entre soixante et soixante et onze le départ des des primaires |
Sonia_Branca-Rosoff: | ce qui veut dire que vous avez gardé la même cohorte de âge du primaire jusqu' à l' université |
Yvette_Audin: | c' est-à-dire que effectivement j' ai des amies euh que je vois encore qui étaient en primaire avec moi oui effectivement puisque euh en fait si vous voulez euh les les élèves que c' étaient des filles c' était un lycée uniquement de filles euh qui allaient euh bon les élèves sauf si euh leurs parents déménageaient globalement tout le monde restait à cette époque là il fallait vraiment euh je ne sais pas qu' il fallait faire pour se faire renvoyer mais bon je ne connais personne qui l' avait été renvoyé du lycée ni pour des motifs de de discipline ni pour des motifs intellectuels |
Sonia_Branca-Rosoff: | de discipline |
Yvette_Audin: | hein mais il faut dire que tout le monde n' entrait pas au lycée voilà c' était la la grande différence euh quand on était en primaire au lycée on continuait et au primaire il y avait toutes les classes sociales |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est cela on était très protégé d' un certain point de vue si on était dans les petites classes de lycée |
Yvette_Audin: | oui mais voilà voilà et on continuait et si vous voulez il y avait toutes les classes sociales tous les gens du quartier mettaient leurs enfants enfin qui souhaitaient les mettre au au lycée et dans les écoles les mettaient là mais par la suite alors par la suite ce qui s' est ce qui a été difficile c' est que quand il y a plus eu les primaires ne sont entrés au lycée jusqu' à la réforme Haby cette fameuse réforme Haby dont on dit tant de mal aujourd' hui et dont moi j' ai vu quand même beaucoup de |
Sonia_Branca-Rosoff: | bien oh mais vous allez en parler parce que ça fait du bien d' entendre des gens qui oui |
Yvette_Audin: | ah oui non mais pour moi la réforme haby ça a été une très belle réforme parce que ça a permis à tous les gens qui habitaient autour de Duruy d' y mettre leurs enfants bon moi je dis que jusqu' à la réforme Haby les enfants des gardes républicains de la rue de Babylone il y en avait très très peu qui allaient à Duruy ils étaient mis automatiquement dans un collège Auclair qui était un collège moins prestigieux que le collège Duruy et sans aucune raison sans aucune raison alors si vous voulez il y avait à ce moment là on déconseillait à un certain nombre de familles de mettre leurs enfants à Duruy en disant ils seront mieux dans ce collège le jour où il y a eu la réforme Haby et où on a dit ben toute l' école schlak va aller en sixième là et ça a été beaucoup mieux |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous vous avez connu vous êtes un une enfant de cette réforme vous avez vu cela |
Yvette_Audin: | ah ben mes enfants c' est mes enfants c' est pas moi non non c' est mes enfants mes enfants euh oui oui j' ai eu des j' ai eu je lai vu entre mon fils aîné et mon second fils mon fils aîné il y a qu' une partie de sa classe qui est passée à Duruy mon second fils toute la classe est passée à Duruy et le lycée Victor Duruy n' a pas baissé comme niveau je m' empresse de dire donc c' était quand même positif |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui j' ai je suis je suis |
Jean-Paul: | oui |
Yvette_Audin: | et du coup le collège de la rue Cler qui a eu des écoles entières qui sont passées dans ce collège est devenu un collège qui avait un très bon niveau parce que si vous voulez au lieu que ça soit trié au lieu qu' on essaie de trier les enfants on a fait passer et ce collège est devenu après les les les enfants de ce collège pass~ passent en seconde à Duruy et il y a absolument aucun problème enfin je veux dire ils sont d' un niveau excellent et donc euh on ça a permis de rééquilibrer |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors dans votre classe à vous est ce que justement les enfants des concierges euh des bouchers des oui oui oui |
Yvette_Audin: | il y en avait arrivaient quand même à suivre enfin à passer mais vous savez je pense que je ne sais pas comment vous dire les les enfants |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui oui oui |
Yvette_Audin: | euh des concierges des bouchers des commerçants de la rue de Babylone leurs parents étaient des gens qui déjà avaient probablement un certain niveau d' études hein enfin ce sont c' étaient des gens qui qui étaient qui étaient arrivés euh c' étaient pas c' étaient pas des gens qui ne savaient ni lire ni écrire ni qui n' avaient aucune structure intellectuelle c' étaient des gens qui étaient pas du même milieu social peut-être que bon que moi ou que d' autres gens mais mais il n' y avait pas on ne sentait pas que c' était non non intellectuelles il y avait pas d' énormes différences et je pense que ceux qui mettaient leurs enfants à Duruy souhaitaient justement |
Jean-Paul: | des différences |
Sonia_Branca-Rosoff: | qu' ils continuent qu' ils fassent des études |
Yvette_Audin: | et surtout les filles ils souhaitaient que les filles fassent des études et c' est là où il y en a qui les mettaient pas à Duruy qui les mettaient dans des écoles où c' était ce qu' on appelait des cours complémentaires c' est-à-dire qu' on ne on ne vous préparait pas à passer éventuellement votre baccalauréat alors ceux-là on les voyait pas effectivement |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et co est ce que choisir Duruy c' était aussi choisir Duruy et pas une école religieuse |
Yvette_Audin: | oui ça bien sûr ça c' était aussi choisir Duruy ça voulait dire ne pas aller dans des écoles religieuses il y en avait déjà beaucoup dans le quartier il y avait en particulier le cours Maupré il y avait euh le cours Sainte Clotilde enfin il y avait plusieurs écoles religieuses dans le quartier et effectivement c' était un choix c' était également un choix de je dirais que ce choix des écoles religieuses était fait aussi par des familles euh de tous les milieux parce qu' il y avait des familles qui pensaient que c' était mieux pour éduquer les filles d' aller aussi chez les religieuses on leur apprenait peut-être pas tout à fait ce qu' on nous apprenait à nous |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous avez connu un euh justement des des professeurs de lycées de jeunes filles euh militants c' est pas le mot que je cherche mais enfin qui euh |
Yvette_Audin: | ah mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | féministes et |
Yvette_Audin: | et ah mais elles étaient comment vous dire euh à ma génération toutes les professeurs de lycée euh à partir de je dirais de la troisième ou seconde |
Sonia_Branca-Rosoff: | votre génération c' est la mienne |
Yvette_Audin: | non ah non non non j' ai soixante-dix ans moi |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc on a dix ans d' écart |
Yvette_Audin: | voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais c' est pas beaucoup d' accord |
Yvette_Audin: | et si vous voulez euh je suis née en mille neuf cent trente huit et à ma génération où les lycées étaient pas mixtes euh où ce n' étaient que des lycées de filles je dirais que moi pratiquement à partir de la de la seconde tous les professeurs étaient ce qu' on pourrait dire féministes enfin je veux dire elles nous disaient mesdemoiselles alors on nous appelait on nous appelait mademoiselle on nous appelait pas par nos prénoms on nous vouvoyait elles nous disaient mesdemoiselles vous devez absolument euh vous avez un devoir vis-à-vis des femmes de votre famille de tout de travailler de développer votre cerveau et cetera ah oui ah oui oui oui très nettement et c' est ben moi je suis très pour la mixité mais c' est un petit peu dommage parce que je pense que on poussait plus les filles euh parce que bon parce que on avait pas d' autres distractions aussi il faut dire quand vous avez des garçons et des filles forcément il y a il y a d' autres choses qui se qui se créent tandis que nous quand on toutes les heures où on était en classe ben pendant toute la semaine on était en classe on était en classe enfin je veux dire |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui on poussait les filles mais en même temps les filles actuellement comme vous le savez ont six mois statistiques d' avance sur les garçons pour le bac |
Yvette_Audin: | par oui oui oui oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | et euh en sciences compris |
Yvette_Audin: | oui oui oui oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est après que quelque chose se passe mal dans les études supérieures c' est après et encore on commence à grignoter sérieusement les choses |
Yvette_Audin: | et encore parce que vous savez par exemple moi j' ai une fille qui fait qui est en médecine il y a beaucoup plus de femmes qui réussissent que d' hommes je veux dire que ce soit à l' internat et à tous les examens après c' est voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc on peut dire qu' on les pousse moins mais qu' elles se poussent voilà qu' elles se poussent elles-mêmes voilà voilà |
Yvette_Audin: | elles-mêmes et que cette révolution là mais si vous voulez elle est faite voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | a marché |
Yvette_Audin: | mais je peux dire que nous on nous poussait on nous poussait très nettement mais ce qui était bien enfin je veux dire euh bon nous poussait parce qu' on considérait qu' on devait on devait faire fonctionner notre cerveau |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et vous euh les le collectif des filles vous vous sentiez aussi euh dans cette atmosphère de conquête d' un destin d' un avenir d' une profession et et du lycée et pas des cours euh euh ni des cours complémentaires ni il y avait une conscience de ça |
Yvette_Audin: | oui je pense que on non pas vraiment parce que si vous voulez nous on se voyait entre nous euh moi toutes mes amies étaient étaient au lycée par définition je voyais pas les autres parce que à cette époque là ben vous voyez les gens que vous voyez tous les jours donc mais il est certain que par exemple dans notre classe de de première il y avait une fille qui était fiancée et bien non seulement on l' enviait pas mais on considérait qu' elle était vraiment que c' était vraiment une catastrophe enfin bon pour nous c' était c' est pas possible enfin voyons fait pas des choses comme ça ce qui nous paraissait après tout la pauvre elle avait bien le droit d' être fiancée mais on considérait que non était là pour faire des études et qu' on s' occuperait des garçons plus tard c' était pas le moment |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous avez connu la guerre |
Yvette_Audin: | oui alors j' ai connu la guerre à Paris euh mais enfin j' avais je suis née donc en trente-huit et j' avais donc en quarante-quatre euh ben six ans voilà six ans six ans et demi euh au début de la guerre nous sommes partis en Charente ch~ dans chez ma grand-mère là je me rappelle pas du tout mais je me rappelle bien quarante-trois quarante-quatre c' est-à-dire qu' on allait dans les abris on allait il y avait un abri on allait dans la cave de la rue Barbet de Jouy et puis on allait à au lycée il y avait des abris aussi ils avaient on avait fait des abris dans le jardin donc dès qu' il y avait la sirène on descendait bon Paris a été très peu bombardé hein donc on a été d' une certaine mesure protégés euh je me souviens je je ne je me souviens pas du tout d' avoir eu faim et tout mais j' étais trop petite donc si vous voulez moi je n' avais rien connu d' autre en revanche je me souviens là très bien du de deux choses la première chose c' est d' être là j' étais avec ma mère dans le bus quatre-vingt douze et elle m' a dit on descend il y a marqué croissants dans cette boulangerie tu n' as jamais mangé de croissants on va descendre pour qe tu manges ton premier croissant |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça c' est une jolie histoire le |
Yvette_Audin: | premier oui c' est voilà et elle m' a dit si si si si il faut absolument que tu manges un croissant donc on est descendues du bus alors que on était je me rappelle pas très bien où on était je sais qu' on était dans le quatre-vingt douze mais je ne sais pas où parce qu' elle avait vu croissant dans une boulangerie et ça ça n' existait pas et puis je me rappelle très bien alors ma mère nous a emmenées avec elle quand elle a voté pour la première fois nous étions trois filles ma soeur aînée ma petite soeur qui était petite parce qu' elle avait elle était née en quarante quatre et moi-même donc quand elle a été voter pour la première fois en quarante-cinq elle nous a emmenées à la mairie du septième pour qu' on s' en rappelle en disant vous vous rappellerez que les femmes ont voté pour la première fois |
Sonia_Branca-Rosoff: | votre mère était enfin féministe je ne sais pas mais |
Yvette_Audin: | oui oui oui oui ah ben oui oui oui elle tenait beaucoup à ce que et elle des études elle-même avait fait beaucoup d' études alors que elle était née en mille neuf cent trois elle avait fait elle avait passé son bac elle avait fait sciences po et elle avait fait également son droit et elle ne travaillait pas non c' est pas ça je crois que euh elle s' est mariée je pense que mon pè~ |
Sonia_Branca-Rosoff: | elle tenait beaucoup à ce que nous et elle travaillait quatre on se mariait et on ne travaillait |
Yvette_Audin: | elle disait toujours que mon père aurait tout-à-fait été d' accord pour qu' elle travaille mais elle-même euh racontait que sa sa propre mère qui ne travaillait pas mais qui avait découvert je dirais la liberté intellectuelle au moment de la guerre de quatorze et qui donc avait fait partie de tas de comités de machins de infirmières et de tout ce qu' ont fait les dames d' un certain milieu à ce moment là euh elle avait un souvenir que sa mère n' était jamais là et que c' était épouvantable et que donc elle voulait être là pour nous tout le temps voilà donc elle est elle a pris son rôle de mère très au sérieux et quand j' ai eu mon premier enfant et que je lui ai expliqué que je continuais à travailler elle était pas bon elle m' a expliqué que ça ne se faisait pas et puis après euh elle tout-à-fait admis que ses filles travaillent bon c' était mais elle considérait que c' était pas bien qu' il fallait s' occuper de ses enfants à plein temps être là tout le temps et cetera alors bon ça ça a beaucoup changé moi j' ai je me suis retrouvée au chômage moi j' ai tout l'~ moi j' ai toujours travaillé je me suis retrouvée au chômage quand les enfants avaient je sais pas treize quatorze ans l' aîné et quand ils ont vu que j' étais tout le temps à la maison c' était absolument panique à bord ils m' ont dit mais tu vas pas être là tout le temps quand même |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Yvette_Audin: | ben j' ai dit euh ben tant que j' ai pas retrouvé du travail ils m' ont dit bon écoute l' air de dire |
Sonia_Branca-Rosoff: | on va t' aider à trouver |
Yvette_Audin: | oui maintenant faudrait que tu t' y mettes un peu faut pas être là tous les jours comme ça quand on rentre de classe et savoir que tu es là c' est intolérable absolument |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord euh et vos amis ça a été la la même chose les amis du lycée ont toutes travaillé |
Yvette_Audin: | ça a été une génération qui a travaillé ça y est ah oui oui oui oui oui je pense que parce que ça a été là la la rupture si vous voulez je pense que moi enfin en tous cas |
Jean-Paul: | c' est la génération qui a basculé |
Yvette_Audin: | mes amies mes amies ont ont toutes travaillé euh pratiquement toutes travaillé sauf celles qui ont été obligées de suivre leur mari à droite à gauche à l' étranger et cetera mais mais qui et qui quand même retombaient sur leurs pieds quand elles sont revenues globalement mes mes amies ont toutes eu des métiers elles ont toutes travaillé je crois que là il y a eu un grand changement |
Sonia_Branca-Rosoff: | et pour votre fille j' imagine ça ne se pose même |
Yvette_Audin: | plus alors non non la génération d' après ça ça n' est la question se pose |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas d' accord euh alors je vous ai pas demandé j' ai dit quartier quartier en fait c' est arrondissement sixième septième mais si on raisonne en terme de quartier vous vous le délimitez comment quand vous pensez mon quartier que ça soit d' ailleurs pour le septième et pour le sixième puisqu' on est dans le sixième alors pour le septième je dirais le quartier de la rue Barbier de Jouy c' était la rue Barbier de Jouy la rue Vanneau la rue de Babylone boulevard des Invalides ça allait en gros jusqu' à Saint François avier |
Yvette_Audin: | oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | derrière vous voyez la rue de Villard et cetera mais on était pas du tout du même quartier si je puis dire que les du côté de la rue Saint Dominique c' est-à-dire de l' autre côté de la rue de Varennes c' est un autre quartier de l' autre côté du l' avenue de Breteuil et de l' autre côté c' est un autre quartier aussi vous voyez en fait le quartier c' est finalement je pense ce qui est entre la maison l' école primaire le collège quoi les trajets c' est quotidiens |
Yvette_Audin: | voilà les trajets voilà des enfants alors ce qui agrandissait un peu le quartier c' est que le marché parce que à Paris |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Yvette_Audin: | il y a toujours le problème des marchés vous savez les marchés de plein air qui jouent un grand rôle dans la vie des Parisiens et surtout des Parisiennes était avenue de Saxe le marché du septième est avenue de Saxe donc euh nous nous allions et moi je suis ma mère allait et moi je suis allée après au marché avenue de Saxe le samedi matin qui donc faisait le lien avec les gens de qui habitaient par là-bas et dont je connaissais les enfants et dont j' ai fait connaissance parce qu' en fait on se retrouvait au marché le marché en plein air joue un rôle comme un marché dans les petites villes de la campagne et euh c' est l' endroit où le samedi matin on on retrouvait euh les les mamans des enfants qui étaient en classe avec les nôtres et cetera et on se liait et on parlait des parents d' élèves et cetera et c' était toujours au marché |
Sonia_Branca-Rosoff: | et là vous allez au marché |
Yvette_Audin: | alors là je vais au marché le marché ici c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est boulevard Raspail |
Yvette_Audin: | où il y a un marché deux fois par semaine il y a un marché bio le dimanche c' est pas celui c' est pas celui dont on parle dans le quartier les gens ne vont jamais au marché bio ils disent mais non mais non c' est beaucoup trop cher il y a un marché le mardi et le vendredi où euh ben moi je vais parce que je suis retraitée mais effectivement qui n' est pas c' est pas comme ce marché du samedi parce que le marché du samedi les gens qui travaillent vont pas au marché |
Sonia_Branca-Rosoff: | il y a un marché bio très cher oui |
Yvette_Audin: | le vendredi |
Sonia_Branca-Rosoff: | il a été question à un moment donné mais pas là je crois de d' étendre les horaires des marchés et de les prolonger |
Yvette_Audin: | ah mais il y a des endroits où c' est l' après-midi par exemple il y a un marché |
Sonia_Branca-Rosoff: | derrière l' |
Yvette_Audin: | hôtel de ville voilà qui est l' après-midi qui est l' après-midi et donc on a recréé quelques marchés effectivement mais le marché de l' avenue de Saxe existe toujours et euh j' y suis allée il y a deux ans euh un samedi matin et j' y ai retrouvé tous les commerçants qui m' ont dit alors qu' est ce que vous devenez et cetera |
Sonia_Branca-Rosoff: | et donc les commerçants sont stables sur le marché |
Yvette_Audin: | ah complètement ah oui complètement les c' est des c' est c' est souvent enfin si vous voulez maintenant c' est un peu différent puisqu' il y a pas mal de marchands de fruits et légumes qui sont des Maghrébins qui s' y connaissent très bien en fruits et légumes mais les familles des marchés qui étaient euh xxxx taxe des maraîchers et les familles de bouchers de volaillers et cetera ce sont des dynasties hein ce sont des par exemple le marché le boucher de un des principaux bouchers de du marché de Breteuil euh c' est la troisième génération c' est oui ma mère a connu avant la guerre le grand-père en fait du mari de la jeu de la femme qui est maintenant du couple qui est maintenant |
Sonia_Branca-Rosoff: | des maraîchers donc en même temps ils ont vu grandir les enfants ils connaissent les familles |
Yvette_Audin: | ah oui oui oui oui oui ah oui oui oui oui oui oui oui oui elle sait très bien que je viens à ce marché depuis euh très très longtemps alors maintenant comme elle sait que j' ai déménagé je ne viens plus mais quand par hasard si je me trouve par là-bas je vais lui dire bonjour et je vais dire bonjour également à la marchande de fruits et légumes et cetera parce que dans un marché les Parisiens ils ont leur marchand ils ont et on |
Sonia_Branca-Rosoff: | ne on ne fait pas d' infidélité à son marchand quelquefois quand même |
Yvette_Audin: | parfois mais pas très régulièrement ce qui m' a manqué quand j' ai déménagé justement parce que je n' avais jamais déménagé c' est qu' il a fallu que je me recrée des marchands euh boulevard Raspail parce que vous n' êtes pas servie de la même manière si vous êtes client fidèle ou vous ne l' êtes pas ça c' est évident c' est évident on vous choisit les fruits et légumes différemment quand on quand vous êtes cliente ce qui paraît finalement normal et puis il y a un lien de ben de d' amitié un peu superficielle mais d' amitié les gens ils vous demandent si vous voulez boulevard Raspail les gens bon ont vu que j' avais perdu mon mari |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est normal |
Yvette_Audin: | euh ils m' ont posé des questions et donc si vous voulez ils savent un peu mes enfants que je suis veuve et cetera c' est quelque chose un marché c' est un endroit si si on veut pas communiquer il faut pas aller au marché |
Sonia_Branca-Rosoff: | faut aller au supermarché |
Yvette_Audin: | vous ne diriez pas ça des des autres commerces où vous allez si si je dirais la même chose des commerces ici ici les gens les commerces les gens sont extrêmement euh communiquants si vous voulez très très euh dans cette rue il y a indubitablement |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah ici si oui il me semble alors cette rue là je ne la connais pas mais euh la rue de Sèvres la rue de |
Yvette_Audin: | de oui voilà quoi c' est si vous voulez c' est surtout les commerces d' alimentation où les gens vous reconnaissent |
Jean-Paul: | on y va très régulièrement |
Yvette_Audin: | forcément parce que c' est là où vous allez le plus souvent voilà plus que vous n' allez pas vous acheter des robes tous les jours |
Sonia_Branca-Rosoff: | souvent les gens quand ils me parlent de leurs liens avec les petits commerces me parlent surtout du boulanger en fait tandis que vous je vous entends parler fruits et légumes avec beaucoup de d' insistance |
Yvette_Audin: | mais boulanger boucher fruits et légumes |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous savez que euh dans la la définition du quartier que beaucoup de gens m' ont donnée c' était la boulangère qui vous dit oh ben vous les gens n' ont pas la monnaie ben vous me règlerez la prochaine fois c' est la phrase |
Yvette_Audin: | oui voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est le c' est la phrase presque qui vient quand on |
Yvette_Audin: | a quand il y a une confiance mais ici je peux dire que tous les les commerçants de la rue l' ont enfin bon mais ici on a de la chance parce qu' on est vraiment restés avec des des commerçants des artisans et cetera ce qui est souvent on a très peur parce que vu le prix des des loyers |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça ne se transmet |
Yvette_Audin: | plus maintenant je ne sais pas si ça va se transmettre ça va être difficile parce que même les antiquaires sont partis au profit des banques des des agences immobilières et cetera enfin ça a déjà pas mal changé depuis que je suis là moi je suis là depuis douze ans onze ans douze ans ça changé déjà |
Sonia_Branca-Rosoff: | et puis euh vous avez mentionné la modiste je pense que la modiste il y a plus de modiste vous avez vu disparaître comme ça des corps de métier euh |
Yvette_Audin: | oui ah ben la modiste il y a plus de modiste non non certainement les modistes euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | que ce soit des couturières |
Yvette_Audin: | ah n~ alors je vais vous dire le problème des couturières c' est que les couturières ont disparu mais elles sont revenues les couturiers sont revenus et ici vous avez trois ou quatre ateliers de couture qui sont des dans l' ensemble soit des personnes d' Asie venant de du Sri Lanka ou de ou alors là il y a un monsieur qui vient de Turquie qui est un merveilleux couturier qui habite là dans une enfin c' est une pe~ il a repris une petite boutique et euh si vous voulez maintenant il y a plus de problème à Paris pour se faire coudre quoi que ce soit c' est un métier qui est revenu |
Sonia_Branca-Rosoff: | et ils reviennent sous le nom de retoucheur ou de couturier |
Yvette_Audin: | ils sont retoucheurs |
Sonia_Branca-Rosoff: | je dis retoucheurs parce que simplement dans notre quartier on habite le douzième hein dans notre quartier ils s' appellent retoucheurs |
Yvette_Audin: | ils sont retoucheurs ils sont retoucheurs mais si vous avez besoin d' un d' un peu plus ils font ils font c' est-à-dire que c' est un métier qui qui est revenu pour une raison très simple c' est que les moi je je pense je suis la der~ la dernière génération qui a fait de la couture au lycée nous on avait un cours de couture obligatoire vous voyez après non oui oui après non donc les gens savent pas coudre du tout et donc euh faire un ourlet c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | un donc euh et vous ne m' avez pas pas parlé des limites du quartier alors de celui-là alors celui-ci euh qu' est-ce que vous diriez |
Yvette_Audin: | ben vous savez maintenant il y a ce qu' on appelle les conseils de quartier qui délimitent assez bien je dois dire les quartiers enfin en tous cas dans le sixième donc le quartier on l' appelle Saint Placide Cherche Midi c' est-à-dire ça va du boul~ grosso modo du boulevard euh Montparnasse au boulevard enfin du boulevard Montparnasse au boulevard Raspail et de la rue de Vaugirard à la rue de Sèvres |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord oui je vois |
Yvette_Audin: | voilà en gros c' est ça le quartier alors je sais pas dans le septième comment ça été euh divisé mais si vous voulez c' est vrai que en sachant que le sous quartier de ce quartier euh c' est euh on va jusqu' à la rue Jean Ferrandi on va pas tout-à-fait jusqu' au boulevard du Montparnasse là on va pas tellement souvent du côté du boulevard du Montparnasse |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors dans ce sous-quartier si j' ai bien compris vous êtes entre autres membre du comité de quartier du moins présente |
Yvette_Audin: | voilà oui j' ai été ben j' ai été élue une fois et puis vous savez on est élue comme au conseil de quartier c' est pas le comité de quartier ça s' appelle conseil de quartier vous êtes élue parce que vous de-~ vous demandez à être élue donc effectivement je vais assez souvent à ce conseil de |
Sonia_Branca-Rosoff: | quartier et donc vous avez aussi une espèce d' interconnaissance nouvelle qui se crée là |
Yvette_Audin: | oui oui euh et puis il y a une petite association ici moi j' ai toujours beaucoup milité dans les associations alors je militais dans les associations du septième donc j' ai traversé la rue de Sèvres je milite dans les associations du sixième et il y a une il y a une association ici qui s' appelle Cherche-Midi qualité de vie qui est en fait qui est une association du quartier montée par une dame qui a fait un très beau travail et qui au dép~ qui maintenant s' occupe des problèmes de Laennec des problèmes euh si vous voulez d' urbanisme dans le quartier et cetera et donc c' est c' est une occasion aussi de connaître des gens dans le quartier de connaître un peu des gens euh justement parce que je suis arrivée dans un quartier où je connaissais personne et maintenant je commence à avoir comme dit ma fille des copines dans le |
Sonia_Branca-Rosoff: | quartier euh et dans dans ces comités conseils euh je m' embrouille conseils oui euh c' est un viennent des gens |
Yvette_Audin: | de toutes conseil |
Sonia_Branca-Rosoff: | les générations ou ou plutôt des retraités |
Yvette_Audin: | euh il y a il y a des deux il y a il y a quand même pas mal de retraités mais il y a quand même des gens jeunes il y a des gens plus jeunes qui viennent qui s' installent qui veulent c' est-à-dire ce qui est compliqué dans les conseils de quartier c' est que les les gens ne voient pas trop l' intérêt général ils viennent quand ils ont des problèmes c' est-à-dire que s' ils voient qu' on va installer euh je sais pas quoi un un garage en dessous de chez eux ils viennent ou s' ils voient qu' il y a des une rue à sens unique qui leur plaît pas ils viennent mais en même temps c' est très bien parce que en fait ça permet aux gens d' avoir un endroit où s' exprimer vis-à-vis de la mairie |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc c' est beaucoup les problèmes d' urbanisme de transports |
Yvette_Audin: | beaucoup |
Sonia_Branca-Rosoff: | et puis l' installation des |
Yvette_Audin: | oui puis là en ce moment ici ce qui agite beaucoup c' est la transformation de la rue de Rennes parce qu' il est question il est fortement question de toucher à la rue de Rennes et de faire que cette rue qui est vraiment pas une rue sympathique bon ben c' est elle est pas antipathique mais je veux dire que c' est une rue où on a pas de plaisir à se promener ils voudraient en faire je sais pas comment ça s' appelle un quartier civilisé |
Jean-Paul: | le terme n' est pas très réussi |
Yvette_Audin: | le terme n' est pas réussi du tout parce que on peut pas dire qu' elle est non civilisée mais disons euh qu' on qu ' on réglemente un petit peu les flux des gens des voitures des camions des autobus et cetera et alors ça provoque des forcément il y a des gens qui sont très pour des gens qui sont très contre il y a des gens qui les les commerçants disent |
Sonia_Branca-Rosoff: | ont très très peur que ça |
Yvette_Audin: | oui mais alors si ça si jamais ça devient piéton on a dit la rue de Rennes ne deviendra jamais piétonne mais en plus enfin moi j' ai une fille qui habite Nantes où tout le centre est piéton le samedi et c' est une vraie réussite enfin je veux dire |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais oui les gens se font des peurs |
Jean-Paul: | mais nous on a beau à Aix-en-Provence il y a eu le même problème parce que quand ils ont rendu piéton |
Yvette_Audin: | mais oui les gens ils é-~ ils se font des peurs on sait pas très |
Jean-Paul: | bien euh le centre au départ les commerçants pensaient que leur chiffre d' affaires allait s' effondrer en fait il |
Yvette_Audin: | a |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas du tout bien sûr |
Jean-Paul: | et au contraire il |
Yvette_Audin: | a mais moi je vois c' est à Nantes quand je vais voir ma fille faire des courses le samedi c' est agréable on peut se mettre à un bistrot il y a les tramways circulent mais il y a pas des flots de voitures qu' on a ici le samedi c' est le quartier est infernal il y a des voitures partout partout partout partout donc euh moi je pense que les les gens s' habitueraient assez vite à laisser leur voiture euh un peu au garage mais enfin |
Sonia_Branca-Rosoff: | bon bien sûr |
Jean-Paul: | sans doute |
Yvette_Audin: | disons que ça déchaîne des passions voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh dans tout Paris de toutes façons donc euh oui euh est ce qu' il y a des des fêtes euh de voisins alors ici puisque vous êtes ici |
Yvette_Audin: | exactement alors bon ici si vous voulez dans dans ce petit immeuble non parce qu' on est trop peu mais il y a euh de temps en temps des petites fêtes qui se font en particulier donc cette association euh Cherche Midi qualité de vie fait de petit~ des animations pour la fête de la musique fait des animations au moment de Noël et puis euh il y a il y a eu depuis que je suis là il y a eu un buffet rue Saint Placide il y a eu des essais comme ça d' avoir dans la rue à ce moment là pas l' immeuble mais la rue il y a eu il y a deux ans trois ans il y a au moins trois ans il y a eu une animation qui a été que la rue de l' abbé Grégoire où les commerçants avaient fait une petite animation euh ils avaient offerts |
Sonia_Branca-Rosoff: | des il y a des voilà bon exactement d' avoir dans la rue alors |
Yvette_Audin: | euh un petit buffet pour que les gens se parlent et cetera si si les gens les gens je trouve qu' à Paris les gens font des efforts les gens se bougent |
Sonia_Branca-Rosoff: | un peu donc vous sentez vous sentez ça |
Yvette_Audin: | ah oui ah oui nettement nettement une certaine un certain désir de ce que les gens se connaissent euh un peu si vous voulez le le le problème c' est que quand c' est par les enfants qu' on connaît les gens du quartier d' habitude euh moi j' ai connu beaucoup de gens dans le septième que je n' avais pas connus avant quand je suis revenue avec mes enfants par le biais des parents d' élèves de d' attendre à l' école quand on va chercher ses enfants de euh bon les animations d' enfants on fait connaissance avec les autres gens du quartier ou avec les autres parents mais il est certain que quand on a un certain âge s' il y a pas ça on n' a pas tellement de raisons de parler aux autres gens donc je pense que les animations sont bien pour les gens un peu plus âgés parce que je pense que quand on a entre trente et quarante cinq ans on on connaît très vite les gens qui habitent autour de soi |
Sonia_Branca-Rosoff: | autour des avec les enfants ou sans doute les petits enfants si vos enfants vous amènent maintenant les petits enfants |
Yvette_Audin: | avec les enfants oui obligatoirement oui mais non parce que mes mes enfants n' habitent pas là donc moi quand je vais promener mes petits enfants au au Luxembourg euh bon je connais pas les autres mamans hein non les grandes-mères |
Sonia_Branca-Rosoff: | bien sûr oui oui |
Yvette_Audin: | euh c' est pas pareil c' est pas pareil parce que les enfants habitent pas là donc euh c' est c' est très rare aujourd' hui que les grands que les enfants habitent à côté des grands-parents enfin bon ça existe peut-être mais c' est rare |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh alors au fond vous avez passé votre vie rive gauche le restant de Paris pour vous Les grandes coupures Paris-Est Paris Ouest Paris |
Yvette_Audin: | ah alors j' ai habité quand même pendant quatre ans dans le huitième donc euh c' est un quartier que j' ai un peu découvert que je dirai qui est pas v~ enfin j' habitais à côté de la place Bauveau donc je dirai pas que c' est un quartier euh c' est un quartier bien sûr mais c' est pas un endroit où les où les gens je veux dire c' est des galeries on est à côté du faubourg saint Honoré de l' Elysée euh ça m' a pas paru un quartier euh en revanche je vais deux fois par semaine dans le vingtième où qui est un vrai quartier où je vais travailler faire de l' alphabétisation |
Sonia_Branca-Rosoff: | quel vingtième |
Yvette_Audin: | alors euh en haut de la rue Ménilmontant entre euh la rue |
Jean-Paul: | du côté de Jourdain donc |
Yvette_Audin: | oui non c' est entre la rue Pelleport et la et la rue des Pyrénées |
Jean-Paul: | ah oui d' accord |
Yvette_Audin: | c' est Gambetta si vous voulez oui oui je vois |
Jean-Paul: | oui oui je je bon je |
Yvette_Audin: | ou je prends l' autobus ou je descends à Gambetta et je connais bien également enfin tout en fait de la rue des amandiers à la rue Pelleport tout le quartier c' est le vingtième que je connais et que je pratique et que j' aime beaucoup et euh bon c' est un quartier qui n' a rien à voir avec celui-ci mais qui est qui est plein de charme très donc ce quartiers ces quartiers que je connais bien maintenant parce que ça fait plusieurs années que j' y vais |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous travaillez avec des adultes ou des enfants |
Yvette_Audin: | des adultes avec des adultes avec des adultes de de des femmes euh bon j' ai travaillé avec des hommes ça dépend des horaires les mais maintenant je travaille avec des des femmes avec enfants donc j' y vais dans la journée quand j' y allais le soir c' étaient des hommes et donc euh bon je quoi que vous en dire que c' est un quartier que j' aime beaucoup qui est plein de théâtres et je dis toujours à mes enfants si un jour je suis obligée de partir d' ici c' est là-bas que j' irai habiter parce que je trouve que c' est un quartier euh vraiment mélangé très sympathique très sympathique où il y a beaucoup de jeunes il y a des vieux qui habitent là depuis longtemps il y a il y a des des gens de toutes nationalités d' origine il y a il y a des acteurs de cinéma |
Sonia_Branca-Rosoff: | hommes et femmes femmes |
Yvette_Audin: | il y a des endroits avec des maisons qui sont visiblement qui appartiennent à des gens très riches au fond de petites impasses avec des jardins fabuleux et puis euh il y a des HLM enfin bon c' est un quartier il y a je sais pas il y a cinq théâtres six théâtres enfin c' est un quartier qui est très très culturel |
Sonia_Branca-Rosoff: | magnifiques oui |
Yvette_Audin: | il y a plein de librairies il y a plein donc c' est un quartier qui pour moi je trouve c' est c' est un quartier bon qui pour le moment je touche du bois faudrait pas qu' il bouge trop est réussi |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui alors que dans le sixième par exemple vous parliez de culture euh c' est en régression hein quand même |
Yvette_Audin: | qui le sixième euh c' est quand même euh au point de vue librairies au point de vue euh on est quand même très gâtés hein je veux dire on peut pas dire |
Jean-Paul: | peut-être pas en régression |
Yvette_Audin: | je vous parle pas je vous parle pas de la je vous parle pas de non et vous avez je parle pas de la FNAC mais mais vous avez quand même plein de libraires des enfin des libraires individuels vous avez en~ vous avez la Procure qui est une magnifique librairie vous avez plein de théâtres euh vous avez des cinémas vous avez le Lucernaire vous avez non peut pas dire qu' on est pas gâtés du point de vue culturel si vous voulez voir un quartier qui est pas gâté du point de vue culturel vous allez dans dans le seizième et dans le quinzième hein ça c' est des quartiers qui sont pas gâtés |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Jean-Paul: | bon xxx et tout et |
Sonia_Branca-Rosoff: | tout donc ça ce sont les quartiers où vous n' iriez |
Jean-Paul: | pas je pense que |
Yvette_Audin: | les ah non non ça je pourrai pas non non c' est des |
Jean-Paul: | quartiers ta réaction elle est liée à Saint |
Sonia_Branca-Rosoff: | Michel ah parce que saint Michel c' est très triste je vais dire on voit vraiment les une boutique de fringues après une autre boutique de fringues s' installer |
Yvette_Audin: | oui ah mais bien sûr non non non non ah non non non non le boulevard Michel n' existe plus la Sorbonne et le boulevard Saint Michel ce qu' on appelle le quartier latin n' existe plus ça on est tout-à-fait d' accord mais cette si vous voulez tout ce côté entre ici et l' Odéon |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui non mais d' accord saint Sulpice |
Yvette_Audin: | et et Montparnasse c' est resté quand même très très culturel hein parce que vous avez quand même enfin les entre les commerces de livres les galeries les les cinémas les théâtres vous avez quand même moi c' est ce que je dis j' ai beaucoup de chance ici parce que le dimanche après-midi à pied je peux aller au théâtre je peux aller au cinéma je peux aller acheter des bouquins euh euh ben vous allez par exemple dans le quinzième le cinéma la partie du quinzième qui est en bord de Seine là il y avait un cinéma qui a qui est arrêté pour travaux euh ben il y a pas moi j' ai une soeur qui habite à côté de la rue Gutemberg il y a pas de cinéma à distance à pieds chez elle il y en a pas il y a pas de théâtre il y a peut-être une petite librairie et encore j' en suis pas sûre à distance à pieds alors euh ça je trouve ça horrible hein oui oui et ben et le seizième euh vous avez un cinéma rue de Passy et pas grand chose hein il y a un il y a le théâtre du Ranelagh |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc les quartiers que vous n' aimez pas c' est les quartiers c' est les quartiers qui sont des |
Yvette_Audin: | quartiers vraiment hein qui qui sont ces sans animation quoi je veux dire voilà dits résidentiels c' est comme euh Neuilly c' est très beau mais qui aurait envie d' habiter Neuilly enfin en tous cas pas moi non si vous voulez par exemple le dix-septième il y a un côté dix-septième qui est ennuyeux |
Jean-Paul: | quartiers dits résidentiels |
Yvette_Audin: | quoi mais il y a un coté dix-septième qui est plein de charme du côté de la place Clichy par là toutes ces ces rues là ça c' est des c' est un dix-septième très vivant hein euh huitième et vous avez l' occasion d' y aller vous vous promenez dans le dix-septième oui parce que j' ai des amis qui habitent le dix-septième donc c' est un quartier que je connais un peu bon le dix-huitième ben je connais pour aller au marché Saint-Pierre et dans des endroits comme ça vous savez les Parisiens vont acheter toujours leurs tissus au marché Saint-Pierre bon euh le dix-neuvième je connais pas bien c' est effectivement c' est limite euh vingtième mais je connais pas très bien c' est Belleville mais bon je connais le bout de Belleville qui est pas très loin de Ménilmontant et puis euh quels sont les quartiers d' autres bon ça c' est dans le huitième neuvième ah neuvième c' est un quartier quand même très très de bureaux et cetera bon on il y va mais c' est un pas un endroit où on a envie tellement d' habiter hein c' est pas euh le dixième alors ça c' est un quartier dixième onzième qui sont très agréables mais moi je connais pas beaucoup enfin bon euh le douzième euh ben je connais |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas ben le dix-huitième est très vivant oui dans le dix-septième près de l' autre côté dans l' est douzième oui et vide il y a plusieurs douzièmes |
Yvette_Audin: | oui il y a plusieurs douzièmes mais je les connais pas très bien euh que c' est la place d' Italie par là et cetera euh j' y suis allée de temps en temps mais c' est pas un quartier que je connais euh le cinquième bon je connais le cinquième je connais euh pas beaucoup le quatrième troisième bon premier bon si le Bazar de l' Hôtel de Ville l' Hôtel de ville et cetera bon oui le Marais si je connais assez le Marais pour m' y être promenée souvent c' est un quartier magnifique mais qui a aujourd' hui est devenu euh pff complètement touristique et puis euh avec là aussi que des boutiques de fringues et tout euh bon je dirais c' est magnifique |
Sonia_Branca-Rosoff: | cinquième il y a un défilé de touristes qui vous insupporte |
Yvette_Audin: | bien sûr mais euh je pense que quand on y habite il y a encore des coins sympas à habiter mais hors de prix et donc euh ce n' est pas un endroit où je mais enfin c' est un quartier que je connais le quatorzième est un quartier agréable aussi |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah oui les gens du quatorzième l' adorent |
Yvette_Audin: | oui mais c' est un quartier agréable parce que c' est un quartier euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est un quartier vivant si vous voulez puis encore resté quartier oui c' est ça les gens disent ça eula plupart ne n' envisageraient pas de déménager ailleurs il y a une espèce de patriotisme du quatorzième oui oui oui oui |
Yvette_Audin: | non non non qui m' a beaucoup frappée oui mais on peut comprendre parce que c' est un quartier qui est aéré qui est euh qui a gardé encore beaucoup de commerçants beancoup d' artisans qui où les appartements sont quand même relativement agréables les maisons agréables c' est un quartier agréable le quatorzième autant j' habiterais pas le quinzième autant j' habiterais le quatorsième et le treizième je connais pas très bien bon je je passe à travers mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous avez l' occasion d' aller dans je sais pas exprès donc euh euh dans les les restaurants chinois non pas spécialement |
Yvette_Audin: | euh j' ai euh non j' y suis allée un petit peu parce que j' ai une belle-fille la l' ex-femme de mon fils aîné était d' origine vietnamienne donc lui il allait tout le temps chez Tchang et cetera donc j' ai été avec eux mais je dirais que non je connais pas très bien enfin je suis allée euh chez Tchang dans cette grande esplanade avec tous ces restaurants et cetera ça c' est assez rigolo mais bon j |
Sonia_Branca-Rosoff: | en tous cas vous vous n' auriez pas l' idée d' aller faire vos courses chez Tchang |
Yvette_Audin: | non non mais je comprends très bien qu' on aille chez Tchang si on mange euh très souvent c' est vrai que il y a des choses formidables chez Tchang et que si on veut euh euh avoir une nourriture asiatique Tchang est certainement euh obligatoire parce que ça coûte beaucoup beaucoup beaucoup moins cher que partout ailleurs c' est ça le problème c' est pour ça que tout le monde y va hein c' est euh les prix de Tchang sont par~ il y a il y a un espèce de sous-Tchang dans le quinzième qui est hors de prix je suis allée une fois avec mon fils c' est euh je sais pas c' est cinquante pour cent de plus que chez Tchang alors qu' il me disait tu comprends ça vaut la peine d' aller chez Tchang oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh oui et sinon dans les alors les différences sociales d' un quartier à l' autre vous paraissent comment dire inévitables c' est comme ça choquantes euh |
Yvette_Audin: | ah si devraient être évitées c' est-à-dire que moi je pense que la mixité sociale est absolument indispensable hein et que c' est c' est assomant les quartiers qui manquent de mixité sociale mais le le problème c' est le le prix des logements et puis le fait que il y a il y a certains arrondissements où il y a on peut dire un un refus systématique des logements sociaux |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais |
Yvette_Audin: | hein je veux dire il y a quand même des arrondissements encore où les les maires font beaucoup de difficultés alors il y a le problème si vous voulez des terrains mais là par exemple on a vu la le problème de Laennec Laennec vous savez a été libéré il y a un bon moment vendu à la Cogedim je dois dire euh malheureusement le dirais maheureusement par un gouvernement socialiste qui n' a fait aucune attention c' est Monsieur Kouchner qui a vendu Laennec sans mettre aucun frein c' est-à-dire sans faire aucune obligation au promoteur qui rachetait ce que je trouve absolument ahurissant hein bon je sais qu' on avait besoin pour construire Pompidou mais néanmoins et du coup ben c' est vrai que là je crois que la mairie de Paris a fait ce qu' elle a pu pour essayer de alors il y a deux petits bâtiments de logements sociaux qui vont être construits et ça a déchaîné des passions euh redoutables des riverains de la rue Vanneau moi j' ai été à une réunion |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah oui |
Yvette_Audin: | qui était scandaleuse où les gens disaient vous ne voulez quand même pas mettre ici euh des immigrés des bon c' est si vous voulez c' est c' est vrai que dans ces quartiers du centre euh le sixième le septième je pense le huitième |
Sonia_Branca-Rosoff: | à Bussy sauf erreur il y a un immeuble une maison |
Yvette_Audin: | alors oui ça c' est la mairie de Paris qui a rep~ récupéré un appa~ un immeuble bon euh ils ont raison tout à fait raison de le faire et ils l' ont confié à Emmaüs et je crois que ça que ça fonctionne assez |
Sonia_Branca-Rosoff: | bien et vous en avez des échos ces derniers |
Yvette_Audin: | ben on en a parlé en comité on en a parlé en conseil d' arrondissement et il y a des gens qui ont commencé à tordre le nez mais le je pense que là euh euh il y a eu suffisamment de gens pour dire que c' était comme ça que voilà ça allait bien mais mais euh je dois dire que il y a il y a parfois des réactions des gens qui sont absolument intolérables |
Sonia_Branca-Rosoff: | les mêmes qui ont donc des émigrés qui viennent faire le ménage chez eux j' imagine |
Yvette_Audin: | je suppose mais même si c' est pas le cas enfin je veux dire c' est c' est inadmissible moi je dirais je suis peut-être plus méchante que vous je dirais les mêmes qui probablement euh euh vont se considèrent chrétiens voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | non mais je pensais aussi à ces contradictions d' accord oui |
Yvette_Audin: | c' est pour moi plus si vous voulez je considère que quand je dis qu' ils se considèrent pour moi ils ne le sont pas voilà et je trouve ça très choquant et je je ne comprends pas comment on peut avoir ce discours |
Sonia_Branca-Rosoff: | en tous cas vous êtes affrontée à ce discours là dans votre pratique militante un peu euh quotidienne |
Yvette_Audin: | ah oui oui oui oui oui dans dans l' dans le quartier on est affrontés à ce discours là il n' est pas dieu merci universel et il y a des tas de gens qui ne l' ont pas mais il y a des gens qui l' ont il y a des gens qui l' ont mais malheureusement c' est un discours qu' on retrouve absolument partout et que moi je retrouve dans mon village à la campagne hein où il y a pas un immigré qui est arrivé depuis probablement la bataille de Poitiers euh quand les Arabes sont venus jusqu' à Poitiers |
Sonia_Branca-Rosoff: | raison de plus alors ça leur fait très très peur |
Yvette_Audin: | mais alors on alors on peut dire que le souvenir est resté vivace |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et les chambres de bonnes sont louées aux immigrés ou |
Yvette_Audin: | pas du tout non non pas du tout pas du tout pas du tout non non mais ici non si vous voulez ici il y a il y avait une vieille dame qui habitait là depuis très longtemps qui est morte à quatre-vingt à cent trois ans et qui était une dame qui avait été professeur de piano ici et qui était une dame qui avait un un une maison euh en Bretagne ou en Normandie et qui sa famille voulait absolument pas qu' elle reste là est qui est restée là parce qu' elle toujours habité là et c' était parce qu' elle avait envie de rester là et il y a quelqu' un qui a acheté et il y a un un jeune |
Sonia_Branca-Rosoff: | ou c' est les enfants des des habitants |
Yvette_Audin: | homme étudiant qui habite mais on et ce monsieur lui a refait un un studio tout à fait convenable vous savez ici il y a il y a plus de chambre de bonnes dans le quartier je crois p~ ça existe peut-être mais moi j' en connais pas parce que si vous voulez en face c' est c' est un hôtel à côté en face ça été entièrement refait en un appartement euh alors il y a des petits studios là mais c' est plutôt des studios hein euh des il y a il y a certainement encore des mais pas beaucoup on en entend parler à la mairie de gens qui cherchent à se reloger justement mais qui sont il y a encore probablement dans le quartier des endroits où il y a des chambres de bonnes qui sont louées mais c' est rare parce que si vous en faites un appartement ou un studio vous louez trois fois plus cher ou quatre fois plus cher alors pff les gens ils sont ils quand même |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui mais enfin il faut un minimum de surface |
Yvette_Audin: | ben si vous en mettez deux oui il y a un minimum de surface mais sou~ souvent les gens les gens ils en ont deux euh l' accès c' est souvent par les~ les escaliers d' immeuble enfin bon moi je vois même rue Barbet de Jouy ah oui chez vous ah oui ah oui donc c' effectivement ici dans le quartier j' ai l' impression que les ce qu' on appelait les chambres de bonnes autrefois rue Barbet de Jouy il y avait des chambres de bonnes mais elles sont devenues toutes des studios horriblement cher hein je veux dire il y a des gens qui en ont acheté une deux trois et puis qui ont fait des des opérations immobilières des chambres de bonnes dans vraiment dans le sens d' autrefois avec le prix du mètre carré dans le quartier il y en il y en a plus lourd hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Jean-Paul: | ah bon chez nous c' est l' escalier de service et et donc ça veut dire que il faut monter au huitième par l' escalier de service et cetera et cetera c' est vraiment du coup |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est simplement parce qu' on est un quartier moins cher c' est |
Yvette_Audin: | tout voilà je pense |
Jean-Paul: | et puis la disposition je pense que sinon il y aurait déjà quelqu' un qui aurait racheté tout l' ensemble par exemple notre voisine a bien l' idée qu' elle va se racheter à un moment l' ensemble des chambres de bonnes et puis faire |
Yvette_Audin: | un un duplex |
Jean-Paul: | un duplex |
Yvette_Audin: | vous voyez moi j' en ai acheté nous on en a acheté de là-haut on en a acheté deux petites et on a fait un duplex avec généralement c' est ce qui se passe parce que effectivement le concept de chambre de bonne mm alors il y a des endroits où il y a des chambres euh justement dans le seizième ça se c' est géné-~ assez différemment mon fils habite dans le seixième lui ça lui est égal et dans son immeuble qui est un immeuble de mille neuf cent trente ils ont fait des chambres de service au premier étage qui sont des petits studios qui ont toutes des enfin une petite douche et une chambre avec une petite douche pour justement le personnel de maison en principe de de l' immeuble mais on les avait mis au premier étage par ce que on avait oui parce qu' entre temps l' ascenseur l' ascenseur est arrivé et en fait donc les derniers étages étaient au contraire les plus agréables pour les gens et et là ce sont des étudiants qui habitent dans l' ensemble ce sont des étudiants je si vous voulez je je ne connais personne alors ça existe sûrement dans d' autres milieux sociaux mais je ne connais personne autour de moi qui a une employée de maison à demeure qu' elle loge |
Jean-Paul: | voilà ça c' est très bien c' est formidable |
Sonia_Branca-Rosoff: | assez intelligemment |
Jean-Paul: | hum d' accord |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Yvette_Audin: | quand on autre fois euh je dirais quand j' étais petite c' était monnaie courante mais aujourd' hui c' est ça existe certainement mais euh c' est quand même pas très courant à Paris |
Sonia_Branca-Rosoff: | non sous le nom de chambre de bonnes ce que désignait Jean-Marie euh ce ce sont des chambres qui sont louées en fait plutôt à des émigrés euh qu' à des qu' à des étudiants français de souche |
Yvette_Audin: | oui ben oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | on va dire c' est ça qui se passe mais c' est loué c' est ce que vous dites |
Jean-Paul: | c' est des toute petites chambres |
Yvette_Audin: | c' est des toutes petites chambres qui sont louées |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh et hors de prix c' est scandaleux d' ailleurs les gens se font un argent là |
Yvette_Audin: | bon ah ben c' est c' est hors de prix ah ben attendez il y a il |
Jean-Paul: | y théoriquement ils n' ont même pas le droit de les louer mais euh onze mètres carrés ou neuf mètres |
Yvette_Audin: | les louer oui oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | neuf mètres carrés |
Yvette_Audin: | oui c' est ça ils n' ont pas le droit et probablement ils le louent à des immigrés qui n' ont pas leur papiers qui donc peuvent pas râler |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui mais ils louent |
Jean-Paul: | ah c' est possible voilà |
Yvette_Audin: | ah ben oui c' est c' est souvent comme oui oui c' est ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça à paris |
Jean-Paul: | on ferme les yeux parce qu' on veut |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas ben parce que parce que les gens se retrouvent à la rue et c' est pas euh voilà donc au bout d' un moment on on se laisse faire mais |
Yvette_Audin: | bon ben si si si vous faites un esclandre c' est pire que tout pour les gens hein c' est ça ben oui non non mais je sais bien c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est euh comment faites vous pour les transports |
Yvette_Audin: | eh ben j' ai pas de voitures |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Yvette_Audin: | j' ai vendu ma voiture après la la mort de mon mari et j' en s suis très bien je circule en autobus et en métro sans problème |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais vous n' allez jamais dans les Charentes |
Yvette_Audin: | ah si je prends le train |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Yvette_Audin: | je prends le train je suis à côté de la gare Montparnasse donc je je vais généralement en train ou en Bretagne ou en Charentes donc c' est ma gare et euh et là-bas ben je euh soit je loue une voiture quand je vais en Bretagne soit en Charentes j' ai une petite voiture et j' arrive à huit kilomètres de chez moi donc ou il y a quelqu' un qui gentiment vient me chercher en voiture ou je prends un taxi pour huit kilomètres donc j' ai absolument pas besoin de voiture |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et donc les transports si si vous me racontez alors comment allez-vous par exemple dans dans le vingtième |
Yvette_Audin: | dans le vingtième et ben j' ai j' ai deux solutions très faciles j' ai ou le quatre-vingt seize qui est qui est porte-à-porte qui est de la rue de Rennes m' amène mon-~ remonte toute la rue de Ménilmontant donc c' est un autobus formidable qui traverse tout Paris ou alors quand il y a trop d' embouteillages je prends le métro je change à je change à comment ça s' appelle à Réaumur Sabastopol et je descends à Gambetta non non je je vais partout en métro en autobus vous savez ici c' est formidable on a trois lignes de métro et on a on doit avoir huit autobus dont au moins trois ou quatre marchent le dimanche et le soir donc par exemple quand je vais dans le dix-septième place Clichy j' ai le quatre-vingt quinze qui fonctionne jusqu' à minuit et demi euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous n' avez même pas besoin de taxi |
Yvette_Audin: | non ah non non je prends très rarement les taxis le problème des taxis c' est que j' en prendrais si il y en avait mais il y en a pas c' est le problème de Paris c' est que effectivement alors j' ai j' ai un de mes fils qui m' a prêté ce qui m' a passé son numéro d' abonnement de taxi pour si jamais un jour je suis vraiment en rade mais globalement euh si on rentre avant une heure du matin et ça ça suppose que moi je vais au théâtre au concert partout je rentre le soir euh j' ai je suis vraiment une habituée du métro de l' autobus j' ai je n' ai jamais aucun problème |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord et est-ce que du coup ça vous empêche je sais pas d' aller au théâtre Gérard Philippe ou de |
Yvette_Audin: | non alors oui et ben en banlieue oui ça ça pose alors à ce moment là il faut que j' y aille avec des amis qui ont une voiture parce que ça ça c' est un des problèmes il y a souvent des pièces vraiment formidables ou alors Ca~ Car~ la Cartoucherie ou des endroits comme ça voilà c' est ça c' est ça ça c' est un problème mais honnêtement euh avoir une voiture à Paris ça coûte une fortune enfin pour avoir une voiture moi j' avais un budget qui d' entretenir une voiture toute l' année était vraiment un grand luxe et je dois dire que je me trouve très bien de ne pas avoir de voiture ça me gêne absolument pas alors je mets un bémol parce que j' ai des amies qui ont des voitures parce qu' elles ont des petits enfants qui habitent Paris qu' elles sont obligées d' aller chercher et cetera moi mes petits enfants habitant La Rochelle je n' ai pas besoin de voiture à Paris je veux dire quand je par hasard ils viennent je prends un taxi ou je vais les chercher gare Montparnasse avec la poussette |
Sonia_Branca-Rosoff: | ce qui veut dire aussi que vous ne vous voyez pas faire des courses de supermarché euh hypermarché euh |
Yvette_Audin: | ah non non non ben non mais quand vous êtes euh bon là moi je suis quand même je je j' ai une jeune fille américaine qui loge chez moi mais bon je globalement on est deux euh ça suppose pas de d' aller faire des courses au Mammouth La Fontaine |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Yvette_Audin: | je sais pas où hein ah non non non non mais en plus euh je veux dire euh ici vous avez rue de Sèvres vous avez un ED euh qui est très bien hein enfin je veux dire bon vous avez ici dans le quartier il n' y a pas que l' épicerie du Bon Marché hein vous avez des magasins beaucoup moins chers |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous vous en servez mais de temps en temps |
Yvette_Audin: | de l' épicerie du Bon Marché bien sûr avec grand plaisir parce que c' est un endroit où vous avez des petites choses oui puis des petits trucs de luxe qui sont très sympas mais évidemment c' est pas là où vous allez acheter vos vos nouilles et votre riz mais ici vous avez euh vous avez l' ancien INO qui est Monoprix qui est euh à Montparnasse |
Sonia_Branca-Rosoff: | des choses extraordinaires hein |
Yvette_Audin: | vous en avez un autre Monoprix alimentaire qui est à Saint Germain des Prés vous avez un ED rue de Sèvres vous avez un bon vous avez honnêtement sans en étant en ayant des prix euh tout à fait raisonnables donc euh vous avez pas besoin de honnete-~ bon c' est il est certain que si vous avez six enfants et un budget très très serré à ce moment là vous avez besoin d' une voiture pour aller chercher faire les courses dans ce cas là vous |
Sonia_Branca-Rosoff: | a d' accord la vie à Paris sans voiture ça va très |
Yvette_Audin: | bien ah c' est mais d' ailleurs il y a je crois que maintenant il y a presque plus de Parisiens qui n' ont pas de voiture que de Parisiens qui ont des voitures |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Yvette_Audin: | c' est organisé pour en fait oui ben oui non mais c' est c' est un problème de si on a besoin d' une voiture pour aller travailler si on a des petits enfants ça pose problème et cetera ça c' est vrai éventuellement |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui alors euh vous m' avez parlé de l' école tout à l' heure et je voudrais juste vous en faire reparler un tout petit peu comme ça pour un bilan global en tant que élève et puis parent est-ce que vous avez élève vous m' avez dit que vous avez été plutôt contente |
Yvette_Audin: | très contente |
Sonia_Branca-Rosoff: | hein de vos années d' école parent aussi |
Yvette_Audin: | très contente euh parent oh ben oui j' ai eu mes enfants euh ont été vraiment sont des purs produits de l' école républicaine puisqu' ils ont été euh à l' école primaire à la maternelle à l' école primaire du groupe eblé qui était le groupe qui était en lien avec Duruy puis à Duruy puis ma fille a fait sa médecine donc elle a été en fac de médecine et mes deux fils ont fait des écoles d' ingénieur donc ils ont été je dirais pris en charge par l' État complètement et je je n' ai jamais eu de problèmes enfin bon ils avaient j' avais la chance d' avoir des enfants qui travaillaient euh je dirais c' était ils préféraient rigoler que travailler ils étaient tout à fait normaux mais je veux dire ils ont travaillé normalement et c' est vrai que habitant dans le centre de Paris euh les écoles sont de très bon niveau hein je veux dire bon il y a vraiment aucun problème moi j' ai eu aucun problème scolaire pour mes enfants et j' ai j' ai jamais très bien compris les gens qui que je connaissais des gens dans le dans le septième qui mettaient leurs enfants d' abord dans le public puis dans le privé pour qu' ils puissent passer après éventuellement euh qu' ils soient plus forts et puis après ils étaient très étonnés parce que quand ils voulaient entrer en prépa on les prenait après les gens qui venaient du public ben euh ça paraît normal quoi je veux dire euh euh les lycées du je pense qu' à l' intérieur de Paris globalement euh les les écoles sont sont d' un bon niveau voilà je pense moi je vois euh dans le vingtième j' ai des il y a des enfants qui qui visiblement le lycée Voltaire est un bon lycée il y a il y a il y a des bons établissements il y en a des moins bons alors le problème si vous voulez qui se pose à Paris enfin que je vois dans le vingtième c' est le problème des écoles maternelles et primaires dans lequel quand vous avez effectivement un certain nombre d' enfants qui ne sont pas qui ne parlent pas couramment français euh pour les enseignants c' est c' est pas facile hein et moi je vois les mamans que je fais travailler dans le vingtième il faudrait si j' étais ministre de l' éducation nationale je mettrais beaucoup plus d' enseignants dans les maternelles pour qu' un enfant qui sorte de maternelle parle obligatoirement français parce que tous ces petits enfants qui arrivent ils vont en maternelle donc c' est pas normal qu' ils arrivent en CP ne parlant pas français mais ils arrivent en CP ne parlant pas français parce que comme ils sont beaucoup trop nombreux en maternelle on ne peut pas leur apprendre le français et comme les mamans ne parlent pas française |
Sonia_Branca-Rosoff: | on pourrait imaginer des mélanges on pourrait imaginer du busing |
Yvette_Audin: | oui d' abord c' est ben j' ai vu que ça commençait à se faire hein je veux dire ça c' est une des des des c' est une des mesures du plan banlieue le busing mais je pense surtout que dans le sixième arrondissement les maternelles il y a suffisamment d' enseignants mais que dans dans le vingtième il faudrait qu' il y ait euh qu' on sépare et qu' il y ait des cours de français pour les petits enfants qui parlent pas français c' est pas compliqué quand même c' est pas très difficile d' apprendre le français à des petits enfants de cet âge là ça se fait assez facilement dont les mamans ne parlent pas français donc ils ne voient pas beaucoup leurs papas donc par définition ils ne parlent pas français ils parlent jamais français ils parlent pas français à la maison alors euh nous nous essayons d' apprendre le français aux mamans pour que elles apprennent le français à leurs enfants chose que ne fait aucun organisme d' État car euh les formations linguistiques qui sont données aux émigrés qui arrivent ne sont pas faites pour les gens qui ne parlent pas du tout ni qui n' ont jamais été à l' école parce que ça personne en veut parce que faut dire qu' apprendre à lire à écrire à quelqu' un de trante-cinq ans qui a jamais tenu un crayon ça se fait pas en deux cent heures |
Jean-Paul: | bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | certes oui |
Yvette_Audin: | non donc euh non euh je je pense que le problème euh je dis pas que tous les problèmes vient de là mais beaucoup de problèmes vien~ de là comment voulez-vous apprendre à lire à un enfant qui parle pas français donc par définition cet enfant va perdre pied en CP et puis puis voilà alors bien sûr il y en a qui s' en sortent il y a toujours des gens très intelligents quelque part hein mais moi je dis les gens la plupart des gens ils sont normaux |
Jean-Paul: | globalement c' est difficile |
Yvette_Audin: | ben oui globalement c' est très difficile |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui euh quand on prend des enfants d' immigrés et qu' on les mélange avec soixante pour cent de gamins qui parlent français ça s' installe très très vite et le français langue étrangère dans un milieu euh où quatre vingt dix pour cent de la classe est en langue étrangère c' est beaucoup moins facile malgré tout c' est pour ça que je parlais de mélange |
Yvette_Audin: | ben oui ils réussissent bien sûr bien sûr ben ben bien sûr bien sûr oui mais je pense que vous avez raison je pense que vous avez raison mais si vous voulez le mélange est est difficile quand ils sont petits parce que quand ils sont petits |
Sonia_Branca-Rosoff: | quand il faut les emmener et que c' est pas facile d' accord |
Yvette_Audin: | ben euh oui je crois c' est pas tellement bon d' emmener un petit enfant de trois quatre ans euh voyez en en bus un peu plus loin parce que déjà c' est quand même pour eux d' aller à l' école c' est pas évident hein et puis il faudra que les parents l' acceptent parce que les mamans africaines elles ont beaucoup de mal à se séparer de leurs petits elles le font pas très volontiers donc si en plus on leur explique que-~ ça veut dire que l' enfant restera déjeuner là-bas les mamans africaines elles veulent pas elles veulent pas et et en plus elles en ont besoin pour elles hein c' est non seulement elles veulent pas parce que mais c' est leur raison d' être hein c' est leur raison sociale donc si elles elles ont pas leurs petits euh ça n' ira pas donc euh je pense que le busing peut être une bonne chose à partir d' un certain âge mais en dessous d' un certain âge je vois |
Sonia_Branca-Rosoff: | mal d' accord non ben je vous écoute euh est-ce que alors justement les langues puisque vous avez cette expérience j' imagine qu' ici et dans le septième vous n' avez pas trop l' expérience de bain de de langues autres que l' on entend mais dans le vingtième oui |
Yvette_Audin: | si ben vous savez euh si relativement parce que euh les gens qui font des des courses rue de Rennes c' est c' est intéressant viennent de partout à à Paris et donc vous entendez parler euh arabe vous entendez parler des langues africaines vous entendez euh oui ça oui et puis euh ben comme dans tous les quartiers de Paris les les commerçants des petites épiceries sont sont d' origine arabe dans l' ensemble et puis ils ont des copains qui viennent parler avec eux donc on entend quand même en dehors des étrangers on entend des des Parisiens qui parlent euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui d' accord |
Yvette_Audin: | qui parlent des langues autres hein au marché vous avez maintenant dans les marchés vous avez beaucoup de commerçants maghrébins |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors la les générations d' après euh donc parlent français est -ce que vous êtes frappée par des différences dans les façons de parler je dirais entre la vôtre et |
Yvette_Audin: | la ah ben oui oui alors là si vous voulez on voit très bien puisque il y a un il y a une grande école enfin il y a une école un peu plus haut là rue de l' abbé Grégoire qui est l' école de la rue Jean Ferrandi où il y a deux mille élèves et ce sont des élèves qui ça va depuis euh le CAP de boucherie jusqu' au chef euh au chef de restaurant |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça c' est la gamine qu' on a entendue parler |
Jean-Paul: | ben oui |
Yvette_Audin: | et qui sont en fait alors il y a euh ben ils sont très souvent dehors euh devant l' école et cetera donc si vous voulez on entend parler euh vraiment comme les jeunes comme les djeuns comme diraient mes enfants et donc euh si si alors c' est vrai et puis dans le métro aussi euh il y a des moments où vous avez du mal à comprendre où c' est vraiment un langage euh qui est bon dont les codes sont différents dont les codes sont différents ceci dit euh je pense que ces ces jeunes ils parlent pas comme ça l' école ils parlent comme ça entre eux et euh moi je vois dans le vingtième il y a le euh dans la cité où je vais il y a un jardin intérieur qui est qui est assez charmant où j' ai été promener euh une fois des des petits enfants pendant que leurs mamans travaillaient avec une de mes collègues et j' ai sorti les petits enfants et j' en ai eu un qui m' a fait une colère absolument épouvantable et il avait deux ans il était insoulevable j' étais avec cet enfant qui se roulait par terre et qui voulait pas mar~ av~ avancer pas pas marcher et j' en avais deux autres à la main donc vraiment problème problème et il y avait euh trois jeunes qui tenaient le mur si je puis dire juste à côté du jardin et donc j' en ai avisé un et je me suis dit bon ben il y a pas il faut que quelqu' un vienne m' aider et je lui ai dit est-ce que je m' excuse de te déranger mais est-ce que ça t' ennuierait pas de venir m' aider parce que tu vois je peux pas arriver à soulever ce petit garçon qui se roule par terre il est venu avec moi très gentiment il a pris le petit garçon dans ses bras il m' a accompagné jusqu' à au local où j' étais et il m' a parlé mais absolument comme je vous parle là or visiblement avec ses copains il parlait pas comme ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord mm |
Yvette_Audin: | donc je pense que voilà il m' a tout tout à fait oui oui oui oui ils passent de ils passent de l' un à l' autre |
Jean-Paul: | oui ils sont capables de passer d' d' un niveau à |
Sonia_Branca-Rosoff: | l' mais bien sûr oui oui j' en suis persuadée aussi j' ai d' ailleurs souvent l' expérience à Censier euh donc Paris 3 où nous avons maintenant des gamins des banlieues qui arrivent et j' entends le changement de ton euh entre deux copains puis madame vous voulez que je vous tienne la porte euh |
Yvette_Audin: | voilà oui oui et là si vous voulez vraiment c' était c' étaient des ga~ dans cette cité il y a quand même des gamins qui ont quinze seize ans qui bon euh je ne mettrais pas ma main à couper qu' ils n' ont que des activités licites et mais mais euh bon d' abord euh je pense qu' une femme de mon âge automatiquement euh ces enfants là sont c' est c' est des je dirais ce sont des enfants qui sont habitués à être gentils avec les personnes âgées hein bon ça veut pas dire que si un jour il y a un besoin ils piqueraient pas mon sac mais je veux dire que globalement ce sont des gens qui sont courtois avec les personnes âgées et en plus il a vu que j' étais en difficulté avec un petit garçon qui était comme lui euh un petit garçon immigré et donc il a été extrêmement gentil poli euh il m' a dit mais Madame si vous avez besoin de moi et cetera et donc j' étais absolument |
Sonia_Branca-Rosoff: | il a vu et donc tout a basculé l' accent aussi |
Yvette_Audin: | tout oui oui l' accent est à ce moment là il a parlé il a parlé comme je parlais |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui d' accord |
Yvette_Audin: | donc ça veut dire qu' il a les deux langages à sa disposition hein mais je j' en suis persuadée |
Sonia_Branca-Rosoff: | je le pense aussi bien sûr |
Yvette_Audin: | bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | est-ce que euh les dernières années les vous les problèmes économiques se sentent dans le quartier est-ce que on euh |
Yvette_Audin: | non ici non dans le vingtième oui ici non mais parce que si vous voulez euh non je j' ai pas on n' a pas cette impression là ici les problèmes économiques euh ici sont c~ ça veut pas dire que les gens n' en ont pas hein mais je dirais qu' ils ne le montrent probablement pas et ils ont un un je dirais qu' ils qu' ils ont un volant économique qui est pas serré serré donc si vous voulez bon même si des les gens ont un peu moins d' argent |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc y compris dans le Bon Marché on n' entend pas les gens commencer à commenter le prix des choses |
Yvette_Audin: | ah mais les gens ont toujours commenté ici ça c' est la différence si vous voulez ça euh la la ménagère de base du sixième et du du septième elle achète pas n' importe quoi non elle elle elle compare les prix elle a toujours comparé les prix donc ça c' est c' est quelque chose qui est euh c' est la ménagère bourgeoise de base élevée par des par des mères qui euh si vous voulez euh moi j' ai été élevée à Duruy dans un quartier euh très haut de gammes quand même et dans un lycée qui était quand même relativement haut de gammes mais euh je veux dire que d' abord on ne parlait jamais argent à ma génération et même pas beaucoup à la génération de mes enfants euh la génération de ma ma fille ça avait basculé entre mon fils aîné et ma fille mais surtout euh je veux dire que euh les parents donnaient pas d' argent de poche euh ils faisaient pas n' importe quoi euh non non non alors si vous voulez c' est là où le quartier euh Duruy a basculé c' est parce que il y a quand même des gens qui ont beaucoup d' argent qui se sont installés et qui avaient pas l' habitude de cette éducation bourgeoise euh entre guillemets qui était que on n' avait de l' argent ou on n' en avait pas mais de toutes façons élevait les enfants pareils je veux dire euh euh moi j' étais en classe avec des certainement des gens dont les parents avaient des grosses fortunes et d' autres qui n' en avaient pas mais j' aurais été incapable de vous dire qui était qui hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous aviez encore des tabliers |
Yvette_Audin: | on avait encore des tabliers mais en plus euh on passait tous nos vacances euh à la campagne chez nos grands-mères hein alors ben la grand-mère elle avait peut-être une petite ferme ou elle avait peut-être un château mais je veux dire globalement personne allait euh aux Antilles au ceci ou cela alors euh si vous voulez finalement l' éducation des gens euh vous voyez les gens disaient je vais passer mes vacances chez ma grand-mère personne n' allait lui demander quelle était la taille de la maison de sa grand-mère hein je veux dire euh donc c' était c' était pas tout à fait pareil et si vous voulez ici je pense que globalement les gens ils font attention d' ailleurs euh c' est pour ça que si vous voulez les gens d' ici disent en rigolant on va pas au marché bio parce que c' est hors de prix euh on va pas à l' épicerie du Bon Marché parce que c' est hors de prix parce que c' est hors de prix mais bien évidemment on y va quand même de temps en temps mais je veux dire qu' on y va pas faire ses courses de manière régulière hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | Bon Marché |
Yvette_Audin: | ben non non non non non ça non si je pense que si vous voulez c' est ici euh les gens qui dépensent beaucoup d' argent on appelle ça encore des nouveaux riches ce qui est pas une euh ce qui est pas ce qui est un peu péjoratif quand même voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça reste péjoratif |
Yvette_Audin: | ça reste péjoratif voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | et je comme vous parliez de votre de votre enfance euh les les jeux de l' enfance c' étaient encore dans les maisons hors des maisons on en on s' en allait dans la rue |
Yvette_Audin: | jamais alors ah non jouait pas dans la rue non non non jouait pas dans la rue dans les quartiers du centre de Paris on jouait jamais dans la rue non on jouait dans les petits jardins c' est à-dire qu' on nous emmenait aux petits jardins qui étaient de de chaque côté du euh de saint François avier au petit jardin qui était au coin de la des Invalides là au musée Ro |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais il y avait des adultes avec vous |
Yvette_Audin: | ah oui toujours toujours non on laissait pas les enfants on moi je n' ai jamais connu les enfants dans ces quartiers-ci euh où on allait en classe si on allait en classe seuls à partir de sept huit ans parce qu' il y avait moins de voitures moi mes enfants allaient en classe seuls à partir de quand même neuf dix ans parce qu' il y avait à traverser le boulevard des Invalides mais euh mais les enfants ils allaient dans la rue faire des courses et cetera mais ils jouaient pas dans la rue non non alors je sais pas si c' était pour des dangers ou euh social mais les enfants des commerçants jouaient pas dans la rue non plus et les enfants des concierges jouaient pas dans la rue non plus |
Sonia_Branca-Rosoff: | non oui donc vous rentriez à la maison mais il y avait deux-cent mètres carrés d' accord |
Yvette_Audin: | voilà on rentrait à la maison et on jouait à la maison et puis on allait jouer chez des petits amis et voilà mais on allait et on allait euh beaucoup se promener c' est-à-dire ce qu' on a on nous emmenait au jardin c' est-à-dire quand c' étaient les mères euh elors c' étaient des mères qui travaillaient pas de mon temps et puis moi à la génération de mes enfants c' étaient des jeunes filles au pair qui emmenaient les enfants après l' école euh au jardin jouer au jardin ou jouer faire du patin à roulettes sur l' avenue de Breteuil ou l' avenue de Saxe et cetera mais il y avait toujours un adulte |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et vous avez une idée les les jeux entre vous et les enfants les jeux ont beaucoup changé |
Yvette_Audin: | euh oui quand même oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | le patin à roulettes c' était pas pour vous |
Yvette_Audin: | ben le patin à r-~ si si moi j' ai fait beaucoup de patins à roulettes si on faisait à ma génération faisait beaucoup de patins à roulettes et les enfants ont fait du patins à roulettes et du roller euh nous on faisait encore du vélo on faisait pas beaucoup dans le quartier quand même c' était dangereux donc le vélo était quand même euh avait rétrogradé et en revanche bof ils jouaient à chat ils jouaient au ballon prisonnier pareil ils jouaient en fait dans les cours d' école |
Sonia_Branca-Rosoff: | les marelles dans les cours d' école des choses comme ça |
Yvette_Audin: | oui les marelles ils ont pas beaucoup joué à la marelle ils jouaient si vous voulez alors les billes ont été interdites dans les écoles primaires et alors les enfants ont inventé ce qu' ils appelaient les des ce qu' ils appelaient des rolls c' est-à-dire c' étaient des tout petits euh moi mes enfants ont joué à ça pendant des années les les espèces de tout petits trucs en en plastic des espèces de petits soldats en plastic dont avec lequel ils jouaient comme des billes c' est-à-dire on en lançait un puis |
Sonia_Branca-Rosoff: | après les billes ont été interdites |
Yvette_Audin: | je ne sais pas pourquoi mes enfants a~ interdiction d' amener des billes à l' école primaire et je crois que c' est toujours interdit |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est interdit |
Jean-Paul: | ça ça doit dépendre des écoles je pense |
Yvette_Audin: | enfin dans notre groupe scolaire c' était interdit c' était interdit mes enfants du coup ils avaient ils avaient inventé de jouer à autres choses ils avaient ils avaient ce qu' ils appelaient les rolls qui étaient auxquels on jouait exactement comme aux billes c' est ça qui était drôle ils jouaient exactement comme aux billes et puis euh alors maintenant je vois mon petit fils qui est à l' école euh primaire à à La Rochelle alors eux en récréation bon ils jouent beaucoup à à au foot au ballon et cetera et puis alors ils jouent dans à ces ces jeux de cartes absolument incompréhensibles qui sont les yoguio les et tous ces espèces de trucs |
Jean-Paul: | dans votre groupe scolaire mais il y avait peut-être des écoles ah oui |
Yvette_Audin: | ah oui oui oui alors c' est incompréhensible ils se les échangent parce que moi j' en envoie à mon petit fils alors il vient avec un paquet il me dit on va jouer j' ai toujours pas compris la règle du jeu et son père non plus et je pense qu' il se les réinventent alors c' est des espèces de personnages euh qui jettent des éclairs qui font des trucs comme ça alors il y en a qui sont invincibles d' autres qui sont pas invincibles et cetera alors ils jouent à ça comme un espèce de jeu de cartes |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est un jeu de bataille si je comprends |
Yvette_Audin: | oui c' est un jeu de bataille voilà c' est un jeu de bataille mais au lieu que ça soit des cartes |
Sonia_Branca-Rosoff: | et après à l' adolescence alors euh qu' est-ce qu' on faisait quand on était une jeune fille de Duruy autrefois oui |
Yvette_Audin: | ben à l' adolescence ah autrefois qu' est ce qu' on faisait quand on était une jeune fille de Duruy et bien on allait on faisait partie des jeunesses musicales de France et il y avait un rue de Babylone une librairie qui était un dépôt si je peux dire des jeunesses musicales de France et on prenait des places pour aller au concert à l' opéra et cetera on allait voir gérard Philippe jouer le Prince de Hombourg on allait au TNP on allait on faisait des tas de choses comme ça on allait au cinéma et euh et ben disons |
Sonia_Branca-Rosoff: | et là les parents vous laissaient aller |
Yvette_Audin: | ah oui sans problème oui oui oui ça sans aucune difficulté moi mes parents m' ont jamais embêtée ben j' ai jamais inventé non plus d' aller faire des choses extravagantes hein peut-être si j' en avais j' avais pas du tout l' imagination nécessaire donc euh je ça me venait pas à l' idée d' aller danser en cachette dans les boîtes de nuit j' avais peut-être des copines qui qui l' ont fait mais elles le faisaient en cachette cachette hein ça se faisait pas terriblement bon je pense qu' il y en a sûrement qui le faisaient mais ça se faisait pas terriblement et on commençait à sortir avec des garçons à seize dix-sept ans à ma génération à part ses cousins germains on rencontrait pas beaucoup de garçons avant puisqu' on était quand même dans un environnement très féminin |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord mais on commençait pas les surprises parties ça a été |
Yvette_Audin: | après après oui à ma génération euh il y en a eu bien sûr mais enfin bon un p-~ quand même un peu plus tard et je me rappelerai toujours une de mes d' abord on avait pas le droit d' être maquillées à au lycée c' était strictement interdit et je me rappellerai toujours une de une de nos compagnes comme on disait à l' époque qui était arrivée maquillée maquillée maquillée et avec des bas alors qu' on était toutes en socquettes à au cours de philo et le professeur de philo absolument euh furieuse lui dit euh mademoiselle allez vous laver allez vous laver la figure et enlever ce rouge à lèvres et alors elle avait quand même elle était assez magnifique elle est revenue un bon quart d' heure après avec son rouge à lèvres et le professeur lui dit mais mais mademoiselle je vous avais demandé d' aller enlever ce rouge à lèvres et elle a regardée droit dans les yeux et elle a dit je peux pas c' est du rouge-baiser que toute ma vie je men rappellerai toute la classe était sous ses bureaux le professeur a abandonné parce que je dois dire que c' était euh magnifique c' était magnifique |
Sonia_Branca-Rosoff: | les générations d' |
Jean-Paul: | après hhmmm |
Sonia_Branca-Rosoff: | vos professeurs étaient plus civilisés que les miens j' ai un souvenir comme ça de oui de classe terminale avec une fille maquillée la même chose pas de bas et cetera et c' était donc une dizaine d' années après hein |
Yvette_Audin: | c' était en terminale quand même oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | et le professeur se précipite sur cette fille avec son mouchoir |
Yvette_Audin: | ah c' est pas vrai |
Jean-Paul: | et ça c' est devant |
Sonia_Branca-Rosoff: | et frotte devant |
Yvette_Audin: | et frotte horrible |
Sonia_Branca-Rosoff: | et dit c' est c' était c' était terrifiant même |
Yvette_Audin: | ah oui oui oui mais faut dire que nos professeures étaient quand même dans l' ensemble de vieilles demoiselles sévriennes euh qui étaient qui forcément n' étaient pas terriblement sexy bon donc elles étaient elles étaient là pour nous mettre dans le droit chemin des lettres classiques et pas franchement de nous apprendre à nous maquiller ça c' est certain mais là là le professeur avait abandonné mais nous on est vous voyez je crois que euh toutes les filles de la classe s' en rappellent encore moi je dois dire je me vois encore dans cette classe avec cette fille qui étaient en plus très jolie et donc nous nous l' admirions parce qu' on se disait oh la la quand même là elle était elle était magnifique ça non sinon euh ben mes enfants si mes enfants ont alors eux ils ont été en ma fille ma fille qui est née en soixante-treize elle elle a eu des boums en CE1 CE2 ils ont commencé à cet âge là |
Jean-Paul: | ah oui |
Yvette_Audin: | ah oui oui oui oui oui oui oui ils avaient des bu oui oui oui ils ont eu des boums très tôt et mon fils alors euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | et ben oui comme Emmanuel bien sûr et donc à la maison hein |
Yvette_Audin: | ah oui oui à la maison et alors moi~ euh non les enfants ont l' avantage de ces deux-cent mètres carrés c' est qu' il y avait un grand salon donc on a beaucoup dansé à la maison les enfants ont eu beaucoup d' amis qui sont venus danser et on a eu une expérience très intéressante ça euh quand mon fils était en seconde troisième ou seconde mon fils aîné comme c' était l' aîné il me dit est-ce que je peux inviter mes copains enfin la clas~ mes mes amis à une boum j' invite toute la classe à une boum je dis ben d' accord tu invites toute la classe à une boum on est d' accord et alors il fait une liste et puis il me dit ben non ces quatre là je les invite pas je lui dis écoute on ne peut pas ne pas inviter si tu en invites tout le monde tu invites tout le monde tu en tu en laisses pas quatre ça c' était euh ça c' était la mère d' un fils aîné donc il me dit d' accord mais je t' assure faut il faut pas les inviter je dis écoute Pierre tu les aimes peut-être pas mais il faut quand même bon là-dessus il les invite et ce qui nous a étonnés c' est qu' on avait des amis dont les enfants étaient à Fenelon qui avaient entendu parler de cette boum et donc on a quand même été un peu étonnés et le jour de la boum au lieu d' avoir quarante personnes il en est venu deux-cents et encore deux-cents parce que on ne les a mon mari était à la porte et empêchait les gens d' entrer parce qu' en fin de compte tout le lycée les lycées alentours et cetera étaient venus justement à cause de de ces voilà et qui en fait euh bon ça s' est assez mal passé ils ont fait des graffitis dans l' escalier anfin bon et mon mari a été obligé d' en mettre la moitié à la porte parce que ça rentrait plus et et ça été absolument on a été complètement débordés alors mon mon fils s' est suspendu à notre coup quand on a dit on part au cinéma il a dit non non vous restez vous restez donc on est restés pour quand même que ça ne tourne pas euh au tragique et donc après on s' est rendus compte que c' était pas une bonne idée voilà que c' était les voilà c' était pas une bonne idée c' était pas ça qu' il fallait faire il faut faut pas on s' est rendu compte que nous nous ça nous paraissait si on invitait sa classe on invitait sa classe quoi mais que non c' était c' était une génération et je crois que maintenant c' est pareil on peut pas parce que euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | des quatre qui avaient parlé ils ont en fait des âges différents et des relations différentes |
Yvette_Audin: | ils ont des âges et des relations différentes des moeurs différentes et que effectivement nous le nôtre était et ses copains étaient des bons petits garçons vous voyez de de seconde avec des filles qui étaient tout à fait sympas et gentilles et tout et que là-dedans il y avait effectivement des des qui étaient bon qui étaient pas au même niveau voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | le passage de la de la maison à l' extérieur avant le mariage les premières copines ça s' est fait comment pour vous et pour eux |
Yvette_Audin: | ah pour mes enfants ah pour moi c' était hors de question bien évidemment si on pouvait on pouvait s' installer chez chez soi mais non mariée mais en tous cas pas avec un garçon et on allait pas en week-end avec un garçon euh mais je dirais que ce euh bon ça c' était ma génération ben mes enfants ils se sont installés chez eux quand ils m' ont dit qu' ils voulaient s' installer chez eux j' ai un fils qui euh quand il est entré en oui quand il est entré à chimie Paris quand il était quand ils étaient en prépa ils étaient très contents d' être à la maison parce que parce qu' en prépa la vie est quand même un peu dure et que d' avoir euh quel~ à quel à quelqu' un bon petit déjeuner le matin avant de partir et de dîner le soir et mon fils aîné à demandé à s' installer chez lui euh quand quand il est entré à chimie de Paris et on lui a trouvé un studio euh à quai de Valmy dont il était très content et donc euh non non moi ils se sont installés quand ils ils avaient envie de s' installer ça ça a pas posé de problèmes on les a aidés financièrement et tout euh non ça non à ma génération c' était c' était hors de question ma mère aurait eu une attaque non ça se faisait pas du tout j' ai pas de cop j' ai j' ai pas d' a~ j' ai des amies qui se sont installées les parents avaient installé parce que les appartements étaient trop petits et puis que elles elles travaillaient plus ou moins et cetera que les parents ont aidé à s' installer dans des studios mais j' ai aucune amie qui s' est installée avec un garçon non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non et j' imagine encore moins ramener un amoureux euh |
Yvette_Audin: | ah non ah et ben c' est à-dire qu' on pouvait ramener un amoureux mais on vous mettait aux deux bouts de la maison ah ben oui et encore tout le monde si vous rameniez un garçon on se disait que par définition c' est que vous étiez que vous aviez l' intention de poursuivre hein c' était pas ah oui oui oui ben oui mais c' est ça ça c' est fait à mon avis dix ou quinze ans plus tard voilà moi j' étais encore de la génération si vous voulez moi j' ai été c' est ce que je dis toujours ma génération a vécu euh jusque en cin~ quoi en cinquante moi j' ai été j' ai eu cinquante-neuf soixante on a véc~ on vivait comme avant la guerre à peu près que ce soit à la campagne ou dans les familles traditionnelles Paris avait finalement pas beaucoup changé moi je dirais non le basculement s' est fait avant soixante-huit |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc le basculement c' est soixante et pas soixante-huit hein oui |
Yvette_Audin: | oui avant soixante-huit le basculement a dû se faire vers soixante-quatre soixante-cinq par là après soixante ça ça a commencé avant soixante-huit mais soixante-huit ne s' est fait que parce que |
Sonia_Branca-Rosoff: | non donc ça c' est intéressant justement que vous disiez ça parce qu' il y a une telle mythification |
Yvette_Audin: | non soixante-huit ne s' est fait que parce que ça avait basculé avant à ma génération n' aurait jamais fait soixante-huit |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Yvette_Audin: | c' est bien parce que les les jeunes avaient quand même eu acquis une certaine liberté qu' ils ont pu faire soixante-huit oui ce |
Jean-Paul: | est je crois oui moi je suis d' accord avec ce que vous dites |
Yvette_Audin: | c' est évident enfin il me semble |
Jean-Paul: | oui parce qu' on en fait on en fait souvent le point de départ alors que c' est vraiment |
Yvette_Audin: | non je pense pas non moi je si je revois autour de moi non parce que je vois j' ai une soeur qui est née en quarante-quatre et bien en soixante-huit elle avait donc euh vingt-quatre ans et bien ça faisait un moment qu' elle vivait qu' elle avait des copains que ma mère trouvait ça tout à fait normal |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais pas les copains à la maison |
Yvette_Audin: | pas les copains à la maison mais enfin euh les copains en voyage euh les copains qu' elle ramenait que les copains qui venait dans notre maison de campagne avec elle euh ma mère les mettait dans deux chambres mais vraiment côte à côte bon pour euh uniquement là là si vous voulez le et et ma mère le savait très bien oui mais mais même elle voulait bien le savoir mais je veux dire elle avait déjà bascu~ ma mère avait déjà basculé avec elle elle a pas du tout été élevée comme nous comme ma soeur aînée et moi non pas du tout pas du tout et et si vous voulez je dirai que ça s' est fait entre elle et moi donc c' est pour ça que je je parle des années soixantes parce que euh bon elle a elle justement elle quarante-quatre sopixante-quatre elle avait vingt ans elle a commencé d' abord elle travaillait l' été elle a elle a elle a elle travaillait euh elle a travaillé che Havas elle faisait des piges dans les journaux et cetera ma mère trouvait ça tout à fait normal ça lui au~ même pas venu à l' idée de pas trouver ça normal |
Sonia_Branca-Rosoff: | là le discours c' était je ne veux pas le savoir peut-être la pilule par là-dessus |
Yvette_Audin: | oh ben oui sûrement ben sûrement mais bien sûr ben à c' 'est moi à ma génération euh effectivement euh la pilule est arrivée quand même à la pilule moi j' en ai entendu parler après mon fils aîné |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est-à-dire le fait que du coup on était pas euh tout le temps en train de se dire que peut-il arriver bien sûr |
Yvette_Audin: | qui est né en soixante-six donc bon vers soixante-six soixante-sept la pilule a commencé à devenir quelque chose de facilement accessible |
Jean-Paul: | oui ça correspond |
Yvette_Audin: | à ça oui et donc avant soixante-huit et donc avant soixante-huit moi je dirai que le basculement s' est fait dans les années soixante entre soixante-deux et soixante-quatre où euh les filles ont commencé à justement à pouvoir sortir à avoir des copains à la contraception était quand même quelque chose qui était relativement accessible euh alors je dis pas au fin fond des campagnes dans des milieux très très fermés |
Sonia_Branca-Rosoff: | non mais à Paris |
Yvette_Audin: | à Paris oui oui oui et euh |
Jean-Paul: | dans les grandes villes oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est intéressant ce que vous me racontez parce que euh voilà en fait de discours sur les quartiers c' est un discours sur l' émancipation des femmes |
Yvette_Audin: | oui oui oui oui oui oui et qui a eu lieu avant soixante-huit de surcroît |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui oui oui bon j' ai je vous ai pris plein de temps j' ai juste une toute dernière petite question qui n' est qui est simplement parce que des amis travaillent sur euh les animaux à Paris et qui m' ont dit ah on voudrait savoir |
Yvette_Audin: | alors moi je à part des cochons d' Indes et des poissons rouges je nai jamais eu d' autres animaux à Paris alors les cochons d' Indes ça c' est animal totalement parisien parce que dans les écoles euh maternelles et dans les écoles primaires il y a beaucoup de cochons d' Indes à Paris donc les familles prennent les cochons d' Indes en week-end gardent les cochons d' Indes et finalement achètent un cochon d' Indes euh les poissons rouges ça c' est les kermesses d' école où on pèche très souvent des poissons rouges donc on se retrouve très souvent avec un poisson rouge euh personnellement je n' ai jamais eu de chien ni de chat et je ne souhaite pas en avoir enfin je considère que c' est pas fait pour la ville |
Sonia_Branca-Rosoff: | et les chiens les chats les chiens de la rue |
Yvette_Audin: | alors les chiens de la rue |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous |
Yvette_Audin: | je trouve que il y a un petit effort quand même qui est fait euh par le Parisien moyen et la Parisienne moyenne sur son chien depuis je dirais deux ou trois ans récemment il y a un effort |
Sonia_Branca-Rosoff: | il y a un mieux du côté du chien |
Yvette_Audin: | il y a un mieux du côté du chien euh en sachant que euh il y a encore des tas de gens qui laissent leur chien faire pipi sur vos pieds enfin je veux dire ça m' est arrivé encore l' autre jour |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça vous arrive de le dire |
Yvette_Audin: | ben quand on fait pipi sur mes pieds oui quand le chien arrive et mais quand le chien lève la patte de ben |
Sonia_Branca-Rosoff: | et essaie de pisser sur mes pieds sur l' immeuble devant votre |
Yvette_Audin: | nez moi je s non oui j' essaie de pas le dire parce que sans ça euh on a l' image de la vieille dame grinchue euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Yvette_Audin: | qui fait des remarques donc j' aime pas trop mais mais c' est vrai que c' est pas bien c' est vrai que c' est pas bien mais je trouve qu' il y a quand même un effort |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous n' êtes pas vous n' êtes pas redresseur de torts dans la rue |
Yvette_Audin: | non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non de façon générale non quelqu' un qui dit euh tu es affalée là et la vieille dame est debout |
Yvette_Audin: | non ni ah non surtout pas eh eh non surtout pas non non surtout pas et je trouve ça absolument intolérable de faire des choses comme ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | non ok euh et les pigeons |
Yvette_Audin: | bof |
Sonia_Branca-Rosoff: | on cohabite avec les pigeons |
Yvette_Audin: | xx oui oui ce qui m' embête c' est quand ils viennent l' année dernière il y en a un qui a fait son nid sur le balcon et qui m' a fait un oeuf et qui est parti |
Jean-Paul: | après ah oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah oui |
Jean-Paul: | i-~ il est pas revenu |
Yvette_Audin: | non il est pas revenu |
Jean-Paul: | parce qu' on dit toujours qu' après ils reviennent tout le temps |
Yvette_Audin: | ah ben il est pas revenu chercher son oeuf quelqu' un a dû lui faire peur il est pas revenu chercher son oeuf donc j' ai été obligée de jeter l' oeuf au bout d' un moment parce que cet oeuf n'-~ était forcément pourri non je tiens pas à ce que les pigeons fassent des leur nid sur mon balcon mais euh mais bon les pigeons |
Sonia_Branca-Rosoff: | ils tiennent pas particulièrement à s' installer dans votre pot de fleurs |
Yvette_Audin: | non dans le quartier non non je quand il y en a un qui vient j' essaie quand même de le chasser parce que j' y tiens pas et mais bon c' est pas dramatique les gens se plaignent beaucoup des mouettes en revanche ici il y a de plus en plus de mouettes à Paris qui esquintent les toits et les gens se plaignent beaucoup beaucoup des mouettes |
Sonia_Branca-Rosoff: | les mouettes esquintent les toits |
Yvette_Audin: | ah oui beaucoup plus que les pigeons les mouettes esquintent les toits et il y a des tas de gens |
Sonia_Branca-Rosoff: | qu' est ce qu' elles font |
Yvette_Audin: | ben apparemment il y a des gens qui disent que leurs toits sont abimés par les mouettes et il y a ça a été constaté et donc à Paris c' est vrai que autrefois on n' entendait jamais de mouettes moi j' ai entendu une mouette euh pour la première fois il y a je crois il y a douze ou treize ans et je me rappelle très bien j' ai dit à mon mari mais on se croirait à parce que nous allons souvent en Bretagne et on se croirait à Saint Malo j' entends une mouette c' est pas possible c' est je dois avoir des quelque chose qui va pas dans mes oreilles et maintenant c' est très souvent on entend des mouettes hein ah oui les mouettes se développent beaucoup elles sont remontées la Seine et elles sont attirées probablement par les décharges et cetera |
Sonia_Branca-Rosoff: | et au bord de la mer par la bien sûr |
Yvette_Audin: | ça et ça devient un problème ça devient un problème euh je vous dis pour les les gens euh disent que les mouettes avec leur bec ou je sais pas quoi esquintent euh les toits plus que les pigeons |
Jean-Paul: | d' accord |
Yvette_Audin: | donc voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | et les moineaux ça c' est plutôt sympa |
Yvette_Audin: | oh non non ici alors ici euh c' est ce que j' ai trouvé difficile dans ce quartier c' est que ce qui est bien si vous voulez ce que j' ai bien aimé c' est que c' est un quartier vivant ce que j' ai pas aimé c' est que c' est un quartier sale par rapport à la rue Barbet de Jouy qui était propre et rue de Barbet de Jouy je dormais la fenêtre ouverte et j' étais réveillée le matin par les oiseaux effectivement ici non voilà on entend pas beaucoup d' oiseaux beaucoup moins |
Jean-Paul: | d' accord |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est étroit oui c' est étroit les les rues c' est sans doute pour ça |
Yvette_Audin: | mais pourtant il y a beaucoup de jardins mais mais on n' entend pas oui peut être peut-être alors que rue Barbet de Jouy où pourtant dans dans la rue on entendait les oiseaux du Parc Duruy et du parc euh on entendait très bien le matin quand ils quand ils commençaient et on entendait beaucoup les oiseaux ici on n' entend pas beaucoup les oiseaux et voilà mais les oiseaux me manquent mais c' est pas grave |
Sonia_Branca-Rosoff: | les oiseaux vous manquent mais ouais |
Jean-Paul: | oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | oh écoutez merci |
Yvette_Audin: | ben je vous en prie |
Sonia_Branca-Rosoff: | beaucoup euh je suis absolument ravie de ce que vous m' avez raconté j' espère |
Yvette_Audin: | non mais je sais pas si ça vous servir beaucoup pour votre quartier mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | si si c' est bien parce que vraiment bon ce qui m' intéresse c' est les habitants des quartiers et vous avez dit des choses euh qui m' intéressent beaucoup |
Yvette_Audin: | qui vous intéressaient |
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