Le Corpus de Français Parlé Parisien (CFPP2000) est composé d’un ensemble d’interviews conversationnelles sur les quartiers de Paris et de la proche banlieue. Ces interviews conversationnelles sont constituées à partir d’un questionnaire sur la ville et comporte plus de 700.000 mots pour environ 50 heures de parole. L'ensemble a été mis à disposition du projet Orfeo. Les exemples tirés d'Orfeo et dont la source est le CFPP2000 étiquetés comme provenant du CFPP2000 doivent être accompagnés de la mention de l'article suivant : Branca et al. 2012. Discours sur la ville. Présentation du Corpus de Français Parlé Parisien des années 2000 (CFPP2000) Branca-Rosoff S., Fleury S., Lefeuvre F., Pires M., 2012
Corpus | CFPP |
Nom du fichier | Younes_Belkacem_H_59_Mo |
Responsable(s) | Sonia Branca-Rosoff |
Florence Lefeuvre | |
Serge Fleury | |
Mat Pires | |
Résumé | interview sur la vie dans le quartier |
Date de l'enregistrement | 07/11/2008 |
Durée de l'enregistrement | 01:01:04 |
Nature du signal | audio |
Qualité du son | enregistrement défectueux |
Niveaux d'annotation | Annotation automatique |
Annotation | automatique |
Type | entretien |
Secteur | privé |
Interaction en milieu … | amical |
Modalité | oral |
Nombre de locuteurs | 2+ |
Situation de l'enregistrement | face_à_face |
Adresse d'échantillon | /annis-sample/cfpp/Younes_Belkacem_H_59_Mo.html |
Identiant du locuteur | Younes_Belkacem |
Âge du locuteur | 21-60 |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | inconnu |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | Algérie, Kabylie |
Identiant du locuteur | Sonia_Branca-Rosoff |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | F |
Profession du locuteur | enseignant-chercheur |
Niveau d'études du locuteur | études supérieures |
Lieu de naissance du locuteur | USA, New York |
Identiant du locuteur | Jean-Paul |
Âge du locuteur | 61+ |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | inspecteur de l'éducation nationale |
Niveau d'études du locuteur | études supérieures |
Lieu de naissance du locuteur | France, PACA, Nice |
Identiant du locuteur | interlocuteur_au_téléphone |
Âge du locuteur | inconnu |
Sexe du locuteur | M |
Profession du locuteur | inconnu |
Niveau d'études du locuteur | inconnu |
Lieu de naissance du locuteur | inconnu |
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Sonia_Branca-Rosoff: | bon alors euh si vous voulez ma ma première question c' est votre arrivée à Montreuil est -ce que est-ce que vous pouvez raconter la la façon dont ça s' est passé |
Younes_Belkacem: | ben l' arrivée à Montreuil c' est le travail |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | donc je suis arrivé dans la région parisienne en mille neuf cent soixante-neuf |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais vous aviez quel âge |
Younes_Belkacem: | en soixante-neuf j' avais vingt et un an |
Sonia_Branca-Rosoff: | et auparavant |
Younes_Belkacem: | auparavant j' étais sur Lyon donc euh je suis arrivé à soixante-neuf à à Paris le travail que j' ai trouvé c' était à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | et dans quelle branche |
Younes_Belkacem: | c' était dans la peinture en bâtiment donc l' a-~ l' arrivée à Montreuil c' est par le travail j' ai connu hein donc euh c' était une ville où il y avait beaucoup de travail beaucoup d' artisans dans toutes les rues on pouvait trouver du travail vous vous promenez comme ça vous regardez on embauche vous travaillez là le matin l' après-midi vous pouvez changer et cetera donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais tout à l' heure vous avez parlé d' usines donc vous avez commencé comme ça |
Younes_Belkacem: | ben ben ça au au départ en soixante-neuf après |
Sonia_Branca-Rosoff: | bon d' accord |
Younes_Belkacem: | après soixante-neuf donc j' ai travaillé pendant deux ans dans la peinture et je suis tombé malade j' ai fait trois ans de de soins et de c' est à partir de c' est tout en étant malade que j' ai fait un stage de mécanicien de tourneur et là rebelote j' ai encore trouvé du travail à Montreuil sans habiter toujours Montreuil donc c' était la moitié de la vie à Montreuil quoi c' est la journée à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | bon mais vous aviez grandi à Lyon ou grandi en Algérie |
Younes_Belkacem: | mm non j' ai grandi en Algérie enfin grandi euh pff ça veut ça veut rien dire parce que ça dépend à quel âge on est grand nous on était c' est ça donc euh nous on é-~ on était grands à partir de seize ans quoi je suis venu en France à seize ans |
Sonia_Branca-Rosoff: | je sais pas est ça |
Younes_Belkacem: | donc de l' adolescence on passe directement à la vie de grand parce que il faut habiter tout seul il faut préparer à manger il faut trouver du travail |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous avez commencé à travailler très jeune |
Younes_Belkacem: | ouais très très jeune |
Sonia_Branca-Rosoff: | à seize ans |
Younes_Belkacem: | seize ans oui c' est ça oui donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | je vous présente mon mari qui doit revenir du travail |
Younes_Belkacem: | bonjour monsieur |
Jean-Paul: | bonjour |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh d' accord alors Montreuil |
Younes_Belkacem: | euh non si vous voulez savoir quoi sur Montreuil là |
Sonia_Branca-Rosoff: | et bien vous étiez plutôt vous êtes plutôt content de Montreuil |
Younes_Belkacem: | euh maintenant |
Sonia_Branca-Rosoff: | en arrivant |
Younes_Belkacem: | euh en arrivant oui oui j' étais content oui parce que on bon le le travail c' est que il y avait partout du travail donc on était pas inquiétés et le logement c' étaient les foyers Sonacotra |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah oui non c' était pas très brillant au début alors |
Younes_Belkacem: | donc euh non les foyers Sonacotra c' était super |
Sonia_Branca-Rosoff: | bien ah oui |
Younes_Belkacem: | parce que quand euh on habitait dans des garnis et tout ça c' étaient des des logements pour nous c' était cinq par on demandait pas une chambre on demandait un lit |
Sonia_Branca-Rosoff: | je pensais que les foyers Sonacotra c' était quasiment la même chose vous voyez l' image que j' avais |
Younes_Belkacem: | c' était ça le la les foyers Sonacotra c' est c' est des chambres individuelles |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | et c' est des des parties communes vous avez le les les douches les sanitaires et puis il y a une salle de télévision bien sûr en bas avec un petit bar ou si quelqu' un veut boire un café ou |
Sonia_Branca-Rosoff: | quelque chose la cuisine |
Younes_Belkacem: | donc pour nous c' était un grand changement |
Sonia_Branca-Rosoff: | alors Sonacotra ça ça duré combien |
Younes_Belkacem: | de temps Sonacotra j' ai habité euh peut-être trois ou quatre ans |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et puis |
Younes_Belkacem: | après après j' ai j' ai trouvé un appartement bien sûr un studio où j' ai habité tout seul quoi c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas d' accord et vous vous êtes marié à Montreuil |
Younes_Belkacem: | je me suis marié à Paris |
Sonia_Branca-Rosoff: | à Paris |
Younes_Belkacem: | ouais parce que le logement que j' ai trouvé après le foyer Sonacotra c' était à Paris |
Sonia_Branca-Rosoff: | dans quel |
Younes_Belkacem: | quartier onzième arrondissement |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah le onzième |
Younes_Belkacem: | ouais mais toujours en travaillant à Montreuil ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc en fait vous êtes plutôt un habitant du onzième pour moi |
Younes_Belkacem: | j' ai j' ai été j' ai été un habitant du onzième maintenant j' habite à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | maintenant à nouveau Montreuil d' accord |
Younes_Belkacem: | et je travaille toujours à Montreuil c' est le c' est un destin terrible Montreuil pour moi mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | et pourquoi vous avez préféré retourner à Montreuil |
Younes_Belkacem: | non c' est on choisit pas madame mais ce qu' on doit faire c' est c' est comme ça ça vient vous chercher |
Sonia_Branca-Rosoff: | non le logement le logement |
Younes_Belkacem: | hein même le logement on choisit pas parce que à Paris vous faites des demandes à je sais pas la première demande peut-être qu' elle était faite je sais pas en soixante quinze ou soixante seize et tous les ans il faut renouveler jusqu' à mille neuf cent quatre-vingt-quatorze comme j' ai eu deux enfants et que j' étais à Paris j' avais qu' un petit trois pièces un garçon une fille à un certain âge il faut plus qu' ils |
Sonia_Branca-Rosoff: | il faut pouvoir les séparer |
Younes_Belkacem: | voilà qu' ils qu' ils habitent donc c' est à Montreuil que j' ai trouvé un logement un quatre pièces est pour ça que je suis retourné à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est un logement H L M |
Younes_Belkacem: | H L M ouais c' est ça oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | H L M d' accord et vous êtes plutôt content du logement à Montreuil du quartier |
Younes_Belkacem: | de ouais ben c' est euh oh pff le quartier oui c' est pourquoi pas c' est c' est bien c' est le on a l-~ un grand logement |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est surtout le logement |
Younes_Belkacem: | oui c' est ça ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord euh c' est dans quel quartier de Montreuil |
Younes_Belkacem: | c' est rue Edouard Vaillant c' est ah dans la rue principale |
Sonia_Branca-Rosoff: | à côté |
Younes_Belkacem: | de non ça c' est la rue de Paris la rue principale |
Sonia_Branca-Rosoff: | la rue de Paris |
Younes_Belkacem: | c' est il y a une piscine municipale il y a le marché de la Croix de Chavaux c' est une rue qui descend là du marché jusqu' à presque à Vincennes |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | et c' est donc c' est des c' est des logements potables |
Sonia_Branca-Rosoff: | bien d' accord euh et donc maintenant vous envisagez quoi de rester |
Younes_Belkacem: | maintenant c' est presque la retraite mais je sais pas ce que je vais faire franchement je sais pas je je sais pas si je vais rester ou |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas oui vos enfants sont des Français installés pour |
Younes_Belkacem: | toujours mes enfants ben certainement hein c' est c' est des Français ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui donc eux n' envisagent pas du tout de repartir ailleurs ou |
Younes_Belkacem: | je ne sais pas euh mais non je pense ouais ben ils vont peut-être partir ailleurs je ne sais pas si ils vont se marier ils vont certainement aller ailleurs |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais donc vous vous êtes liés un peu aux enfants maintenant j' imagine enfin peut-être pas peut-être que vous avez envie de vivre |
Younes_Belkacem: | euh liés aux enfants pff oui et non oui et non parce que bon les les enfants c' est c' est ils sont ils sont aussi euh Algériens Français plus Français qu' Algériens ou plus Algériens que Français je ne sais pas j' ai ma fille qui ét~ plutôt plus Française que que mon fils il est plutôt plus Algérien dans sa sa façon de vivre sa |
Sonia_Branca-Rosoff: | dans sa tête oui |
Younes_Belkacem: | ça ça pose un problème donc on n' a pas réussi notre vie |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah d' accord |
Younes_Belkacem: | voilà |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc en fait vous ne savez pas ce que vont faire vos enfants et vous ne savez pas vous même voilà oh exactement je sais pas enfin je quand même du retour en Algérie et |
Younes_Belkacem: | de donc vous-même non plus ce que vous avez la nostalgie |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' a~ d' avoir une maison |
Younes_Belkacem: | vous savez quand on on est venus en France dans la tête c' était c' était pas de de de vivre en France ou euh un émigré quand il vient c' est dans l' espérance de de faire autre enfin on vient pour le travail pour parce qu' en Algérie c' était la guerre après soixante-deux c' était il y avait pas de travail ou même s' il y avait de du travail c' était pas payé donc c' était il y avait des publicités pour faire des stages ben en France tout ça il y avait la la main d' oeuvre qui qui essaie d' avoir des gens pour travailler chez Renault Citroën c' était la la France elle était en plein développement donc on est venus pas avec l' idée de de rester ni rien du tout hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | parce que mais au bout de toutes ces années vous avez des amis français qui vous pousseraient ce qui vous pousserait à rester |
Younes_Belkacem: | non j' ai pas non j' ai pas vraiment d' amis non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non non vous avez vécu dans avec |
Younes_Belkacem: | un non enfin je je connais des gens je parle avec eux mais je les considère pas comme mes amis |
Sonia_Branca-Rosoff: | bon et vos amis sont en Algérie ou du coup vous avez commencé à perdre toutes vos racines là-bas |
Younes_Belkacem: | euh non j' ai j' ai justement je j' ai j' ai tout perdu j' ai perdu mes mes racines ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est un peu triste hein |
Younes_Belkacem: | c' est très triste oui c' est triste |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous vous sentez comme ça euh suspendu dans une vie solitaire |
Younes_Belkacem: | voilà exactement je suis je fais je fais le point et je me retrouve vraiment dans un désert c' est c' est dans ma tête c' est comme ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous en diriez autant des enfants qui n' ont pas bien trouvé leur place |
Younes_Belkacem: | ben si les enfants ils ont fait des études ils sont tous les deux ingénieurs c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas oui euh ont très bien réussi en tout cas leur vie scolaire on va dire |
Younes_Belkacem: | oui oui leur vie scolaire et ils ont du travail |
Sonia_Branca-Rosoff: | ils ont très bien réussi |
Younes_Belkacem: | euh oui ils ont du travail ils ont des du travail ouais ils ont pas du enfin ils ont pas de problèmes pour trouver du travail ils ont pas eu de problème pour trouver du travail oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | où est-ce qu' ils travaillent |
Younes_Belkacem: | ben mon fils il travaille dans une société c' est des téléphones portables c' est euh Erikson euh ma fille elle travaille pour une entreprise qui fait les codes à barres en France elle est elle est souvent déplacement d' ailleurs |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | et je sais pas pour leur vie professionnelle je pense que il y a il y a pas de problèmes même si ils peuvent changer de travail et pas ils ont des bagages |
Sonia_Branca-Rosoff: | pour oui |
Younes_Belkacem: | ça c' est aussi une chance pour eux mais ça ne ça ne me règle pas mon problème |
Sonia_Branca-Rosoff: | non ça ne vous règle pas votre problème de de qu' est-ce que je vais faire des années de devant et vous n' avez pas eu de d' engagement collectif qui vous a donné un un groupe de des camarades |
Younes_Belkacem: | si tout au long de ma si bien sûr j' ai j' ai pas je peux dire j' ai des camarades bien sûr mais j entre l' amitié camarades c' est pas pareil donc l' amitié c' est c' est autre chose que la camaraderie si j' ai bien sûr j' ai fait des grèves j' ai été syndica-~ enfin j' ai j' ai été syndiqué j' ai été un ouvrier actif j' ai mais en fait à la fin on se dit que le parcours tout ça pour rien |
Sonia_Branca-Rosoff: | alors peut-être que toutes les vies les vies quand on vieillit non non je pense est un peu la même chose peut-être que toutes les vies quand on a fait comme ça quarante ans de travail et puis on va s' arrêter on se dit ben tout ça pour quoi hein |
Younes_Belkacem: | c' est ça voilà c' est c' est elles ne se ressemblent pas ouais on pense que donc on en est déjà pas de scolarité on arrive à quatorze ans c' est l' adolescence on est déjà on est on rentre dans la vie active on est des des vieux et à soi-~ soixante ans ça y est c' est pff |
Sonia_Branca-Rosoff: | oh non à soixante ans ça commence vous avez plein de temps devant vous |
Younes_Belkacem: | oui mais est-ce qu' on a est-ce qu' on a envie de commencer on se dit bon j' ai c' est pas c' est pas ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | quoi d' accord mais alors pour revenir à mon à mon quartier justement dans le H L M euh il n' y a pas de solidarité est un grand mot mais il y a pas de vie collective les gens se parlent pas plus que ça non à part pas |
Younes_Belkacem: | de pas de syn- non et à Paris c' était autre chose c' était le village la rue c' était le petit village euh la rue Léo Frot c' était le petit village c' était à peu près euh un village |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' était quelle rue oui en fait vous regrettez le onzième |
Younes_Belkacem: | ah oui oui bien sûr mais on est on est on choisit pas où on part c' est parce qu' on vous oblige à partir c' est tout hein vous faites des demandes pour accéder avoir un logement vous avez pas un jour on vous dit à Montreuil et ça je l' ai par mon travail aussi alors |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui |
Younes_Belkacem: | le logement à Montreuil et on déménage bon vous avez peut-être un an ou deux où vous avez aucun contact avec les gens après de temps en temps il y a un petit bonjour mais ça s' arrête là quoi c' est pas les H L M c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas ça n' a pas du tout commencé comme il y a justement à Paris des fêtes de voisins |
Younes_Belkacem: | si il y a deux ou trois ans ils commençaient à faire ça donc euh peut-être avec maintenant Dominique Voynet peut-être qu' elle va faire plus mais je sais pas mais moi j' y ai pas vraiment de vie de quartier vous voyez des gens vous leur dites bonjour des fois ils vous disent euh bonjour des fois ils vous disent pas mais ça s' arrête là quoi c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas et avec les courses qui fait les courses chez vous |
Younes_Belkacem: | c' est moi |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est vous alors euh |
Younes_Belkacem: | ouais les courses vous a-~ maintenant ils |
Sonia_Branca-Rosoff: | bonjour bonsoir au supermarché c' est |
Younes_Belkacem: | tout ben justement on se demande comment on a pu vivre avant sans les supermarchés |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Younes_Belkacem: | ça c' est ça c' est une c' est une chose incroyable même vous avec votre téléphone portable ou ou avec votre magnétophone hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est donc vous allez au grand supermarché |
Younes_Belkacem: | ben c' est vous êtes obligé d' aller au supermarché c' est euh c' est pas un choix avant euh on sortait du travail on passait chez le boucher on prend un beefsteack ou je sais pas euh n' importe quoi on passe crémier on prend un yaourt ou deux je sais pas on passe chez le charcutier on prend une cervelle on passe chez l' épicier après on prend une boite ou je sais pas ou trois carottes parce que pour faire le dîner du soir maintenant vous pouvez plus faire ça parce que même si vous avez le boucher vous vous avez pas le crémier si vous avez pas le crémier |
Sonia_Branca-Rosoff: | les ah vous avez vu ça le quartier changer et et les petits commerces disparaître |
Younes_Belkacem: | ah ouais ouais ouais ah bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | à Montreuil |
Younes_Belkacem: | c' est à Montreuil à Paris à Paris ça commencé à Paris maintenant donc après vous allez à à Carrefour à la Porte de Montreuil où là vous avez tous les yaourts |
Sonia_Branca-Rosoff: | le c' est là que vous allez c' est là que vous |
Younes_Belkacem: | ben c' est oui c' est là qu' on me la donc il y a plus de ça c' est un changement comme les téléphones avant les gens ils ils pleuraient parce que ils payaient trop cher la ligne fixe maintenant même tous les enfants ils ont des portables cinq six téléphones à la maison et ça pose aucun problème donc quand on parle du pouvoir d' achat c' est un faux problème à mon avis |
Sonia_Branca-Rosoff: | qu' est-ce que vous voulez dire |
Younes_Belkacem: | ben je veux dire que les gens on leur a c' est pas c' est pas on les on les oblige à dépenser l' argent c' est pas c' est pas eux-mêmes qui qui veulent faire ça c' est que le système les a obligés |
Sonia_Branca-Rosoff: | dépensent leur argent personne n' oblige à téléphoner sur des portables à longueur de journée hein |
Younes_Belkacem: | ouais ouais mais vous c' est comme la mode vous êtes obligé puis c' est votre fils est il a quinze ans et tous les ses copains ils ont tous un téléphone portable vous lui achetez un téléphone portable c' est non |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est mais vous avez le regret de cette période |
Younes_Belkacem: | ah ben bien sûr ça bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est d' avant c' était mieux plus convivial |
Younes_Belkacem: | c' était plus convivial il y avait une solidarité euh nous quand moi je je préfère quand j' habitais avec euh cinq ou six personnes que maintenant tout seul parce que tout le monde sait qu' est-ce que vous avez si vous si vous manquez d' argent si vous avez pas de travail maintenant personne ne vous connaît rien vous êtes tout seul isolé dans votre Assedic avec le R M I des gens ils sont isolés dans les coins avant quand quelqu' un il il était embêté pa-~ je parle par communautés par contre hein si par exemple vous avez une communauté kabyle ou une communauté arabe ou n' importe quoi les gens s' aident entre eux le le type il a pas d' argent et il y avait pas de problème tout le monde lui donne |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et ça cette solidarité de d' origine a totalement disparu |
Younes_Belkacem: | elle a disparu ah mais elle a disparu complètement depuis euh le re~ le regroupement familial |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est pour vous ça été la fin c' est la fin de Sonacotra et de la la vie en famille isolée |
Younes_Belkacem: | la euh ouais bien isolée c' est ça ouais ouais mm |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc il y a pas de solidarité intercommunautaire |
Younes_Belkacem: | ah mon avis maintenant non peut-être chez les ça reste encore chez les Africains les Maliens parce qu' eux ils ils sont toujours là |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui on parle toujours des Maliens de Montreuil |
Younes_Belkacem: | oui oui enfin eux et puis même tous les autres Maliens je pense hein peut-être les Maliens les Sénégalais les Africains ça reste encore |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' un groupe très uni |
Younes_Belkacem: | mais l' Algérie tout ça ça disparu hein il y en a plus hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et alors oui et alors ça n' a pas été remplacé par le sentiment je sais pas d' appartenir à la classe ouvrière euh puisque vous avez parlé des grèves ça été important apparemment ça pour vous |
Younes_Belkacem: | euh oui c' est enfin c' était important c' était c' est pareil c' est une obligation hein quand vous faites grève c' est que on vous oblige à faire grève donc euh après le choc pétrolier du euh ouais c' était le le ministère Chirac hein quand il était premier ministre il y avait beaucoup de casse donc les les usines il y avait beaucoup de grèves et le travail commençait à manquer on commençait déjà plus à voir les les plaques les artisans qui embauchent euh et là il y a eu des grèves moi j' ai l' usine où j' ai travaillé c' était une grève qui a duré un an avec occupation c' est Dufour euh fraiseuses Dufour donc c' est une entreprise où on était à peu près euh sept cent personnes que du jour au lendemain dépôt de bilan alors que la l' usine elle travaillait normalement il y avait du travail et tout donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous savez s' ils ont simplement délocalisé recommencé |
Younes_Belkacem: | non non non non ils ont par délocalisé non ils ont ils ont cassé la boîte donc on a fait on a occupé les locaux pendant un an après la la il y a eu une reprise par une entreprise bien sûr toujours avec euh beaucoup moins d' ouvriers euh on était sept cents et quelques et on est repartis à trois cent cinquante et deux ans |
Sonia_Branca-Rosoff: | après ils ont tout fermé |
Younes_Belkacem: | ils ont non ils ont pas tout fermé ils ont gardé le service après vente il y a eu une vingtaine ou trente personnes |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est des grèves d' où on sert amers en se disant ou ou |
Younes_Belkacem: | pas a-~ amers non parce que pff finalement on se dit euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | il fallait quand même le faire |
Younes_Belkacem: | il fallait le faire mais enfin c' est c' est pas pour rien c' est on a fait pour pour quelque chose pour les autres parce que quand trois cent cinquante qui ont repris moi j' ai pas repris avec eux pourtant j' ai je suis resté à l' usine pendant j' ai été faire autre chose j' ai été faire autre chose mais euh c' est c' est pas pour rien c' est mais ça c' est c' est c' est parti aussi parce que je pense que les gens maintenant sont trop endettés ils peuvent plus faire grève longtemps comme nous on faisait nous on pouvait faire grève quinze jours et ben on a pas d' argent c' est pas grave on était on mangeait avec les copains et maintenant les gens ils ont des pavillons ils ont des voitures ils ont des téléphones portables |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est ça c' est à nouveau le système dont on parlait tout le monde est endetté et on peut pas se payer un jour de grève |
Younes_Belkacem: | qui est qui est ah ouais ouais euh bien tout le monde est endetté ils ils peuvent faire une journée ou une demi-journée ou deux jours mais il peut pas faire un mois de grève ou c' est impossible hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord mm c' est ce qu' on voit tous les jours |
Younes_Belkacem: | ouais c' est c' est euh tout ça ça revient c' est des systèmes hein c' est on vous oblige à faire euh des cartes bleues avoir c' est je sais pas plein de plein de choses que vous payez pas beaucoup c' est douze euros treize euros et puis à la fin ça fait beaucoup |
Sonia_Branca-Rosoff: | et donc on se retrouve |
Younes_Belkacem: | un peu euh prisonnier |
Sonia_Branca-Rosoff: | prisonnier oui euh vous n' avez pas gardé de liens avec euh les groupes justement qui avaient mené la la la grève |
Younes_Belkacem: | si on a gardé euh un contact pendant une dizaine d' années hein c' est ça je vous parle c' est c' était en quatre-vingt quatre-vingt quatre vingt-deux heun si même des fois de temps en temps je rencontre quelqu' un on a travaillé ensemble il y a mais c' est pas mais la plupart des vieux qui étaient vraiment vieux ils sont partis à la retraite et c' est il y en a qui sont morts il y en a qui sont partis et ceux qui sont un peu plus jeunes maintenant ils sont vieux comme moi et la plupart ils c' est des R Mistes ou euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | tout à l' heure vous avez évoqué la présence des Sénégalais euh et des Maliens donc Montreuil est une ville particulièrement mélangée n' est-ce |
Younes_Belkacem: | pas ah oui mais à Montreuil oui c' est une ville où il y a beaucoup de communautés à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | alors euh ça se passe bien |
Younes_Belkacem: | comment enfin moi j' ai c' est pas en discussion des fois part le travail comme là je travaille pour euh un comité d' entreprise et oes entreprises qui font du ménage il y a beaucoup de Maliens |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | je parle avec eux ils me racontent un peu les réunions qu' ils font comment ils s' organisent par rapport aux villages par rapport euh l' argent qu' ils gagnent c' est pas spécialement pour eux c' est c' est aussi pour ouais pour la communauté |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais ils envoient beaucoup Jean-Paul prends le téléphone s' il te plaît |
Younes_Belkacem: | pour la leur communauté donc ils vivent en communauté |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | ils ont des sages ils ont des ils règlent leurs problèmes tout seuls je pense que ils ont une justice |
Sonia_Branca-Rosoff: | et et donc ça c' est quand même pour vous un idéal |
Younes_Belkacem: | parce que pour moi oui bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est le maintien du collectif et pas simplement l' individu |
Younes_Belkacem: | voilà oh oui c' est magnifique c' est c' est c' est un mode de vie c' est c' est un modèle même |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui et vous il y a beaucoup de gitans également à Montreuil non |
Younes_Belkacem: | c' est enfin des gitans il y en avait dans les années je vais vous di~ les années justement soixante-dix tout ça il y en avait beaucoup c' étaient vraiment des rues de gitans |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui |
Younes_Belkacem: | mais c' étaient pas les mêmes gitans que maintenant les gitans de maintenant c' est plus des Roms que |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | les Roms c' est des immigrés un peu je vais pas enfin je vais pas euh c' est les critiquer mais c' est des gens que qui ne se montrent pas ils vont les anciens gitans ils allaient dans les cafés on discutait avec eux ceux là ils sont tout seuls |
Sonia_Branca-Rosoff: | ils vient en pour l' instant |
Younes_Belkacem: | ils vivent là on sait même pas comment ils vivent donc euh je sais pas il y a beaucoup de mendicité enfin je pense que c' est un traffic organisé par des des Roumains aussi eux-mêmes hein donc ceux là vous les connaissez pas ils c' est juste s' ils vous demandent une pièce Monsieur pour manger ou quelque chose donc ça c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas et sinon donc mm |
Younes_Belkacem: | les gitans de Montreuil ouais je c' était l' avenue de la Résistance qui il y avait plein de maisons il y avait que des gitans mais c' est des gitans qui faisaient de la ferraille qui faisaient je sais pas hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais ça il y avait pas de lien spécial |
Younes_Belkacem: | ils étaient bien habillés ils étaient avec leurs voitures c' est c' est des vrais gitans mais les les euh ceux qui viennent les Romanichels qui viennent de Roumanie là c' est pas c' est pas la même chose |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous avez vous avez eu des contacts avec ces Gitans |
Younes_Belkacem: | les Gitans oui oui bien sûr oui oui oui c' était il y avait des cafés donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous vous entendiez bien avec eux |
Younes_Belkacem: | ben c' est pas c' est pas une question d' entente c' est-à-dire que quand vous descendez du métro euh pour monter au foyer il y a peut-être quatre cent mètres euh en sortant du métro vous vous arrêtez pour boire un café ou fumer une cigarette ils sont là euh bien sûr vous discutez cinq minutes |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc on se cotoyait c' était s-~ sympathique et voilà |
Younes_Belkacem: | et ils ils vous offrent un verre on vous un verre ouais plus ou moins mais sans vraiment rentrer dans leur vie |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui ou pas alors que le les gitans de maintenant non c' est pas c' est pas les mêmes quoi et avec les le les vieux ouvriers français c' était aussi un endroit où il y avait beaucoup de de de gens d' origine française enfin |
Younes_Belkacem: | alors ouais ouais bien sûr il y avait français de souche comme on dit |
Sonia_Branca-Rosoff: | quoi qu' on |
Younes_Belkacem: | c' est ben dans une usine il y a toujours le en général les les métiers les professionnels c' étaient souvent des Français et les les petits travaux enfin les manoeuvres les manutentionnaires et autres c' étaient des immigrés ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | et là il y avait de de de l' amitié de la camaraderie de la solidarité ou pas du tout les groupes étaient |
Younes_Belkacem: | solidarité non je crois pas mais il y avait quand même le le respect le bonjour c' est tout c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas mais c' était superficiel |
Younes_Belkacem: | ouais tout tout est superficiel ouais c' est pas |
Sonia_Branca-Rosoff: | de donc vous racontez un monde vous voyez vu de loin on se dit Montreuil ça doit être sympathique le melting pot euh non non mais les gens sont juxtaposés |
Younes_Belkacem: | en fait ça peut-être que les cet idéal vous pouvez le trouver chez les les types qui font de l' associatif qui vivent qui ont des associations ou autres mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas et vos enfants alors |
Younes_Belkacem: | mes enfants ils je pense qu' ils ont pas une vie à Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | ils ont grandi là quand même |
Younes_Belkacem: | ils ont mais ils ont ils ont fait l' école comme on habitait à ils sont nés à Paris ils ont fait l' école à Paris jusqu' à jusqu' au bac |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah d' accord |
Younes_Belkacem: | donc après ils ont fait |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est des Parisiens du onzième |
Younes_Belkacem: | voilà donc mon fils par exemple quand il s-~ il sort le soir il me dit je vais dans le onzième donc avec et ses copains d' école |
Sonia_Branca-Rosoff: | il vit encore avec vous |
Younes_Belkacem: | il vit il vit avec nous sans sans vivre avec nous là il est là il est pas là |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Younes_Belkacem: | ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | donc ils ils ont gardé leurs copains de Paris hein je pense ils ont pas des copains sur Montreuil |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous étiez content de l' école parisienne dans le onzième ils allaient où euh |
Younes_Belkacem: | enfin euh ils ont fait le l' é-~ l' école primaire c' est à Saint-Maur le collège à Alain Fournier |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui |
Younes_Belkacem: | et après c' est à Nation là le le lycée Saint-Michel non pas Hélène Boucher euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | à Hélène Boucher ah Turgot |
Younes_Belkacem: | Turgot c' est ma fille et mon fils il était à c' est pas Hélène Boucher il y en a un autre à quoi juste à côté je sais pas comment il s' appelle celui qu-~ c' est là côté |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est moi qui ne sait |
Younes_Belkacem: | plus enfin c' est à côté d' Hélène Boucher je me rappelle pas comment il s' appelle le lycée mais il était là |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous étiez content de des écoles du collège du lycée j vois que ça très bien marché |
Younes_Belkacem: | euh ben ben moi j' ai j' ai fait de enfin j' ai fait de manière à ce qu' ils restent à l' école parce que quand on est partis ils étaient encore au collège donc mon fils il était en sixième quand on est partis et il a fait donc j' ai je l' ai laissé à Paris donc euh je me débrouillais pour l' amener le matin je voulais pas le l' amener sur Montreuil à l' école donc c' est un peu de ma faute j' aurais parce que j' aurais pu l' inscrire au collège |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas de votre faute si je comprends bien vous êtes plutôt content du résultat quand même ça bien marché |
Younes_Belkacem: | ben c' était un choix euh ouais même je pense même à je pense qu' à Montreuil il aurait fait la même chose hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui d' accord |
Younes_Belkacem: | c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas vous pensez que c' est pas un problème de de différence de qualité vous leur aviez mis dans la tête que les études c' était important et que donc il faut marcher |
Younes_Belkacem: | non non je crois pas non oui ça marché mais ça aurait pu ne pas marcher aussi hein c' est pas je veux pas dire c' est grâce à moi mais la peur de de la banlieue a fait que je les ai gardés |
Sonia_Branca-Rosoff: | à et vous pensez que vous avez exagéré |
Younes_Belkacem: | je crois que je je crois que j' ai j' ai exagéré ouais c' est pas c' est pas vrai c' est je pense que mon fils il aurait pu être ingénieur tout en étant à Montreuil pareil ou à Bobigny ouais non non mais je suis sûr je suis sûr et certain oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est intéressant ce que vous dites les gens ont tellement peur de oui d' accord |
Younes_Belkacem: | c' était c' est euh au départ je j' avais cette mais j' ai vu après les les gens qui travaillaient avec moi qui ont pris leurs enfants et les ont mis dans une école privée tout ça et ils ont pas eu le même parcours alors que l' é-~ l' école de là le cours préparatoire où ils étaient c' était quand même une zone prioritaire hein c' est enfin comment une zone comment ils ap-~ ouais c' est ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui une zone d' éducation prioritaire oui |
Younes_Belkacem: | et donc ils ont fait leur leur école primaire là-bas ou le collège Alain Fournier c' était pas il y avait quand même c' était pas te-~ terrible |
Sonia_Branca-Rosoff: | non plus ah oui |
Younes_Belkacem: | c' était pas terrible mais disons que vaut mieux |
Sonia_Branca-Rosoff: | vaut mieux ça travailler mais |
Younes_Belkacem: | bon on s' est dit euh vaut mieux ça que d' être en banlieue il y avait la peur de la banlieue mais c' est pas vrai parce que je vous dis les gens ils ont mis leurs enfants dans des écoles privées tout ils ont pas été ils ont ils ont pas été jusqu' au bac la plupart en troisième euh ils alors que |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors votre recette pour que ça marche c' était |
Younes_Belkacem: | quoi comment le secret non secret |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça bien est-ce que vous avez |
Younes_Belkacem: | il y avait pas il y a pas quelque chose de spécial je crois que pff je pourrais dire c' est c' est peut-être la présence |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous étiez très présent |
Younes_Belkacem: | ouais j' ai je crois que j' ai été peut-être même un peu trop présent je pense |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous le père plus que la mère |
Younes_Belkacem: | tous les deux mais chacun son moi j' étais plus euh pff |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous avez suivi l' école |
Younes_Belkacem: | ouais ouais ça c' est suivre l' école pas pour leur apprendre parce que après on s' est moi j' ai jamais été à l' école moi donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui non mais pour dire euh fais tes devoirs |
Younes_Belkacem: | euh non je je dis pas fais tes devoirs moi je regarde les notes je regarde tout donc euh et je parle avec les professeurs je dès qu' il y a un léger quelque chose euh là je vais vous raconter une anecdote comme ça c ' est que il y a des visites annuelles où on peut voir tous les professeurs donc j' ai on a vu le quand un élève travaille bien vous restez pas longtemps avec le professeur vous allez il vous dit ben votre fils il est bien félicitations au revoir et il restait un professeur c' était un professeur de de technologie et mon fils il m' a dit non c' est pas la peine d' aller le voir c' est techno je lui dis si si on va aller le voir et on était le voir c' est là où il y avait un problème le le professeur il lui a dit alors tu as parlé à ton père de l' heure de colle que tu as eue euh après il m' a dit il a mangé un chewing gum bon c' est pas hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | bon c' était un détail |
Younes_Belkacem: | oui c' était un détail mais enfin |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est mais oui vous vous avez suivi vraiment tout le temps |
Younes_Belkacem: | de près tout le temps je pense qu' ils avaient peur de faire des bêtises sans sans vraiment je |
Sonia_Branca-Rosoff: | est-ce que ça veut dire aussi que vous ne les laissiez pas jouer dans la rue |
Younes_Belkacem: | non ah ça c' est négatif ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | retour à quelle heure à la maison |
Younes_Belkacem: | c' est pas retour c' est par exemple jusqu' |
Sonia_Branca-Rosoff: | en directement |
Younes_Belkacem: | mon fils jusqu' en troisième j' allais le chercher à l' école le soir je voulais pas qu' il traîne dehors |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous alliez le chercher |
Younes_Belkacem: | ouais ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous étiez très inquiet quand même |
Younes_Belkacem: | pas très inquiet mais enfin je je voulais que ça soit comme ça et je crois que ça peut-être ça l' a ai-~ aidé à à mieux travailler je pense maintenant est-ce que c' est bien ou c' est pas bien ça je ne sais pas mais |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous savez si ils ont eu des amis euh indépendamment justement de le de l' origine arabe est-ce que ils étaient amis avec là encore des des Africains des |
Younes_Belkacem: | si mon fils il me me mon fils je connais plus ses ses copains enfin ses amis ou ses copains |
Sonia_Branca-Rosoff: | ou des Français |
Younes_Belkacem: | c' était tout autour de l' école ou des colonies de vacances ma fille c' est un peu plus elle est plus secrète et c' est pas pareil lui c' est plus euh plutôt c' est tout le monde c' est c' est pas africain ou euh il est il est bien avec euh des Arabes avec des Chinois avec euh il connaît |
Sonia_Branca-Rosoff: | plus donc avec des Français de souche pas de problème |
Younes_Belkacem: | avec des Français de souche ouais pas de problème non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non donc au fond pour vous il y a eu une juxtaposition de communautés mais pour vos enfants ça déjà été plutôt un mélange |
Younes_Belkacem: | ouais c' est ça et ça je regrette ne pas leur transmettre justement ce parce que pour moi c' est important je crois que c' était |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous n' avez pas pu transmettre |
Younes_Belkacem: | ce côté communautaire ouais ça je mm |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui vous m' avez dit que votre fils sentait quand même plus Algérien |
Younes_Belkacem: | oui il se sent mais c' est pas c' est-à-dire avoir le l' esprit village tout ça ils ont pas bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | et qu' est-ce que vous avez pu faire pour maintenir ça les langues vous avez parlé arabe |
Younes_Belkacem: | non non pas non non ça aussi je regrette |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous avez c' est vous vous avez choisi de leur parler en français |
Younes_Belkacem: | non j' ai pas choisi c' est c' est comme ça c' est c' est c' est c' est la vie de tous les jours |
Sonia_Branca-Rosoff: | parler en français |
Younes_Belkacem: | hein et |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est et leur mère est Algérienne |
Younes_Belkacem: | euh non elle est pas Algérienne elle est Réunionnaise |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah d' accord donc vous n' aviez pas la langue en commun c' est ça le problème |
Younes_Belkacem: | eh |
Sonia_Branca-Rosoff: | non hein si on n' a pas la langue euh c' est très difficile la mère peut pas parler arabe |
Younes_Belkacem: | donc euh c' est c' est c' est la mère qui transmet justement c' est le problème des mariages mixtes en général hein c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | le oui donc vous n' avez pas réussi à transmettre l' arabe et ça vous désole |
Younes_Belkacem: | non oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | et ils n' ont |
Younes_Belkacem: | c' est pas seulement la langue hein c' est même le je sais pas moi les les les le la façon de de vivre à fond le je sais pas le je sais pas comment vous dire la façon de vivre à fond ou de penser communauté |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui d' accord mais on a voulu |
Younes_Belkacem: | c' est c' est c' est peut-être égoiste mais c' est important |
Sonia_Branca-Rosoff: | non non mais vous l' avez voulu ce mélange à un moment donné |
Younes_Belkacem: | non je c' est p-~ ça vient ça vient pas comme ça c' est pas on le veut pas on choisit moi j' ai jamais rien choisi finalement c' est ça que je je me dis maintenant hein j' ai jamais rien choisi c' est tombé comme ça et et c' est resté après on se dit euh quand on essaie de faire on trouve qu' il y a des barrières c' est ça hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors |
Younes_Belkacem: | on choisit pas hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | les enfants se sont intéressés à un moment donné à leur origine arabe vous êtes passés partis en vacances |
Younes_Belkacem: | on est partis en vacances quelquefois mais enfin c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas vous êtez de quel endroit |
Younes_Belkacem: | de Kabylie moi en Algérie dans dans les montagnes de Kaby- on est partis bien sûr en vacances mais on est partis aussi à La Réunion donc euh on a fait les |
Sonia_Branca-Rosoff: | deux et alors ils n' ont ils ont moins accroché à la Kabylie |
Younes_Belkacem: | non enfin c' est ils ont accroché nulle part je pense c' est rien |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est des Parisiens Parisiens |
Younes_Belkacem: | quoi ouais c' est des Parisiens Parisiens ça ça c' est un échec |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui je comprends bien ce que vous dites cette impression que |
Younes_Belkacem: | ça oui c' est c' est un échec |
Sonia_Branca-Rosoff: | où ça va |
Younes_Belkacem: | parce qu' à un moment dans la vie quand même je vous donne deux exemples hein prenez un vieux en F~ par exemple en Europe en France ou ou en Kabylie c' est ils ont pas la même fin de vie la la fin de vie d' un d' un type qui est en France c' est c' est un type qui finit s-~ dans la solitude en Kabylie non en Kabylie on finit mm à la limite même si on a on est on a pas envie de mourir en Kabylie on a on a envie de vivre parce que |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est il y a un sentiment de très grande solidarité |
Younes_Belkacem: | ouais il y a un ent-~ il y a un entourage il y a un entourage ici on vos enfants et le père il est malade ben on va essayer de le placer on le place dans un truc et et il est avec d' autres vieux qui qu' il ne connaît pas ou même dans sa tête puisqu' il est il est malade donc il va c' est une fin de vie terrible hein qu' en qu' en Kabylie vous f-~ je sais pas moi je crois qu' on meurt dans |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous avez une vision bien noire quand même parce qu' autour de moi je trouve que mes mes amis qui ont la chance d' avoir encore leurs parents euh sont plutôt attentifs et proches quand même peut-être pas c' est vrai il y |
Younes_Belkacem: | a ouais mais les moyens faut avoir des moyens vous savez les gens quand ils ont les moyens de payer ou autre bien sûr on peut bien s' occuper de leurs parents ou autres mais les gens qui n' ont pas les moyens c' est ils vont dans les mouroirs ou dans les alors que une grand-mère en Kabylie elle est elle meurt c' est dans le lit et sur les bras de sa fille ou de de son fils ou même même vous avez |
Sonia_Branca-Rosoff: | pour ça il faut une fille qui ne travaille pas il faut une fille qui ne travaille pas pour ça hein le travail des femmes |
Younes_Belkacem: | même et oui justement pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi tout le monde travaille moi je je sais pas c' est les femmes en Kabylie travaillent beaucoup |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | déjà quand elles ont des enfants c' est c' est un grand travail |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | et en plus elles ont les le jardin elles ont euh je sais pas des des arbres fruitiers la femme Kabyle e- elle est très active là on oblige les gens pour que bien vivre à Paris ben il faut que vous et votre mari travailliez gagniez deux salaires le Kabyle il il a qu' un salaire et ben ils arrivent à vivre quand même |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais votre fille a gagné de l' indépendance |
Younes_Belkacem: | oui c' est elle elle a gagné de l' indépendance mais c' est pas une réussite |
Sonia_Branca-Rosoff: | de c' est ça c' est tout un modèle de vie |
Younes_Belkacem: | ouais euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | qui vous pèse là hein |
Younes_Belkacem: | ah oui il me pèse beaucoup |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça s' entend que |
Younes_Belkacem: | ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais bon euh vous vous sentez Parisien |
Younes_Belkacem: | non |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas du tout banlieusard |
Younes_Belkacem: | non même |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas alors vous diriez |
Younes_Belkacem: | quoi ben je suis Kabyle |
Sonia_Branca-Rosoff: | Kabyle oui |
Younes_Belkacem: | ouais vous savez quand euh je ne sais pas si c' est que ça fait ça moi ou autre mais vous avez des racines quelque part quelque quelqu' un mes enfants n' ont pas de racines moi j' ai des racines j' ai des je sais pas j' ai des souvenirs de de faim j' ai des souvenirs de froid j' ai des souvenirs de de peur même mes enfants ils ont |
Sonia_Branca-Rosoff: | vos enfants ils ont des souvenirs euh d' autres émotions et d' autres souvenirs |
Younes_Belkacem: | non je crois pas non ça reste pas les émotions qu' on a Paris vous sortez vous allez chez le marchand de glaces vous de-~ vous achetez une glace et ben vous l' oubliez vous allez je sais pas acheter une crèpe ma-~ manger chez Mac Donald c' est pas c' est pas des souvenirs ça non non c' est les souvenirs c' est que vous sortez de la maison vous voyez un serpent vous avez peur vous allez crier à votre mère qui va vous enfin c' est je sais pas il y a |
Sonia_Branca-Rosoff: | le c' est la vie même qui vous semble artificielle dans ces grandes villes modernes |
Younes_Belkacem: | bien sûr qu' elle est artificielle la vie il y a pas de vie à à Paris euh c' est c' est je pense c' est c' est des films vous voyez un film vous l' oubliez ou vous le gardez en tête mais c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas et alors entre autres il y a le problème de la nature elle vous manque beaucoup |
Younes_Belkacem: | euh la nature pff ouais bien sûr ça vous manque quand vous êtes dans un petit village euh c' est pas la même ch-~ vous dormez pas comme si vous êtes à Paris avec le bruit des voitures ou |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous avez pu alors vous avez essayé de de les emmener au maximum ou d' aller vous-même |
Younes_Belkacem: | ben on a été on a été euh quand on a pu parce que vous pouvez aller quand vous voulez aussi hein vous avez euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui ça coûte cher ça compte oui oui |
Younes_Belkacem: | les vacances au mois d' août le prix à la limite non parce que ça dépend comment on vit hein quand on prévoit des choses on peut on peut le faire c' est pas une question de de moyens mais c' est surtout une question de d' obligations vous êtes obligé de partir du quinze au du quinze au vingt-cinq le quinze au vingt-cinq vous trouvez pas de place est complet pour l' Algérie par exemple c' est un problème énorme hein ch chaque fois que vous cherchez à partir vous avez pas de place dans l' avion donc euh pff ça ils ont pas les les enfants |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais c' est |
Younes_Belkacem: | un mes racines moi c' est mon village là où je suis né c' est c' est ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | le vous avez de la famille encore là-bas |
Younes_Belkacem: | non j' ai plus de famille non m-~ mes parents sont morts donc euh depuis longtemps même parce que moi je suis un fils de vieux |
Sonia_Branca-Rosoff: | et alors donc euh quand vous retourniez c' était pas chez les tantes et les cousins |
Younes_Belkacem: | ah non non non non non non non mais non non le pas non c' est des petits villages donc chacun a sa maison ou la maison de ses parents |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous avez gardé une maison |
Younes_Belkacem: | oui oui bien sûr ouais c' est la maison où je suis né donc |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous pouvez faire l' aller retour |
Younes_Belkacem: | oui oui bien sûr je |
Sonia_Branca-Rosoff: | non mais je pensais à la retraite vous pouvez décider de passer six mois six mois |
Younes_Belkacem: | ouais mais c' est mais c' est faire des allers retours c' est c' est du vagabondage c' est pas non c' est pas ça la vie |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah d' accord |
Younes_Belkacem: | si vous si je suis là-bas dans mon village et puis euh mon fils il est en Suède ou il est je suis pas content |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais en même temps euh de Paris vous avez quand même peut-être quelques quelques avantages aussi rien ne vous a intéressé euh vous n' en vous n' en profitez pas du tout de Paris |
Younes_Belkacem: | si vous avez la |
Sonia_Branca-Rosoff: | non je dis Paris au sens général hein |
Younes_Belkacem: | non non non non non je pense pas |
Sonia_Branca-Rosoff: | non donc euh ni je sais pas euh il y a il y a des tas d' associations dans lesquelles on peut faire euh je dis au hasard de de la photo de ça vous n' avez |
Younes_Belkacem: | ouais mais ça j' ai c' est il faut l' avoir mais j' ai j' ai pas ça j' ai pas j' ai pas envie de faire |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais vous ne vous dites pas que à la retraite ça pourrait commencer vous vous découvrez je sais pas une passion pour non c' était ça serait vraiment le retour à la |
Younes_Belkacem: | terre non j' ai pas de passion non ouais c' est ça ouais c' est le retour à mes racines mais avec tout ce que j' ai mais je peux pas avoir tout ce que j' ai ce que j' ai bien sûr c' est la la famille hein c' est pas c' est des des enfants ou autres si je suis en Kabylie et que mes enfants sont pas là ben c' est pas c' est pas terrible |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais je comprends le problème bien sûr non c' est pas d' ailleurs un problème simplement d' immigration non mais les les gens qui vivent encore à la campagne les enfants |
Younes_Belkacem: | oui oui c' est un problème de tout le monde oui ouais ouais ouais ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est pareil en |
Younes_Belkacem: | France c' est pareil partout ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh du du point de vue du langage donc vous m' avez dit que les enfants n' ont pas appris l' arabe ils ont appris le créole |
Younes_Belkacem: | non même pas non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non non oui et sur leur façon de parler français v~ vous avez des des choses qui vous frappent qui ont qui vous déplaiesent qui vous plaisent |
Younes_Belkacem: | non non mes enfants ils sont enfin ils ont fait des études supérieures donc ils le français je pense qu' ils le connaissent comme |
Sonia_Branca-Rosoff: | comme ah comme les Français oui mais je parle de l' oral du français de tous les jours euh est-ce qu' ils ont des traces de ce qu' on appelle le langage des jeunes par exemple est-ce qu' ils ont parlé comme ça euh |
Younes_Belkacem: | non non je pense pas non ils ont parlé non j' ai pas imposé c' est venu tout |
Sonia_Branca-Rosoff: | seul jamais non non ils ont vous avez imposé le c' est venu tout oui d' accord |
Younes_Belkacem: | ouais on parle normalement à la maison donc ils parlent comme je pense que ça les enfants ils doivent suivre un modèle peut-être que dehors ils parlent en argot et tout ça avec leurs copains mais pas la maison |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais pas chez vous |
Younes_Belkacem: | enfin moi je les ai jamais entendus |
Sonia_Branca-Rosoff: | non et alors dans la façon donc euh dans le français qui circule dans la rue est-ce que à Montreuil il y a des choses qui vous frappent ou qui vous |
Younes_Belkacem: | non j' ai pas remarqué ça non je sais que les jeunes ils parlent comme rappeurs et tout mais enfin c' est c' est c' est c' est pas oui c' est il y a pas de problème hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est donc à vous quand on vous parle à vous |
Younes_Belkacem: | en tout cas je pense que les jeunes ils parlent normalement hein moi je j' ai pas remarqué quand ils parlent entre eux c' est ils ont des codes ou je sais pas ils parlent à l' envers |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui ça c' est des mots on entend dans le métro mais ça ne les empêche pas de parler |
Younes_Belkacem: | oui mais c' est ouais bien sûr correctement |
Sonia_Branca-Rosoff: | correctement et vous |
Younes_Belkacem: | ne je pense que même les les jeunes de maintenant ils sont peut-être plus révoltés que les les jeunes d' avant mais ils sont beaucoup plus polis que les jeunes de d' avant les gens de maintenant |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah c' est intéressant ouais ça c' est on entend tellement dire que les jeunes sont malpolis qu' ils parlent n' importe comment euh c' est pas du tout votre impression euh |
Younes_Belkacem: | ce que vous dites là parce qu' non non c' est non ben non je non je pense qu' ils sont ils sont révoltés parce que bon il leur manque beaucoup de choses on leur met plein de vitrines auxquelles ils peuvent pas accéder donc ils |
Sonia_Branca-Rosoff: | cette crise |
Younes_Belkacem: | bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | forte |
Younes_Belkacem: | je pense qu' un jeune qui prend les baskets à un enfant de riche c' est parce qu' il |
Sonia_Branca-Rosoff: | pourquoi oui oui |
Younes_Belkacem: | on peut pas l' excuser parce que c' est pas normal mais on on peut comprendre le geste |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est à Montreuil c' est ça c' est beaucoup accentué dernièrement le la pauvreté vous sentez ça dans la ville ou |
Younes_Belkacem: | pas ah la pauvreté elle a elle a toujours existé mais peut-être plus toujours à cause des besoins parce que les gens ils ont plus de besoins qu' avant la pauvreté elle s' est accentuée parce que vous avez le système du chômage en France vous ils vous parlent sept pour cent ça diminué tout ça c' est les les intellectuels qui font des chiffres qui tapent à la machine à calcul mais dans la réalité c' est pas ça vous avez par exemple bon moi j' ai travaillé avec un monsieur qui a peu près mon âge il a un an de moins ou deux il fait des depuis qu' il a plus de travail il fait des missions d' interim six mois là trois mois là quatre mois là et quand il était en fin de droits il a retravaillé encore des intérims et tout et il f~ je crois que il faut seize mois pour pouvoir euh bénéficier encore du taux de solidarité de chômage et ils l' ont convoqué il lui manquait je sais pas quelques jours sept ou huit jours |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | il a été complètement enlevé du chômage c' est-à-dire il n' a plus droit au chômage du |
Sonia_Branca-Rosoff: | tout pour sept huit jours |
Younes_Belkacem: | sept huit jours il a |
Sonia_Branca-Rosoff: | eu ah oui c' est d' une brutalité incroyable |
Younes_Belkacem: | c' est terrible donc il est plus dans les statistiques du chômage alors qu' il il est chômeur sans salaire et il y en a beaucoup de cas comme ça ou bien on enlève du chômage et on le met au R M I un R M Iste il est pas comptabilisé comme chômeur c' est ça qui fait baisser les chiffres du chômage |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord donc vous vous avez au contraire l' impression que c' est stable ou que ça augmente même |
Younes_Belkacem: | ah moi j' ai ça augmente tout le temps |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | ouais ça on diminue le chômage mais on augmente la pauvreté quelqu' un qui sort du chômage il va au R M I |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous voyez les gens changer de consommation autour de vous ou pas vraiment |
Younes_Belkacem: | non non non voit pas vraiment la l~ parce que même à la limite s' il a un portable et c' est donc je vous dis c' est il y a des choses quand même qu' on il y a beaucoup de travail au noir ça c' est ça c' est certain aussi je pense que c' est la plus grosse entreprise française |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est les travaux dans les maisons |
Younes_Belkacem: | dans les maisons pas je vous connais vous me dites vous pouvez me faire mon plafond l' autre il me dit vous me réparez mon robinet bon des trucs comme ça les gens se débrouillent comme ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc disons à la fois il y a on triche sur le chômage mais en même temps il y a une économie parallèle |
Younes_Belkacem: | ah pas oui oui oui oui de de que les gens vivent hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | et la les problèmes de de drogue et de revente de drogue c' est important à Montreuil |
Younes_Belkacem: | enfin moi je je consomme pas donc j' achète pas je c' est vrai qu' on a vu euh il y a une vingtaine d' années sur Montreuil même sur la ligne de métro hein c' était on avait même peur de prendre le métro hein ça on voyait des jeunes qui sifflent là-bas et tout on voyait des casquettes sous les chaises |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui mais on sait |
Younes_Belkacem: | on comprend bien que c' est mais on voit beaucoup moins mais la drogue elle a toujours existé |
Sonia_Branca-Rosoff: | et donc on voit moins quand même |
Younes_Belkacem: | ouais puis ça ça çaje pense est pas les pauvres qui font ça hein la drogue hein en général c' est des c' est des gens qui ont des belles voitures c' est puis sous què |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous pensez que ça s' est un peu déplacé le traffic et qu' on on voit moins oui |
Younes_Belkacem: | le traffic il y en a partout du traffic de drogue hein partout je pense hein dans le seizième comme dans le quatorzième que à Montreuil ça je sais pas la la drogue à Paris enfin dans la région parisienne il y en a mais mais franchement moi j' ai jamais acheté j' ai jamais fumé |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah c' est pas ça que je voulais dire oui non mais on se rend compte quelquefois si |
Younes_Belkacem: | c' est je non non non je je vous le dis ça se voit pas comme ça euh c' est c' est caché ça c' est c' est pas ça s' est vu il y a une quinzaine d' années on voyait les gens mais ça c' est des trucs cachés quoi le le type il a ses clients où là ils vont le voir il leur vend mais moi je |
Sonia_Branca-Rosoff: | ça se sent pas plus que ça |
Younes_Belkacem: | non ça se pas non non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non et euh sinon vous vous souvenez de comment on va dire d' incident euh particulièrement marquants à Montreuil alors que ça soit lié euh négativement à des problèmes de sécurité ou au contraire mm des moments d' entraide forte ou il vous est arrivé à vous euh |
Younes_Belkacem: | non non que-~ quelque chose qui marque le plus si je vous dis c' est la vie euh dans par exemple dans la les quartiers de Montreuil il y avait beaucoup d' artisans il y avait beaucoup de beaucoup d' industries il y avait beauc~ il y a plus personne il y a que la B N P il y a que des bureaux partout |
Sonia_Branca-Rosoff: | les normes |
Younes_Belkacem: | donc je pense que le maire de Montreuil en perdant le l' industrie il a remplacé ça par les bureaux euh donc Montreuil c' est une ville qui est restée pratiquement pas chère jusqu' à pff oh une dizaine d' années peut-être maintenant maintenant il y |
Sonia_Branca-Rosoff: | a ça explose le immobilier |
Younes_Belkacem: | Montreuil c' est fini eh ça explose même plus qu' ailleurs |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | alors on voit il y a une population qui a changé on rencontre plus les mêmes gens dans les mêmes quartiers on voit plus les mêmes lumières on p~ les mêmes bâtiments ça c' est c' est un changement terrible ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais euh vous dites terrible vous le regrettez |
Younes_Belkacem: | ah mais bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais |
Younes_Belkacem: | mais vous vous rendez-compte vous vous promenez comme ça et vous avez pas de travail et on vous conc~ on v on vous invite à aller travailler maintenant vous allez à l' A N P E vous faites la chaîne pendant six mois et ouais vous avez rien même pour le logement avant sur Montreuil on pouvait se loger facilement maintenant c' est très très difficile |
Sonia_Branca-Rosoff: | mm d' accord euh donc là encore hein de façon générale vous diriez que tout ça est négatif alors du point de vue de la vie politique euh Montreuil c' était une ville rouge elle est devenue verte |
Younes_Belkacem: | ouais ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc euh |
Younes_Belkacem: | c' est d' ailleurs grâce aux rouges qu' elle est devenue verte hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | ah ça vous en savez plus que moi |
Younes_Belkacem: | sur non mais moi je lis les tracts comme vous comme la campagne électorale si Voynet a si si Bras il avait accepté que Voynet s' allie avec lui il serait toujours le maire et elle serait adj~ première adjointe pour le prochain mandat mais il il était trop gourmand |
Sonia_Branca-Rosoff: | et donc vous voyez que ça que ça entraîne des différences dans la gestion de la ville tout de suite ou pas finalement |
Younes_Belkacem: | moi je pense que enfin je ça c' est des cas où c' est que que j' ai vu il y a il y a un monsieur qui est qui habite dans un un logement avec des enfants il est trop petit donc il lui ont enlevé l' A comment on appelle ça l' A l' aide au logement l' A P L comme quoi il a pas assez de surface par rapport au nombre de gens |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais ils l' ont pas relogé |
Younes_Belkacem: | ils ont pas relogé et je me rappelle il y a il y a deux ans j' ai j' avais écrit pour lui au maire de Montreuil pour le recevoir pour lui expliquer son cas il a été reçu |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | et là depuis qu' il y a Dominique Voynet je lui ai écrit trois fois et il n' a jamais eu de réponse c' est terrible |
Sonia_Branca-Rosoff: | comme donc vous pensez que Dominique Voynet a une gestion enfin son son équipe enfin finalement une gestion |
Younes_Belkacem: | enfin c' est pas elle-même je pense est c' est son entou-~ ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | euh moins favorable aux gens pauvres |
Younes_Belkacem: | enfin à cette par rapport |
Sonia_Branca-Rosoff: | à elle s' occupe du vélo ou je ne sais trop quoi mais pas du logement |
Younes_Belkacem: | à ce-~ à cette par rapport à cette personne oui parce que la lettre que j' ai expliquée que déjà lui il a il a pas d' argent donc il est pratiquement un cas social et que si on lui enlève ça hé il est il est foutu quoi c' est le le logement il habite dans un logement privé il paie six cents et quelques euros par mois avant i-~ on lui remboursait quatre cents et quelques euros et ces quatre cents euros il faut qu' il les donne donc si c' est les allocations des enfants c' est sur euh il n' a pas de réponse ça fait deux mois j' ai fait deux courriers il y a pas de réponse alors qu' avec l' ancien maire il y avait une réponse et là il a reçue il a discuté avec lui |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais ça n' a pas arrangé non plus les choses si je comprends |
Younes_Belkacem: | bien ça n' a pas arrangé les choses donc mais peut être que peut être quand la deuxième ou la troisième fois ça se-~ aurait arrangé les choses |
Sonia_Branca-Rosoff: | au moins il savait |
Younes_Belkacem: | et là pas de réponses du tout donc Dominique Voynet ou quelqu' un d' autre hein pour certains c' est bien mais c' est toujours comme ça la politique c' est toujours bien pour quelqu' un et puis euh malheureusement pas bien pour beaucoup d' autres |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais sinon vous voyez aussi changer alors ça serait plutôt le plan des transports vous il y a des choses qui se passent euh du côté de leur politique verte hein euh théoriquement |
Younes_Belkacem: | Montreuil non non non je vois pas non non pour moi non je pense qu' elle doit elle doit continuer tous les contrats qu' il a signés le maire de Montreuil déjà |
Sonia_Branca-Rosoff: | non pour l' instant |
Younes_Belkacem: | c' est je pense qu' il a ça peut pas être |
Sonia_Branca-Rosoff: | je pense qu' il a que des pa rapide |
Younes_Belkacem: | non plus ah mon à mon avis oui parce que bon hein il y a eu des projets qui ont été signés sur quatre ou cinq ans elle sera obligée de de les maintenir |
Sonia_Branca-Rosoff: | à Montreuil il y avait une vie associative très forte hein |
Younes_Belkacem: | elle y est toujours je crois hein ouais ouais |
Sonia_Branca-Rosoff: | elle y est toujours mais vous êtes complètement dehors |
Younes_Belkacem: | ouais je suis en dehors des associations |
Sonia_Branca-Rosoff: | et vous n' auriez j pas eu l' idée euh |
Younes_Belkacem: | non c' est ma vie j' ai pas envie c' est c' est j' ai pas envie hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord je sais pas c' est certainement ça apporte beaucoup mais moi ça m' apporte rien et j' ai pas envie d' y aller là-dedans mm mais en même temps vous aidez vos vous aidez vos voisins |
Younes_Belkacem: | ça c' est individuellement des gens quelqu' un qui vous sa-~ c' est des gens vous les trouvez ils connaissent pas les associations les associations il faut aller les il faut s' adresser à elles eux ils s' adressent pas aux gens ça c' est quelqu' un que vous voyez il vous montre une lettre pff il a plus d' argent qu' on lui a enlevé ça donc euh |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc vous vous savez au moins comment faire et du coup |
Younes_Belkacem: | c' est j' essaie de de c' est des c' est des problèmes des assurances des ça les associations ils y ils y vont pas Que choisir ils ont des je sais pas moi des des bulletins et ils parlent à la télévision mais les gens ils ils connaissent pas tout ça hein si vous avez par exemple quelqu' un qui habite dans un dans un foyer de à Paris il y a des foyers de vieux son assurance son contrat d' assurance il durait de-~ depuis je sais pas une quinzaine d' années il le il était à parce que les assurances tous les ans ils vous mettent une augmentation donc pour quand vous rentrez débutant vous payez toujours moins cher même si vous êtes si maintenant je prends votre logement je vais l' assurer je vais payer moins cher que vous parce que vous avez eu des augmentations depuis dix ans d' où il faut négocier les contrats de temps en temps |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous voyez c' est bien que vous me rappelliez ça peut-être ça m' aidera lire mon contrat |
Younes_Belkacem: | oui non mais c' est non mais là je vais vous le le monsieur il était dans le foyer des vieux je je voyais je lui dis mais tu tu paies trop cher la la l' assurance |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | c' était cent trente-quatre euros et des pousssières ben on a été voir deux trois assureurs euh il paie pratiquement cinquante euros par mois au lieu de cent trente et quelques dans le contrat de l' autre assurance ils lui ont mis à qu' il avait qu' il était assuré pour cinq cent mille euros je sais pas de matériel lui il a une radio il a une télévision c' est c' est de la folie dont il paie que cinquante euros au lieu de cent il a gagné pratiquement euh c' est des des petites choses comme ça vous les montrez aux gens vous avez un système de des retraités qui ne gagnent pas beaucoup d' argent en France il y a ce qu' ils appellent le le minimum vieillesse la plupart des émigrés ils connaissent pas ils ont pas travaillé longtemps et même s' ils ont travaillé longtemps des fois comme il y a des absences et des des petites retraites il y a un complément de ressources mais ils le proposent jamais aux gens quelqu' un qui ne connaît pas les assistantes sociales qui s' adresse pas il |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui parce que les assistantes sociales ne vont pas chercher les gens qui ne viennent pas les voir hein c' est ça |
Younes_Belkacem: | voilà donc c' est ça oui et puis même vous regardez le le type vous voyez qu' il gagne que quatre cent cinquante euros ou autre vous lui dites et ben tu vas chercher le dossier tu remplis et tu vas toucher ça les gens ils arrivent à gagner quatre cents cinq cents euros de plus ça ils le savent pas c' est des systèmes cachés |
Sonia_Branca-Rosoff: | quoi tu pourrais oui on a un système très protecteur quand même |
Younes_Belkacem: | ouais ouais ouais ben |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais à condition de le savoir mm |
Younes_Belkacem: | ouais il faut il faut il faut connaître |
Sonia_Branca-Rosoff: | d' accord |
Younes_Belkacem: | si vous connaissez |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas mais ça ça vous intéresse quand même vous avez su euh je vois que |
Younes_Belkacem: | oui ça m' intéresse oui |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | ouais excusez-moi |
Sonia_Branca-Rosoff: | je vais bouger |
Younes_Belkacem: | j' espère que |
Sonia_Branca-Rosoff: | si vous voulez être tranquille pour répondre je |
Younes_Belkacem: | non non non non |
interlocuteur_au_téléphone: | c' est oui bonjour bonjour |
Younes_Belkacem: | tu vas |
interlocuteur_au_téléphone: | bien ça va et toi |
Younes_Belkacem: | mm |
interlocuteur_au_téléphone: | j' ai eu ton message |
Younes_Belkacem: | et tu tu veux toujours aller à la brasserie là pour faire le truc ou là |
interlocuteur_au_téléphone: | eh attends que |
Younes_Belkacem: | tu veux le voir |
interlocuteur_au_téléphone: | quand ben euh cet après-midi |
Younes_Belkacem: | d' accord tu tu m' appelles comme ça je le contacte et il va t' organiser ça tu appelles quelques amis |
interlocuteur_au_téléphone: | et ouais |
Younes_Belkacem: | non non c' est aux Buttes-Chaumont |
interlocuteur_au_téléphone: | où tu vas |
Younes_Belkacem: | ouais si tu veux à ce soir je t' amène là-bas à boire un café puis tu euh |
interlocuteur_au_téléphone: | pas ce soir c' est juste |
Younes_Belkacem: | et ben ouais mais c' est bien c' est bien c' est pas c' est pas trop grave ben sinon dès que tu as cinq minutes tu me le dis on passe là-bas d' accord |
interlocuteur_au_téléphone: | allez bonne journée eh ben ça marche tu vois ça |
Younes_Belkacem: | ah ben il faut attendre la réponse d' accord salut Rabeh excusez-moi |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais c' est moi |
Younes_Belkacem: | ça c' est un monsieur qui est qui est en train de faire un enfin il il a fait un un C D |
Sonia_Branca-Rosoff: | ouais donc euh une télévision qui veut le suivre mais il cherche un café où il va rentrer ils vont l' interviewer tout ça euh donc d' accord |
Younes_Belkacem: | je vais lui trouver quelque chose |
Sonia_Branca-Rosoff: | pour oui les cafés vous aimez bien vous les vous av-~ vous avez c' est un endroit très convivial les cafés hein |
Younes_Belkacem: | le café c' est c' est mieux que la mosquée c' est mieux que l' église |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui |
Younes_Belkacem: | c' est mieux que la synagogue |
Sonia_Branca-Rosoff: | mais vous savez le café c' était l' endroit des hommes dans le midi de la France hein j' ai vécu longtemps dans le midi de la France quand les femmes étaient à l' église et les hommes étaient au café |
Younes_Belkacem: | c' est très important le café ouais pas maintenant hein maintenant les cafés ils ont changé aussi hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui alors vous n' avez pas de café à Montreuil |
Younes_Belkacem: | non si il y a si si il y a un café à où il y a justement euh il fait hôtel donc la plupart c' est des immigrés comme moi qui sont presque à la retraite ou |
Sonia_Branca-Rosoff: | qui de Kabylie |
Younes_Belkacem: | de de le les gens qui tiennent ça c' est des Kabyles oui mais enfin les il reçoit tout le monde hein il y a pas que des Kabyles il y a même des Roumains qui habitent dedans c' est un café où on v-~ on n' essaie pas de vous tirer de l' argent quoi il y a des cafés où on essaie de vous tirer de l' argent là vous allez vous prenez un café personne vous demande il faut reprendre ou vous restez vous discutez il y a des gens qui jouent aux dominos euh ils cherchent pas à par contre les brasseries euh c' est intéressé il faut boire beaucoup il faut consommer là c' est pas pareil |
Sonia_Branca-Rosoff: | enfin c' est le café d' habitués |
Younes_Belkacem: | voilà c' est donc ça c' est c' est des gens vous rentrez |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est donc quand même vous avez au moins le les cafés |
Younes_Belkacem: | ouais même mais enfin ça fait pas c' est c' est pareil c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas je suis d' accord bien sûr mm oui qu' est-ce que je voulais vous demander comment comment vous faites pour vous déplacer |
Younes_Belkacem: | moi je me déplace beaucoup en voiture |
Sonia_Branca-Rosoff: | vous êtes venu en voiture là |
Younes_Belkacem: | là je suis venu ouais et j' ai mis le parcmètre jusqu' à treize heures dix |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc euh |
Younes_Belkacem: | je risque un P V |
Sonia_Branca-Rosoff: | non mais alors on va s' arrêter hein on j' avais juste une dernière question sur les moyens d' information est-ce que vous vous intéressez aux euh |
Younes_Belkacem: | ben |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est aux informations sur Montreuil et est-ce que vous suivez |
Younes_Belkacem: | comment eh ben les informations euh pff |
Sonia_Branca-Rosoff: | la télé internet |
Younes_Belkacem: | la télévision comme tout le monde hein internet non je suis pas très très branché ordinateur |
Sonia_Branca-Rosoff: | non vous n' êtes pas ordinateur non c' est les enfants pas vous |
Younes_Belkacem: | les les enfants oui bien sûr ah ils sont ordinateurs mais moi non moi j' écoute je regarde beaucoup la les émissions d' information bien sûr la chaîne |
Sonia_Branca-Rosoff: | F R 3 |
Younes_Belkacem: | F R 3 c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | c' est non c' est pour avoir les informations sur Montreuil éventuellement pas spécialement |
Younes_Belkacem: | ouais c' est plus non Montreuil non non vraiment |
Sonia_Branca-Rosoff: | non le journal local vous le regardez Montreuil euh doit y avoir un non oui |
Younes_Belkacem: | non je connais pas je connais pas du tout il y a un journal qui est distribué toutes les semaines dans Montreuil un journal dans la boîte aux lettres ouais bien sûr |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui oui |
Younes_Belkacem: | c' est pas Montreuil c' est le quatre-vingt-treize en général |
Sonia_Branca-Rosoff: | oui donc Montreuil pff |
Younes_Belkacem: | ben je regarde ouais c' est le le journal qui est distribué sur le quatre-vingt-treize ouais mm |
Sonia_Branca-Rosoff: | et qu' est-ce qu' il pourrait y avoir le Parisien sinon vous regardez |
Younes_Belkacem: | ah non j' aime pas Le Parisien non |
Sonia_Branca-Rosoff: | non d' accord donc |
Younes_Belkacem: | c' est non je crois que c' est un journal pour faire les mots croisés c' est tout c' est pas c' est vrai c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas hum ça dépend il donne des informations locales justement |
Younes_Belkacem: | bof plus de faits divers que de non les informations je regarde la la chaîne parlementaire je regarde la Arte je regarde La cinq |
Sonia_Branca-Rosoff: | donc pas spécialement une vie locale au contraire hein vous vous intéressez |
Younes_Belkacem: | non non non à tout hein |
Sonia_Branca-Rosoff: | en général mais |
Younes_Belkacem: | oui je regarde les informations vingt-quatre sur vingt-quatre quand je dors pas le soir |
Sonia_Branca-Rosoff: | le quartier le quartier pas plus que ça |
Younes_Belkacem: | si je fais une insomnie je je zappe sur les e télé ou pour écouter les informations en continu ou quelque chose comme ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | écoutez je veux pas vous retenir plus plus longtemps |
Younes_Belkacem: | non non mais c' est pas grave enfin c' est |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas je ne voudrais pas être responsable d' un P V |
Younes_Belkacem: | non non non mais ça |
Sonia_Branca-Rosoff: | ils passent assez souvent en plus donc non il faut qu' on fasse attention et bien écoutez je vous remercie non beaucoup euh en fait vous avez une vie militante syndicaliste certainement très intéressante plus que de quartier hein le quartier |
Younes_Belkacem: | c' est non le quartier le le quartier je ça n' existe pas pour moi les quartiers ça non hein il y a je crois pas non il y a |
Sonia_Branca-Rosoff: | pas merci |
Younes_Belkacem: | je vous en prie |
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