Sonia_Branca-Rosoff: voila bah la toute première question ça sera justement pour Paul donc euh quand quand est-ce que vous vous êtes installés dans le dix-huitième soit vous soit les parents Paul_Simo: d' accord Sonia_Branca-Rosoff: alors euh mes parents moi j' en ai mon père il est arrivé du Cameroun euh quand il avait euh à peu près quinze ou seize ans ma mère elle elle est arrivée euh vers à dix-huit ans elle est p-~ elle est partie de sa campagne en Normandie elle est arrivée en France elle travaillait comme euh vendeuse dans un boulangerie elle a rencontré mon père et et moi je suis arrivé ouais quelques années plus tard mm mm Paul_Simo: et donc et ben je suis né dans le dix-huitième et et j' y vis toujours actuellement vingt ans plus tard Sonia_Branca-Rosoff: d' accord euh tant euh qu' à faire vous euh Pierre-Marie_Simo: oui moi Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh alors ma mère donc la soeur de son père qui est arrivée en même temps donc dans le dix-huitième euh elle s' y est installée elle est m~ elle est décédée quelques années plus tard euh en quatre -vingt-dix moi je s~ suis arrivé en quatre-vingt-quatre donc euh du Cameroun Sonia_Branca-Rosoff: avec des souvenirs du Cameroun Pierre-Marie_Simo: avec des souvenirs du Cameroun à l' âge de neuf ans Sonia_Branca-Rosoff: et à quel âge mm Pierre-Marie_Simo: euh et donc euh j' ai j' ai été à l' école primaire puis au collège et au lycée là dans le dix-huitième où j' ai grandi également encore quelques années Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: avant de quitter un peu plus tard à l' âge adulte euh aux alentours de vingt-deux vingt-trois ans Sonia_Branca-Rosoff: donc vous êtes deux habitants du dix-huitième en fait au moment où on se fait des souvenirs les copains Pierre-Marie_Simo: c' était le dix-huitième tous les deux mm ex tout-à-fait oui Sonia_Branca-Rosoff: toi Lees tu es la plus exotique oui voilà je n' ai jamais habité dans le dix-neuv~ dix-huitième donc bon mm et donc tu es arrivée euh Lees_Simo: moi moi je s~ ouais je suis arrivée à vingt ans et on habitait euh enfin toi il venait de prendre un studio à Saint-Denis Sonia_Branca-Rosoff: mm mm tu as tout de suite été vivre avec ce monsieur quelle réputation Lees_Simo: bon c' est assez proche de Paris oui oui pas de questions personnelles hein Sonia_Branca-Rosoff: plein de questions personnelles Lees_Simo: oui donc on a été vivre à Saint-Denis Sonia_Branca-Rosoff: à Saint-Denis Lees_Simo: donc euh c' est un peu Paris aussi quand même enfin c' est un peu dans le prolongement Pierre-Marie_Simo: oui ah oui c' est à un kilomètre de Paris nord du périphérique Lees_Simo: voilà mais bon j' ai pas j' avais déjà j' étais déjà grande voilà Sonia_Branca-Rosoff: euh d' accord et alors le dix-huitième ça ça vous plaisait à l' un comme à l' autre Paul_Simo: moi oui plutôt hein c' est un quartier euh qui bouge puis il y a il y a la population ben c' est il y a il y a aussi un peu de tout hein a des des classes plus populaires ou alors un peu plus euh aisées et euh non c' est un quartier sympa xxx Sonia_Branca-Rosoff: et vous êtes dans quelle partie du Paul_Simo: euh à côté de la mairie dans Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: c' est le enfin c' est le beau dix-huitième c' est plutôt et euh ça me plaît ouais Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: c' est ouais rue Ordener euh oui en fait quand je suis arrivé on habitait aussi directement rue Ordener à cinquante mètres de la mairie Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh par la suite on a déménagé rue de Clignancourt donc euh cent mètres plus loin mais euh toujours dans le même secteur Sonia_Branca-Rosoff: c' étaient des appartements accessibles j' imagine que quand on arrive du Cameroun euh qu' on cherche du travail en France on est-ce que vous aviez de quoi débarquer dans des conditions pas trop difficiles comme comment ça c' est passé Pierre-Marie_Simo: mm oui à l' époque oui euh ce que m' a raconté ma mère oui euh les années début des années quatre-vingts donc euh moins d' immigration de pas trop de problème de logement à l' époque Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh oui les appartements étaient accessibles d' ailleurs je pense qu' aujourd' hui on arriverait d' Afrique on atterrirait pas directement rue Ordener je n' en suis pas sûr donc euh oui les condictions les conditions euh plutôt bonnes Sonia_Branca-Rosoff: d' accord et l' appartement où vous êtes arrivés vous y êtes restés Paul_Simo: voilà ça fait vingt ans que je suis toujours dans le même appartement Sonia_Branca-Rosoff: euh c' est c' est suffisamment grand pour qu' un adolescent s' y sente Paul_Simo: bien euh bah oui je pense je vis qu' avec ma mère maintenant donc euh on est à deux bon c' est pas non plus c' est pas super grand mais bon ça va je vis bien j' ai pas me plaindre Sonia_Branca-Rosoff: ça va d' accord et si si vous deviez vous aimeriez bouger du dix-huitième ou au contraire vous vous voyez gran Paul_Simo: non non moi je m' y sens bien enfin j' ai mes repères j' ai mes amis dans le quartier donc euh non je suis bien où je suis Sonia_Branca-Rosoff: et quand vous avez quitté le dix-huitième pour euh Pierre-Marie_Simo: moi j' ai j' ai Sonia_Branca-Rosoff: eu Saint-Denis puis la banlieue c' était Pierre-Marie_Simo: pendant très longtemps je ne jurais que par Paris et surtout par le dix-huitième j' avais aussi mes amis là euh euh la banlieue je n' envisageais pas études enfin au lycée euh Paris intra-muros enfin vraiment la banlieue j' ai découvert plus tard Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh effectivement pas besoin de véhicule enfin c' était vraiment pratique maintenant ça serait un peu l' inverse je pense que Paris est devenu trop Sonia_Branca-Rosoff: petit trop Pierre-Marie_Simo: petit oui trop petit parce que parce que beaucoup plus de monde euh la vie plus chère ça changé la population a changé également un petit peu je trouve euh les beaucoup de classes moyennes sont parties Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: on y trouve des gens qui ont plus de moyens la vie est je trouve est un peu moins populaire Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: enfin en tout cas là dans Sonia_Branca-Rosoff: le rue Ordener aussi on sent qu' arrivent les les gens qui ont de l' argent Paul_Simo: oui enfin la rue Ordener c' est une rue assez longue et il y a un côté qui est donc qui est bien et puis qui elle termine vers Marx Dormoy dans le quartier qui est moins enfin c' est plus le côté Barbès La Chapelle Stalingrad Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: quartier un petit peu difficile mais sinon la rue ouais on sent que il y a il y a un peu plus d' argent dans le dix-huitième Sonia_Branca-Rosoff: il a un nom votre quartier à vous dites dix-huitième ou vous dites euh Ordener ou vous dites Paul_Simo: non non rue Ordener la mairie Sonia_Branca-Rosoff: la mairie Paul_Simo: ouais quartier de la mairie Sonia_Branca-Rosoff: où est-ce que tu habites quartier de la mairie c' est ça mm voilà Jules Joffrin Paul_Simo: station de métro c' est plus simple Joffrin Sonia_Branca-Rosoff: hein euh oui ah oui il y a le nom de la sta-~ de la station de métro Paul_Simo: mm Jules Joffrin Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: en fait c' est vrai que euh dans le dix-huitième il y a pas vraiment de nom de quartier enfin si j' en connais un euh mais on parle de enfin on donne le nom de la station de mét~ de métro on dit Marcadet j' habite Marcadet Lees_Simo: et Château Rouge aussi Pierre-Marie_Simo: Château Rouge effectivement et euh plus loin vers le dix-septième il y a un quartier qui s' apppelle Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh vingtimille vingtimille Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: c' est entre le dix-septième et le dix-huitième en fait alors je sais pas d' où vient ce nom mais c-~ f-~ tière voilà mais je crois qu' il y a une rue qui s' appelle comme ça Sonia_Branca-Rosoff: et mm ben Vingtimille c' est une ville frontière France-Italie ça doit être ça mm du coup tout le Pierre-Marie_Simo: quartier voilà pris un peu le nom Sonia_Branca-Rosoff: et il y a des limites quand on est quand on est Jules Joffrin on on dit ben ça s' arrête là Paul_Simo: ben oui ça serait plutôt le entre le boulevard Barbès jusqu' à la rue Guy Môquet en fait Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Paul_Simo: c' est bah c' est une perpendicualire après c' est la Porte de Paris Porte de Clignancourt Sonia_Branca-Rosoff: ça la porte ça fait vraiment frontière Paul_Simo: voilà et Montmartre ausssi qui sépare bien le neuvième du dix-huitième Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: c' est on est entre la entre la butte Montmartre et la porte de Paris Sonia_Branca-Rosoff: qu' est-ce qui vous plaît le plus dans le quartier vous avez dit je veux pas partir donc Paul_Simo: ouais je sais pas je y suis né donc je m' y sens bien je connais bien le quartier voilà rien de spécial Pierre-Marie_Simo: moi je pense que enfin le le ce qui me plaisait au départ c' était le mélange le mélange effectivement euh alors à l' époque il y avait beaucoup plus de mélange hein à l' époque c' était il y a il y a dix ans hein dix quinze ans Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh même rue Ordener euh Jules Joffrin on trouvait euh des Africains des Asiatiques assez mélangés avec des Français de souche euh Sonia_Branca-Rosoff: alors justement là vous avez une expérience euh en plus décalée de dix ans euh vos copains c' était un mélange autant Français de souche donc que Africains que Maghrébins c' était ou c' est hein vos vos bons copains c' est Pierre-Marie_Simo: qui à l' époque oui c' était un mélange total aussi bien des Français de souche que que des Maghrébins et et c-~ et à l' époque d' ailleurs on il y avait pas beaucoup de problèmes Sonia_Branca-Rosoff: oui mme Pierre-Marie_Simo: il y en avait pas d' ailleurs on parlait pas trop le mot intégration j' en je connaissais même Sonia_Branca-Rosoff: pas mm Pierre-Marie_Simo: euh je l' ai connu euh Sonia_Branca-Rosoff: que ce soit dans le primaire au collège ou au lycée Pierre-Marie_Simo: oui collège ou au lycée Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: aucun problème moi j' étais au collège au lycée Porte de Clignancourt euh Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh c' était euh je pense allez bien enfin un bon tiers si ce n' est euh oui un bon tiers d' étrangers Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et euh mais alors vraiment j' ai eu le bac en justement quatre-vingt-dix pas mais vraiment pas de problème quoi j' ai jamais entendu de problème lié au au racisme ou intégration ou autre ce qu' on entend beaucoup plus maintenant Sonia_Branca-Rosoff: mais pendant qu' on y est alors euh par exemple je sais pas mon fils qui a vécu Place des Fêtes m' a dit que les Maghrébins se faisaient sans arrêt contrôler que c' était insuportable et qu' il deviendrait fou s' il était à leur à leur place et que lui pouvait passer dix fois devant le nez de la police et qu' il se passait jamais rien et que ben ça quand on est donc euh quand on quand on a la peau foncée est-ce que ce problème des contrôles dans le métro dans la ville vous l' avez connu ou vous le connaissez encore ou Pierre-Marie_Simo: pas non je l' ai pas connu dans Paris à l' époque non alors maintenant peut-être que Paul_Simo: oui moi je lai connu dans Paris c' était enfin c' est à partir du collège j' ai changé un peu je me suis retrouvé dans le neuvième de l' autre coté de la butte et c' est un quartier un peu plus enfin c' est un quartier un peu plus comment dire Pierre-Marie_Simo: huppé Paul_Simo: ouais voilà huppé et donc en fait il y a plus de problèmes en fait là c' est là que j' ai ressenti pour la première fois un peu le la la tension entre entre chaque entre chaque Sonia_Branca-Rosoff: communauté Paul_Simo: voilà entre les les Noirs les Arabes et les Français c' est là que c' est la première fois que j' ai vu des rackets des trucs comme ça mais enfin c' était oui à la sortie non à la sortie devant et euh Sonia_Branca-Rosoff: des rackets dans le collège donc c' est pas les gens du collège qui font ça c' est des bandes qui arrivent Paul_Simo: non voilà c' est des bandes qui venaient spécialement ils faisaient les sorties du neuvième ils faisaient le collège Jacques Decour Paul Gauguin et c' était Sonia_Branca-Rosoff: et qu' est-ce qui se passe dans ces cas là Paul_Simo: bah en fait c' est ils attrapaient les blancs c' était ciblé que les blancs enfin moi j' ai jamais eu de problème on m' a jamais hein c' était juste avec la police justement Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: et donc voilà ils ciblaient que les blancs ils leurs prenaient téléphone portables vêtements enfin tout c' était impressionnant c' est impressionnant Sonia_Branca-Rosoff: mm et alors du coup les camarades de classe j' imagine réagissent en mettant tout le monde dans le même sac c' est ça ou pas ou ça se sentait pas à l' école Paul_Simo: bah ça ça dép-~ ça dépend ça dépend parce que moi Jacques Decour c' était c' était pareil il devait y avoir un tiers d' étrangers et donc euh bah tout le monde a plus ou moins des amis de chaque de chaque communauté donc bon Sonia_Branca-Rosoff: après mais ça c' est important ça veut dire que quoiqu' il se passe vous avez des bons copains normands normands Paul_Simo: voilà donc on peut pas généraliser ouais on peut pas généraliser dire que les Noirs les Arabes mais bon après Sonia_Branca-Rosoff: c' est donc on généralise pas l' école vous n' avez pas eu les oreilles qui sifflaient euh Paul_Simo: non non non pas trop mais bon après pour certaines personnes quand c' est répété tous les tous les jours se faire voler bon après c' est sûr qu' il y Sonia_Branca-Rosoff: a mm Paul_Simo: il en sort pas une bonne enfin une bonne vision des des étrangers des fils d' immigrés tout ça Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: voilà Pierre-Marie_Simo: quoi et la police Paul_Simo: ah oui la police ben en fait vraiment la police moi j' ai eu des problèmes enfin je traînais que à partir d' un d' un certains moment j' ai commencé à traîner que avec des blancs mais c' était pas j' ai pas choisi et et avec la police j' ai eu des problèmes tout seul par exemple je me promenais avec mes amis et genre on me contrôlait moi tout seul enfin bon quand j' étais petit c' était un peu en même temps on était jeune on traînait en fait un petit peu on était on faisait rien de spécial Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: mais quand même la police Sonia_Branca-Rosoff: on traînait vous voulez dire quoi il était quelle heure Paul_Simo: ah mais moi c' est à la sortie ah oui vraiment à cinq heures du soir mais en même temps vu que dans c' était un quartier avec beaucoup de racket Sonia_Branca-Rosoff: à la sortie du collège par exemple on restait dans le quartier entre nous voilà Paul_Simo: donc c' était un peu c' était un peu normal que la police Sonia_Branca-Rosoff: et ça vous a pas mis très en colère vous avez supporté ça Paul_Simo: non ben oui ben oui Sonia_Branca-Rosoff: ah oui Paul_Simo: bon la pol-~ les policiers bon malgré qu' on les aime pas beaucoup quand il ils sont quand même là pour faire régner l' ordre et donc voilà je pense est justifié un petit peu en même temps quand on voit Sonia_Branca-Rosoff: mm ce que vous voulez dire c' est qu' en gros euh statistiquement c' est quand même plutôt du côté des immigrés que ce s-~ qu' on trouve les délinquants et donc ils ont raison de cibler bah oui Paul_Simo: on peut généraliser non plus non on peut pas généraliser mais c' est c' est vrai que on est forcé de constater que c' est quand même les immigrés enfin qui s' en prennent à plutôt à la population française pure souche Sonia_Branca-Rosoff: quoi mm d' accord Lees_Simo: mais tes mais tes copains alors quand quand tu te faisais contrôler eux ils ça leur faisait quoi du coup parce que toi tu dis bon peut-être que c' est normal oui voilà c' est ce que Paul_Simo: ben ils essayaient ils essayaient de se plaindre en disant aux policiers enfin vous avez pas le droit tout ça ils disaient mais mais tu veux que je t' embarque donc Lees_Simo: bon ouais d' accord Paul_Simo: c' était restez de votre côté moi on me contrôle d' un côté bon c' est bizarre quand même mm ça m' a vraiment choqué mais Lees_Simo: j' ai jamais eu de problème oui mais Pierre-Marie_Simo: donc en fait le le fait que ce soit tes amis ça l-~ c' était pas une caution suffisante pour que la police te laisse tranquille Paul_Simo: non non voilà Lees_Simo: mm Pierre-Marie_Simo: d' accord Paul_Simo: à chaque fois je me disais bon voilà moi je suis coloré avec des blancs donc c' est moi qui dois leur vendre de la drogue ou leur refiler des Lees_Simo: ouais ouais Sonia_Branca-Rosoff: oui c' est clairement ça qui est sous entendu hein et maintenant maintenant vous êtes en maths euh à la fac Paul_Simo: maintenant non plus du tout en première année oui et non plus du tout en même temps j' ai plus trop le temps de traîner et euh donc voilà donc plus problème avec la police puis je pense que enfin j' ai grandi je f~ je fais plus adulte que qu' il a quelques Sonia_Branca-Rosoff: ce c' est apparemment c' est quand même pas ça qui est en jeu Pierre-Marie_Simo: ouais oui adulte ou pas adulte je pense qu' ils contrôlent moi et euh Sonia_Branca-Rosoff: hein c' est pas ça qui est en jeu vous n' avez jamais été contrôlé Pierre-Marie_Simo: euh si sauf que euh dans des circonstances assez spéciales alors euh à l' âge du collège lycée donc j' ai pas connu ça du tout ça n' existait pas ce problème de il y avait des problèmes de rackets mais c' était pas spécialement euh les immigrés qui ciblaient les Français de souche ou quoi que ce soit en fait euh dans mon collège qui était plutôt Porte euh Sonia_Branca-Rosoff: c' était un collège populaire mm Pierre-Marie_Simo: oui voilà donc euh pas loin de Porte de la Chapelle Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh c' était plutôt social on va dire donc il y avait des Français qui avaient les moyens il y avait aussi des étrangers qui avaient des moyens même l' étranger qui avait son blouson son bombers de bonne marque pouvait se faire racketter euh par le Français euh socialement défavorisé aussi bien que par l' étranger donc c' était pas lié aux origines et euh ça ça changé un peu plus tard Sonia_Branca-Rosoff: c' était pas du tout ethnique Pierre-Marie_Simo: et euh alors sinon au niveau du contrôle de la police euh bon à cette époque j' ai pas connu ça j' ai connu ça plus tard euh effectivement à l' âge un peu plus adulte mais pour moi je crois que c' était quand même lié au à l-~ à l' endroit alors j' avais déménagé je suis passé vers Pigale et effectivement il y a beaucoup de trafic dans la zone et j' attendais simplement un ami donc euh en regardant la route de gauche à droite j' ai dû parraitre suspect donc voila là j' ai été contrôlé mais euh pas plus que ça je pense aussi qu' il y a des attitudes qui attirent la police à partir du moment où on est pas stéréotypé on peut Sonia_Branca-Rosoff: et on en fait on va son chemin la plupart du temps au lieu de de faire les murs Pierre-Marie_Simo: voilà oui exactement Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: donc euh non moi j' ai pas eu trop à me plaindre de ça Sonia_Branca-Rosoff: et pendant qu' on y est euh avec les les professeurs hein très souvent on entend de jeunes immmigrés ou d' ailleurs des Franç-~ enfin des des gens parfaitement français nés en France mais de type maghrébin ou africain expliquer que les enseignants sont racistes euh en part-~ en particulier des gens qui sont en échec scolaire et vous vous avez eu à faire à cette impression que vous n' étiez pas traités comme Paul_Simo: n' importe qui pas du tout pas du tout mm mm moi je pense qu' un professeur il reconnaît euh ses élèves enfin au travail qu' ils fournissent simplement après c' est facile de de de dire qu' un profess-~ enfin qu' un professeur nous aime pas parce qu' on travaille mal enfin et après de dire oui c' est parce que je suis noir que vous êtes raciste non c' est trop facile Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: non non moi les professeurs moi je pense que Pierre-Marie_Simo: non non plus ouais effectivement j' ai jamais vécu ni non Sonia_Branca-Rosoff: pas du tout et alors inversement enfin de l' autre côté euh les la pression d' un groupe qui ne veut pas travailler sur les bons élèves cette fois toutes couleurs mélangées vous avez eu à faire à ça pas non plus donc en fait quand on veut travailler ça se passe plutôt bien on noircit le tableau ouais et vous vous diriez que on ferait mieux de parler beaucoup de moins de tout ça parce qu' en gros euh la vie est normale Paul_Simo: quoi Pierre-Marie_Simo: non oui tout à fait oui tout à fait je pense que c' est euh individuellement qu' on choisit de travailler ou de pas travailler on peut être influencé par ses amis proches mais c' est pas une influence négative du genre Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: tiens si tu arrêtais de travailler euh fais comme nous c' est pas tout à fait comme ça c' est la personne elle-même qui choisit parce que ça l' amuse plus de pas aller à l' école et cetera mais je pense pas une influence négative directe Sonia_Branca-Rosoff: alors vous êtes tout les deux de très bons élèves hein on se retrouve pas par hasard en maths euh hein euh je pense euh qu' est-ce qui a joué ça tout le temps été facile et évident euh vos parents ont poussé enfin votre mère en l' occurrence Paul_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: et et qu' est-ce qui fait que vous ayez tellement investi l' un et l' autre dans les études Pierre-Marie_Simo: je pense que euh oui enfin la la famille pousse euh il y a aussi le goût des études je pense dans la famille c' est important si même même si les parents eux-mêmes n' ont pas fait d' études mais on ils transmettent je crois leur croyance en l' étude ou aux études Sonia_Branca-Rosoff: c' est vrai toi aussi Paul_Simo: moi ma mère ma mère elle a toujours été derrière moi enfin quand quand j' étais un peu plus jeune elle était tout le temps derrière moi pour regarder si je faisais mes devoirs et tout donc après en même temps j' ai j' ai vraiment bien aimé les mathématiques dès le plus jeune âge donc depuis toujours ça m' intéresse donc je travaille Sonia_Branca-Rosoff: d' accord votre mère avait fait des études Paul_Simo: euh non Sonia_Branca-Rosoff: pas du tout pas du tout donc c' est aussi pour ça elle a beaucoup investi sur vous en se disant non c' est mon fils il va il y arriver et vous aussi Pierre-Marie_Simo: c' est exactement pareil et euh mais vraiment c' est la transmission de euh même si eux n' ont pas fait d' études de dire on y croit on croit que ça mène à quelque chose euh selon leur dire eux ont eu moins de chance de pouvoir en faire aussi bien aussi loin donc euh de nous faire comprendre que nous on avait une chance et qu' il fallait y aller Lees_Simo: bah je pense que surtout parce qu' ils avaient compris tant chez toi que chez toi que c' était euh euh la clef finalement en Europe pour réussir donc je crois que c' est c' est ça aussi donc du coup évidemment ils montrent l' importance Paul_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: il y a pas besoin au fond de d' accompagner de connaître Pierre-Marie_Simo: voila Sonia_Branca-Rosoff: il y a besoin de de transmettre cette envie oui Pierre-Marie_Simo: oui de transmettre cette envie Sonia_Branca-Rosoff: et puis et puis la rigueur de montre ton carnet montre tes devoirs mais pas forcément d' aider Pierre-Marie_Simo: voilà oui parce qu' ils Paul_Simo: ben ben elle avait pas ma mère elle pas fait d' études donc temps qu' elle pouvait m' aider elle m' aidait et puis un moment où c' est moi tout seul j' ai dû me prendre en main Lees_Simo: mm mm Pierre-Marie_Simo: ouais donc en fait il y a pas forcément besoin de comprendre euh pouvoir aider en fait mais il y a juste besoin de soutenir et sentir que derrière bah on Sonia_Branca-Rosoff: est mm ouais et les enseignants il y en a qui ont été décisifs dont vous vous souvenez qui ont dit euh tu es bon ça va marcher euh ou simplement qui vous ont séduit Paul_Simo: oui qui m' ont séduit oui des bons professeurs de mathématiques qui m' ont vraiment donné le goût des maths Sonia_Branca-Rosoff: au collège ou au lycée Paul_Simo: euh f~ moi ça commencé en primaire hein Sonia_Branca-Rosoff: ah oui même en primaire donc euh en CE Paul_Simo: deux je me rappelle enfin ou c' était plutôt en CE un juste le fait d' apprendre à multiplier ça m' a ça m' a fait adorer les mathématiques vraiment et depuis c' est vraiment la découverte de la multiplication voilà ça m' a donné vraiment envie et puis après j' ai toujours suivi parce que ça m' intéressait Sonia_Branca-Rosoff: ouais ah la découverte de la multiplication oui attendez la découverte de la multiplication euh qu' est ce qu' est ce que ça veut dire exactement euh vous vous souvenez vraiment Paul_Simo: je me souviens parce qu' en fait on on enfin on nous apprend les les opérations de base euh les sommes m-~ ouais enfin bon simplement juste l' addition ouais voilà Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Paul_Simo: et euh on nous f-~ on nous fait additionner euh par exemple moi je me rappelle ces exemples c' était on nous faisait additionner par exemple deux douze fois donc ça faisait deux plus deux plus deux plus deux et ma mère elle m' avait appris euh quelques temps avant mes tables de multiplication donc là j' étais tout content j' ai j' ai marqué ma multiplication et vraiment ça c' est un souvenir que je garderai toute ma vie Sonia_Branca-Rosoff: ah oui vous êtiez l-~ le seul à tout de suite dire douze fois Paul_Simo: deux pas le seul mais voilà par exemple Sonia_Branca-Rosoff: pendant que les autres étaient obligés de faire deux plus deux plus deux plus Paul_Simo: deux alors que moi je connaissais déjà j' avais un peu d' avance et ça m' Sonia_Branca-Rosoff: a et donc tout d' un coup vous êtiez le meilleur enfin un des meilleurs et c' est ça c' est le souvenir du prof Paul_Simo: ouais voilà ouais en fait c' était vraiment ça Sonia_Branca-Rosoff: euh qui qui c' est Paul_Simo: bien qui dit que c' est bien et puis voilà Lees_Simo: grace à ta maman finalement puisque c' est elle tu dis c' est elle qui t' a Paul_Simo: un peu voilà mm Sonia_Branca-Rosoff: douze fois deux et on devient matheux c' est formidable et vous Pierre-Marie_Simo: moi c' est c' est je me souvenais également c' est vrai que c' est marquant euh j' ai eu entre euh l' école primaire et la fin du lycée deux professeurs qui ont été euh vraiment des déclencheurs de mon goût pour les mathématiques et les sciences donc j' ai un professeur enfin les deux je me souviens du nom mais alors parfaitement Monsieur Sonia_Branca-Rosoff: alors c' est Pierre-Marie_Simo: qui que j' ai eu en cinquième euh c' était un tournant parce que de d' avant où j' étais généraliste sans avoir l' idée de ce que je pouvais aimer ou pas je suis devenu matheux d' un coup après la rencontre avec ce professeur et Mme que j' ai rencontrée plus tard cette fois au lycée cette fois je suis devenu physicien et chimiste donc les deux ont été euh des déclencheurs de du scientifique qui sommeillait en moi Sonia_Branca-Rosoff: euh c' est l' intérêt pour leur cours ou aussi la rencontre et la confiance Pierre-Marie_Simo: il y avait les deux il y avait les deux alors que euh par exemple Sonia_Branca-Rosoff: il y avait les Pierre-Marie_Simo: deux euh aux premières années de du collège enfin j' avais des j' ai eu des professeurs je trouvais bons bons professeurs mais sans plus mais là euh c' était vraiment on sentait leur investissement on sentait qu' ils avaient envie de partager ils transmettaient autre chose que un simple programme et euh ils étaient généreux donc voilà et en fait euh ils ont sucité chez moi quelque choses qu' on ne peut pas expliquer d' ailleurs et d' un coup c' était la lumière et je comprenais beaucoup de choses j' arrivais à j' ai découvert que j' aimais les mathématiques et puis je suis devenu bon d' une année sur l' autre et de bon à excellent et ainsi de suite et ça m' a plus jamais quitté de la même chose au au lycée cette fois euh Madame qui était formidable dans sa façon de faire comprendre la physique et la chimie avec des expériences je pense qu' on fait dans tous les lycées mais elle elle aussi elle avait quelque chose un petit plus de du du rapport entre ce qu' on apprend et la vie Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: elle savait mieux l' expliquer euh mieux faire comprendre mieux attirer l' attention elle était brillante et euh j' étais admiratif elle m' impressionnait et je disais que voilà elle était une lumière pareil donc là je suis devenu excellent physique et chimie comme ça donc maths plus physique chimie bah ça fait euh ç Sonia_Branca-Rosoff: mm et après la fac c' est passé un peu comme ça euh enfin la fac non c' est une école d' ingénieur Pierre-Marie_Simo: à la fac oui voilà Sonia_Branca-Rosoff: à la fac mm c' est laquelle d' ailleurs Pierre-Marie_Simo: Evry Sonia_Branca-Rosoff: Evry Pierre-Marie_Simo: c' est le pôle d' Evry euh pôle matériaux d' Evry euh oui oui c' est vrai que c' est passé comme ça c' était intéressant parce qu' il y avait beaucoup de domaine on c' est beaucoup plus difficile c' est beaucoup plus avancé approfondi ça devient professionnel mais oui mais en fait on était déjà sur les rails et je pense que c' est passé mais très vite et j' ai pas trouvé ça très difficile Sonia_Branca-Rosoff: et en même temps euh c' est passé sans investissement fort avec des profs Pierre-Marie_Simo: voilà effectivement euh c' est c' est c-~ je pense que au collége au lycée c' est là où les choses se passent parce on a le même professeur toute l' année on y passe beaucoup de temps avec eux à la fac Sonia_Branca-Rosoff: hein oui Pierre-Marie_Simo: euh on a des cours en amphis cours magistraux euh puis derrière on a des travaux pratiques en application et c' est pas toujours les mêmes professeurs donc a d' autres travaux suivis encore par d' autres professeurs même si c' est dans la même matière donc on a moins de proximité avec les profs on a moins le temps de construire quelque chose je pense Sonia_Branca-Rosoff: tu as cette impression Lees Lees_Simo: ben moi je pense que en effet le rôle du professeur au collège-lycée est est en tout cas pour moi aussi mais c' était pas les mêmes domaines mais ça été déterminant aussi c' est-à-dire que moi les cours de français c' était c' était fait par un par une prof enfin par plusieurs professeurs et c' est vrai que moi l' époque je voulais être comme elles j' avais voilà je je trouvais que leurs cours étaient voilà étaient très bien et ça m' a donné envie de de continuer le français donc je pense que le goût en fait on on l' a finalement ou on le découvre à ce moment là et une fois qu' on est à la fac on est déjà en train de travailler sur ce qu' on a sur ce qu' on aime déjà donc c' est vrai qu' après on va peut-être avoir des goûts quand même pour les pour les spécialités mais peut-être que ça dépend moins de du prof que du contenu du coup parce qu' on a déjà une maturité qu' on et que voilà Sonia_Branca-Rosoff: qu' est ce que vous voulez faire avec les maths Paul_Simo: eh ben j' en aucune idée pour l' instant je continue parce que j' aime les mathématiques mais après quand j' aurai ma licence je sais vraiment pas du tout dans quoi je vais me diriger ce serait plutôt les enfin les finances l' économie ou alors l' informatique Sonia_Branca-Rosoff: trader à Londres Paul_Simo: pourquoi pas hein si je peux hein mm Sonia_Branca-Rosoff: si vous pouvez Paul_Simo: ben si j' y arrive oui Sonia_Branca-Rosoff: dans les dans les objectifs professionnels ça pourrait être un objectif Paul_Simo: oui Lees_Simo: son père est en Angleterre à Londres donc euh peut-être que justement ça peut aussi Paul_Simo: voilà faudrait que je vois si le métier me plaît Lees_Simo: mm Paul_Simo: je sais pas j' avoue là je je connais pas du tout le milieu du travail le milieu professionnel je connais pas du tout je suis encore dans les études Sonia_Branca-Rosoff: on revient à Paris alors dans le quartier dix-huitième euh il y a des espaces verts pas trop Paul_Simo: il y a des petits squares Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: euh non sinon Sonia_Branca-Rosoff: c' est hein euh vous êtes allé là quand vous étiez jeune Paul_Simo: quand j' étais petit à l' époque du bac à sable Sonia_Branca-Rosoff: enfin jeune petit pardon hein Paul_Simo: c' est vraiment l' époque du bac à sable en bas de chez moi et sinon Sonia_Branca-Rosoff: non ah bac à sable en bas de l' immeuble d' accord Paul_Simo: voilà il y a un petit parc sinon non en grandissant non on sort plus on sort Sonia_Branca-Rosoff: plus oui euh mais alors qu' est ce qu' il y a d' autre ça vous manque pas les espaces verts ça vous est égal Paul_Simo: non ouais ça m' est égal Sonia_Branca-Rosoff: oui et l' été pendant les vacances vous restez dans Paul_Simo: non Sonia_Branca-Rosoff: non qu' est-ce que vous faites Paul_Simo: bah là ces dernières années on est avec mes amis on est allé en Corse on fait du camping en Corse on part Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: on est des piétons donc on se promène on fait du camping on on reste dans la nature quoi on s' é-~ on s' évade Sonia_Branca-Rosoff: un peu mm et l' été prochain Paul_Simo: on aimerait partir en Asie pour découvrir aussi mais on n' en sait pas on ne n sait pas plus que ça Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: donc le dix-huitième ça fait pas rêver Paul_Simo: ah non pas vraiment Sonia_Branca-Rosoff: l' été on s' en va quand même donc le quartier on aime bien mais pour partir euh Paul_Simo: on s' en va oui Lees_Simo: pour partir en vacances on dix-huitième Paul_Simo: c' est juste pour vivre après pour les vacances et on s' en va ouais Sonia_Branca-Rosoff: et indépendamment du dix-huitième alors il y a des coins de Paris où vous allez que vous avez découverts que vous aimez est ce que la vie c' est l' université la maison les bouquins à la maison l' université ou est ce qu' il y a aussi euh une vie étudiante ou autre chose d' ailleurs qui vous pousse à vous promener dans Paris Paul_Simo: qui me pousse à me promener dans Paris non pas vraiment fait c' est les sorties d' aller voir ses amis mais euh on reste enfermé dans les appartements sinon à Paris euh Sonia_Branca-Rosoff: et il y a le printemps de temps temps Paul_Simo: ouais mais bon même au printemps on reste enfermé à Paris à Paris c' est la pollution c' est on a pas en été dès fois on se met dans des parcs comme par exemple le parc Monceau ou mais sinon non on est pas trop sorties non sinon il faut de l' argent il faut aller au cinéma dans des cafés Sonia_Branca-Rosoff: mm et ça vous n' avez Paul_Simo: pas euh si si je sors aussi mais ça c' est plus la vie étudiante les boîtes de nuit les sorties les soirées étudiantes Sonia_Branca-Rosoff: donc ça vous avez démarré Paul_Simo: là ouais là ça commencé l' année dernière Sonia_Branca-Rosoff: au moment où vous êtes devenu étudiant Paul_Simo: voilà Sonia_Branca-Rosoff: avant c' était bouclé à la maison en train de travailler Paul_Simo: ou alors chez des amis et après ça été les soirées les Sonia_Branca-Rosoff: boîtes de nuit oui et alors les boîtes de nuit c' est laquelle Paul_Simo: laquelle oh ben plein de Sonia_Branca-Rosoff: boîtes de nuit Paul_Simo: ah bon ben c' est ja-~ ben en fait les soirées étudiantes c' est jamais c' est jamais dans les mêmes boîtes de nuit donc bah j' ai pas d' exemples précis dans Paris oui Pierre-Marie_Simo: mais c' est des boîtes de nuit dans Paris ou dans Paris donc Paul_Simo: c' est les soirées du jeudi c' est dans les grandes boîtes de nuit en plus c' est c' est gratuit Sonia_Branca-Rosoff: pourquoi ça s' appelle les soirées du jeudi Paul_Simo: parce que les étudiants qui-s-~ organisent le jeudi je sais pas les samedis en fait ouais parce que c' est gratuit Pierre-Marie_Simo: parce qu' il y a pas cours le vendredi Paul_Simo: bah si il y a cours le vendredi mais Pierre-Marie_Simo: d' accord Sonia_Branca-Rosoff: on se lève on y arrive voilà Pierre-Marie_Simo: ah c' est d' accord Paul_Simo: c' est c' est que le jeudi les soirées étudiantes à la fac Sonia_Branca-Rosoff: euh et donc il n' y en a pas de je sais pas la Favella euh non vous n' êtes pas spécialement allé euh Paul_Simo: non non je connais pas moi je suis pas trop dans ce milieu là c' est vraiment juste entre étudiants on sort entre étudiants et sinon je suis pas trop un clubber ou c' est pas trop mon milieu quand même Sonia_Branca-Rosoff: d' accord mais quand même vous avez dit tous les jeudis moi j' étais impressionnée Paul_Simo: oui ouais c' est vrai mais voilà Pierre-Marie_Simo: c' est non mais tu sors pas tous les jeudis Paul_Simo: si non pas tous les jeudis mais Pierre-Marie_Simo: mais de temps en temps tu te laisses entrainer Paul_Simo: ouais voilà Pierre-Marie_Simo: ah ouais d' accord c' est plutôt ça Paul_Simo: mais l' année dernière quand j' ai découvert je me suis je me suis quand même laissé assez bien entraîner dans ce et puis euh on se lasse de toute façon au bout d' un moment sortir tout le temps c' est pas puis ça marche pas avec les études de toute façon donc faut faire un choix Pierre-Marie_Simo: ah oui ouais non mais moi j' ai pas du tout connu ça dans Paris euh c' était pas la mode c' était pas le non j' ai pas connu de boîte de nuit à Paris euh au niveau de du quartier effectivement bon j' ai plus traîné à l' époque dans les squares et les parcs il y en a pas beaucoup il y a pas beaucoup d' espaces verts mais c' étaient vraiment des des petits parcs parce que c' était euh nous on faisait beaucoup de sport c' était le moyen de continuer à faire du sport pas dans la rue mais à l' extérieur lorsque le gymnase ou le le stade était fermé donc euh on se rabatter sur le square et voilà donc Sonia_Branca-Rosoff: oui mm Pierre-Marie_Simo: c' était plus dans cette dans cette idée là Sonia_Branca-Rosoff: il y avait des cages pour faire du volley des choses comme ça oui Pierre-Marie_Simo: exactement voilà c' est ce genre de chose alors nous effectivement les bacs à sable pour faire de l' acrobatie voilà c' était vraiment ça quoi c' était après dix-huit heures on nous mettait dehors du gymnase il y avait plus que ça c' était et puis bon les squares ils fermaient également après effectivement c' était c' était enfermé à la maison ou chez des amis Sonia_Branca-Rosoff: pas de pas de sport Paul_Simo: non pas de sport j' ai arrêté jeune Sonia_Branca-Rosoff: on peut échapper à son cousin qui dit mais enfin bouge toi Lees_Simo: mm mm Sonia_Branca-Rosoff: euh et alors du coup il y a pas tellement d' occasion de sortir du Paul_Simo: quartier bah non pas vraiment Sonia_Branca-Rosoff: mais vous vous êtes baladé d~ dans le Paris culturel je sais pas moi Notre-Dame le musée du quai Branly tout ça Paul_Simo: plus jeune oui enfin c' étaient des sorties organisées par exemple avec le collège tout ça mais sinon entre amis entre amis non n' est pas trop sorties culturelles Sonia_Branca-Rosoff: non avec le collège mm et le théâtre non encore moins Paul_Simo: cinéma aussi Sonia_Branca-Rosoff: cinéma Paul_Simo: un peu concerts ouais Sonia_Branca-Rosoff: cinéma Paul_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: oui et donc les cinémas c' est ceux du quartier ou vous remontez automatiquement à Montparnasse ou à Odéon Paul_Simo: non c' est ceux du quartier place de Clichy ouais Sonia_Branca-Rosoff: c' est ceux du quartier mm d' accord et qu' est-ce qu' il y a d' autre donc pas de sport donc pas besoin de piscine hein et tout ça Paul_Simo: je suis très mauvais nageur Lees_Simo: et les concerts alors tu dis Paul_Simo: euh oui des concerts ouais euh Lees_Simo: dans des bars ou Sonia_Branca-Rosoff: ah oui le dernier c' était Paul_Simo: quoi non non dans des salles comme le Zénith par exemple alors le dernier c' était un concert il y avait plein d' artistes c' était organisé par une radio Lees_Simo: ah oui Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: une radio que je peux citer hein Sonia_Branca-Rosoff: ben oui bien sûr oui Paul_Simo: génération c' était un concert j' ai un ami en fait qui a sa soeur qui travaille pour cette radio et donc on est souvent invité aux évènements génération Sonia_Branca-Rosoff: oui oui Paul_Simo: c' était un concert bah c' était du rap voilà Sonia_Branca-Rosoff: le rap vous en avez fait non non pas essayé juste écouté non et vous écoutez mais vous vous connaissez les paroles vous pouvez Paul_Simo: voilà bah on retient si en théorie Sonia_Branca-Rosoff: bah ça dépend parce qu' on peut l' écouter comme un bruit rythmé Paul_Simo: oui c' est vrai Sonia_Branca-Rosoff: non là vous avez et vous aimez Paul_Simo: qui qui oh ben pas grand monde en fait j' écoute pas trop ce qui se fait actuellement parce que Sonia_Branca-Rosoff: bon mm Paul_Simo: je trouve que maintenant c' est beaucoup du commerce mais euh j' écoute j' écoute un peu de tout hein franchement j' écoute du reggae du rap donc là dire un artiste c' est dur j' ai pas d' artiste préféré Sonia_Branca-Rosoff: une chanson que vous connaissez par coeur Paul_Simo: une chanson que je connais Sonia_Branca-Rosoff: parce que vous avez dit j' écoute les paroles c' est pour ça Paul_Simo: oui euh une chanson que connais par coeur Sonia_Branca-Rosoff: ça serait de Paul_Simo: qui bah Booba par exemple Sonia_Branca-Rosoff: que je ne connais pas autant pour moi donc de poser Paul_Simo: ah vous connaissez pas c' est un c' est un rappeur assez connu Sonia_Branca-Rosoff: oui oui Paul_Simo: mais bon il véhicule pas vraiment des des choses bien positives mais j' écoute simplement euh j' essaie de la musique la façon de s' exprimer simplement et voilà je retiens par coeur mais je suis pas forcément avec euh Pierre-Marie_Simo: mais Paul_Simo: avec son point de vue je suis Pierre-Marie_Simo: pas Booba en fait il il est pas parisien lui c' est souvent la banlieue Paul_Simo: ouais c' est la banlieue c' est vrai Pierre-Marie_Simo: et alors vu que moi j' ai enfin j' ai aussi cet esprit critique de ça même si j' aime le rap aussi euh comment un Parisien entend des paroles qui souvent sont des plaintes de quelqu' un qui qui dénonce qui se passe en banlieue et qu' on voit pas toujours au quotidien à Paris Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: ça j' ai un peu de Paul_Simo: mal bah euh enfin moi je quand j' écoute Booba par exemple je me sens pas du tout concerné Sonia_Branca-Rosoff: c' est d' accord c' est vraiment voilà c' est j' écoute voilà Paul_Simo: c' est juste comme ça exotique c' est c' est des plaintes comme tu dis j' écoute les plaintes des puis c' est surtout la mélodie en fait c' est moi je suis plutôt euh je suis plutôt de l' instrumental que les paroles après parce que bon c' est un peu du Pierre-Marie_Simo: n' importe ouais Sonia_Branca-Rosoff: quoi vous pouvez être très critique sur le contenu mais ça fait rien vous aimez bien quand même Paul_Simo: voilà voilà Pierre-Marie_Simo: ouais Lees_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: et alors vous euh c' est pareil Pierre-Marie_Simo: quoi ouais c' est ça ouais j-~ effectivement euh on on a conscience que les paroles elles sont lourdes euh c' est c' est vraiment des choses assez dures et profondes euh alors maintenant que j' ai un peu plus l' occasion de voir en banlieue mais euh c' est vrai que je me dis quand j' étais parisien comment est ce que j' aurai senti ça enfin je effectivement on se sent pas trop concerné on a l' impression que ça vient de l' étranger Sonia_Branca-Rosoff: mais quand vous arrivés à le un à l' u~ enfin quand vous êtes arrivés dans l' enseignement supérieur du coup des banlieusards sont arrivés aussi Pierre-Marie_Simo: ouais Sonia_Branca-Rosoff: et la coupure banlieue Paris dont vous parlez ça se perpétue co-~ comment ça se fait les la re-~ ou c' est vraiment le hasard enfin le hasard les affinités de caractères qui font qu' on se retrouve copain avec un tel ou un Pierre-Marie_Simo: tel oui enfin je pense que ce ce sont les affinités entre personnes et effectivement euh Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: les fois les premières fois où j' ai rencontré des banlieusards ou côtoyé des banlieusards je me sentais un peu décalé Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: parce que je ne comprenais pas certains mots qui dont ils parlaient alors en tant que parisien intra muros vraiment il y avait de de de l' argot des cho-~ je ne comprenais pas donc j' ai dû apprendre un certain vocabulaire Sonia_Branca-Rosoff: même avec le rap Pierre-Marie_Simo: euh Sonia_Branca-Rosoff: le rap ça véhicule des mots quand même Pierre-Marie_Simo: oui oui bah même avec le rap il y a encore des mots faut voilà on on est pas toujours au fait mais je pense que les banlieusards par contre ils maintenant maintenant je comprends mieux étant banlieusard mais parisien j' avais eu un peu de mal au départ effectivement euh à part ça euh je enfin je pense que il y a toujours une coupure et je crois que le fossé s' agrandit avec les Parisiens Sonia_Branca-Rosoff: peut-être parce que vous le voyez du côté de la banlieue aussi Pierre-Marie_Simo: oui oui Sonia_Branca-Rosoff: et du coup les Parisiens ils se posent même pas la question Pierre-Marie_Simo: je crois enfin je sais pas tu t Paul_Simo: non ouais moi je me pose pas du tout la question et puis j' ai l' impression qu' on est que ce soit Paris intra muros ou alors la ban-~ la proche banlieue ou même la banlieue lointaine je pense qu' on est tous pareils enfin ça se joue aux affinités de caractères hein Sonia_Branca-Rosoff: arrivé alors à l' université vous avez gardé vos copains de lycée ou c' est tout nouveau Paul_Simo: tout non non j' ai gardé mes copains de lycée on essaie toujours de se voir mais c' est difficile parce que on fait tous un notre bout de chemin et sinon je suis je suis resté en contact depuis toujours avec mes amis du collège qui sont mes mon cercle c' est mon vrai cercle d' amis et en fait les amis que je me fais maintenant enfin Sonia_Branca-Rosoff: mm qu' est ce qu' il sont devenus alors les amis du collège Paul_Simo: les amis du collège oh bah il y en a qui sont dans les études Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: il y en a qui ont abandonné Sonia_Branca-Rosoff: mm et qui font Paul_Simo: quoi et ben rien du tout il y en a qui travaillent il y en a qui font rien du tout qui ont abandonné complétement Sonia_Branca-Rosoff: et ça ça ne fait pas une coupure vous arrivez quand même à vous apprécier à vous à vous parler sans que sans qu' ils se sentent très loin Paul_Simo: ah oui oui non ouais parce euh qu' en fait on a beaucoup de on a beaucoup de de de vécu ensemble en fait on a beaucoup de souvenirs et enfin je pense que c' est une amitié c~ on peut pas je sais pas comment l' expliquer c' est que Sonia_Branca-Rosoff: ben vous l' expliquez très Paul_Simo: bien bah c' est je sais pas on est potes et c' est comme ça et puis je sais pas on a pas de raison euh Sonia_Branca-Rosoff: mm mais tu te fais tu te fais tes mais à la fac là Paul_Simo: oui oui mais c' est pas la même chose Lees_Simo: oui Paul_Simo: enfin c' est mais oui je m' en fais enfin c' est que voilà par exemple c' est que des banlieusards en fait à la fac et en fait et euh on a plus de difficultés à se à se voir en fait parce que ils sont loin ils sont souvent à une heure de train donc bon se voit la semaine mais euh sinon le week-end on reste plutôt entre Parisiens ouais Lees_Simo: oui mm mm Pierre-Marie_Simo: ouais donc c' est plus difficile on peut se faire des amis mais c' est plus difficile de les côtoyer plus souvent que le Parisien qui habite voilà ouais ouais voilà ça va être ça donc finalement l' amitié se prolonge plus par la proximité que Paul_Simo: par à côté en fait Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: et alors vous quand on se retourne sur les années l' année d' enfance vous avez gardé les copains de collège lycée enfin je dis collège mais peut-être ça vient par ailleurs Pierre-Marie_Simo: alors euh oui alors euh j' avais vraiment de grands amis on a passé euh le collège le lycée ensemble même après on est restés très proche euh on a fini quand même par prendre des distances effectivement par la vie par la vie le fait que on se met en foyer ah voilà Sonia_Branca-Rosoff: voilà fonder on se marie et c' est fini Pierre-Marie_Simo: ça éloigne fortement ça éloigne fortement euh et puis effectivement chacun fait son chemin comme dit Antoine et puis euh Lees_Simo: merci hein Pierre-Marie_Simo: euh la distance Lees_Simo: oui parce que la plupart doivent quitter doivent quitter euh Paris je pense Pierre-Marie_Simo: voilà il y en a qui ont quitté la la région parisienne donc voilà c' est c' est effectivement ça éloigne et entre temps on rencontre d' autres personnes et du coup alors on va pas dire qu' ils qu' ils qu' ils sont remplacés mais euh c' est un peu vrai Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Pierre-Marie_Simo: c' est un peu vrai après on con-~ construit autre chose avec ceux Sonia_Branca-Rosoff: autour du travail Pierre-Marie_Simo: v-~ eu pas vraiment non h pas vraiment moi Sonia_Branca-Rosoff: non pas vraiment Lees_Simo: toi ouais toi Pierre-Marie_Simo: non moi pas trop autour du travail Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: pourquoi parce que c' est je travaille au sud sud-ouest de Paris euh effectivement dans les Yvelines c' est un peu plus huppé je me sens moins proche je me sens enfin en dehors du travail donc le travail très bien j' ai j' ai énormément d' amis et caetera mais je sais pas j' ai l' impression que j' ai pas les mêmes centres d' intérêts Sonia_Branca-Rosoff: mm vous n' arrrivez pas donc à vous dire que vous allez faire des choses ensemble Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: mais peut-être le sport prend aussi beaucoup de place quand ce n' est pas le travail Pierre-Marie_Simo: peut-être mais mais vraiment vraiment je sens que il y a beaucoup de pers-~ enfin la majorité des personnes viennent d' un autre milieu social je me sens moins proche on n' a pas eu euh c' est pas l' éducation je pense pas que ça soit ça on a vraiment pas beaucoup d' affinités Sonia_Branca-Rosoff: quand on est ingénieur ça n' est pas effacé Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: il y a des ingénieurs bourgeois et des ingénieurs Pierre-Marie_Simo: qui oui je dirai même Sonia_Branca-Rosoff: comment vous vous définiriez Pierre-Marie_Simo: euh alors Sonia_Branca-Rosoff: quelle classe sociale justement Pierre-Marie_Simo: moyenne euh moyenne alors on va dire pas trop aisée mais aisée enfin sans pas trop à se plaindre mais par contre je je vois quand même que étant dans ce statut là ça donne une certaine position on est respecté pour ça effectivement je me positionne parmi les privilégiés donc je à ce titre là aussi au même titre que ceux qui viennent des milieux aisés Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: je me sens dans le même statut par contre mon histoire à moi est très différente de la leur Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Pierre-Marie_Simo: et de ce fait je crois que ça joue beaucoup euh sur le fait que ben nos affinités sont pas très proches Sonia_Branca-Rosoff: vous avez des exemples parce que c' est un peu abstrait hein Pierre-Marie_Simo: oui alors des exemples sont très simples euh je constate moi très souvent que c' est pas forcément le sport qui va les intéresser par contre euh leurs sorties c' est on va sortir aller dans un bar boire Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: j' ai l' impression que dans leur j~ enfance ou jeunesse ou dans leur éducation peut-être plus jeune on s~ on était moins libre on s' amusait moins et ils me donnent l' impression de vouloir rattraper ce temps pre~ perdu Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: alors que moi je deviens de plus en plus posé j' ai l' impression que quand j' étais jeune je il m' arrivait de traîner dans la rue de me balader seul voilà d' aller chahuter parfois chose que eux ont peu vécu et du coup eux sont fiers maintenant de raconter comment ils se sont saoulés le week-end Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Pierre-Marie_Simo: chose que les gens ivres dans le dix-huitième j' en voyais tous les jours j' ai pas forcément envie de voilà et je sens ce décalage là il il j' ai l' impression que voilà ils me donnent l' impression de vouloir rattraper quelque chose qu' ils ont pas vécu Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: euh et souvent c' est parfois dégradant mais eux le voient pas comme ça ils le voient comme une liberté Sonia_Branca-Rosoff: de c' est ça le milieu des ingénieurs Pierre-Marie_Simo: on a vraiment l' impression d' une oui euh je sais Sonia_Branca-Rosoff: pas oui Lees_Simo: mais tu tu sens aussi souvent la différence entre euh ceux qui qui ont les parents derrière eux donc il y en a par exemple qui n' ont même pas besoin de payer l' appartement donc du coup c-~ déjà le décalage tu le sens là aussi Pierre-Marie_Simo: oui oui voilà le décalage tout à fait le le dé~ le fait de de d' avoir pendant mes études dû louer quelque chose travailler le week-end pour poursuivre les études beaucoup de mes collègues n' ont jamais vécu cela euh ils ont été pris en charge par les parents pendant toute leur scolarité et ont découvert leur premier salaire en étant embauchés après bac plus cinq alors que moi l' année du bac je travaillais déjà le week-end et j' ai travaillé pendant toutes mes études donc du coup on a pas la même approche Sonia_Branca-Rosoff: et il vous est resté des amis du milieu du travail de ces années d' études ou pas spécialement Pierre-Marie_Simo: non pas parce que non parce que mes mes amis de euh Lees_Simo: moi Pierre-Marie_Simo: toi c' est différent mes amis Sonia_Branca-Rosoff: de que dis tu Lees Lees_Simo: non je dis il y a moi parce qu' on s' est connu parce que il travaillait Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: pendant mes études Lees_Simo: pendant les études et que moi je suis partie travailler à Paris pour pour pour le français et donc du coup on s' est rencontrés donc euh Pierre-Marie_Simo: voilà oui Sonia_Branca-Rosoff: en fait dans quel travail Lees_Simo: c' est à Disneyland Sonia_Branca-Rosoff: ah mais voilà ce que je ne savais pas une grande expérience Disneyland Pierre-Marie_Simo: voilà Lees_Simo: c-~ c' est un couple magique de Dysneyland Pierre-Marie_Simo: voilà un couple de Disneyland Sonia_Branca-Rosoff: que faisais tu la fée Clochette Lees_Simo: non non non non non travaillait dans le même restaurant Pierre-Marie_Simo: voilà Lees_Simo: o~ on vendait des hot-dogs voilà Pierre-Marie_Simo: voilà travail le week-end études la semaine euh voilà euh Sonia_Branca-Rosoff: mm c' est votre régime aussi travail le week-end Paul_Simo: euh non pas du tout moi j' ai la chance de de pouvoir suivre mes études sans travailler pour l' instant et donc voilà donc Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: je profite du week-end pour sortir Lees_Simo: mm tu as bien raison Pierre-Marie_Simo: ouais il a moi ce que je pense effectivement c' est que euh là où on a grandi l' histoire personnelle ça conditionne aussi l' adulte qu' on va être même si on change de comment dire de statut social on va dire de famille ouvrière ou simple employé on devient cadre Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: parce qu' on a fait des études mais en fait c' est pas parce qu' on est cadre qu' on change forcément sa philosophie parce que vraiment je me sens pas très proche Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: de du milieu professionnel que Sonia_Branca-Rosoff: enfin vous le dépeignez aussi de façon particulièrement sévère hein une bande de trentenaires ne faisant que se saouler donc Pierre-Marie_Simo: c~ tout le monde se saoule pas ils ont d' autres enfin d' autres il y a d' autres exemples mais dont je me sens pas très très proche vraiment je ne vis pas la même chose Lees_Simo: enfin il y a des gens quand même aussi qui ont qui ont qui se sont bien installés qui ont des enfants qui sans doute ne se saoulent pas tous les week-end Pierre-Marie_Simo: oui oui tout à fait oui mais euh Sonia_Branca-Rosoff: ça c' est les joyeux célibataires que vous décrivez Lees_Simo: mm Pierre-Marie_Simo: oui effectivememnt il y en a qui sont installés normal-~ tout à fait normalement hein Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh mais je sais pas je il y aussi le pour beaucoup le manque de modestie euh beaucoup enfin quand je dis manque de modestie c' est que enfin on sent on ressent vraiment le fait que dans leur jeunesse ils ont pas beaucoup souffert je pense que ça conditionne quand même la personne Sonia_Branca-Rosoff: donc une espèce d' arrogance Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: ils sont là parce qu' ils sont les meilleurs qu' ils étaient tellement plus intelligents et vous vous dites j suis là parce que j' ai beaucoup travaillé et que j' ai beaucoup voulu être Pierre-Marie_Simo: voilà exactement voilà et on sent que ça leur est dû de toute façon voilà c' est naturel c' est comme ça et quand on sait où d' où on vient on se dit je suis là j' ai beaucoup de chance je me suis battu Sonia_Branca-Rosoff: mm donc c' est moins de la chance que de courage Pierre-Marie_Simo: oui mais euh on on on se sent moins comment dire euh c' est enfin c~ ça paraît moins naturel on se sent parfois seul en disant que oui voilà bon je suis un exemple il y en a il y en a pas mal maintenant c' est vrai mais pas beaucoup en fin de compte enfin on voit bien que les gens de milieux sociaux un peu défavorisés ont du mal à atteindre ce milieu là Sonia_Branca-Rosoff: c' est plutôt milieu social qu' ethnique n' est-ce Pierre-Marie_Simo: pas oui tout à fait tout à fait là-dessus il y a eu beaucoup de progrès par contre et euh social et ethnique ça se mélange Sonia_Branca-Rosoff: ça se recoupe Pierre-Marie_Simo: ça se recoupe assez donc du coup voilà les conséquences sont là mais mais quand même Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: si on insiste on peut y arriver Sonia_Branca-Rosoff: vous diriez la même chose l' arrogance des enfants des beaux Paul_Simo: quartiers oui bah oui cert-~ certains ouais qui ont été enfin trop habitués à vivre avec de l' argent alors que moi qui suis issu d' un milieu populaire je pense que toute ma vie enfin je connaitrais la valeur de l' argent Sonia_Branca-Rosoff: que faisait votre mère Paul_Simo: ma mère elle est vendeuse Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: donc bon on roule pas sur l' or mais au moins je sais enfin je sais que travailler gagner de l' argent au moins je mériterai je mériterai Lees_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: est ce que Paul_Simo: enfin je serai plus méritant voilà que d' autres Sonia_Branca-Rosoff: d' accord donc c' est c' est étrange parce vous le parlez en termes moraux c' est ça pas l' air d' être une distance culturelle euh genre ils s' intéressent je sais pas à des bouquins qui m' intéressent pas du tout ou mais un mélange de morale ou même de vie dégradée enfin c' est hein ça ça a l' air Pierre-Marie_Simo: oui enfin c' est vrai que c' est c' est marquant ça euh il y a aussi enfin ça se recoupe avec les centres d' intérêts Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh effectivement euh j' ai l' impression que beaucoup euh se disent tiens euh il y a tel ou autre concert ça coûte deux cents euros ne se posent pas la question je pense que Sonia_Branca-Rosoff: quelqu' un mm Pierre-Marie_Simo: qui euh est arrivé là certes qui a maintenant un peu plus d' aisance réfléchira quand même à se dire bon c' est un beau concert c' est intéressant mais deux cents quand même cette réflexion elle est pas elle existe Sonia_Branca-Rosoff: pas oui Pierre-Marie_Simo: c' est deux cents euros et voilà tant pis Sonia_Branca-Rosoff: donc il y a des choses c' est un tabou presque là un tabou l' argent mais imaginons puisque vous adorez le sport que je ne sais pas la grande que vous ayez l' occasion d' aller voir le match du siècle de alors Federer et ça coûte deux cents euros est pareil vous ne vous dites non quand même je mets pas deux cents euros là dedans Pierre-Marie_Simo: oui oui je pense que ça quand on a eu moins de chance au départ on reste vraiment les pieds sur terre on reste plus plus simple je crois euh Federer aussi grand qu' il soit c' est un être humain il joue bien au tennis très bien dans ce cas on le regardera la télé on s' en contentera Sonia_Branca-Rosoff: Lees Lees_Simo: non toi tu tu aurais tu dirais justement ben je vais regarder à la télé je verrai mieux en Pierre-Marie_Simo: plus oui donc voilà Sonia_Branca-Rosoff: et d' accord vous avez gardé l' un et l' autre des liens avec le Cameroun Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: et ben moi j' ai au-~ j' ai aucun lien avec le Cameroun en fait enfin j' ai aucun lien j' ai j' y ai été qu' une seule fois quand j' avais six ans donc Sonia_Branca-Rosoff: bah vous avez des souvenirs Paul_Simo: non j' ai pas vraiment de lien euh oui mais c' est vague Sonia_Branca-Rosoff: ah c' est vague donc à ce moment-là vos parents vivaient ensemble Paul_Simo: non même non non en fait Sonia_Branca-Rosoff: même Paul_Simo: pas mes parents ils se sont séparés quand j' avais trois ou quatre ans donc en fait j' ai jamais vraiment vécu avec mes deux parents et c' était pendant des vacances scolaires j' ai été deux mois et voilà je m' en souviens pas plus que ça en fait c' est vraiment c' est des images des voilà Sonia_Branca-Rosoff: d' accord et ça ne vous manque pas plus que ça Paul_Simo: non plus non non j' aimerais bien y retourner mais Sonia_Branca-Rosoff: quand même j' aimerais y aller voir Paul_Simo: voilà Lees_Simo: c' est ouais parce que là-bas on se souvient bien de toi hein quand on a été oui on avait Pierre-Marie_Simo: ouais Lees_Simo: on parlait de toi Pierre-Marie_Simo: ouais moi beaucoup plus effectivement parce que je suis arrivé plus tard à à neuf ans on a beaucoup de souvenirs j' y suis retourné quelquefois malheureusement pas assez souvent Sonia_Branca-Rosoff: une fois avec Lees Lees_Simo: mm Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et euh oui beaucoup de liens parce qu' il y a des grands parents Paul effectivement était trop jeune beaucoup trop jeune et je pense que euh l' Afrique ça ça vous touche ça vous marque à vie mais il faut que ça soit assez régulier donc une fois c' est insuffisant deux trois fois déjà et tu aurais été nettement Lees_Simo: plus oui mais un peu plus âgé aussi déjà parce que à six ans tu joues dans la rue tu trouves ça génial Pierre-Marie_Simo: voilà Lees_Simo: les enfants jouaient dans la rue et que voilà Paul_Simo: j' étais innocent je Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: mais quand tu as quand tu viens à quinze ans où où déjà tu peux discuter avec les gens ils vont te dire ben oui nous on va pas l' école même à quinze ans tu vas dire oh c' est génial Sonia_Branca-Rosoff: il y a pas l' obstacle de la langue hein Paul_Simo: ah bah non non on parle français donc Pierre-Marie_Simo: non non ouais non les enfants les enfants parlent français effectivement l' obstacle avec les grands parents qui eux ne qui ne parlent pas français Lees_Simo: pas avec les enfants tout cas Sonia_Branca-Rosoff: ah oui vos grands parents ils parlent Pierre-Marie_Simo: quoi le dialecte euh local enfin local les dialectes il y en a une pratiquement une centaine mais le dialecte de l' ethnique l' ethnie Bassa que nous sommes Lees_Simo: local Sonia_Branca-Rosoff: oui d' accord Pierre-Marie_Simo: et effectivement Paul ne pourrait pas dialoguer alors le grand-père est mort maintenant moi oui je maîtrise le dialecte Sonia_Branca-Rosoff: mais vous oui donc on dit le bassa mm Pierre-Marie_Simo: oui le bassa alors qui est un dialecte d' Afrique centrale qu' on retrouve un petit peu dans jusqu' au Bénin Cameroun Bénin Togo un petit peu par là Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh parlé par je pense cinq pour cent de la population au Cameroun à peu près que j' ai eu le temps d' apprendre et que j' ai gardé malheureusement je ne parle avec pratiquement personne Sonia_Branca-Rosoff: pratiquement donc il y a quand même une ou deux personnes à Paris Pierre-Marie_Simo: une ou deux personnes Lees_Simo: non pas Paris Pierre-Marie_Simo: dont son père qui est mon oncle Paul_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: oui d' accord donc ça vous vous retrouvez volontiers pour pouvoir parler la langue ou indépendamment de ça Pierre-Marie_Simo: euh au téléphone Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh volon-~ enfin c' est difficile parce qu' il vient de temps temps à Paris mais euh on se voit pas toujours mais on parle oui c' est vrai que ça maintient peu la langue et du coup avec les années je constate que j' ai de plus en plus de mal à comprendre du coup ceux qui sont restés au pays parce que parce que oui et j' oublie des mots et ils emploient des mots que je dont je me souviens plus mais je suis capable de tenir uune conversation parfaite voilà Sonia_Branca-Rosoff: donc vous n' avez pas de vous avez des liens sporadiques mais pas de liens on vous envoie pas systématiquement le petit dernier qui veut venir en Pierre-Marie_Simo: France non non euh j' avais envisagé cela un moment donné mais c' est pas si évident que ça euh et je pense je pensais vraiment être prêt pour ça pour l' instant en tout cas on y a réflechi mais les conditions n' étaient pas réunies Paul_Simo: d' accord vous évidemment c' est encore avec votre père vous vous avez gardé des liens quand même euh bah oui mais c Sonia_Branca-Rosoff: toutes les vacances Paul_Simo: non non même pas non voilà Sonia_Branca-Rosoff: de temps en temps c' est Paul_Simo: tout c' est enfin quand je le vois ben je dois le voir je sais pas quatre ou cinq fois par an quoi c' est vraiment le minimum et sinon on on a on se téléphone Sonia_Branca-Rosoff: mm c' est important c' est pas des liens rompus non Paul_Simo: non c' est ça qui est important fait Sonia_Branca-Rosoff: vous vous souvenez de d' évènements frappants qui se sont passés dans le Paul_Simo: quartier ben oui Sonia_Branca-Rosoff: vous pouvez m' en raconter Paul_Simo: un alors je me rappelle plus c' était Sonia_Branca-Rosoff: dernière chose bien mal euh Paul_Simo: c' était plutôt en mal en fait c' était je me rappelle plus en quelle année la mairie du dix-huitième en fait elle abritait un commissariat et il y avait eu un jeune en fait qui était en garde à vue et qui avait été tué par un policier donc ça avait un peu retourné tout le quartier quoi à la fin tout le monde enfin surtout les jeunes en fait ils s' étaient mobilisés et puis ils avaient fait Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: ils avaient cassé un peu tout partout aux alentours de la mairie et moi j' étais jeune j' étais assez jeune ça m' avait un peu choqué je sais pas je devais avoir dix ans voilà Sonia_Branca-Rosoff: quelle âge mm mais dans ces cas là qu' est-ce que qu' est-ce qui se passe vous traînez pas dans la rue vous rentrez vite à la maison Paul_Simo: ah normal ah oui on reste à la maison on regarde par la fenêtre ce qui se passe Sonia_Branca-Rosoff: oui Lees_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: on regarde les forces de police qui interviennent et voilà ça m' avait assez choqué Sonia_Branca-Rosoff: plutôt vous avez pensé euh ces jeunes respectent rien ou vous avez pensé ces policiers sont très brutaux Paul_Simo: euh ben je pensais à rien enfin je regardais j' étais même pas au courant de de l' histoire en fait Sonia_Branca-Rosoff: oui mm Paul_Simo: j' ai donc je sais pas ça m' a impressionné je me sur le moment je me suis rien dit du tout je sais pas compris Sonia_Branca-Rosoff: quoi d' accord et après tout était dévasté les cabines cassées Paul_Simo: voilà les voitures retournée Sonia_Branca-Rosoff: mm d' accord et vous avez des souvenirs comme ça d' un d' un événement frappant Pierre-Marie_Simo: euh dans le dix-huitième oui euh c' était moi plus un plus haut vers Château Rouge effectivement mais c' était des des rafles euh alors c' était à l' époque où il y avait Monsieur Pasqua en Ministre de l' Intérieur qui avait décidé de faire un peu de ménage Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Pierre-Marie_Simo: euh donc ils avaient envoyé des policiers euh dans les rues dans certains quartiers arrêter pratiquement n' importe qui et euh et en fait pratiquement n' importe qui et vérifier après si euh il convient ou pas et euh et effectivement j' avais vu une population ciblée et donc euh celle dont je suis issue euh Sonia_Branca-Rosoff: besoin d' être là mm Pierre-Marie_Simo: j' avais vu des gens affolés courant un peu partout euh en tant que jeune je ne risquais pas grand chose mais euh c' était quelque chose j' ai jamais vécu de guerre mais je pense que ça peut ressembler à en tout cas le début peut ressembler à ça donc des gens courrent train de courir partout avec des policiers derrière eux oui ça m' avais choqué ça m' a marqué Sonia_Branca-Rosoff: ça ça s' est produit une seule fois non mm oui mm Pierre-Marie_Simo: j' ai vu ça qu' u~ ça a dû se produire plusieurs fois mais là là cette fois j' avais vu j' avais vu parce que j' étais dans la rue euh je pense que j' avais euh Sonia_Branca-Rosoff: vous aviez quel âge Pierre-Marie_Simo: treize quatorze ans Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh oui treize quatorze ans donc moi j' habitais aussi euh vers rue de Cligancourt donc pas loin de la rue Ordener et là avec des amis on se promenait dans le quartier dans le dix-huitième vers Château Rouge et j' avais vu ça euh c' était impressionnant Sonia_Branca-Rosoff: et vous n' avez pas eu peur pour vous même vous saviez que vous ne risquiez ri-~ vous risquiez rien Pierre-Marie_Simo: oui en fait ça nous a plus tétanisés en fait on restés figés à regarder euh on savait bien on a bien compris en quelques secondes quels profils ils recherchaient euh je pense que j' aurais eu quelques années de plus je me serai inquiété plus jeune non pas trop Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: ouais donc euh c' est là où on découvre que finalement on est quand même pas chez soi Sonia_Branca-Rosoff: vous diriez ça maintenant Pierre-Marie_Simo: maintenant non à ce moment là oui à ce moment là j' ai senti oui alors que lorsqu' on est en Sonia_Branca-Rosoff: France mm vous aviez la nationalité française à ce moment là Pierre-Marie_Simo: non je l' ai obtenue plus tard à ce moment là non je ne l' avais Sonia_Branca-Rosoff: pas oui Pierre-Marie_Simo: c' est à dix-huit ans que que j' ai eu le choix mais euh Sonia_Branca-Rosoff: ça était difficile de choisir non Pierre-Marie_Simo: non non Sonia_Branca-Rosoff: pour une évidence Pierre-Marie_Simo: plusieurs raisons euh j' avais perdu ma mamam donc déjà un repère Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: qu' on qu' on a plus et puis j' ai pas eu le choix donc son père devenant son père qui est mon oncle devenant mon tuteur légal qui lui entre temps avait la nationalité française donc euh lui il est né français il s' est pas posé de question mais moi euh euh il y avait le choix ben le choix en fait moi je l' ai pas Sonia_Branca-Rosoff: eu mm Pierre-Marie_Simo: parce que euh c' était évident Sonia_Branca-Rosoff: c' était évident vous vouliez faire la vie là Pierre-Marie_Simo: et voilà son père l' avait plus ou moins décidé pour moi oui Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: puis mes études étaient là je me posais plus de questions ça faisait quelques années déjà que j' avais quitté le Cameroun effectivment le lien s' estompait et puis j' étais pas trop euh trop sur le fait d' être de nationalité j' avais déjà compris que on pouvait être de nationalité française tout en étant intérieurement camerounais et français aussi Sonia_Branca-Rosoff: alors justement j' en viens là vous vous sentez quoi dans tous ces problèmes d' identité qui s' agitent de tous côtés c' est pluriel c' est c' est d' abord de tel coin c' est Pierre-Marie_Simo: quoi c' est pluriel Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: c' est pluriel parce que je me sens camerounais je me sens français je me sens profondément français aussi légitimement que un Français de souche Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: parce que j' ai eu la même éducation enfin la le mêmes études donc je me sens vraiment français mais j' ai autre chose euh j' ai des racines ailleurs que je revendique et que je défends également mais ça ne fait pas de moi un Français si différent que ça parce que je sais que il y a d' autres Français qui maintenant sont nés français parce que blancs parce que mais dont les arrières grands parents sont Italiens et autres donc ils ont aussi quelque chose finalement de lointain Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et non je me pose mais alors ça fait pas du tout débat dans mon intérieur sans ambiguïté Sonia_Branca-Rosoff: et vous aussi Paul_Simo: ah moi je suis complètement français enfin j' ai simplement des origines camerounaises mais j' ai pas pas de lien avec le pays voilà Sonia_Branca-Rosoff: tellement lointaine que c' est même Paul_Simo: pas je suis né ici enfin je sais c' est euh c' est chez moi quoi en fait Sonia_Branca-Rosoff: mais ça vous agace pas spécialement qu' on qu' on lance ce thème de l' identité française Pierre-Marie_Simo: ça m' agace pas spécialement euh ça m' inquiète un peu quand même Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: parce que ça veut dire euh on sous entend que il y aurait des gens qui vivent là et qui ne sont Sonia_Branca-Rosoff: pas mm Pierre-Marie_Simo: de on parle question de l' identité alors c' est c' est ça va au delà c' est pas ta nationalité c' est de l' identité on donc en fait on se dit qu' il y a des gens qui sont là qui peuvent être de nationalité française et cetera mais dont le l' identité profonde n' est pas française et j' ai un peu de mal avec ça parce que finalement mon identité elle est à l' origine pas complétement française Sonia_Branca-Rosoff: non plus mm Pierre-Marie_Simo: alors que je me sens français comme tous les autres et je pense qu' on mélange beaucoup de choses en posant ce débat on mélange les problèmes d' incivilités euh de non respect des régles et des lois basiques et je pense que il y a aussi des Français de souche qui la respectent pas et donc on focalise sur ceux qui la respectent pas mais qui sont pas d' origine française Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: je trouve ça alors si il y a débat allons-y mais je trouve qu' on qu' il y a un mélange des genres quand même ça est-ce que je je devrais être moins français que eux je ne crois pas parce que on vit là on travaille là on a grandi là on paie des impôts on est là on participe à la vie que ce soit associative ou autre je Lees_Simo: ouais mais ça c' est pour toi il y a peut-être des gens qui se sentent pas français qui sont là aussi depuis vingt ans hein et qui se définissent pas par une identité française parce qu' ils adhèrent pas forcément aux valeurs de la France toi tu parles pour toi mais le débat est peut-être euh Pierre-Marie_Simo: il y a sûrement Lees_Simo: réel Pierre-Marie_Simo: oui c' est pour ça que je pense qu' il faut le débat je le suis pas je parle pour moi effectivement euh mais quand même euh Sonia_Branca-Rosoff: on entend très fort oui que s~ sont ciblés des gens Pierre-Marie_Simo: voilà voilà voilà mais que ceux là ne ne sont pas légitimes oui euh là ce côté là c' est dangereux mais je pense que si le débat c' est il y a beaucoup de gens qui ne repectent pas le les codes établis les valeurs euh dans ce cas là je pense que la question peut se résoudre très simplement il y a des lois il y a des règles ceux qui ne les respectent pas il y a des des peines pour ça et voilà je je trouve le débat très profond alors on peut reprocher qu' effectivement il y a des gens qui peuvent supporter ou l' Algérie et euh siffler la Marseillaise euh je pense qu' effectivement c' est un peu ça qui est visé là dedans euh on pourra jamais enlever leur côté algérien c' est pas pour autant qu' ils sont pas français parce que lorsque la France joue ils a supportent si ils sifflaient la Marseillaise je suis même pas sûr que c' est que c' est vraiment la France qu' ils insultent ils sont en train de dénoncer quelque chose alors c' est peut-être c- disons ils trouvent pas les mots mais de dénoncer parfois le le fait de se sentir se sentir exclus euh de s' exprimer Sonia_Branca-Rosoff: mais vous même vous avez dit des choses beaucoup plus compliquées vous avez dit ils s' excluent ils se mettent pas au travail Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: hein Pierre-Marie_Simo: c' est c' est Sonia_Branca-Rosoff: c' est euh voilà un pays qui donne je je j' essaie de résumer ce que j' ai cru comprendre hein qui en gros donne sa chance à tous les gamins qui passent par l' école et qui se comportent à peu près normalement avec eux sans stigmatiser euh des commentaires racistes Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: les les gamins qui essayent de travailler et il y en a qui sont très vite dans le refus c' est c' est ce que j' ai cru comprendre de ce que vous disiez Pierre-Marie_Simo: oui oui mais euh ceux-là faut les les punir parce qu' ils ont enfreint la loi il faut Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: je pense qu' on a tout le dispositif pour euh Sonia_Branca-Rosoff: sans rajouter euh Pierre-Marie_Simo: voilà pour se prot Sonia_Branca-Rosoff: une partie d' identité oui Pierre-Marie_Simo: voilà pour se protéger de ça Sonia_Branca-Rosoff: mais il y a par derrière l' islam hein ce qui ce que ça va de pair avec les burkas le débat sur les mosquées c' est il y a il y a tout ça hein Pierre-Marie_Simo: qui est oui Sonia_Branca-Rosoff: euh qui est agité comme un chiffon rouge hein en ce moment Pierre-Marie_Simo: oui euh mais là aussi je pense que les règles sont claires la France est un pays laïc Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh il y a des règles à l' école comme quoi on doit pas présenter des signes ostentatoires ou religieux et cetera Sonia_Branca-Rosoff: ça vous avez connu dans le dans le dix-huitième des gamines qui essayaient de venir en foulard euh non pas dans Pierre-Marie_Simo: non moi oui Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: c' était à l' époque une jeune Iranienne qui était donc ces valeurs là étaient ancrées euh mais les professeurs ont été très clairs Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et je trouve Sonia_Branca-Rosoff: et elle a cédé Pierre-Marie_Simo: elle était obligée de céder je trouve ça très bien il faut être ferme et je pense que le problème aujourd' hui qu' on pose c' est simplemplement lié au laxisme des années précédentes à partir du moment où on on disait voilà les règles sont claires ici c' est pas de burka euh Sonia_Branca-Rosoff: c' est alors c' est pas de burka au lycée mais Lees pourrait dire que quand on arrive à la fac on les on les voit les burkas des burkas des foulards des hidjabs des toutes sortes de chose Pierre-Marie_Simo: alors si la règle Sonia_Branca-Rosoff: la règle dit que il y a pas de problème Pierre-Marie_Simo: ben voilà donc très bien je pense qu' on doit le tolérer au lycée c' était très clair c' est non et bah Sonia_Branca-Rosoff: et dans la rue Pierre-Marie_Simo: dans la rue par contre c' est libre euh ça ne gêne personne ap-~ si maintenant on décide que pour des problèmes de de de contrôle ou de comment dire de sécurité ça pose un problème alors la loi peut le décider puis on l' interdira c' est tout je pense qui on on mélange beaucoup trop de choses il faut metttre des règles claires et demander à ce qu' on les applique si on les applique pas on est hors la loi et quand on est hors la loi on est puni terminé pour moi c' est aussi bas~ Sonia_Branca-Rosoff: d' accord Pierre-Marie_Simo: c' est aussi binaire et euh et je trouve qu' on mélange tous les débats on mixe tout ça alors que et ça se retourne finalement toujours à stigmatiser les mêmes Sonia_Branca-Rosoff: vous êtes d' accord en gros Paul_Simo: oui je suis d' accord je suis d' accord mais enfin moi je comprends pas enfin c' est vrai qu' on est dans un pays laïc et tout mais enfin on est dans un pays libre chacun a le droit de de revendiquer son appartenance et donc enfin à la fac voilà les les filles elles ont le droit de mettre le voile et tout et donc je vois pas pourquoi dans un lycée enfin dans un lycée elles auraient pas droit enfin moi je moi ça me dérange Sonia_Branca-Rosoff: pas du tout vous savez l' argument c' est que les gens sont encore mineurs et que on veut éviter que parents et grands frères contraignent ces jeunes filles au fond à se mettre à part hein c' est c' est quand quand on les voit comme ça euh c' est une façon de dire n' approchez pas n' approchez pas le dire aux garçons entre autre Paul_Simo: mais si c' est son choix donc c' est vrai qu' elle est min~ qu' elle est jeune pour les très jeunes je suis d' accord c' est vrai Sonia_Branca-Rosoff: elle est mineure elle est mineure ele n' est pas elle n' est pas majeure donc c' est pour éviter que les parents l' imposent c' est ça l' argument Pierre-Marie_Simo: oui mais dans ce cas là euh si en France on décide que c' est un signe qui n' est pas acceptable parce que à l' encontre des libertés de la femme mais alors que les politiques soient courageux qu' ils décident que c' est interdit et à ce moment là on demande à ce qu' on l' applique point Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: je pense simplement que on on re on rabat un débat euh qui est mal orienté Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et en fait qui reflète le le manque de courage des de des autorités sur un certain point ils ont failli sur beaucoup de choses ils ont reculé sur beaucoup de choses ils ne savent ils savent plus comment les contenir et ils renvoient la balle en posant des débats faussés je trouve Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: je trouve et je pense que le débat il faut il faut l' avoir et pendant le débat réorienter les choses en disant vous mélangez ceci attention ça peut-être traité d' une autre manière Sonia_Branca-Rosoff: mm maintenant que vous vivez en banlieue c' est une banlieue tranquille Lees_Simo: là où on est oui Pierre-Marie_Simo: là où on alors plutôt tranqu-~ un îlot de tranquillité dans une dans une mer de d' agités d' agitation on va dire ça comme ça Sonia_Branca-Rosoff: mm Lees_Simo: oui parce que Sevran n' est pas f~ quand on dit tu habites à Sévran c' est pas c~ on pense pas que tu es du bon côté hein toi tu connais Sevran Paul_Simo: Sevran oui j' ai des amis qui habitaient du côté pavillon Lees_Simo: oui ah bah nous on habite là et euh mais tu connais les Beudottes Paul_Simo: ouais ouais Pierre-Marie_Simo: voilà on parle que des beudottes Lees_Simo: ouais Paul_Simo: bah c' est la ouais la sortie du RER là Lees_Simo: c' est oui Pierre-Marie_Simo: voilà Paul_Simo: tu peux faire de mauvaises rencontres Lees_Simo: tout à fait c' est clair Sonia_Branca-Rosoff: et toi entre autre euh qui rentre en RER Lees_Simo: est -ce que non dans le RER ça va Sonia_Branca-Rosoff: mm Lees_Simo: hein je crois ça Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: tu fais pas forcément de mauvaises rencontres c' est vraiment à la sortie et d' une d' une gare parce nous en fait à un moment la ligne se divise en deux donc nous on est du bon côté Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: de donc il y a un Sevran un peu plus tranquille on va dire et un Sevran un peu plus agité plus populaire plus alors populaire c' est parce que c' est des cités Sonia_Branca-Rosoff: et c' est là que vous dites que l~ les politiques manquent de courage pour pour cette fois des problèmes de désordres sociaux Pierre-Marie_Simo: tout à fait je i~ je trouve que ils ont failli euh ils ont enfin Sonia_Branca-Rosoff: en laissant les gens se regrouper Lees_Simo: oui ouais mais rappelle-toi rapelle-toi quand on a été euh euh témoin d' une d' une agression finalement les gens aussi ne veulent Pierre-Marie_Simo: pas oui Sonia_Branca-Rosoff: qu' est-ce que c' est cette histoire Pierre-Marie_Simo: euh Lees_Simo: non en fait on a été à une fois on est j' ai je suis justement partie le chercher dans du mauvais côté de la gare et en fait au retour on a été témoins d' une d' un mec qui était complétement Pierre-Marie_Simo: d' une agression en fait Lees_Simo: voilà qui tapait sur deux filles et donc mon mari évidemment il est intervenu n' est-ce pas puisqu' il se pense pense être un grand héros donc on s' est arrêtés il est intervenu et euh et les filles étaient carrément sang et tout hein c' était quand même assez c' était pas juste une baffe c' était vraiment il était en train de les taper quoi et du coup ben lui il s' est fait menacé au couteau parce que le mec il avait un couteau donc dans sa dans sa poche donc on est vite partis et euh on a pris les deux filles avec nous pour les amener à la police au commissariat et sur notre chemin on croise des CRS donc on s' est encore arrêtés en pleine voie pour que justement lui il reparte avec eux choper le mec parce qu' il était parti évidemment et donc ils ont chopé euh c' est vrai que euh du coup on est tous partis au commissariat avec le les CRS enfin c' était assez impressionnant quand même pour nous et euh les filles finalement n' ont pas voulu porter plainte Sonia_Branca-Rosoff: parce qu' elles ont peur Lees_Simo: parce qu' elles ont peur Sonia_Branca-Rosoff: des représailles Pierre-Marie_Simo: des représailles Lees_Simo: donc en même temps il y on peut prendre des mesures enfin je veux dire on peut faire respecter l' ordre et en même temps les gens ils ont trop peur entre entre eux quoi dans dans le quartier donc elles ont préféré laisser ça par peur de représailles quoi dans le Pierre-Marie_Simo: quartier ou mais moi encore une fois euh je comprends leur comportement parce que aujourd' hui les autorités ont failli alors les autorités enfin j' accuse personne mais je pense que euh il y a beaucoup de laxisme Paul_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: qui qui s' est appliqué depuis je pense une quinzaine d' années hein qui fait que maintenant les gens n' ont même plus confiance en la police est-à-dire que ils savent très bien que la personne là pour le coup elle a été arrêtée cette personne euh les gens ont tellement pas confiance que ça va se retrouner contre eux Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: parce que si dès le départ dès le début des des problèmes hein dans les années quatre-vingt on savait que lorsqu' on fautait on était arrêté puni sévèrement et que la victime était prise en compte protégée ben ce comportement ne se serait pas installé les gens auraient pas peur Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: ils savent que lorsqu' ils sont agressés ils sont là on peut les protéger ils seraient un peu plus tranquilles et courageux aujourd' hui ils ont tellement peur parce que ceux qui sont arrêtés re-sortent aussitôt euh ceux qui sont euh on parlait de contrôle de police dans la rue euh ben il y a des gens qui sont controlés pour rien qui sont pas dangereux et c~ on en voit beaucoup dont on sait très bien on connaît le profil bah parfois la police reste indifférente Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: donc mis tout ça on comprend que les victimes ont souvent peur des représailles Sonia_Branca-Rosoff: les gens sont seuls Pierre-Marie_Simo: voilà pour moi c' est vraiment lié à ça euh je pense que alors je suis pas d' accord pour des états policiers mais euh lorsque la justice applique de manière implacable euh les gens sont beaucoup plus euh courageux parce qu' ils savent qu' ils sont soutenus euh Sonia_Branca-Rosoff: tu fais la grimace Lees Lees_Simo: oui parce moi je pense que moi si j' étais à leur à leur place j' aurais porté plainte et pas parce j' ai p-~ parce que je me dis que enfin il faut quelque part casser cette cette boule Sonia_Branca-Rosoff: de silence Lees_Simo: oui voilà parce que sinon ça ça continuera toujours comme ça Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: surtout qu' ils avaient enfin toi tu es intervenu tu tu pouvais aussi te te faire agresser pou-~ parce que tu as pris leur défense donc je veux dire par respect même Pierre-Marie_Simo: pour oui ouais Lees_Simo: la personne qui qui les aide enfin qui les a sauvées Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: euh voilà Pierre-Marie_Simo: ce que ce que je pense est que ces jeunes filles donc qui habitent la cité qui sont nées là qui ont grandi là elles ont aucun autre modèle de sécurité Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: le modèle de sécurité qu' elles ont c' est euh voilà il y a le grand frère en bas il y a le trafic de drogue si je dénonce je vais être punie agressée violentée euh voilà je vais pas être protégée si elles savaient que la police pouvait venir intervenir à tout moment mettre en insécurité justement ceux Sonia_Branca-Rosoff: qui il y a des années de de non intervention donc on le paie maintenant Pierre-Marie_Simo: voilà oui donc euh là je pense que il y a un gros travail qui va durer un certain nombre d' années où il faut vraiment euh mais alors une force une puissance à appliquer les règles qui n' ont pas été faites depuis longtemps poure renverser la tendance ça je leur en ai voulu Sonia_Branca-Rosoff: c' est ça c' est banlieue Paris Pierre-Marie_Simo: oui ça Sonia_Branca-Rosoff: c' est dans Paris ça ne se pose pas ou il y a commence à y avoir des des classes des lieux où la police n' intervient pas Paul_Simo: parce que non non non Paris la police elle intervient Sonia_Branca-Rosoff: partout Paul_Simo: c' est vraiment dès qu' on sort de Paris enfin par exemple à côté du dix-huitième vers Saint-Ouen ben c' est c' est proche c' est banlieue proche de Paris et la police par contre là bas elle est invisible quoi non non j' ai pas une très grande confiance en la police quoi ils sont pas vraiment là quand où on a besoin d' eux Sonia_Branca-Rosoff: mmi mm Lees_Simo: ouais Sevran n' a Sevran n' a même pas de commissariat Pierre-Marie_Simo: et oui Lees_Simo: ah oui ça Paul_Simo: alors qu' à Paris là où il se passe rien du tout la police va surveiller Lees_Simo: ouais voilà Paul_Simo: simplement pour les pour les habitants pour qu' ils soient en sécurité voilà alors que bon ils pourraient servir ailleurs Pierre-Marie_Simo: quoi pour rassurer ouais Sonia_Branca-Rosoff: mm tout à fait si je reviens à mes quartiers de Paris euh est-ce que ça fait un bloc pour vous Paris banlieue ou est-ce que vous êtes très sensibles aux différences c' est quoi les les divisions majeures dans Paris est ouest avant on disait rive gauche rive droite est-ce que ça existe encore Paul_Simo: ouais bah là c' est plus est ouest en fait Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: et euh non sinon avec la banlieue bah ça dépend fait ça dépend parce que enfin il y a il y a par exemple Saint-Ouen j' ai des amis qui haitent à Saint-Ouen ouais je les considère pas vraiment comme des banlieusards parce qu' ils ont le métro encore alors qu' après c' est le métro qui fait la frontière voilà par exemple moi je pense que c' est le métro ouais enfin c' est vraiment juste les transports ouais Sonia_Branca-Rosoff: mm donc là où le métro s' arrête Paul_Simo: c' est euh Lees_Simo: ben à Saint-Denis on se on se différence voilà c' est toujours même c' est Paris c' est à Paris Sonia_Branca-Rosoff: Saint-Denis vous êtiez parisiens Lees_Simo: oui Pierre-Marie_Simo: oh oui on se sent parisien oui oui c' est vrai il y a pas une il y a pas une frontière alors si il y a une frontière géographique qui est le périphérique mais finalement le décors intra-muros et après le périph il est assez identique Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: donc on se pas en dehors de Paris jusque là je pense que on commence à se sentir pas dans Paris et vraiment banlieue quand on commence à être en grande banlieue Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh c-~ il doit il y a avoir aujourd' hui invisible après Le Bourget après euh où au-delà c' est vraiment la banlieue parce que ça se voit aussi socialement ça se voit au niveau du langage ça doit se voir Sonia_Branca-Rosoff: au niveau du langage Pierre-Marie_Simo: oui parce que euh enfin alors à mon époque hein maintenant que j' habite plus Paris mais je sentais vraiment que au bout d' un moment bah je j' arrivais pas bien à comprendre tous les mots toutes les phrases que disaient les gens qui venaient de on va dire de cinq kilomètre au-delà de Paris Lees_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: est-ce que même impression à Sevran dont tu te dis ils parlent Lees_Simo: ah non non mais les jeunes je les comprends pas hein ça c' est sûr quand ils ont dans le bus tous derrière là ils peuvent parler comme ils veulent moi je comprends rien j' entends juste qu' ils sont qu' ils parlent fort mais j' entends pas vraiment ce qu' ils disent alors je sais pas toi tu les comprends peut-être Pierre-Marie_Simo: plus je comprends mieux moi mieux Lees_Simo: mais tu comprends pas tout quand même en Pierre-Marie_Simo: plus euh j' interprète plus facilement on va dire ça comme ça j' interprète je des mots que je ne connaissais pas mais j' arrive à en comprendre le sens vue la situation vu le contexte vues le les allusions j' interprète donc j' arrive à comme ça coller les bouts mais parler comme eux par contre non je n' y arrive Sonia_Branca-Rosoff: pas mm euh surtout vous vous avez un français d' une correction d' une hypercorrection très très frappante je sais pas c' est peut-être ici avec moi mais je crois Pierre-Marie_Simo: pas non enfin je je je parle toujours de la même façon que ce soit non bon avec un jargon différent côté professionnel mais euh Lees_Simo: non mais c' est vrai que tu maitrises particulièrement les les différents styles aussi parce que moi je oui je ouais au sport quand il rentre du sport je je sais tout de suite ah mais toi tu as tu as discuté avec tes amis là c' est pas possible comment tu parles Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: ah oui au sport Pierre-Marie_Simo: oui quand tu rentres j' arrive à colorer mon langage en fonction de la situation euh j-~ je m' adapte mais ça ça vient du fait que j' ai côtoyé plusieurs milieux depuis Sonia_Branca-Rosoff: donc vous pouvez parler banlieue à peu de chose près Pierre-Marie_Simo: je pense pas parler banlieue je pense que dans le discours j' arrive à capter le vocabulaire qui convient à la situation euh d' ailleurs tout à l' heure même toi tu as parlé de choper la police a chopé les la personne euh si je devais le dire maintenant j' aurais pas dit ça j' aurais dit la police a arrêté interpelé la personne donc tu vois toi aussi tu colores ton discours en fonction de la banlieue euh et si effectivement je parle à mes amis j' aurai dit chopé Sonia_Branca-Rosoff: non et l' accent Pierre-Marie_Simo: ah je sais pas je ne sais pas si j' ai un accent enfin Sonia_Branca-Rosoff: ça ne bouge pas ça vous ne savez pas au moment avec Pierre-Marie_Simo: je le euh je étant enfin étant arrivé en France très jeune je pense que je n' ai pas eu le temps d' avoir un accent purement africain Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh et donc du coup je ne l' ai jamais eu enfin je crois Sonia_Branca-Rosoff: oui mais comme vous avez dit je colore mon langage ce sont des mots Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: mais cette façon de euh de rythmer Lees_Simo: de non ton intonation quand tu parles par exemple avec son père c' est pas c' est pas la même chose donc il y a il y a quand même Pierre-Marie_Simo: je ne m' en rends pas Lees_Simo: compte si si moi je le je l' entends au téléphone Pierre-Marie_Simo: ah je m' en rends pas compte parce que effectivement avec son père on parle français et puis d' une phrase à l' autre on parle camerounais donc on parle notre dialecte et puis on va revenir en français ce qu' on fait pas par contre c' est parler anglais Sonia_Branca-Rosoff: mm d' accord dans le boulot Pierre-Marie_Simo: non plus ah dans le boulot je suis complétement immmergé dans un monde industriel et professionnel et technique et euh Lees_Simo: en français Pierre-Marie_Simo: en français je déplore qu' il y ait pas beaucoup de d' anglais euh Sonia_Branca-Rosoff: c' est vous déplorez qu' il n' y ait pas beaucoup d' anglais Pierre-Marie_Simo: malheureusement oui en Fance si on a pas faire directement au sous-traitant au fournisseur étranger qui eux ne parlent qu' anglais si on est pas dans des des départements qui on à faire à eux on parle pas du tout anglais donc Sonia_Branca-Rosoff: c' est et vous auriez voulu Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: que la vie entre de l' entreprise se passe en anglais Pierre-Marie_Simo: un peu plus j' aurais voulu parce que je maîtrise Sonia_Branca-Rosoff: pour garder l' anglais Pierre-Marie_Simo: oui parce que je je pense que pour avoir des visées internationales il faut pas rester en franco français Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et je le déplore Sonia_Branca-Rosoff: donc vous vous verriez bien un peu au fond comme font les Camerounais travailler euh en anglais et puis de temps en temps un petit peu de français donc une entreprise française où il y a que des Français et qui pratiquerait l' anglais comme langue de travail Pierre-Marie_Simo: oui parce que ça nous rend~ ça nous rendrait un peu plus ouverts Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh je dirais même voir compétitifs à ne pas toujours regarder à côté mais à voir beaucoup plus loin à échanger avec le monde entier beaucoup plus loin nos dirigeants d' ailleurs s' en plaignent Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: s' en plaignent parce que nos ingénieurs enfin nos collaborateurs ne n' ont pas toujours la visée internationale euh on vise notre petit marché français attention maintenant il est mondial donc je trouve ça nous préparerait à être à regarder plus loin Sonia_Branca-Rosoff: avec un coût hein qui est que à deux générations le français ne serait qu' un dialecte Pierre-Marie_Simo: je ne pense pas c' est pour ça que que alors ça c' est un autre débat je ne pense pas que le fait de temps en temps de parler f~ anglais ou français ou passer de l' un à l' autre nous ferait perdre le français je ne le pense Sonia_Branca-Rosoff: pas du tout oui j' ai pas parlé de perdre le français Pierre-Marie_Simo: ah parce que devenir un dialecte Sonia_Branca-Rosoff: j' ai parlé du statut de la langue pour l' instant les Français disent notre langue de travail est le français Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: euh si la langue de travail des des entreprises qui comptent devient l' anglais c' est tout l' anglais est la langue de travail point final Pierre-Marie_Simo: je pense que on peut vivre dans un travailler Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: dans un milieu multilingue d' ailleurs les grandes entreprises qu' elles soient américaines ou anglaises Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: le font lorsqu' elles viennent en France dans elles sont en région parisienne on y parle aussi bien l' anglais que le français et ça me pose aucun problème le français est la langue de travail mais lorsque c' est nécessaire on peut échanger en anglais traduire certains certains textes Sonia_Branca-Rosoff: le débat c' est sur nécessaire si tout le monde est francophone parler en anglais est-ce nécessaire Pierre-Marie_Simo: oui c' est le débat mais on échange avec des Brésiliens Sonia_Branca-Rosoff: mais c' est intéressant oui ce que vous dites Pierre-Marie_Simo: et on leur impose la langue française comme langue de travail très bien mais eux étant Brésiliens mutlilingues euh parfois il est plus aisé pour eux de d' exprimer des choses en anglais et à ce moment-là il faudrait que nous on puisse malgré tout les comprendre et les suivre Sonia_Branca-Rosoff: mm mm Pierre-Marie_Simo: et aujourd' hui ce n' est pas possible Lees_Simo: mm Sonia_Branca-Rosoff: d' accord vous avez décidé sur le les choix de langues plus tard Paul_Simo: bah enfin l' anglais bah c' est l' anglais c' est imposé enfin pas tout seul mais bon c' est imposé dans le monde hein c' est il y aura bientôt peut-être le chinois mais Sonia_Branca-Rosoff: vous apprenez l' anglais Paul_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: intensément Paul_Simo: intensément oui c' est vrai donc ouais c' est important Sonia_Branca-Rosoff: surtout vous vous voyez travailler en Angleterre aussi bien qu' ailleurs oui plutôt à l' étranger qu' en Paul_Simo: France ou bien à l' étranger oui ben Sonia_Branca-Rosoff: vous aimeriez Paul_Simo: ben je sais pas trop en fait comme je sais pas ce que je vais faire mais mais oui je me verrais bien à l' étranger moi j' aimerais bien découvir un autre pays partir un petit Sonia_Branca-Rosoff: peu mais comme ça Paul_Simo: changer d' air Sonia_Branca-Rosoff: quoi et lesquels Paul_Simo: euh ben les Etats-Unis ça fait rêver Sonia_Branca-Rosoff: toujours mm Paul_Simo: euh sinon non l' Angleterre moi je suis pas fan sinon les pays asiatiques c' est ça m' intéresse Sonia_Branca-Rosoff: vous avez l' oeil sur la Chine alors Paul_Simo: voilà Sonia_Branca-Rosoff: le pays de demain c' est la Chine oui euh je quitte les les langues simplement pour pour vous demandez vous avez dit que le multilinguisme ça vous plaisait hein et entre autre le bilinguisme fran~ français anglais mais j' imagine que dans le dix-huitième on entend plein de langues Paul_Simo: euh oui il y a il y a de tout hein Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: ça parle arabe enfin Sonia_Branca-Rosoff: et ça pour vous c' était plutôt une richesse un plaisir euh Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: vous avez appris des Paul_Simo: bah des enfin des mots des mots Sonia_Branca-Rosoff: des mots qu' est ce que vous savez dire en arabe Paul_Simo: bah je sais pas trop non je connais pas même pas des Sonia_Branca-Rosoff: les salutations vous pouvez dire Paul_Simo: bah euh comment on dit oh là je sais même plus selim salam melekoum Pierre-Marie_Simo: ouais salam malekoum mais moi ce que je pense c' est que euh effectivement dans la rue Ordener il y avait l' épicier arabe et euh c' est moins savoir parler arabe qui est important que lorsque l' épicier sort un mot en arabe pouvoir le comprendre parce qu' il attend pas de vous que vous parliez arabe finalement mais il attend que lorsque lorsqu' il dit in chouia que vous avez compris ce que ça veut dire et que voilà Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh c' est plus ça qui est enrichissant et puis d' ailleurs les vendeurs ils le savent ils ils savent que voilà c' est c' est on parle en français mais lui il peut parler deux trois mots en arabe il est quand même compris et vous vous répondrez en français je trouve ça enrichissant justement et pareil que ce soit des Antillais qui parlaient ou quelque maintenant il y a des des petits mots congolais africains enfin c' est tout un mélange et euh puis dans le dix-huitième l' immigration africaine anglophone aussi donc qui parle anglais enfin anglais à l' africaine Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh ça ça aussi j' ai vécu également en Afrique je trouvé ça intéressant parce que j' arrive un peu à comprendre pas tout mais saisir des mots Sonia_Branca-Rosoff: comme ça donc ça vous plait ça colore le français c' est sympa Paul_Simo: oui Pierre-Marie_Simo: et le le fait de parler une autre langue puis d' un coup dans la phrase il y a du français puis ça repart je trouve ça intéressant enfin je je suis étonné d' ailleurs comment ce que les gens ne sont pas curieux de ça Lees_Simo: bah moi je p-~ je trouve que nous on a un marché à Sevran où il y a pratiquement que des Arabes Pierre-Marie_Simo: et en fait en vendeurs Lees_Simo: en vendeurs et donc en fait ils sont en train de parler de crier comme ça en arabe et moi personnellement ça m' énerve parce que je comprends pas et puis je je c' est vrai quand tu rec-~ quand tu regardes autours de toi euh bon il y a pas tellement de Français euh tête française quoi et donc du coup c' est vrai que bon j~ moi j' ai un petit peu de mal moi généralement ça m' énerve quand je suis dans un endroit Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: tu te sens exclue du coup c' est ce que tu es en train de dire c' est pas simplement que tu comprends pas tu dis il y a les têtes Lees_Simo: bah oui c' est que c' est finalement je suis dans un marché en France quand même à Sevran et que je comprends pas ce qu' on me dit quoi alors je comprends bien qu' ils sont en train sans doute de de dire que trois trois kilos d' orange c' est trois euros mais je me dis bon c' est moi moi ça me ça m' agace un peu quand même je trouve ça pas euh forcément euh enrichissant ou intéressant Sonia_Branca-Rosoff: tu as le même problème avec les produits alimentaires par exemple j' imagine qu' à Sevran les boucheries sont Halall Lees_Simo: oui il y en Sonia_Branca-Rosoff: a est-ce qu' il y en a d' autres est-ce qu' on trouve du jambon et du saucisson d' accord Lees_Simo: oui oui oui oui quand même oui mm mais c' est vraiment sur le marché ou t-~ c' est un grand marché et en fait tu te rends compte que finalement tous les vendeurs sont parlent arabe et donc en plus avec leur client tu as l' impresssion qu-~ ils font vachement potes et toi tu arrives Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: bon je suis sûre qu' on paie plus que les autres euh c' est voilà parce que je je comprends pas ce qu' ils et je suis sûr que si on maitrisait si toi tu maitrisais l' arabe on pouvait gagner Pierre-Marie_Simo: alors je je je pense qu' il y a deux choses là dedans le fait que j' ai travaillé dans un pays au Maghreb m' a rendu plus compréhensif de ça alors je comprends aussi mais là c' est un autre problème c' est le fait qu' il y ait une concentration les les banlieues se sont crées souvent avec des concentrations de personnes de même origine sociale ethnique et cetera donc du coup effectivement le marché de Sevran tous les vendeurs ne sont pratiquement que arabes et lorsqu' on est français ou européen là-dedans on peut se sentir perdu Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: c' est vrai donc euh c' est là aussi c' est socialement que le problème vient si il y avait que le tiers de vendeurs arabes et de temps en temps tu entendrais parler arabe et puis beaucoup français ça ne te choquerait moins Sonia_Branca-Rosoff: mm Lees_Simo: oui Pierre-Marie_Simo: et là le fait de passer d' un d' une étal à l' autre et n' entendre que de l' arabe et avoir l' impression que tu es à Sevran mais tu es au Maghreb et là tu oui effectivement effectivement au bout d' un moment ça peut agacer Lees_Simo: ouais Pierre-Marie_Simo: c' est ça si il y avait moins de concentration si c' était beaucoup plus dilué mélangé et cetera ça irait mieux Lees_Simo: et toi tu vas au marché toi dans vers chez toi parce qu' il y a un grand marché là-bas aussi sinon dans un peu plus loin Paul_Simo: non non moi je fais pas le marché Pierre-Marie_Simo: ouais oui dans toute la rue boulevard Ornano Paul_Simo: ouais voilà Pierre-Marie_Simo: il y a le marché c' est très grand Lees_Simo: donc tu sais pas si il y a beaucoup de vendeurs maghrébins Paul_Simo: non non je m' occupe pas du tout Sonia_Branca-Rosoff: de d' accord moi je suis encore un jeune à la maison profite faut profiter de de cette période paresseuse c' est fini Paul_Simo: après ouais ça va être dur Sonia_Branca-Rosoff: oui euh et l' é-~ l' évolution alors du de Sevran ça va vers un petit peu plus de mixité ou au contraire un peu plus de ségrégation de Sevran et d' Ordener on a vu qu' Ordener ça bougeait vers la boboïsation Paul_Simo: voilà mais il y a toujours il y a quand même il y a toujours les classes populaires elles sont toujours là Pierre-Marie_Simo: oui mais tu as dit que c' est bien séparé Paul_Simo: c' est-à-dire que tu avais dit oui Lees_Simo: ta ta rue Ordener là elle se sépare en Paul_Simo: deux ouais Sonia_Branca-Rosoff: il y a un bon côté c' est ce que tu avais raconté Paul_Simo: voilà et le mauvais côté Lees_Simo: un bon côté et donc finalement la séparation est visible et je pense qu' à Sevran c' est pareil tu as le quartier des Beaudottes où tout le monde de toute façon restera toujours dans leur cité et tu as un quartier pav~ pavillionnaire où où j Paul_Simo: mm Pierre-Marie_Simo: ouais ouais Sonia_Branca-Rosoff: tu as dit les bollos Lees_Simo: non les Beaudottes Pierre-Marie_Simo: Beaudottes Sonia_Branca-Rosoff: c' est le nom du quartier d' accord Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: oui oui Pierre-Marie_Simo: c' est c' est oui par contre ce qui est sensible c' est que du bon côté Sonia_Branca-Rosoff: oui Lees_Simo: il y a quand même une mm Pierre-Marie_Simo: maintenant on sent quand même des gens parce que le bon côté a un allure beaucoup plus aisée c' est pavillonnaire effectivement très calme très propre vraiment impeccable il y a maintenant de plus en plus des gens issus de l' immigration ou étrangers cetera donc qui arrivent donc finalement à intégrer une classe un peu plus on va dire Sonia_Branca-Rosoff: c' est ça Lees_Simo: c' est oui mais quand même Paul_Simo: c' est la dynamique Pierre-Marie_Simo: oui Sonia_Branca-Rosoff: optimiste Pierre-Marie_Simo: voilà Lees_Simo: mais très peu très peu de de Maghrébins quand même parce qu' on voit des asiatiques on voit des noirs Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: on voit des des Français Pierre-Marie_Simo: dans cet endroit-là oui t-~ oui oui moins moins effectivement je ne sais pas pourquoi moins Lees_Simo: et mais tu tu vois pas beaucoup d' Arabes quand même là Sonia_Branca-Rosoff: euh je vois qu' on on parle beaucoup et très longuement je vais essayer de pas vous manger toute l' après-midi comme ça mais juste alors un question sur les déplacements dans Paris vous vous déplacez Paul_Simo: comment euh bah la journée en transport en commun et euh quand il y a plus de transport moi je suis en vélib' Sonia_Branca-Rosoff: oui vélib' Paul_Simo: voilà ouais très bon système Sonia_Branca-Rosoff: euh vous allez jusqu' où en vélibe Paul_Simo: oh bah dans le dix-septième pas trop loin les arrondissements proches Sonia_Branca-Rosoff: proches Paul_Simo: dix-septième neuvième ou alors dès fois parfois Sonia_Branca-Rosoff: mm c' est le retour des boîtes de nuits Paul_Simo: euh non le retour de de chez les amis quand il y a plus de transport enfin on reste souvent tard on Sonia_Branca-Rosoff: est d' accord mm Paul_Simo: on est des noctiliens et donc voilà en vélo ça ça suffit pour Paris il y a pas besoin de véhicule ou de scooter Sonia_Branca-Rosoff: mm donc vous n' envisagez pas même neveu euh d' un d' un ingénieur qui travaille dans l' automobile d' acheter de voiture Paul_Simo: pas pour le moment non non peut-être passer le permis mais pas de véhicule non ça me servirait pas grand chose Sonia_Branca-Rosoff: et alors vous une si vous me racontez une journée de transport ordinaire Pierre-Marie_Simo: ça sera une journée difficile Sonia_Branca-Rosoff: c' est vous racontez dans l- je me lève tôt oui d' accord Pierre-Marie_Simo: euh c' est se lever tôt voilà c' est se lever très tôt euh c' est prendre le bus pour aller à la gare vu qu' on est en banlieue c' est euh prendre un train qui est souvent en retard le RER B euh qui est souvent bondé Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: euh Sonia_Branca-Rosoff: ah il arrive déjà bondé Pierre-Marie_Simo: pratiquement bondé se remplit encore plus au fur et à mesure donc il est sous évalué en tout cas euh arrivé dans Paris il se remplit encore plus au tel à tel point que beaucoup de personnes ne peuvent même plus y rentrer à Châtelet n' en parlons pas euh Sonia_Branca-Rosoff: là il est huit heures du matin Pierre-Marie_Simo: il est huit heures du matin effectivement ou un peu un peu plutôt sept heures et demie euh et puis c' est un changement à Saint-Michel c' est le Sonia_Branca-Rosoff: RER C qui est Pierre-Marie_Simo: plein qui est non non cette fois non beaucoup moins rempli alors justement c' est ça montre le déséquilibre des transports il est lui sur deux étages et pratiquement jamais rempli alors que l' autre est un tout petit train et complétement saturé le RER C par contre est très très lent euh voilà c' est arriver dans le sud de Paris vers Versailles à Chavilles exactement euh à Vélizy où on reprend un bus voilà la journée de transport et le soir à l' envers rebelotte Sonia_Branca-Rosoff: donc un bus ça en tout ça fait combien Pierre-Marie_Simo: de ça fait une heure et demie de transport ça fait un bus un train et un autre train et après un autre bus Sonia_Branca-Rosoff: ah oui un heure et demie Pierre-Marie_Simo: en tout voilà des journées transports de la région parisienne c' est pas des plus gai par contre intéressant lorsqu' on a de la place on est bien assis c' est intéressant de on voit le monde on voit de gens des têtes Sonia_Branca-Rosoff: nouvelles on parle non non dans les transports Pierre-Marie_Simo: on parle aussi parfois on peut travailler on peut lire ça c' est le côté agréable Sonia_Branca-Rosoff: et toi Lees tu peux raconter une journée maintenant avec le travail à la mairie Lees_Simo: euh bah c' est pareil c' est le même bus c' est le même RER c' est les mêmes problèmes et oui moi je prendS à Gare du Nord puis généralement je prend un métro pour arriver Sonia_Branca-Rosoff: non mais arrivée à Paris Lees_Simo: là où je fais mes cours pour la Mairie je je descends à d' ailleurs Pierre-Marie_Simo: à Château d' eau Lees_Simo: Château Château d' eau Sonia_Branca-Rosoff: mm Lees_Simo: donc c' est pas très loin Sonia_Branca-Rosoff: de après un petit bout à pied oui mm Lees_Simo: mais bon ces derniers temps les RER c' était particulièrement difficile hein ça ce mois-ci je sais pas ce qui s' est passé entre les grêves les problèmes il suffit qu' il y ait deux coups de vent et les transports sont dé~ déréglés euh Pierre-Marie_Simo: je pense que Sonia_Branca-Rosoff: ils sont saturés donc Pierre-Marie_Simo: oui oui Lees_Simo: ouais enfin parce que toi tu mets une heure trente quand tout va bien mais en moyenne c' est deux heures aller deux heures de retour quoi donc enfin moi ça va j' étais sur à Paris donc Pierre-Marie_Simo: oui effectivement deux deux heures oui je pense qu' il y a un gros problème de transport et eux qu' ils ne sont pas du tout équilibrés il ya des lignes saturées d' autres pratiquement vides enfin pas vides mais euh en tout cas Paul_Simo: où ce sont des choix politiques pour vous Pierre-Marie_Simo: mm ah c' est des conséquences politiques pas des choix je pense que quand ça été construit dans les années soixante soixante-dix était très bien ça convenait mais ça été dépassé depuis les conséquences Sonia_Branca-Rosoff: l' inertie depuis trente Pierre-Marie_Simo: oui les conséquences où des quartiers ont ont amplifié bah il y a des des concentrations du coup c' est la ligne B c' est le RER A qui sont la ligne treize du métro alors que il y a d' autres quartiers qui se dépeuplent donc beaucoup moins de concentration dans le seizième où effectivement quand on rentre dans le métro on peut s' asseoir c' est rare euh voilà c' est fluide alors que Gare du Nord c' est pas ça pas Sonia_Branca-Rosoff: tout à fait et dernière question sur la crise économique vous la sentez euh passer dans le optimisme pessimisme étudiant par exemple Paul_Simo: non mais moi non la crise elle m' a pas ça m' a pas je l' ai pas vue enfin non moi je suis toujours enfin je suis toujours aux dépends je suis toujours aux dépends de ma maman donc c' est pas moi Sonia_Branca-Rosoff: et ça s-~ se sent pas non plus à la maison Paul_Simo: non non franchement j' ai pas ressenti hein c' est qu' à la télé franchement Sonia_Branca-Rosoff: et dans le dans les projets d' avenir Paul_Simo: par rapport à la crise Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: ou alors euh Sonia_Branca-Rosoff: ça ne change rien Paul_Simo: non je pense pas enfin peut-être que on aura limite plus de travail enfin plus d' emplois enfin quand ça revenir quoi donc Sonia_Branca-Rosoff: d' accord donc vous êtes optimistes vous attendez que ça recommence et puis voilà un matheux devrait se caser Paul_Simo: voilà moi je j' attends voilà Sonia_Branca-Rosoff: et vous vous deux qu' est-ce que vous en pensez est-ce que le le quartier est touché par vous avez l' im~ ou le quartier ou la vie en général vous avez l' impression de voir que c' est c' est un peu plus difficile pas du tout Pierre-Marie_Simo: comment bah nous personnellement non on sent on l' a pas vraiment senti euh bon on a peut-être cette chance là euh le quartier ou la vie en général c' est pas sensible non plus simplement lorsqu' on est un peu observateur on peut sentir effectivement des des enfin des comportements quand je dis comportement mais c' est lié effectivement euh il y a beaucoup de promotions parce que les commerçants se disent que il y a la crise donc les gens vont chercher moins cher enfin c' est c' est non le sent comme ça mais pas plus c' est c' est vraiment à la télé c' est vrai c' est vrai au quotidien non oui mais parce que toi tu as eu la chance de d' avoir un boulot où oui la crise déjà s' est s' est ressentie mais pas ton niveau oui Lees_Simo: donc euh Sonia_Branca-Rosoff: si en même temps si quand même dans les usines et ça on en parle pas du tout chez vous Lees_Simo: voilà donc c' est ce que je dis c' est Pierre-Marie_Simo: pas voilà c' est assez tabou euh c' est assez tabou on en parle pas directement comme ça euh d' ailleurs c' est pas des licenciements du tout on ne re-~ on parle de ne pas renouveler le contrat des intérimaires alors c' est moins fort que de dire on licencie euh on ne remplace pas les départs à la retraite et on encourage des départs volontaires alors c~ lorsqu' on dit comme ça ça peut paraître dur mais par contre ce qu' on met en avant c' est vous partez avec le magot vous êtes amplement rémunéré pris en charge derrière lorsque vous démissionez c' est traité comme ça et c' est vrai que c' est beaucoup plus feutré en interne ça nous parait pas comme une crise et on la sent pas la crise Sonia_Branca-Rosoff: mm d' accord Pierre-Marie_Simo: donc euh Lees_Simo: non bah tu vas la peut-être la sentir si finalement tu vas pas avoir d' augmentation cette année Pierre-Marie_Simo: ça pourrait se sentir comme ça mais euh franchement non ça pas été le cas Sonia_Branca-Rosoff: quoi d' accord euh donc et donc vous avez dit c' est à la c' est dans les journaux alors c' est la toute dernière question c' est promis comment euh est-ce que vous vous inf~ vous informez la télévision les journaux internet rien du tout les amis facebook Paul_Simo: moi internet la télévision les journaux Sonia_Branca-Rosoff: quoi l' internet Paul_Simo: bah sur internet bon c' est surtout sportif en fait c' est plus l' information sportive Sonia_Branca-Rosoff: ah branché Paris-Saint-Germain en train de regarder les résultats Paul_Simo: voilà voilà sinon l' information aussi il y a des fois sur le site de la vous êtes supporter oui Sonia_Branca-Rosoff: un vrai supporter un qui a acheté un maillot tout ça Paul_Simo: non j' ai pas de maillot non mais si j' avais pu je me serais abonné Sonia_Branca-Rosoff: mm Paul_Simo: pour cette saison là mais j' ai pas pu Pierre-Marie_Simo: ah oui comme Alexis ouais Sonia_Branca-Rosoff: et vibrant particulièrement dans les matchs Paris-Saint-Germain OM Paul_Simo: euh oui quand ils sont bons parce qu' on peut Sonia_Branca-Rosoff: pas non mais vous voyez ma question c' est quand on interroge des Marseillais ils attendent les matchs du Paris-Saint-Germain Paul_Simo: c' est vrai que puisque anciennement ces matchs c' est des beaux matchs et puis de plus en plus ça devient match banal quoi donc il y a beaucoup de d' histoires derrière mais sinon ça reste un match classique quoi je l' attends pas plus que ça toute l' année Sonia_Branca-Rosoff: d' accord et vous c' est un vous collectif d' ailleurs les infos il y a le temps pour ça ou Pierre-Marie_Simo: pas alors c' est oui c' est un rituel euh c' est beaucoup la télé le journal de vingt heures c' est Lees_Simo: un c' est la télé Pierre-Marie_Simo: c' est une c' est une voilà c' est un euh Lees_Simo: en mangeant Sonia_Branca-Rosoff: un deux trois Lees_Simo: la Sonia_Branca-Rosoff: deux la Pierre-Marie_Simo: deux plutôt la deux c' est un rendez vous qu' on essaie de pas manquer enfin moi euh après oui c' est des instantanés sur internet toi toi beaucoup beaucoup Lees_Simo: plus moi je suis beaucoup sur internet toi c' est plus ton ton iphone là Pierre-Marie_Simo: moi l' iphone effectivement Lees_Simo: qui lui envoie des messages dès qu' il y a dès qu' il a un événement Pierre-Marie_Simo: dès qu' il y a un événement donc ouais c' est vrai donc c' est Sonia_Branca-Rosoff: c' est plutôt des flashs alors dépêches d' agences que les articles dits de fond Pierre-Marie_Simo: oui alors c' est pour être instantanément informé c' est des flashs qui sont envoyés sur le téléphone portable mais c' est via internet via Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: et très vite derrière donc c' est la lecture d' articles que ce soit Le Monde Figaro Parisien dans l' iphone donc pour moi Sonia_Branca-Rosoff: c' est dans l' iphone Pierre-Marie_Simo: c' est de l' internet mobile Sonia_Branca-Rosoff: mm Pierre-Marie_Simo: moins à la maison alors à la maison c' est plutôt toi sur l' ordinateur Sonia_Branca-Rosoff: et toi Lees_Simo: non moi c' est plus internet hein c' est pas les journaux qu' on paie Paul_Simo: et vous vous informez comment sur la vie de Sevran Lees_Simo: ah ben on a un journal de oui alors ça c' est par contre le seul journal que je lis presque et on a une sorte de journal local voilà de Sevran donc ça je lis toujours pour savoir les aménagements qu' on va faire les travaux qui sont annoncés Pierre-Marie_Simo: de Servan oui Lees_Simo: voilà ce qui se passe Pierre-Marie_Simo: alors moi le local mais alors pas du tout elle connait mieux la vie locale que moi ça ne m' intéresse Sonia_Branca-Rosoff: pas mm oui parce que tout se passe à Paris Pierre-Marie_Simo: oui oui bah oui toi ta vie finalement c' est même pas trop à Sevran oui Lees_Simo: tu viens que pour dormir Pierre-Marie_Simo: c' est vrai ce je je je suis au courant de rien je connais pas les rues Paul_Simo: mm Pierre-Marie_Simo: euh dans les gens me pose la question la rue Sonia_Branca-Rosoff: ah oui au fait rue Ordener c' est ça veut dire quoi ça Paul_Simo: ah j' en ai aucune idée Sonia_Branca-Rosoff: aucune idée Paul_Simo: non Ordener il me semble que c' était Lees_Simo: c' est pas Paul_Simo: un c' est un ouais c' était un monsieur mais alors je sais Pierre-Marie_Simo: pas du tout c' est un monsieur oui il me semble oui que c' était un administrateur de Paris donc à l' époque tu regarderas sur la oui mais sur oui il y a pas écrit non il y a pas écrit oui non il y a pas écrit Lees_Simo: ah c' est pas écrit souvent on écrit Sonia_Branca-Rosoff: et ça se trouve je pense sur internet justement Pierre-Marie_Simo: et je pense oui Paul_Simo: sinon des fois il y a des genre des bornes mairie de Paris il me semble que j' avais lu sur un monsieur Ordener mais sinon c' est pas écrit sur la plaque Sonia_Branca-Rosoff: oui Lees_Simo: ouais d' accord mm Sonia_Branca-Rosoff: et vous vous habitez où déjà à Sevran Lees_Simo: c' est allée Jacques Decour Pierre-Marie_Simo: oui Lees_Simo: c' est un c' est un écrivain visiblement Pierre-Marie_Simo: Jacques Decour c' est connu mais en fait notre quartier s' appelle oui déjà euh Lees_Simo: les Sablons Pierre-Marie_Simo: les Sablons voilà Sonia_Branca-Rosoff: oui Pierre-Marie_Simo: mais il y a un autre terme voilà le village on parle du village historiquement ça devait être un village alors euh Lees_Simo: c' est le village on parle du village parce que justement mais parce que ça resssemble à un village on a Pierre-Marie_Simo: pas ou mais les noms des rues sont des noms des compositeurs des des résistants Lees_Simo: des écrivains Sonia_Branca-Rosoff: c' est la façon normale de nommer par bloc Pierre-Marie_Simo: voilà mais c' est voilà Lees_Simo: mm oui Sonia_Branca-Rosoff: oui enfin la façon normale la façon récente je veux dire maintenant effectivement on fait des quartiers de musiciens Pierre-Marie_Simo: voilà Lees_Simo: exactement voilà Pierre-Marie_Simo: oui il y a Berlioz et cetera alors nous ça doit être des écrivains et ainsi de suite Lees_Simo: bah oui on est à côté d' Apollinaire Pierre-Marie_Simo: voilà j' ai trouvé très intéressant cette façon de faire euh dans Paris c' était pas tout à fait comme ça les rues sont plus anciennes Sonia_Branca-Rosoff: oui Paul_Simo: mais il y a des quartiers par exemple vers Saint-Lazare toute la place Europe c' est que des rues rue d' Amsterdam rue de Saint-Petersbourg ça dépend Lees_Simo: oui d' Amsterdam Pierre-Marie_Simo: ouais voilà c' est vrai c' est vrai Sonia_Branca-Rosoff: ça dépend de la date de création des Pierre-Marie_Simo: quartiers mais dans dans le dix-huitième c' est c' est dix-huitième c' est ou des administrateurs ou des scientifiques parce que Lamarck-Caulaincourt qu' est -ce qu' il y a d' autre euh Jules Joffrin alors Jules Joffrin je sais Paul_Simo: pas Jules Joffrin Sonia_Branca-Rosoff: je sais pas du tout qui est ce monsieur est-ce qu' il y a des choses essentielles que vous vouliez dire et puis que j' ai totalement oublié de vous demander Paul_Simo: non je pense que Pierre-Marie_Simo: non non plus je pense qu' on a fait fait le tour Sonia_Branca-Rosoff: bah écoutez merci beaucoup j-~ on va arrêter alors Paul_Simo: de rien Sonia_Branca-Rosoff: je coupe