_: Réflexions sur l' ordre des mots en français ( les constituants majeurs de l' énoncé ) Claude Muller Claude.Muller@u-bordeaux3 . fr Introduction On fera ici le point sur une des questions majeures de la syntaxe du français : la disposition des constituants les uns par rapport aux autres . On s' intéressera seulement aux constituants majeurs de l' énoncé , en laissant de côté l' analyse interne des syntagmes , notamment des syntagmes nominaux . L' étude de l' ordre des mots est un des domaines majeurs de la syntaxe . Longtemps dominé par des considérations idéologiques sur le rapport avec un " ordre de la pensée " décrit comme universel , l' ordre des mots du français a fait l' objet d' une investigation systématique à l' époque moderne . Un travail pionnier qui reste une source d' inspiration pour la richesse de ses données est le livre de Blinkenberg ( 1928 ) . Parmi les grammaires , il faut surtout prendre en compte Damourette Kampers-Mahne et alii 2004 , sur le lien entre les inversions nominales et la théorie de l' information ; Abeillé dans une perspective fonctionnaliste , Cornish ( 2001 , 2005 ) à propos des inversions " locatives " ; enfin , tout un pan de l' organisation de l' énoncé surtout repérable en français parlé a été étudié par l' école de Blanche-Benveniste : voir C. Blanche-Benveniste ( 1996 ) . Dans le présent congrès , trois des communications en syntaxe touchent à ces questions ( Tseng ; Bonami Abeillé , Godard & Sabio ) . Dans de nombreuses théories actuelles , l' ordre des mots est distingué de la constituance . Ce n' était pas le cas autrefois , notamment dans les théories génératives , pour lesquelles l' ordre des mots découlait de l' ensemble des règles de formation de l' énoncé . Les modifications par rapport aux ordres conformes à la constituance étaient décrites par des modifications post-transformationnelles telles que Scrambling ( Ross , 1986 : 51 ) . La prise en compte de langues " non configurationnelles " comme le warlpiri a conduit à distinguer un ordre variable , soumis de fait à des facteurs pragmatiques , à la constituance ordonnée des langues configurationnelles ( par exemple pour LFG : Bresnan , 2001 : 9 ) . Il en est résulté la prise en compte en syntaxe d' ordres régis par des facteurs communicatifs ( E. Kiss , 1994 ) . Dans les théories génératives , l' ordre configurationnel est vu généralement comme le produit d' un paramètre sur la position des têtes , initiale ( anglais ) ou finale ( japonais ) . A cela s' ajoutent des modifications qui doivent être motivées ( scrambling , passif , inversion " stylistique " ) . L' analyse de Kayne ( 1994 ) basée sur une relation c-commande asymétrique suppose un ordre universel de type spécifieur-tête qui conduit à poser l' ordre SVO comme basique ( Kayne , 1994 : 35 ) . Le français moderne est typiquement une langue configurationnelle de type SVO , avec plusieurs fonctions affectées à l' ordre : - fonctions grammaticales ( distinction sujet / objet direct ) . - fonctions énonciatives : assez marginales en français moderne : l' interrogation totale de type VS mais avec sujet clitique ; les incises ; des résidus de type également VS ( exclamatives , expressions figées ) . Le statut des sujets clitiques inversés est problématique en syntaxe ( affixes ou éléments libres dans la dérivation ? ) . - fonctions informatives communicatives : l' ordre des compléments entre eux , qu' il y ait ou non une structure non marquée basique , est lié à des facteurs communicatifs : " poids " des constituants , focalisation , sachant que la dernière position syntagmatique liée est focus par défaut en français . L' inversion du sujet nominal " stylistique " ( Kayne 1973 ) pourrait obéir à des facteurs pragmatiques particuliers . Ici aussi se pose le problème du statut morphologique ou syntaxique des inversions clitiques motivées par la présence d' un adverbe ( type : Peut-être Jean viendra -t-il ) . Le statut communicatif des termes initiaux , soit dans le cas des inversions , les déclencheurs d' inversion clitique ou d' inversion du sujet nominal , est discuté : thème , focus , cadratif ? De même , dans l' antéposition de l' objet devant un sujet ( communication Abeillé , Godard , Sabio ) , l' une des constructions étudiées , le type à extraction , semble lié à la focalisation accompagnée d' une fonction de reprise discursive ( voir plus loin ) . La dislocation , gauche ou droite , avec des fonctions discursives différentes , est également liée à des fonctions telles que la focalisation ou la thématisation . Un autre angle d' étude est offert par la diachronie : selon les analyses admises , l' ancien français était une langue de type V2 dans les indépendantes avec probablement deux stades dans l' évolution , si on suit Rouveret 2004 . Le statut du terme initial semble avoir été assez proche de celui des langues germaniques actuelles , soit topique soit focus , souvent aussi un adverbial " cadratif " . Comment est -on passé au type SVO qui se manifeste nettement entre le 16e et le 17e siècle ? Peut -on voir dans les " inversions " actuelles la survivance de structures de type TVS ? Avec les mêmes réserves que ci-dessus sur l' appartenance ou non à la syntaxe , le statut des clitiques a évolué ( vers plus de cliticisation et une rigidification qui contraste plus ou moins avec le statut des autres clitiques romans ) . Comment le français s' est -il distingué sur ce plan des autres langues romanes ? Faut -il analyser tous les clitiques comme relevant de la morphologie ( Miller 1992 ) ? On se limitera ici aux questions relatives au français actuel . Après une brève présentation de la structure canonique des phrases , le type SVO , on examinera les constructions à inversion ( VS , le plus souvent de type VOS avec sujet nominal ) , puis les constructions à objet antéposé ( OSV ) . Faute de place , on ne parlera pas des disloquées . Ordre de base des constituants Le type SVO du français moderne standard écrit offre les propriétés suivantes : Tout SN ( non adverbial ) directement placé devant le verbe fini est son sujet . Si on a la suite SV ( initial ) -SN , tout SN ( non adverbial ) directement à droite de V ou de la suite Aux-Vpp est objet direct sauf cas de construction impersonnelle avec un verbe non inaccusatif . Les constructions à V inaccusatif ont ici un sujet qui partage certaines propriétés de l' objet direct mais qui accorde à lui le verbe . Les constructions orales offrent quelques possibilités supplémentaires sans qu' on y rencontre des ordres absolument absents de l' écrit ( Blanche-Benveniste 1996 : 109 ) . Les possibilités d' éléments X intercalés entre une structure de type SVO sont différentes selon les cas : - entre S et V , il est assez difficile sauf dislocation d' insérer un élément non clitique : ( 1 ) ? Paul tous les soirs promène son chien En particulier , l' insertion d' adverbes liés entre S et V est exclue , contrairement à ce qui est observé dans une autre langue SVO , l' anglais ( Pollock 1989 ) . - si V est auxiliaire : entre V et Vpp , on peut insérer des adverbiaux : ( 2 ) * Paul a son chien promené ( 3 ) Paul a toujours obtenu une réduction ( 4 ) Paul a pendant des heures joué avec son chien L' insertion de groupes prépositionnels non adverbiaux semble difficile : ( 5 ) ? ? Paul a de son patron obtenu une réduction ( 6 ) * Paul avait à Marie donné ce livre - entre V et O , il n' y a pas de contrainte d' ordre indépendamment des choix pragmatiques et communicatifs : ( 7 ) Paul donne à Marie un livre / Paul donne un livre à Marie Sur l' ordre des compléments dans une langue SVO comme le français , il y a plusieurs explications possibles . Pour Hawkins ( 1994 ; 1998 ) , l' explication des ordres observés en performance est à rattacher à des choix liés à la complexité plus ou moins grande des compléments , les plus simples précédant les complexes . Selon lui , les explications par des différences de type communicatif dérivent de la complexité structurale . Sans que cela soit une objection aux explications par des choix de performance liés à la complexité ou à des choix communicatifs , il semble qu' il y ait en français un ordre neutre de la séquence des compléments dans le SV , si on suit les propositions de Korzen 1996 : V SN ( objet direct ) SPrép ( objet indirect ) SAdv scéniques ( temps / lieu ) Autres SAdv La séquence linéarisée peut correspondre à deux types totalement différents de structuration . Dans les analyses génératives classiques à branchement binaire , il faut supposer une expansion à droite alliée à une dépendance structurale . L' hypothèse avancée par C. Philips 2003 supposerait une expansion par accrétion sur des constituants syntagmatiques formés de façon successive de gauche à droite : une première association formerait ainsi un groupe V SN , ce groupe étant ensuite associé à un SPrép , et ainsi de suite . L' argumentation détaillée de Korzen sur l' ordre neutre est basée sur les propriétés d' extraction des mots Qu- avec placement non final du sujet , on y reviendra plus loin . Dans cet ordre neutre , les adverbiaux peuvent se placer selon les facteurs de poids , de complexité ou de focalisation , à des places diverses différentes de l' ordre neutre . Leur ordre relatif peut évidemment être significatif s' ils ont des relations prédicatives de portée l' un sur l' autre : c' est alors la précédence qui correspond à la position prédicative dominante : ( 8 ) Luc n' a toujours pas répondu / Luc n' a pas toujours répondu L' insertion d' un élément entre auxiliaire et participe passé n' est probablement pas neutre . Il faut distinguer certains éléments " légers " comme l' objet pronominal tout : ( 9 ) Il a tout cassé vs. ? Il a cassé tout Les propriétés morphophonologiques ne suffisent pas pour expliquer cette position , qui semble rendue possible par un statut catégoriel particulier , peut-être semi-adverbial : on ne peut pas avoir : ( 10 ) * Il a ça cassé vs. Il a cassé ça . Autre cas particulier : celui d' adverbes à statut de déterminant détaché , étudié par Obenauer 1983 , avec une possible différence d' interprétation aspectuelle entre les deux constructions : ( 11 ) Dans cette caverne , il a beaucoup trouvé de pièces d' or ( 11 ' ) Dans cette caverne , il a trouvé beaucoup de pièces d' or ( Obenauer 1983 : 78 ) Il faut aussi distinguer l' auxiliaire à valeur de temps du passé de l' accompli utilisable avec d' autres prédicats que les participes passés : dans cette dernière interprétation , un SN sujet sémantique du prédicat peut précéder : ( 12 ) J' ai cassé mon moteur ( 12 ' ) J' ai mon moteur ( de ) cassé / ... qui est cassé Dans ce dernier cas , l' accompli n' a pas de valeur passée : par exemple on peut opposer : ( 13 ) J' ai cassé mon moteur mais il est réparé ( 13 ' ) * J' ai mon moteur cassé mais il est réparé La différence tient sans doute au statut assez différent de avoir dans les deux constructions . Les constructions à inversion du sujet Les inversions clitiques Il est souvent admis que les clitiques objets des langues romanes sont attachés morphologiquement au support verbal ( dans la plupart des langues modernes actuelles , malgré certains cas d' attachements à d' autres supports : portugais par exemple , ou encore l' attachement secondaire en gascon aux particules initiales ) . L' attachement préverbal ou postverbal des clitiques objets encore observable dans les langues romanes du sud pour les formes non finies du verbe a disparu depuis longtemps du français , et la possibilité de placer les clitiques objets sur un auxiliaire distinct des auxiliaires de l' accompli et du causatif en faire est totalement archaïque en français : ( 14 ) * Il le leur veut donner La principale question relative à l' ordre syntaxique des constituants est celle que pose le pronom faible sujet , cliticisé en français , d' abord en position postverbale ( c' est déjà fait en français médiéval selon Skårup ) , puis en position préverbale à la fin de la période de l' ancien français . Les analyses de ce phénomène varient : soit le clitique est décrit comme un élément morphologique sans incidence sur la syntaxe de la phrase en français moderne : sa postposition serait morphologique ( Morin 1979 ) , soit il est décrit comme un terme occupant une position syntaxique distincte , analogue à celle du sujet nominal avec une cliticisation postsyntaxique , au niveau phonologique ( Kayne 1983 , Rizzi & Roberts 1989 , position identique dans l' analyse diachronique de Dufresne & Dupuis 1996 ) . L' analyse proposée par Rizzi & Roberts alignait la syntaxe du français sur celle des langues germaniques avec une montée du verbe au-delà de la position du sujet occupée par le clitique , donc en C. Cette analyse est insatisfaisante pour plusieurs raisons , notamment la difficulté de décrire de façon non ad hoc les constructions à sujet nominal coexistant avec le sujet clitique ( on parle dans ce cas d' inversion complexe ) : le sujet nominal devrait occuper la position de spécifieur de C , mais se trouve alors en concurrence avec la possibilité de trouver aussi un mot Qu- : ( 15 ) Depuis quand Jean la connaît -il ? ( Kayne 1994 : 44 ) Enfin , on n' a pas en français ( ou plus exactement , on ne trouve plus depuis le 13e siècle ) des constructions interrogatives de type : ( 16 ) * Est Jean venu ? Ces deux raisons ont conduit Kayne à abandonner l' hypothèse d' un mouvement vers C ( Kayne 1994 : 44 ) . Depuis les propositions de Rizzi , 1997 , l' hypothèse posant la présence de plusieurs têtes fonctionnelles à la périphérie gauche de la proposition permet d' expliquer les phénomènes d' inversion en subordonnée ou comme en ancien français l' existence de constructions de type V2 après une conjonction ( Rouveret 2004 : 227 ) . La dérivation des inversions clitiques dans une théories HPSG est esquissée dans la communication de J. Tseng . Cette communication se limite cependant au problème du sujet , alors que l' inversion clitique implique la syntaxe d' un élément déclencheur en position précédant le sujet , soit adverbe , soit pronom Qu- , soit segment en discours direct dans les incises : ( 17 ) Peut-être Jean est -il arrivé vs . * Jean est -il peut-être arrivé . ( 18 ) Où Jean est -il allé ? vs . * Jean est -il allé où ? ( 19 ) " Viens ici " , me dit -il . vs . * Me dit -il : " Viens ici " . L' absence de ce déclencheur en contextes antérieur et postérieur vides impose une interprétation interrogative , il faut donc poser impérativement un élément vide dans ce cas , dans le paradigme des autres déclencheurs : ( 20 ) Jean est -il parti * ( ? ) On peut donc analyser l' inversion clitique comme un phénomène de rection un peu particulier , distinct de la subordination : l' interprétation énonciative de la séquence ( SN ) V -il dépend du déclencheur , un déclencheur vide aboutissant à une interprétation interrogative ( Muller 1996 : 76 ) . La présence ou absence d' un SN intercalé ( dans les contextes à inversion complexe ) est transparente : ( 21 ) Peut-être ( Jean ) est -il arrivé Les déclencheurs sont spécifiques à ce type d' inversion , même s' il y a une interférence avec ceux de l' inversion du sujet nominal ( voir plus loin ) . Pour l' inversion complexe , il s' agit : des mots Qu- interrogatifs , d' adverbes , soit de modalisation énonciative ( peut-être , sans doute , assurément ... ) soit à fonction de connecteurs ( aussi , ainsi , ... ) avec un énoncé antérieur , quelques adverbes à orientation négative ( rarement , difficilement ) , et des constructions à corrélation , à interprétation hypothétique : ( 22 ) Quand Jean est -il venu ? ( 23 ) Assurément Jean est -il arrivé ( 24 ) ... Aussi Pierre est -il intervenu ( 25 ) Rarement trouvait -on le curé à son logis ( M. Aymé , La Table-aux-Crevés , Pléiade , 1 , 253 ) ( 26 ) A peine Marie était -elle sortie que Jean est entré ( 27 ) Jean sort -il que Marie entre aussitôt ( 28 ) Une discussion venait -elle à s' élever au bureau , il ne s' en mêlait point que son avis ne fût sollicité ... ( M. Aymé , Aller-retour , Pléiade , 1 , 113 ) . L' inversion clitique se confond avec l' inversion du sujet nominal dans les contextes suivants : - Des emplois au subjonctif avec auxiliaire modal : ( 29 ) Puisse -il ( Puisse Jean ) réussir ! - Les incises après discours direct : ( 30 ) Salut ! dit -il ( ... dit Jean ) - Après que pronom interrogatif : ( 31 ) Que fait -il ? ( Que fait Jean ? ) L' inversion du sujet clitique en subordonnée La plupart du temps , on trouve l' inversion clitique dans les indépendantes et les principales , ce qui a été interprété comme l' obligation que le constituant C0 soit vide et non régi par un terme recteur ( pronom relatif ou interrogatif par exemple ) . Il est cependant possible de trouver cette inversion clitique en subordonnée : ( 32 ) Il a tellement envie de venir que peut-être viendra -t-il quand même nous voir . ( 33 ) C' est que peut-être ne s' agissait -il pas d' une nouvelle manière de peindre , mais , plus fondamentalement , d' une nouvelle manière de faire ... ( J. Cassou , Panorama des arts plastiques contemporains , 1960 , 171 , Frantext ) . ( 34 ) Tant de filles honnêtes sont devenues de malhonnêtes femmes , que peut-être serai -je un exemple contraire ( Diderot , Jacques le Fataliste , 1784 , Frantext , 647 ) . ( 35 ) Ane et cheval , ils travaillaient chacun de leur côté , et le soir , à l' écurie , se retrouvaient si harassés qu' à peine , avant de s' endormir , avaient -ils le temps d' échanger quelques plaintes sur la dureté de leurs maîtres . ( M. Aymé , Contes du chat perché , Pléiade , 2 , 1013 ) . Cette situation n' est que le prolongement en français moderne d' une particularité du français : contrairement à d' autres langues V2 , qui ont une structure différente en principale et en subordonnée , le français a toujours eu la possibilité de construire ses subordonnées sur les types syntaxiques des indépendantes : dès l' ancien français ( seconde moitié du XIIe siècle ) , la subordonnée adopte le modèle des indépendantes avec possibilité ( très minoritaire ) d' inverser le sujet ( Skårup 1975 : 515 ) . L' inversion du clitique sujet pose la question de la nature du sujet ( Tseng , dans sa communication ) . Il ne semble pas , malgré quelques vues discordantes qu' il y ait à discuter de la fonction du SN accordé au clitique : même si à l' origine c' était indiscutablement un nom en extraposition , séparé par une pause du sujet , ou même antéposé parfois au déclencheur , son intégration comme sujet découle de la possibilité de voir les indéfinis dans cette position avec accord au clitique : ( 36 ) Peut-être quelqu' un est -il arrivé alors que les indéfinis de ce type ne sont pas thématisables librement : ( 37 ) * Quelqu' un , est -il arrivé ? Autre argument : l' accord avec un pronom neutre non humain , exclu en français moderne en cas de thématisation : ( 38 ) Cela est -il vrai ? ( 39 ) * cela , est -il vrai ? vs. Cela , est -ce vrai ? Il faut donc voir dans ce SN un sujet , et d' autre part aucun argument ne permet de lui fixer une position syntaxique distincte de celle des sujets nominaux des énoncés sans clitique . La nature du sujet tient à l' accord . Il semble qu' on puisse admettre les possibilités suivantes : - il et son paradigme sont imposés par l' utilisation d' un temps fini . cette particule est donc à interpréter comme une marque de temps . Sans argument à construire ( verbes impersonnels ) , on a l' interprétation impersonnelle , avec antéposition ou postposition selon les mêmes critères que dans les constructions avec accord . - L' accord est indépendant de toute considération sémantique : il s' adapte évidemment à la pluralité obtenue par coordination : ( 40 ) Pierre et Marie sont -ils venus ? - Les emplois en pronom personnel sont dus à l' absence de réalisation du pronom fort après accord : il ne reste que le clitique avec la sémantique des pronoms personnels cette fois . Ce phénomène doit être étendu à ce qui rend inutile la réalisation phonologique d' un cela , ça , ou a on qui correspond à un SN humain indéterminé . La structure des constructions à inversion clitique pourrait suivre le modèle suivant , basé sur l' hypothèse d' une position distincte du sujet clitique basique ( il impersonnel ) : Déclencheur ( Sujet nominal ) V -il [ ( e ) ] V ... Cela suppose , pour les phrases sans clitique , un mécanisme d' élagage du clitique lorsque le sujet nominal est réalisé sans inversion clitique , et donc la possible réalisation non standard de phrases à double sujet à gauche , actuellement bien attestée en français familier ( Zribi-Hertz 1994 ) et dans les corpus de français parlé . Par exemple , Auger 1996 : ( 41 ) mon frère le plus vieux il jouait du violon ( 42 ) en campagne , quand quelqu' un il dansait ... ( Auger 1996 : 25 ) Il n' en découle pas nécessairement que le français standard soit analysable de même ( Auger 1996 : 39 ) . Position identique dans Zribi-Hertz 1994 . L' inversion du sujet nominal Il s' agit de diverses constructions à sujet nominal ( non clitique ) accordé au verbe qui le précède . Cette inversion a été nommée " inversion stylistique " ( Kayne 1973 ) . Il existe de nombreuses études depuis une trentaine d' années sur ce sujet . L' article de Kampers-Mahne , Marandin , Drijkoningen , Doetjes & Hulk ( 2004 ) distingue plusieurs types : 1 . L' inversion dans les contextes d' extraction ( questions partielles , relatives , clivées ) : ( 43 ) Où est allée Marie ? Je me demande où est allée Marie . ( 44 ) La personne qu' a rencontrée Pierre est ma cousine . ( 45 ) C' est dans cette maison qu' est né Victor Hugo . 2 . L' inversion inaccusative ( Marandin 2003 ) , liée à des verbes spécifiques ( verbes de mouvement , verbes avec auxiliaire être , passifs ) ; elle est observable dans deux classes distinctes de contextes : - complétives : ( 46 ) Je voudrais que soient distribués ces prospectus ( Kampers-Mahne et al. , 2004 : 557 ) . ( 47 ) On eût dit que traînait dans la pièce quelque chose de cette atmosphère lourde ... ( Gracq , Le rivage des syrtes , 32 , Frantext ) . - indépendantes avec ou sans adverbe introducteur : ( 48 ) A ce moment -là se fit entendre un bruit strident . ( 49 ) Entre alors notre gardien avec de la nourriture . Elle pourrait être liée à un statut particulier du sujet inversé , attaché à une position " profonde " d' objet direct distincte de la position standard du sujet dans les analyses génératives , comme spécifieur et non comme complément du verbe . En témoigne la propriété de ce type de sujet inversé de pouvoir lier un en au sujet postposé quantifieur : ( 50 ) ( des examens ) Il faudrait qu' en soient reportés plusieurs . ( 51 ) ( des hommes ) Alors en entrèrent trois / En entrèrent trois . ( exemples ( 17 ) de Bonami-Godard ( 2001 : 123 ) ) . 3 . L' inversion " elaborative " ( Kampers-Mahne et al. ) ou " à focalisation forte " ( Kayne & Pollock 2001 ) : il s' agit d' inversions à sujet focalisé , souvent lourd , incluant les listes , et sans contrainte d' utilisation de la première place : ( 52 ° Ont obtenu leur licence les étudiants suivants : Pierre Dupont , Marie Dubois ... Le sujet pluriel cataphorique n' est pas obligatoire : la liste peut suivre immédiatement le verbe , constituant ainsi le seul cas connu de sujet syntaxique disloqué : ( 53 ) Ont obtenu leur licence : Pierre Dupont , Marie Dubois ... Un objet est possible comme on le voit ci-dessus , il est alors toujours placé avant le sujet ( plus généralement , le sujet est final dans ce type ) : ( 54 ) Rendront un devoir supplémentaire tous les élèves qui ont échoué ( Kampers-Mahne et al. 2004 : 559 ) . 4 . Il faut ajouter à ces inversions étudiées par Kampers-Mahne et al. les inversions à topique adverbial ou adjectival initial parmi lesquelles les inversions locatives étudiées par F. Cornish ( 2001 ) , A . Borillo ( 2006 ) , C . Fuchs ( 2006 ) : un adverbial de lieu , parfois de temps , introduit une construction à sujet le plus souvent , mais pas obligatoirement , final : ( 55 ) Sur la place se dresse la cathédrale . ( 56 ) A midi sera organisé un apéritif dans la salle des fêtes . ( 57 ) Il y a trois siècles , ici naissait Blaise Pascal ( Borillo 2006 : 25 ) Sans doute n' est -ce qu' un sous-type fréquent d' inversions à adverbial initial focalisé : ( 58 ) Ainsi se termina le spectacle . ( 59 ) Avec Autun se distingue Alésia par le nombre d' ateliers découverts . ( Dossiers d' archéologie , n° 316 , sept. 2006 , 52 ) . ou de constructions à adjectif initial : ( 60 ) Nombreux sont les gens qui se plaignent . ( 61 ) Frugal est leur quotidien : du thé au beurre , une poignée de farine d' orge grillée ... ( Tibet , dans le Monde Voyages , Mars 1992 , 16 ) . Cet ensemble de constructions ressemble par le type de verbe aux constructions inaccusatives mais a une spécificité dans l' analyse informationnelle du verbe : celui -ci est soit faiblement informatif , soit de signification réduite dans la construction à inversion locative ( cf. plus loin ) . 5 . Il faut ajouter aussi les constructions à incise . Bonami & Godard ( communication à cmlf ) distingue deux types , dont l' un avec inversion est obligatoire , qu' elle soit nominale ou clitique , lorsque l' incise est un " ajout " à une citation considérée comme une " tête " : ( 62 ) Je ne vous crois pas , s' emporta enfin la femme . ( Dorgelès , dans Grevisse , § 1352 ) . Selon ces auteurs , ce type d' incise obéit aux critères des structures à extraction , le critère essentiel étant la possibilité de régir la citation par un verbe enchâssé : ( 63 ) " Je n' en peux plus " semblait croire pouvoir dire Paul . ( op. cit. ex. 33d ) . Enfin , contrairement à d' autres langues romanes comme l' italien , le français ne connaît pas d' inversion du sujet nominal en réponse , avec focalisation ( Marandin 2003 ) ou sans ( Lambrecht , 1994 ) : ( 64 ) Ha telefonato Gianni ( Lambrecht 1994 ) ( 65 ) * A téléphoné Jean . Le statut du sujet inversé est discuté par divers auteurs . Selon Bonami-Godard 2001 , sept propriétés caractérisent le sujet inversé ( en laissant de côté les sujets des inversions inaccusatives , plus proche de l' objet direct ) a . Le lien cataphorique réfléchi - sujet : A qui s' est présenté Paul ? b . Pas de lien entre en et un quantifieur sujet : * Celui qu' en ont déjà lu plusieurs . c . Pas de construction à distance Q de N : * C' est un livre qu' ont beaucoup lu de gens . d . L' extraction de combien est possible : Combien pensez -vous que viendront de ministres ? vs. * Combien pensez -vous que de ministres viendront ? e . Le sujet peut être construit avec de négatif : Une maison où ne viennent plus jamais d' enfants . f . Les quantifieurs nus sont exclus , sauf s' ils sont possibles comme objets directs : * Une hypothèse à laquelle s' intéressent tous / plusieurs / beaucoup vs. Une hypothèse à laquelle tous / plusieurs / beaucoup s' intéressent . g . L' accord ne se fait qu' en nombre : * L' appartement qu' habitiez Claire et toi à l' époque vs. L' appartement que Claire et toi habitiez à l' époque . ( Exemples de Bonami & Godard 2001 ) . Dans le détail , les inversions ont un fonctionnement assez différent selon les types . Sur l' inversion locative , A . Borillo 2006 : 33 , note que le prédicat est " léger " d' un point de vue informationnel , au point de perdre du sens , comme le montrent les exemples suivants : ( 66 ) Dans l' armoire étaient rangées les chaussures . ( 66 ' ) Dans l' armoire , les chaussures étaient rangées . ( Cité par Nølke 1995 , ex ; ( 33 ) , l' exemple originel étant d' A. Borillo ; repris dans Cornish 2001 : 110 ) Le sens est différent : dans la structure à sujet final , le verbe localise simplement les chaussures ; dans la phrase à sujet préverbal , le verbe focalisé prend son sens plein et " rangé " a un sens qualitatif . Cela peut conduire à un inacceptabilité si le verbe final n' est pas susceptible de focalisation , comme dans : ( 67 ) * Dans l' armoire , les chaussures se trouvaient ( Nølke 1995 , ex. ( 36 ) ) D' autres effets peuvent apparaître , par exemple ( dans Cornish 2001 : 106 ) : ( 68 ) Dans ce bureau travaillent quatre personnes . ( 68 ' ) Dans ce bureau quatre personnes travaillent . La phrase à inversion prend un sens habituel , alors que la phrase à sujet préverbal a un sens actualisé . On peut ajouter à ces exemples la paire suivante , avec un verbe d' action : ( 69 ) Dans l' armoire , les chaussures sont cirées . ( 69 ' ) Dans l' armoire sont cirées les chaussures . La seconde montre comment l' inversion s' associe au sens habituel pour localiser l' action , donnant à la phrase le sens bizarre du lieu où se fait l' action . La phrase à verbe final est interprétée comme un accompli descriptif avec le sens qualitatif déjà vu plus haut . L' inversion à extraction pose d' autres problèmes . Le sujet peut plus facilement n' être pas final , et sa position semble être préférentiellement à l' endroit où le terme extrait avait sa position in situ ( Korzen , 1992 ; 1996 ) . L' analyse de Korzen propose une explication à la position du sujet : celui -ci doit se placer , sauf facteurs supplémentaires comme la lourdeur particulière de certains syntagmes , juste après la position d' un terme Qu- in situ , et l' ensemble du verbe et des compléments allant jusque là constitue une unité pragmatique distincte de la constituance syntagmatique , qu' elle nomme unité prédicative minimale . Ainsi , sachant que les adverbiaux de temps précèdent par défaut les adverbiaux de lieu , on expliquera le contraste suivant : ( 70 ) A quelle heure ferment les magasins en France ? unité prédicative : ferment à quelle heure . ( 71 ) * Dans quel pays ferment les magasins à huit heures ? ( Korzen 1996 : 61 ) unité prédicative : ferment à huit heures dans quel pays . On dira , conformément à cette analyse : ( 71 ' ) Dans quel pays ferment à huit heures les magasins ? La valeur empirique de l' analyse de Korzen est admise par Kayne & Pollock 2001 et incorporée aux transformations multiples produisant dans leur cadre la structure à inversion par une série de mouvements à gauche . La concurrence , à droite du verbe , de l' objet direct et du sujet pose des problèmes spécifiques . L' objet direct précède en principe le sujet : ( 72 ) Le dieu ( Hugo ) est entouré d' êtres féminins . Il y en a tout un canapé , parmi lesquels fait les honneurs du salon une vieille femme aux cheveux d' argent ... ( Goncourt , Journal , 10 - 12 1870 NUM ) . Certains cas où le sujet précède l' objet s' expliquent bien par les propositions de Korzen : ( 73 ) ( il les disperse ) ainsi que fait un vent d' orage les épis . ( Genevoix , Ceux de 14 , Frantext , 42 ) L' extraction implique un adverbial de manière qui précède l' objet : un vent d' orage disperse ainsi les épis . L' ordre inverse serait impossible ici : ( 74 ) * ainsi que fait les épis un vent d' orage Autre cas , l' extraction d' un locatif circonstanciel qui peut être naturellement interprété comme précédant l' objet : ( 75 ) C' est chez eux que trouvent leurs invalides la fameuse " loi de l' offre et de la demande " ( L. Febvre , Combats pour l' histoire , Frantext , 173 ) = leurs invalides trouvent [ là ] la fameuse loi de l' offre et de la demande . Il existe pourtant de nombreux cas d' inacceptabilité qui ne s' expliquent pas par la théorie de Korzen . Par exemple : ( 76 ) * A qui a donné ce livre Jean ? ( Kayne et Pollock 2001 , ex. ( 167 ) ) comparé à l' exemple suivant , plus acceptable : ( 77 ) ? Qu' a donné à Marie Jean ? ( ex. ( 166 ) ) Sur un exemple presque identique : ( 78 ) * L' enfant auquel donnera ce livre Paul ( Bonami & Godard , ex ( 1b ) et ( 71b ) ) Il n' y a pas d' exclusion de la fonction objet direct , puisque les objets clitiques sont toujours possibles : ( 79 ) J' éprouve un peu du tressaillement qui saisit M. de Portebize quand les lui décrit M. d' Oriocourt ( M. Proust , dans Damourette & Pichon , § 1590 ) . Bonami & Godard posent une contrainte de domaine excluant la succession de deux GN non prédicatifs non locatifs non lourds . De fait , les GN lourds sont admis dans ce cas en position finale après un objet direct : ( 80 ) C' est finalement à Marie qu' a présenté son projet l' étudiant que Paul avait refusé de recevoir . ( B & G , op. cit. ) Exemple réel : ( 81 ) Où puisait donc sa sagesse improvisée cette catalane mercenaire , qui n' était jamais qu' un mercanti de la littérature ? ( J. Donoso , Le jardin d' à-côté , Frantext ) . Cette analyse ne me semble pas entièrement satisfaisante , puisqu' il me semble qu' on peut dire facilement : ( 82 ) Où donc cueillent des fleurs les parisiens ? ( 83 ) A qui donc offrent des fleurs les maris , à la Saint-Valentin ? Les inversions à longue distance Il s' agit de constructions dans lesquelles le sujet suit des termes régis par le verbe principal dans une autre proposition , sans être nécessairement final . On trouve en effet des sujets inversés entre compléments régis , sans limite , que ce soit des compléments infinitifs ou des verbes finis : ( 84 ) Quel genre de cadeau veut offrir Marie à Jean-Jacques ? ( Kayne & Pollock 2001 ex. ( 159 ) ) . ( 85 ) Quelle maison veut que j' achète Jean-Jacques ? ( idem ex. ( 157 ) ) . ( 86 ) Une chance que trouvent toujours plus ou moins qu' on a les femmes dont on devient l' amant ... ( P. Léautaud , Le petit ouvrage inachevé , 30 , Frantext ; dans MUller 2002 ) . Avec un verbe fini régi , la possibilité de trouver un sujet non final semble plus réduite : ( 87 ) * Quelle maison veut que j' achète Jean-Jacques à Marie ? Ces constructions , comme on le voit , ne respectent pas la constituance en syntagmes . Pour Bonami & Godard ( 2001 : 133 ) " toutes les structures proposées pour l' inversion simple sont inadéquates pour l' inversion longue " . Leur démonstration se base sur une analyse par extraposition droite du sujet , elle même suivie d' une extraposition droite plus haut placée du terme final . Cette extraposition doit être non bornée , ce qui contrevient à la règle établie par Ross ( 1967 / 1986 ) selon laquelle les extrapositions droites sont des dépendances bornées . Par conséquent , ces auteurs proposent de distinguer l' ordre et la constituance . Pour Kayne deux solutions alternatives sont présentées : soit ce terme est déplacé par pied-piping avec le mot Qu- , soit il est déplacé ultérieurement et séparé de son recteur par ' topicalisation ' ( section 16 ) . Il faut en outre une transformation particulière , IP movement , pour déplacer le verbe et les verbes dépendants , tensés ou non . Les constructions avec régis à l' infinitif présentent des possibilités contrastées . Les cas les plus simples sont ceux d' infinitifs contrôlés par le même sujet , avec une série non limitée de verbes régis : ( 88 ) Qu' a oublié de raconter Luc à Marie ? Du point de vue de l' ordre , et probablement aussi pour les propriétés phonologiques et prosodiques , " a oublié de raconter " est traité comme une unité , qui peut ici correspondre à une extension de la notion pragmatique d' unité prédicative minimale de Korzen 1983 . Lorsque le contrôle de l' infinitif est exercé par un autre actant , des contraintes supplémentaires apparaissent qui peuvent contraindre le sujet inversé à être final . Bonami & Godard 2001 opposent : ( 89 ) * La personne que m' a convaincu de présenter le patron du labo à Marie . ( 89 ' ) La personne que m' a convaincu de présenter à Marie le patron du labo . Il fait sans doute poser que l' unité prédicative minimale incluant un sujet sémantique de verbe à l' infinitif ( son contrôleur ) doit aussi incorporer tous les compléments rattachés à ce verbe ( Muller 2002 ) . D' autres constructions de ce type sont à prendre en compte , en particulier : - les coordonnées à sujet à droite commun : ( 90 ) Peu importe dès lors ce que valent et ce que deviennent les fruits de la terre . ( Teilhard de Chardin , Le milieu divin 38 , Frantext ) - les dépendantes à sujet commun , qui semblent acceptables dans certains cas : ( 91 ) C' est ce que dit que fait Mimi quand elle a des visites . ( Damourette & Pichon , § 1589 ) ( 92 ) Ce qu' a dit que ferait Luc à Marie est inquiétant Les compléments antéposés Le français , surtout oral , connaît une structure marquée de type OSV . Elle a été analysée à partir des corpus de français parlé ( cf. par exemple Blanche-Benveniste 1996 : 112 ) , mais elle avait déjà été signalée par Blinkenberg ( 1928 : 164 ) . Elle fait l' objet d' un traitement macro-syntaxique , avec la distinction de deux constructions , dans Sabio 2006 . C' est aussi l' objet de la communication d' Abeillé , Godard & Sabio au congrès , avec une argumentation qui conduit ces auteurs à distinguer deux constructions , l' une d' un type disloqué à complément nul anaphorique , dans lesquelles le " complément " initial est un thème : ( 93 ) Les conjugaisons j' aimais bien ( auteurs cités , ex. ( 1 ) ) l' autre à extraction , avec un complément non thème : ( 94 ) et là , tu sais ce qui lui est arrivé -une antenne ils lui ont jeté à la tête ... ( ex. ( 15a ) ) ( 95 ) Trois heures il avait de retard , le train . ( ex. ( 7b ) ) La propriété principale permettant dans ce dernier cas de parler d' extraction est l' impossibilité de supprimer le complément antéposé , à la différence de la première construction . La seconde construction obéit à des contraintes particulières contextuelles , qui conduit les auteurs à parler d' extraction dialogique . Même avec un indéfini , une reprise est possible : ( 96 ) Mon père il va m' acheter un petit mouton + un petit mouton il va m' acheter . ( Ex . ( 15c ) ) . Conclusion Très sommairement , faute de place , je me contenterai de souligner quelques points saillants parmi les principales évolutions de ces recherches : la distinction faite de plus en plus souvent entre ordre et constituance ; la prise en compte croissante de la structure de l' information dans les structures non canoniques ; le développement des investigations syntaxiques sur le français parlé . 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