_: De l' épaisseur du discours : horizontalement , verticalement ... et dans tous les sens Jacques Bres Praxiling , Montpellier III Introduction Les notes qui suivent peuvent être considérées comme tour réactif à la lecture , certainement trop rapide et superficielle , ( i ) des communications retenues dans l' axe Discours , pragmatique , interaction , et ( ii ) de Goodwin 2007 . Je qualifierai le point de vue théorique dont elles procèdent comme de biais mais pas forcément biaisé : il est celui d' un pratiquant dilettante de l' analyse du discours ( désormais AD ) , notamment « canal historique » ( Rosier et Paveau 2005 ) , comme de l' analyse conversationnelle ( désormais AC ) dans ses différentes formes , qui trouve encore son bonheur dans la lecture des travaux de Bakhtine , et qui s' intéresse surtout actuellement à l' actualisation de la langue en discours et au dialogisme ... Lesdites notes , au-delà du questionnement , invitent au débat . Discours : dialogalité , monologalité Premier constat : alors que le premier terme de l' intitulé de notre axe d' étude « Discours , pragmatique , interaction » est discours , force est de constater qu' a été fortement privilégié un seul type de discours ( corpus , problématiques , références bibliographiques ) : le discours dialogal ( alternance de locuteurs selon l' alternance des tours ; interaction in praesentia , au moins temporellement ) , au détriment du discours monologal ( absence d' alternance de locuteurs / de tours ; interaction in absentia ) . Comme si les recherches actuelles tordaient le bâton du discours et de son étude dans le sens inverse de la torsion que lui avait infligée l' AD des années 1970 - 1980 , qui n' a guère travaillé que le discours monologal . Discours : verticalité , horizontalité Cette évolution dans le choix des corpus - tendanciellement du monologal au dialogal - qui s' initie au cours des années 1980 - 1990 et que confirme notre colloque ( du moins au regard des communications retenues ) , s' accompagne d' un changement d' approche radical : le discours , dans l' AD , était considéré dans sa profondeur verticale inconsciente , selon laquelle le locuteur est dit plus qu' il ne dit , voire répète à son insu du déjà dit . Le discours est , dans l' approche de l' AC , traité comme surface horizontale cogérée et coproduite par les interactants : le locuteur dit avec son / ses interlocuteur ( s ) . En simplifiant quelque peu , on peut avancer que l' AD privilégiait fortement l' interdiscursvité et négligeait l' interlocution . Dans quelle mesure les travaux actuels en AC en privilégiant l' interlocution , ne négligent -ils pas l' interdiscursivité ? On pourrait rendre compte de la focalisation sur la profondeur verticale pour l' AD , comme de la focalisation sur la surface horizontale pour l' AC , par les différences de corpus : le monologal , plus formel , se construirait principalement de son rapport aux autres discours ; le dialogal , plus familier surtout s' il est conversationnel , se construirait principalement de son rapport aux autres locuteurs . Cette analyse , si elle contient une part de vérité , ne me paraît pas fondamentalement juste ; et d' autre part , elle laisse de côté la question du choix des corpus . Il y a là une question d' importance : dis -moi ce sur quoi tu travailles et avec quels outils , et je te dirai qui tu es , ou plutôt qui tu crois être , à savoir à quelle idéologie ton travail participe , le plus souvent à ton insu ... Je ne fais que pointer ce fait , sans le développer ici . Je voudrais plutôt questionner l' AC et son approche horizontale de la production du discours à partir d' un autre paradigme théorique : celui du dialogisme , issu des travaux du cercle de Bakhtine . Discours : dialogal et dialogique S' il n' est pas question de rapprocher trop facilement l' AD et les travaux de Bakhtine ( cf. , pour une mise en garde , Authier 1982 ) , et encore moins d' assimiler les notions d' interdiscours et de dialogisme ( cf. Bres et Rosier 2008 ) , il me semble que les deux approches posent la question de la dimension verticale du discours , que semble oublier l' AC . Rappelons brièvement quelques faits : Bakhtine / Voloshinov 1929 consacre un chapitre entier à l' interaction verbale et propose un ordre pour l' étude des faits linguistiques qui anticipe largement sur l' approche interactionnelle des faits linguistiques : L' ordre méthodologique pour l' étude de la langue doit être le suivant : les formes et les types d' interaction verbale en liaison avec les conditions concrètes où celle -ci se réalise ; les formes des énonciations distinctes , des actes de parole isolés , en liaison étroite avec l' interaction dont ils constituent les éléments , c' est-à-dire les catégories d' actes de parole dans la vie et dans la création idéologique qui se prêtent à une détermination par l' interaction verbale ; A partir de là , examen des formes de la langue dans leur interprétation linguistique habituelle ( 1929 : 137 ) Cependant , dans ce même ouvrage , à l' heure de passer à l' étude d' un phénomène concret , c' est le discours rapporté qui est choisi comme objet d' analyse , soit un fait discursif qui met en jeu , plutôt que la dimension dialogale horizontale , la dimension dialogique verticale . Rappelons que la distinction terminologique dialogal / dialogique , largement circulante aujourd'hui , n' est pas de Bakhtine lui-même mais procède directement de sa problématique ( Bres 2005 ) : - la dimension dialogale ( cf. dialogalité , supra 1 . ) concerne le dialogue externe , c' est-à-dire tout ce qui a trait au dialogue en tant qu' alternance des tours de deux ou plusieurs interlocuteurs , et se passe sur le fil du discours ; - la dimension dialogique concerne le dialogue interne . Elle tient à l' orientation de tout discours vers d' autres discours et ce , triplement : ( i ) interdiscursivement , le discours en train de se faire ne peut pas ne pas rencontrer les autres discours qui , avant lui , se sont saisis du même objet , ni entrer en interaction avec eux ; les mots sont d' autre part toujours habités des sens de ces autres discours , avec lesquels également l' interaction est incontournable ; ( ii ) interlocutivement , le discours en train de se faire ne peut pas ne pas anticiper sur la réception - en tant qu' énoncé-réponse - que le locuteur imagine par avance que son interlocuteur en fera ; ( iii ) intralocutivement : la production du discours se fait constamment en interaction avec ce que le locuteur a dit antérieurement , et avec ce qu' il envisage de dire . Cette triple orientation est à l' origine d' une triple interaction verticale , qui a pour résultat la dialogisation intérieure du discours produit , dont les manifestations sont extrêmement variées : de la citation explicite ( discours direct , îlot textuel ... ) à des phénomènes d' échos , de résonances , d' harmoniques fort subtils . On parle de la pluralité des voix ( terme métaphorique à comprendre , selon les théories , comme ' énonciateurs ' , ou ' points de vue' ) qui feuillètent tout énoncé depuis sa macrostructure ( le roman , le texte , le discours , le tour de parole ) jusqu'à sa microstructure : le mot . Les travaux de Bakhtine privilégient des objets d' étude relevant du dialogique , comme p. ex. le discours rapporté , et ne travaillent pas vraiment le dialogal . Ceci pourrait expliquer la relative ignorance de la problématique dialogique par l' AC . Pourtant la dimension dialogique , notamment interdiscursive , n' intervient -elle pas sur le fil du discours ? L' interaction verticale avec les discours antérieurs n' est -elle pas un paramètre de la production horizontale du discours-en-interaction avec l' interlocuteur ? N' y a -t-il pas une pertinence du dialogique pour l' AC ? C' est la cause que je voudrais brièvement plaider . Non pas théoriquement , mais pratiquement à partir de quelques occurrences de discours concrètes , prises dans les travaux conversationalistes . Oublié Bakhtine ? Goodwin ( 2007 ) est , à ma connaissance , un des rares travaux conversationalistes à dialoguer avec les recherches du cercle de Bakhtine ; encore ne le fait -il qu' avec Bakhtine / Voloshinov 1929 . L' auteur fait remarquer fort justement que Voloshinov tout comme Goffman ( 1981 ) développent une conception des instances de l' interlocution qui , tout occupée à définir la complexité des rôles du locuteur , en oublie de poser , parallèlement , la complexité des rôles interactifs de l' interlocuteur ( hearer ) . Goodwin appuie sa démonstration par l' analyse de fragments d' interaction dans lesquels intervient le discours rapporté . Je prends un exemple de ces analyses , fort pertinentes , pour pointer l' oubli qui s' y manifeste , selon moi , de la dimension dialogique verticale . ( 1 ) Une femme raconte à un couple d' amis , en présence de son mari Don , une bourde verbale de celui -ci lors d' une interaction antérieure avec d' autres amis ( Goodwin op. cit. : 4 ) : 13 Ann : Do ( h ) n said ( o 3 ) 14 dih-did they ma : ke you take this-wa ( h ) llpa ( h ) per ? 15 Beth : hh ! 16 Ann : = er ( h ) di-dju di-dju pi ( h ) ck i ( h ) t ou ( h ) t Goodwin , à partir de l' étude de la vidéo , montre qu' un interlocuteur participe activement , par sa mimo-gestualité au récit de Ann : il s' agit très précisément de celui dont la parole est rapportée , à savoir Don , le mari de la narratrice , dont le visage et le corps accompagnent par des signaux de rire le rire de sa femme rapportant sa bourde en 14 - 16 . D' une façon très fine , l' auteur souligne que le discours de Ann , à partir de ( 13 ) ( Do ( h ) n said ) permet à Don de faire une projection et de doubler par la mimique gestuelle la vocalité du rire de sa femme . Question naïve : la projection que fait Don se fonde -t-elle seulement sur l' énonciation par Ann de l' introduction du discours rapporté ( Do ( h ) n said ) ? Ne trouve -t-elle pas peut-être aussi son origine dans des récits antérieurs ? Ann n' a -t-elle pas déjà raconté , en présence de son mari , à d' autres amis , cette petite anecdote ? L' interaction horizontale de Dan avec la parole de sa femme hic et nunc n' est -elle pas sous-tendue par l' interaction verticale avec du raconté antérieur ? Je ne saurais bien sûr répondre à ces questions . Ce qui retient mon attention , c' est que Goodwin ne ( se ) les pose pas , fût -ce pour écarter ces possibilités ... Le souci pour la parole qui se co-construit ne s' accompagne -t-il pas d' un oubli de la parole déjà dite ? Cette façon de faire me semble récurrente en AC . Prenons un second exemple , empruntée à la très intéressante communication « Organisation séquentielle et configurations syntaxiques de la parole-en-interaction » de notre congrès ( occurrence ( 10 ) ) . L' auteur analyse « la configuration en-ligne des trajectoires syntaxiques » , et propose l' exemple suivant : ( 2 ) Oui bon la littérature c' est- moi je n' ai jamais tellement aimé mais c' est bien sûr c' est bien si on fait ça Cet énoncé est décrit fort justement comme exemple de « formatage prospectif-rétrospectif de la structuration syntaxique » : le SN la littérature initialement projeté , dans le tour à détachement gauche , comme apposition au démonstratif sujet c' , se voit ensuite réinterprété comme objet du verbe aimer . On peut regretter que le corpus présenté ne nous fournisse pas le dit immédiatement antérieur : l' adverbe initial oui ne présuppose -t-il pas la confirmation d' un propos précédent , ce qui rendrait compte dans un premier temps de la thématisation dialogique ( reprise-écho ) du SN la littérature selon la structure la plus accessible ( « la littérature c' est- » ) , qui se voit rectifiée ensuite par la bifurcation syntaxique ? Ce qui me retient ici également , c' est que la présentation comme la segmentation du corpus proposé ne permettent pas de répondre ... L' intérêt pour le dire en cours ne va -t-il pas de pair avec le désintérêt pour le déjà dit ( ici immédiat ) ... comme si celui -ci n' en était pas un paramètre déterminant ? Plus constructivement , j' aimerais pointer , à partir d' un autre exemple , ce que l' approche dialogique peut apporter à l' AC . Goodwin formule une deuxième critique , tout aussi pertinente , à l' encontre tant de Voloshinov que de Goffman : le fait que ces deux auteurs pensent le discours rapporté seulement en termes de complexité syntaxique ( enchâssement du discours cité dans le discours citant ) écarte de l' analyse des phénomènes qui ont à voir avec le discours rapporté mais dans lesquels ce type de syntaxe ne se manifeste pas . Ce que Goodwin illustre par l' étude d' un fragment d' interaction entre trois personnes : Chil , qui à la suite d' un accident ne peut plus dire que yes , no et and , son fils Chuck et sa belle-fille Candy . Celle -ci parle de la neige qui est tombée avec moins d' abondance cette année que précédemment . ( 3 ) 10 Candy : but last year . whoo ! 11 Chuck mm in the last year- 13 Chil : yeah- no no . no : . 14 Candy : er the year before last 15 Chil : yes En 10 et 12 , Candy pose que les chutes de neige ont été fortes l' année dernière ( « last year » ) , datation que Chil en 13 commence par confirmer ( « yeah » ) , avant de se reprendre pour l' infirmer ( « no no . no : . » ) . Ce qui entraîne une reformulation de Candy ligne 14 ( « the year before last » ) , nouvelle datation que Chil confirme ligne 15 ( « yes » ) . Goodwin pointe que Chil , alors qu' il ne peut citer ( discours rapporté ) les paroles de Candy , est à même de les incorporer dans ses possibilités discursives réduites à l' extrême : la négation de la ligne 13 « indexically incorporates what Candy said in line ( 12 ) , though Chil does not , and cannot , quote what she said there » ( op. cit. : 27 ) . De son côté , Candy , ligne 14 , en prononçant « the year before last » , alors même qu' elle ne rapporte pas la parole de Chil , parle pour lui : « though not reporting the speech of another , Candy speaks for Chil in ( 14 ) , and locates him as the Principal for what is being said there " ( op. cit. : 28 ) . Effectivement , l' approche de Voloshinov comme celle de Goffman , en associant discours rapporté et complexité syntaxique , ne sont pas à même de rendre compte de phénomènes comme ceux -ci , où , s' il n' y a pas citation effective par A de la parole de B , il est bien question dans l' énoncé de A de la parole de B. Il me semble que l' approche dialogique , en prolongement des intuitions que l' on trouve dans Bakhtine ( 1934 , 1952 ) , permet de proposer un traitement unitaire de ces questions . Le statut particulier accordé au discours rapporté ne tient que pour autant que l' on met l' accent , dans l' analyse , sur la parole rapportée , en effacement , voire en oubli de ce qu' il s' agit avant toute chose de l' interaction entre deux énoncés . Pour l' approche dialogique , il n' y a pas d' un côté le discours rapporté ( discours direct , indirect , indirect libre , direct libre , voire discours narrativisé ... ) , et de l' autre des tours syntaxiques ( confirmation , négation comme dans l' occurrence ( 3 ) , mais aussi conditionnel , ironie , détournement , etc. ) qui , d' une façon ou d' une autre , ont à voir avec la parole d' un autre énonciateur ( Bres et Verine 2003 ) . Dans les deux cas , on a affaire à un énoncé dialogique défini comme structuré autour d' un dialogue interne , à savoir comme le résultat de l' interaction entre deux énonciations ( au moins ) : celle du locuteur-énonciateur qui a la parole , celle d' un autre énonciateur . Les formes de cette interaction interne sont extrêmement variées . C' est donc le même phénomène , à savoir l' interaction dialogique , qui est à la base tant du discours direct - forme la plus explicite de la dualité énonciative - que du type de confirmation , ou de négation que l' on trouve en ( 3 ) , types dans lesquels ladite dualité est fortement implicitée . La négation prédicative , en tant que marqueur dialogique , présuppose l' énoncé positif correspondant qu' elle peut « rapporter » de différentes manières . Soit en reprenant l' occurrence ( 3 ) et en l' adaptant librement au français : ( 4 ) L1 : ( il a neigé beaucoup plus ) l' année dernière L2 : a ) il n' est pas vrai qu' il a neigé beaucoup plus « l' année dernière » b ) il n' est pas vrai qu' il a neigé beaucoup plus l' année dernière c ) non , ce n' est pas « l' année dernière » qu' il a neigé beaucoup plus d ) non , ce n' est pas l' année dernière qu' il a neigé beaucoup plus e ) ce n' est pas « l' année dernière » qu' il a neigé beaucoup plus f ) ce n' est pas l' année dernière qu' il a neigé beaucoup plus g ) non h ) ... Parmi ces différentes possibilités syntaxiques , l' énoncé g ) , à savoir « non » - seul possible pour Chil du fait de son handicap - est celui qui incorpore le plus fortement l' énoncé positif correspondant avec lequel l' interaction a lieu . Ajoutons que , dans ce cas , l' énoncé positif doit effectivement avoir été actualisé par un autre locuteur ( L1 ) , ce qui implique que l' énoncé négatif non , autonome , ne peut apparaître qu' en discours dialogal . Considérer le discours rapporté comme un fait dialogique comme les autres , permet , en ne se focalisant plus sur lui , de traiter de nombreux phénomènes qui comme lui procèdent de l' interaction verticale avec du discours ( éloigné ou immédiatement ) antérieur , et interviennent comme paramètres dans la production horizontale du discours en interaction . Je voudrais pour finir ajouter que la notion bakhtinienne de bivocalité ( ou de plurivocalité ) permet de rendre compte de faits énonciatifs extrêmement complexes , comme p. ex. ce qui intervient ligne 14 de l' occurrence ( 3 ) , que je rappelle pour plus de commodité : ( 3 ) 10 Candy : but last year . whoo ! 11 Chuck mm In the last year- 13 Chil : yeah- no no . no : . 14 Candy : er the year before last 15 Chil : yes Goodwin , nous l' avons vu , propose l' analyse suivante : « though not reporting the speech of another , Candy speaks for Chil in ( 14 ) , and locates him as the Principal for what is being said there " ( op. cit. : 28 ) . On dirait plutôt , en termes dialogiques , que cet énoncé est bivocal , que s' y font entendre deux " voix " , ici convergentes : celle de Candy elle-même en correction de son énoncé de la ligne 12 , du fait de la négation que lui a opposée Chil en 13 ; celle de Chil , par une sorte de ventriloquisme : Candy verbalise les mots que Chil ne peut actualiser . Il semble donc que l' analyse conversationnelle a tout intérêt à ne pas limiter sa lecture des écrits du cercle de Bakhtine à Voloshinov 1929 : l' approche dialogique des faits linguistiques , qui permet de prendre en compte dans sa complexité la dimension verticale du déjà dit dans la production du dire , n' y apparaît pas encore . En guise de conclusion : l' épaisseur du discours Partant du fait que les communications retenues pour ce congrès relevaient principalement du discours dialogal , qu' elles traitaient dans les cadres de l' AC , nous avons questionné cette approche , en prenant appui sur la notion de dialogisme : les pertinentes descriptions que propose l' AC de la co-construction horizontale du discours ne négligent -elles pas une autre dimension - verticale - du discours ? Ce qui se passe dans l' ici et maintenant du mot à mot dans le face-à-face de l' interaction conversationnelle ne se double -t-il pas constamment de l' interaction avec de l' ailleurs antérieur discursif ? Linéarité du discours ? Non , bien plutôt épaisseur ; et épaisseur double : épaisseur dialogale , telle que la décrit l' AC ; épaisseur dialogique , telle que l' approche bakhtinienne invite à l' analyser . Références bibliographiques Authier-Revuz , J. ( 1982 ) . Hétérogénéité montrée et hétérogénéité constitutive . 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