chaHI1r

Corpus:
VALIBEL (O)
Filename:
chaHI1r
Contact:
Anne-Catherine Simon
Abstract:
Entretiens semi-dirigés à Liège sur la vie locale dans l'après-guerre
Recording date:
20/01/1992
Recording duration:
00:12:05
Signal type:
audio
Sound quality:
environnement peu bruité
Anonymization status (recording):
script Daniel Hirst
Annotation tiers:
Annotation automatique
Identifier:
chaGG0, chaHI1, chaXX1
Age:
21-60, 61+, inconnu
Gender:
F, F, inconnu
Profession:
enseignant-chercheur, ouvrier, inconnu
Level of education:
études supérieures, inconnu, inconnu
Birthplace:
Belgique, Verviers, Belgique, Vottem, inconnu
Annotation status:
automatique
Type:
entretien
Sector:
privé
Milieu:
amical
Modality:
oral
Number of speakers:
2+
Channel:
face_à_face
Sample address:
/annis-sample/valibel/chaHI1r.html
Text:
alors je vais vous demander est-ce que vous vous souvenez d' avoir assisté à un enterrement il y a trente cinq ou quarante ans un enterrement ben oui j' ai eu l' enterrement ma grand-mère oui qui est morte en mille-neuf-cent -trente-neuf et vous pourriez me raconter un peu comment ça se déroulait un enterrement oh ben l' enterrement euh c' est à peu près encore quand même comme maintenant bon mettait dans le cercueil euh un demi cercueil euh dans un demi cercueil euh avec euh un chose on mettait du zinc on se on se on soudait le zinc tout autour quand c' était pour un euh pour un chose silence on tourne hum euh alors euh bon un enterrement normal on a fait p on fait prier à ce moment-là on faisait prier il y avait un monsieur qui cri qui passait dans les rues et il priait à l' enterrement euh il il disait on prèye a l' ètèrmint euh euh non on prèye à l' ètèrmint po madame de *Dehousse* qu' èst mwète a une tèle eûre è l' ètèrmint sè fèrè à une telle heure et il faisait il criait il faisait il criait dans les dans les rues et puis alors ben on on on l' amenait au cimetière comme tout le monde et voilà il y avait beaucoup de monde aux enterrements ah dans le temps oui hein dans le temps il y avait plus de monde que on a maintenant maintenant on fait les enterrements voiture pour aller plus vite et et liquider sur deux heures dans le temps on montait à pied jusque jusqu' au cimetière et puis hein alors après on redescendait on venait manger un petit morceau dans la maison ça se fait encore maintenant mais moins quand même et pourquoi y avait-il beaucoup de personnes qui assistaient aux enterrements ah parce que les familles étaient plus liées toutes les familles étaient euh allez le fils le beau-fils la fille la ni les nièces et tout le monde était à l' enterrement que maintenant euh peut-être aussi mais moins quand même est-ce qu' il y avait des traditions spécifiques à la région ici oh les traditions non pas nous autres non ouais on parlait beaucoup aux enterrements ah ben ouais euh l' autre racontait sa vie l' autre faisait ce qu' il avait l' autre racontait l' autre on racontait tous sa vie ah oui vous ne vous souvenez pas de certaines choses qu' on racontait par exemple j' étais jeune à ce moment-là j' avais euh quatorze ans seulement alors m il y a des histoires qui échappent quand même hum non bien que dans les familles ils se disputaient f euh financièrement souvent pour les héritages ah ouais mais ça dj chez nous ça ne se faisait pas qu' est-ce que vous vous souvenez par exemple d' un problème d' héritage non non oui un problème d' héritage par exemple parce que chez ma grand-mère il y avait quatorze verges de terres et alors euh du temps de mon grand-père on avait fait les parts aux enfants ils avaient droit chacun à avoir un morceau de terrain bon celui-là il avait besoin d' argent il a revendu à l' autre et voilà ils s' arrangeaient comme ça euh ils se disputaient ils se disputaient pour les héritages qu' est-ce qu' on apportait aux enterrements oh ben chez moi on a pour ainsi di je ne pense pas chez ma mère on n' avait rien apporté des fleurs ah oui des fleurs oui des fleurs des fleurs un marbre ici allez euh à nos nos voisins les voisins reconnaissants à nos parents est-ce que vous connaissez des gens qui faisaient tous les enterrements m euh pff il y en avait il y en avait parce que euh il y en avait qui faisaient souvent les enterrements parce que dans le temps euh celui-là mourait il il avait été rendre visite chez celui-là celui-là allait rendre visite chez celui-là et il il faisait voilà c' était un cercle euh c' était un cercle je ne dirais pas un cercle vicieux mais c' était un cercle euh bon toi tu me l' as fait moi je te le refais et on s' aidait plus dans ce temps-là que maintenant donc c' était simplement un qui le faisait parce que l' autre y avait été ouais ouais et peu puisque les enfants avaient été là l' enterrement c' étaient les autres qui allaient là et et alors il il tournaient comme ça dans les enterrements quelle est pensez-vous la plus grande différence avec les enterrements actuels avec les enterrements actuels bien c' est que maintenant on ne garde plus beaucoup les morts chez soi on les met au funérarium et alors euh quand on avait un mort chez soi c' était toute la journée qu' on avait des visites et alors on faisait du café des miches enfin euh c' était plus en famille tandis que maintenant c' est plus euh bon mettre un mort à un au funérarium et on met les heures de trois sept par exemple alors là euh il n' y a pas beaucoup de monde ce n' est plus si intime que dans le temps oui est-ce que vous vous souvenez comment votre mari est venu vous demander en mariage ben n n non euh ça comment est-ce que je vais expliquer ça dans le temps les filles je couraient quand même un peu après les garçons ou les garçons couraient après les filles bon la toute première fois que j' ai vu mon mari c' était au cinéma j' étais à la Préale et il regardait mes genoux et et alors alors euh je tirais toujours sur ma jupe pour hein pour l' abaisser pour ne pas que il regarde mes genoux et puis alors après euh bon il est venu voir après moi et moi j' ai été voir après lui il il jouait au football j' allais voir je on m' envoyait chercher du fromage et je rentrais deux heures après et alors euh bon on on il venait tous les jours on venait courtiser dans la ruelle parce que c' étaient des ruelles chez nous c' étaient pas des rues il n' avait pas d' électricité quand on a mis l' électricité par après mais à ce moment-là il n' en avait pas hein et et puis euh bon avec le fromage et puis avec les genoux et puis après quand il on a courtisé sérieusement je lui ai demandé ben pourquoi est-ce que je ce qui lui avait plu en moi et il m' a dit mes genoux parce que avec euh quand on a une femme avec des gros genoux elle va loin dans la vie qu' il avait dit donc ça c' est l c' est le le typique ça et vous vous souvenez quand il est venu chez vos parents pour vous demander en mariage oui mais euh euh à ce temps-là euh il venait comme ça et et puis alors un jour pour euh pour me marier quand ça été pour me marier je dois dire que j' avais un frère et une soeur un frère plus vieux une soeur plus jeune et comme moi j' étais au milieu je devais me taire pour la le grand et je devais me taire pour la petite et alors dj' èsteû nin tofêr ohê hein alors je m' étais battue avec mon frère et je lui avais fait un crin dans la tête alors mon père m' avait frappée avec à à coups de ceinture et alors quand je j il est arrivé et voir que je pleurais il dit pou pourquoi est-ce que je pleure alors j' ai dit ben je pleure parce que il m a frappée l' autre m' a bat hein je m' étais disputée et je lui ai raconte et puis alors euh il me dit ben puisque c' est comme ça ben nos nos marèy' rons et mon père a répondu marèye-tu t' aurès tès gangnes voilà et je me suis mariée comme ça voilà ma demande en mariage oui il n' y a pas eu de difficultés il n' a pas eu de difficultés et vous vous entendiez bien avec euh avec mon mari avec votre belle-famille ah oui ouais avec ma belle-mère ça été mon beau-père aussi est-ce que vous pourriez me décrire une personne que vous avez connue il y a longtemps qui était très sympathique hum ben quand on est jeune décrire une personne qui était bien sympathique quand on est jeune marié on travaille on n' a pas beaucoup le temps euh euh j' ai vécu beaucoup avec ma belle-famille puisque j' habitais dans la même maison eux derrière et moi devant ici dans cette maison-ci euh j' y ai vécu euh euh cinquante-deux ans maintenant puisque j' y suis toujours et on a pour ainsi dire pas non je ne vois pas on avait des copains on sortait on allait danser mais vraiment comme ça à brûle-pourpoint et une personne antipathique une personne que vous n' aimiez pas beaucoup dans le village par exemple ou ben non parce que les personnes qu' on n' aimait pas on les frayait pas voilà donc c' est pas de problèmes hum les personnes sympathiques euh bon pff com comme camarades nous avions eu chez *Norbert_Turion* euh et puis ici en face au magasin c' est vraiment les les seuls vraiment amis qu' on a eu enfin est-ce que vous vous rappelez un jour d' avoir dû faire un devoir pour l' école et que vous n' y arriviez pas oui ça ça arrivait aussi ça mais j' étais plutôt allez volontaire quand je revenais de l' école euh à l' athénée on donnait des devoirs euh allez à l' école moyenne puisque l' athénée ici à *Herstal* on donnait des devoirs directement c' était pour la semaine suivante ben en rentrant je faisais mes devoirs et puis je travaillais dans le jardin parce que euh d il y avait quatorze verges de terre on devait euh travailler pour pouvoir euh ma mère allait au marché elle faisait les marchés à Cockerill et alors on devait couper les fruits couper les les les groseilles les poires les pommes euh toutes les histoires et on allait au marché avec et alors avant d' aller à l' école à ce temps-là avant d' aller à l' école on allait conduire la charrette à bras place Cockerill on revenait avec la charrette avant de redescendre à l' école on se levait vers quatre cinq heures du matin on descendait au départ ma mère portait sur sa tête avec un un rond et le panier sur sa tête elle descendait au marché puis après quand il y a eu plus d' histoires dans le jardin mais on descendait alors avec la charrette que mon père avait fait avec des roues de vélo on mettait tout dessus et nous autres on descendait la charrette pour aider maman et puis on remontait la charrette et elle elle remontait avec ses paniers quand ils étaient vides ça travailler nous avons travaillé et quand vous aviez un devoir que vous n' avé-riviez pas faire qui est-ce qui vous aidait personne personne nous n' avions personne euh pour aider ma mère c' était une femme de jardin qui cultivait le jardin j' avais un peu ma grand-mère qui était un petit peu plus lettrée que mon euh que même que hein que sa fille mais euh pour toutes les écoles elles étaient dépassées hein ma grand-mère quand elle est morte elle avait quatre-vingt-cinq ans donc j' étais à l' athénée donc elle avait quatre-vingts entre quatre-vingt-cinq euh euh hein elle n' était plus à même de suivre les devoirs et mon père c' était un mineur travaillait au fond est-ce que vous vous souvenez des punitions que l' instituteur ou l' institutrice donnait ben quand même parce que euh pas me souvenir des punitions parce que disons que je ne dis pas j' étais j' étais turbulente mais je n' étais pas euh souvent punie pour la langue peut-être bien mais euh pour le reste euh ça allait encore et par exemple pour d' autres personnes qu' est-ce qu' il donnait comme punitions ah euh en troisième année nous avions mademoiselle *Doutrin* si ma mémoire est bonne elle elle tapait sur les doigts comme ça avec sa règle ça donc vous disiez des punitions en troisième ah des punitions en troisième année primaire elle tapait sur les doigts elle et elle était fort sévère mais alors euh on apprenait au-moins quelque chose et les parents n' allaient pas pleurer chez les enf chez les instituteurs parce qu' on ne peut pas taper ni rien du tout on n' osait même pas aller le dire hein à ses parents parce que quand on a rentré avec une punition avait une deuxième alors on ne disait rien on faisait bien vite la punition et quand on avait une enfin hein merci c' est gentil voilà