chaBR1r

Corpus:
VALIBEL (O)
Filename:
chaBR1r
Contact:
Anne-Catherine Simon
Abstract:
Entretiens semi-dirigés à Liège sur la vie locale dans l'après-guerre
Recording date:
13/01/1992
Recording duration:
00:48:29
Signal type:
audio
Sound quality:
environnement peu bruité
Anonymization status (recording):
script Daniel Hirst
Annotation tiers:
Annotation automatique
Identifier:
chaXX2, chaGG0, chaBR1
Age:
inconnu, 21-60, 21-60
Gender:
M, F, M
Profession:
inconnu, enseignant-chercheur, transporteur et échevin des service sociaux
Level of education:
inconnu, études supérieures, inconnu
Birthplace:
inconnu, Belgique, Verviers, Belgique, Herstal
Annotation status:
automatique
Type:
entretien
Sector:
privé
Milieu:
amical
Modality:
oral
Number of speakers:
2+
Channel:
face_à_face
Sample address:
/annis-sample/valibel/chaBR1r.html
Text:
alors la première question que je voulais vous poser c' est de me raconter si vous vous souvenez d' un enterrement où vous avez été d' un enterrement où je suis allé mais il y a longtemps hein je parle oh mais je suis allé à des centaines d' enterrements mais je parle il y a bon une trentaine d' années ah je ben oui ben oui oui je vous raconterais hein vous voulez dire un nom précis d' un enterrement où j' aurais été vous connaissez un un nom que vous voulez me citer oui oui non non non pas du tout je vous demande si vous vous souvenez d' un non d' un de ces enterrements-là oui si ça vous a marqué ouais que ça m' a marqué oui oui un enterrement qui m' a marqué oui oui c' était un vieux monsieur qui élevait des moutons qui avait un grand jardin qui était pensionné mineur qui travaillait encore avec sa pension et que j' étais souvent avec lui et un jour il était allé voir un film de cinéma le cinéma était très rare dans ces époques-là c' était directement après la guerre et il était allé voir un film de cinéma avec Tarzan et on l' appelait *Guillaume_Baulen* son nom et il avait venu raconter comment le cinéma comment le film s' était déroulé et il était vraiment perdu je veux le dire comme ça d' avoir vu Tarzan qui sautait d' un arbre à l' autre et ainsi de suite et le nom de Tarzan lui est resté un nom sobriquet Tarzan et c' était un vieux monsieur que j' aimais beaucoup et que j' étais beaucoup avec lui parce que j' adorais les bêtes et il avait des moutons des lapins de tout donc et et s' occupait de de tracer le terrain de football et ainsi de suite et puis un beau jour il a attrapé un cancer il est mort en trois quatre mois de temps et c' est le premier corps que j' ai vu qu' on ensevelissait dans sa cuisine sans draps noirs sans chambre mortuaire dans ses meubles sans rien car à cette époque-là on faisait des chambres mortuaires dans la place de devant souvent où on exposait le décès et lui on ne l' avait exposé dans la place de derrière vraiment dans la buanderie sans draps sans rien comme ça sur une table ça ça m' avait fortement choqué de un et puis de deux mm on l' a enterré un jour à quatre heures de l' après-midi un enterrement civil et comme j' aimais beaucoup cet homme-là quand je suis entré dans la mortuaire pour aller déposer ma carte avec mon grand-père qui était âgé de quatre-vingts et des ans à l' époque et qui était ami avec ce monsieur-là il m' a pris voilà que je ne saurais pas dire le mot maintenant en français une peine enfin j' ai commencé à pleurer pleurer pleurer pleurer et je suis allé pleurer sur les genoux de sa femme j' étais un un bambin sur les genoux de sa femme qui m' a consolé du mieux qu' elle l' a pu et tout le monde de la famille c' était un Flamand et euh toute sa famille du pays flamand était venue à l' enterrement et puis sa femme et son fils et caetera qui étaient là tout le monde a commencé à pleurer et tout le monde se demandait pourquoi qu' un petit gamin comme ça venait pleurer pour pour pour le défunt d' un homme d' un certain âge parce que il avait soixante-sept soixante-huit ans à cette époque-là qui qui qui mourait et alors la femme a dit il ira l' enterrement avec vous autres vous ne devez pas l' abandonner et vous me le ramènerez avec toute la famille ici après et voilà voilà un des enterrements où il y avait beaucoup des gens à cet enterrement-là et on faisait les enterrements à pied mm on partait de *Herstal* jusqu' au cimetière *Enhaise* là sur la route de *Milmort* à pied il y avait pour une grosse heure de marche pour arriver au cimetière et tout le monde suivait le corbillard on ne venait pas déposer sa carte et retourner c' étaient des beaux enterrements avec beaucoup de monde à chaque enterrement les voisins les camarades et on allait jusqu' au cimetière et puis après ils allaient euh euh euh certains personnages enfin faisaient les cafés trois quatre cafés et ils allaient boire la goutte et ils revenaient saouls d' avoir été aux enterrements tout ça est est supprimé aujourd' hui maintenant on vous enterre on saute dans la voiture et on vous conduit et un quart d' heure après on ne parle plus du de l' enterrement ni du défunt est-ce que vous vous rendez bien compte des enterrements de de *Coronmeuse* qui allaient à *Coronmeuse* c' est à trois kilomètres d' ici et ils allaient presque à *Milmort* au cimetière de *Raise* ça f et ils avaient au moins huit neuf kilomètres à pied pour conduire le le corps le défunt et tout le monde suivait l' enterrement les huit neuf kilomètres à pied pour aller au cimetière ce n' est plus aujourd' hui que les jeunes feraient ça et il y avait beaucoup de monde à tous les enterrements mm oui beaucoup de monde oui et puis j' ai eu l' enterrement de ma grand-mère j' ai eu l' enterrement de mon grand-père tout ça aussi c' étaient des enterrements fantastiques avec avec mille personnes là aux enterrements mille naturellement chez nous chez mes grands-parents c' était un café un café de grande renommée un café de billard de colombophiles de de de coqs batteurs et de joueurs de cartes et caetera et quand ma grand-mère est décédée à quatre-vingt-quatre ans il y a eu mille personnes à son enterrement un enterrement comme on n on ne verra jamais plus à *Herstal* ou nulle part faudrait un roi pour voir ça elle était très appréciée ah oui hein elle était venue au monde dans cette maison-là elle était morte à quatre-vingt-quatre ans dans la même maison dans la même maison et et et ses parents faisaient déjà café et elle est venue au monde dans le café elle a pris le café de ses parents elle a vécu là quatre-vingt-quatre ans vous comprenez bien que ça été extraordinaire monsieur l' Echevin bonjour cher Echevin ça va je vous présente l' Echevin monsieur *Beckman* que lui aurait pu vous parler le français couramment parce que il a fait des études lui le contraire de moi mademoiselle enchanté ah mais je vois que tu es enregistré il parle même plusieurs plusieurs langues même il parle même plusieurs langues lui les lire et les écrire on fait une enquête un étude pour les une étude un mémoire non non non c' est une étude simplement comme ça oui ah simplement une étude pour des recherches dans le français pour l' Université de Liège ah et comme mademoiselle sait bien que je parle français couramment avec une diction sensationnelle elle vient chercher des leçons de wallon chez toi elle vient chercher des leçons près de moi mais des leçons de wallon des leçons de wallon ah mais si c' était le wallon ce serait autre chose hein ça ce serait autre chose tu as dit à madame que tu étais que tu faisais du théâtre wallon tu étais président d' une troupe théâtrale oui oui mais il est très modeste non non allez je ne lui ai pas dit tout ça non je ne lui ai pas dit tout ça et je ne lui ai pas dit tout ça c' est un ami et je le connais depuis très longtemps mais il est très modeste non c' est assez dire que *Louis_Chalon* qui est venu à l' école avec moi primaire qui est aujourd' hui professeur à l' université caetera m' a sonné puisque nous sommes restés des amis et il a exposé des livres au au musée ici dernièrement et et ils font un peu des recherches sur le français et il m' a dit je vais t' envoyer une belle jeune fille et voilà et il me l' a envoyée ouais ouais ouais c' est ça et voilà elle est là voilà euh n' oubliez pas monsieur *Bastin* que tout ce que vous dites sera retenu contre vous et sera enregistré sur la bande magnétique sera enregistré oui oui oui oui je le sais c' est pour ça que je le dis je vais vous demander il y avait des traditions spécifiques à cette époque-là pour la région lors des enterrements euh des des traditions oui est-ce qu' il y avait des coutumes spécifiques ou sur quoi sur les enterrements justement toujours oui ah oui ah oui ah oui ah oui ah oui ah oui c' est assez dire que quand on on perdait un membre de sa famille les familles se tenaient très près tout le monde venait à la à l' enterrement et on portait le deuil pendant six semaines on s' habillait en noir pendant six semaines les proches les petits-cousins pas mais les proches les fils les neveux les oncles les tantes ils avaient perdu un membre de leur famille on portait le deuil pendant six semaines ah oui et on allait à l' enterrement habillé tout noir comme des corbeaux c' était la coutume ah oui comme ça que ça allait le respect du mort aujourd' hui plus on irait à l' enterrement de sa mère avec un un bâton je ne dis pas qu' on n' a pas le respect de sa mère mais on s' habille moderne et on ne respecte plus tout ça mais pendant six semaines on était habillé en noir mm c' était une coutume ça et c' était différent et on fermait et pendant les trois jours de décès on fermait les volets on mettait un avis mortuaire à la la porte et et le jour de l' enterrement l' ensevelisseur des pompes funèbres venait faire une une portière comme on appelle ça venait mettre des des piquets avec des bois et venait mettre des draps à l' extérieur de la maison à la porte pour faire une entrée de chapelle dans des draps noirs et si le le défunt avait décidé d' aller à l' église le Christ était dans les draps noirs dans la chambre mortuaire en grand avec deux chandeliers des bougies qui brûlaient et un petit pot là avec de de l' eau bénite pour bénir euh le le le cercueil tout qui venait et il y avait pas de je crois que ça s' appelle en français mais excusez-moi parce que je vais peut-être ex euh estropier le mot hein un goupillon là comme les curés ont je crois que c' est le mot mais de ce temps-là il y avait pas ça c' était un morceau de de de pâques comme on appelait ça n' est-ce pas un morceau de branche comme il vient dans les jardins vous avez encore vu ça des des rameaux là Pâques là qu' on mettait dans de l' eau bénite et c' était avec ça qu' on bénissait le le le cercueil le corps hum hum et c' était différent si c' était un homme ou si c' était une femme oui oui c' était différent si c' était un homme ou si c' était une femme c' était différent pour deux sortes c' est assez dire que les femmes quand une femme mourait toutes les femmes venaient à l' enterrement habillées avec des voiles noirs habillées en noir avec des des voiles et caetera tandis que si c' était un homme elles s' habillaient encore bien normalement mais en noir mais quand c' était une femme les femmes qui suivaient l' enterrement la soeur de la défunte ou les filles ou n' importe s' habillaient avec des grands voiles noirs presque comme les religieuses en ont là hein on ne voit plus beaucoup des religieuses habillées en costume non plus hein ouais mm et on parlait beaucoup lors de ces enterrements *Louis* dins une mi ah Mademoiselle bonne fin de journée bon travail Monsieur et al crêche ça s' arindje ça s' arrange ça s' arrange ben euh les experts devaient venir c' est co todi pf on n' a nin co les devis po prover allez au revoir on parlait beaucoup lors des enterrements non s' il vous plaît on parlait beaucoup lors des enterrements les gens entre eux ou bien ah ah oui parce que de ce temps-là il y avait on ne mettait pas beaucoup les avis mortuaires sur les journaux il y avait des prieurs à l' enterrement des prieurs c' étaient des hommes habillés en noir c' étaient souvent des pensionnés qui reprenaient ce petit job-là après leur pension parce que ils n' avaient pas des pensions énormes pour vivre nous avons eu un ici à *Herstal* qui s' appelait *Bigaro* qui a prié pendant vingt ans ou vingt-cinq ans et il allait faire un petit tour ou un grand tour selon ce qu' on lui payait il y avait une somme à payer trois-cents francs par exemple pour faire un grand tour cent-cinquante francs pour faire un petit tour dans dans *Herstal* et ils allaient prier aux enterrements par exemple en wallon ils disaient on fait prier à l' enterrement pour une telle personne qu' habite dans une telle rue qu' on enterrera un tel jour à une telle heure comprenez-vous et ils ne priaient jamais en face d' aucun café et je vais vous dire pourquoi parce que ah oui en ne priant pas en face des cafés le cabaretier appelait le prieur pour lui demander pour qui pries-tu qui est-ce qui est mort et en entrant dans le café pour lui aller dire ça il y avait toujours un client ou l' autre qui lui payait une goutte parce que c' étaient des buveurs de péket or s' il aurait prié devant le café tout le monde l' aurait su c' étaient des petits trucs des prieurs ça mm et les cabaretiers aimaient bien de savoir qui était mort parce que ils faisaient euh pas de propagande parce que ce serait un laid mot à dire mais enfin ils ils annonçaient ça leurs clients tu sais qui est mort un tel tu sais qui est morte une telle ou on en parlait dans le café ah ouais le prieur a passé c' est une telle on l' enterre un tel jour à une telle heure il y avait des prieurs il y avait pas des avis mortuaires comme aujourd' hui qui coûtaient des cinq six-mille francs sur les journaux hein mm c' était les les et on ne priait pas pour tout le monde c' était celui qui voulait faire prier il y en avait qui qui qui se faisaient enterrer dans l' intimité en se le disant entre voisins enfin hein bé des gens un peu renommés dans la commune ou connus pff c' étaient des des des enterrements de cinq six-cents personnes hein de ce temps-là hein des enterrements à ne pas en finir hein mm mm à ne pas en finir hein et puis le curé aussi qui l qui le disait à sa messe ou à l' église ou ou aux vêpres et on hein que telle personne lorsque le défunt ou la défunte allait à à l' église enfin hein et on parlait beaucoup de la personne qui mourait lors des enterrements ah oui oui ben encore toujours maintenant sais-tu encore toujours maintenant sais-tu ça oui c' est une coutume qui est restée ça en bien comme en mal ah ouais ça ça et euh ça toujours existé que l' on a décausé les morts oui vous vous souvenez par exemple d' une fois où on a raconté quelque chose euh il y avait je me souviens de de centaines de fois puisque je suis un attitré aux enterrements moi hein ben oui ben oui oui c' est assez dire que pff certains disent oh il est mort il a beaucoup bu ou il a couru beaucoup les femmes hein ou fumait beaucoup hein un autre dira ben oui mais c' esto c' était un brave homme il a fait beaucoup de bien ou il a été bon avec sa mère ou ou et caetera ou il a quitté sa femme et s' est remarié avec une autre et toute toute sa vie enfin que les gens racontent aux enterrements hein et qu' apportait-on on apportait surtout des fleurs euh naturelles ou ah oui oui encore maintenant hein encore maintenant hein encore maintenant c' est la même coutume ça et la coutume des rubans sur les couronnes existait déjà oui oui oui oui oui oui oui mais seulement elles ex et et ça existe plus maintenant que de ce temps-là parce que de ce temps-là lorsqu' on envoyait une couronne avec un ruban ou bien c' étaient des personnes riches qui payaient cette fleur-là avec le ruban ou bien c' était une entreprise ou ou une société quelconque à son président ou ou ou à un grand membre de sa famille tandis que de ce temps-là la classe était plus ouvrière plus pauvre et on payait des petites gerbes pour le geste avec une carte de visite et une accoutumance des enterrements de ce temps-là qui ne se fait plus aujourd' hui lorsqu' on allait mettre une carte de visite à l' enterrement on pliait un coin la carte a quatre coins on pliait un coin et on déposait la carte avec le coin plié tandis que maintenant on les met comme ça mais de ce temps-là on pliait le coin en symbolique en sympathie du défunt ça c' est tombé mm vous voyez on pliait un coin comme ceci voilà voilà votre carte de visite et on pliait un coin comme ceci et lorsque je vais à un enterrement je plie encore toujours mes coins j' ai été élevé comme ça c' est assez dire que dans la vie ce que vous apprenez jeune vous le gardez souvent vieux mm vous comprenez mm ouais et qu' est-ce qu' on écrivait en général sur cette carte ah ben on écrivait son nom et son adresse pour qu' on puisse répondre une petite carte de remerciement certaines personnes mettaient comme aujourd' hui sincères condoléances à la famille sur les fleurs c' était toujours ça sincères condoléances à la famille mais euh la même accoutumance que maintenant mm ouias vous connaissez des gens qui faisaient par exemple tous les enterrements il y en avait il y en avait il y en avait oui plus maintenant sais-tu plus maintenant mais il y en avait parce que il faut te dire que dans ces années-là euh il y avait beaucoup des pensionnés mineurs et les pensionnés mineurs bon ils allaient en dans la mine à quatorze ans treize ans il leur fallait trente ans de mine accomplis pour avoir leur pension arrivés à quarante-cinq ans ils étaient pensionnés mais ils étaient pris aussi dans les poumons et et et dans les bronches et caetera hein d' abord et il il y en a eu les quatre-vingts pour-cent qui sont morts et qui n' ont pas atteint les cinquante-cinq ans qu' ont eu leur pension à quarante-cinq cinquante-cinq ans ils étaient morts et ceux qui leur allaient encore un peu bien je vais dire comme ça ils allaient aux enterrements pour passer leur temps pour prendre l' air pour un peu marcher et pour parce que ils connaissaient aussi déjà hein il y en avait il y en avait donc c' était surtout pour se divertir pour se divertir et aller montrer quand même euh apporter ses condoléances à la famille de du défunt ou de la défunte ouais vous vous souvenez par exemple d' une fois où il y a eu un très gros problème d' héritage entre les enfants ou entre les enfants oui oh oui oh oui ça arrive couramment encore maintenant hein ça arrive couramment mais je vais quand même vous citer deux exemples d' héritage c' est un vieux monsieur qui avait quatre-vingt-huit ans il était à l' hôpital c' était un vieux célibataire il vivait très crasseux très crasseux dans un taudis à ne pas y entrer il vivait heureux dans sa saleté et il s' appelait *Joseph_Piroux* et étant hospitalisé son neveu qui avait septante ans va le voir il revient et tous les jours soir on jouait aux cartes chez mes grands-parents dans dans le café et on jouait aux cartes il parlait d' une sorte et de l' autre et le neveu dit que son oncle va mourir qu' il ne va pas bien qu' il a quatre-vingt-huit ans *Joseph_Piroux* qu' on a dû le frotter avec une brosse de chiendent pour le renettoyer tellement il était sale quand il est arrivé à l' hôpital et que c' est lui l' héritier et qu' il devait avoir de l' argent sa maison une petite maisonnette insalubre un peu un peu de l' argent et caetera qu' il va être l' héritier de *Joseph_Piroux* son oncle et quelques semaines après l' héritier meurt à septante ans celui de quatre-vingt-huit ans était revenu de l' hôpital et il est venu marcher le premier à l' enterrement de son héritier ça je l' ai vécu et alors de ça deux trois ans après parce que il a passé les nonante ans il est décédé et ce sont des cousines et des cousins qui ont hérité de tout et il avait de l' argent il avait v vécu toute sa vie je vais dire presque dans la mendicité et il avait de l' argent mais alors pour aller renettoyer tout ça et on a vendu la maison pour une pièce de pain pour démolir c' était c' était insalubre oui et un deuxième héritage c' est des personnes un couple qui a travaillé toute sa vie qui ont fait eux deux des héritages qui ont fait commerce qui étaient millionnaires et puis un beau jour ils ont décidé à un certain âge de cesser leur magasin d' alimentation générale presqu' un petit bazar avec beaucoup des terrains et des maisons et tout ça tout autour et de venir faire construire une maison dans le quartier natal de la femme ils ont fait construire une maison là-bas ils ont fait construire douze garages d' affilée dans le jardin ils ont bien aménagé le tout et ils sont venus habiter dans cette maison-là et il n' avaient que des nièces et des neveux mais il y avait un neveu qui venait plus que les autres ces deux personnes-là étaient très proches de moi et un beau jour le vieux monsieur le vieux monsieur s' est pendu c' est moi qui est allé le dépendre et puis la vieille dame est restée seule et le jour où le vieux monsieur s' est pendu j' ai été retenu là par la police et le Parquet et caetera puisque c' était moi qui l' avais dépendu et ben tous les neveux et neveuses se sont amenés et se sont déjà disputés ce jour-là pour l' argent alors que c' était la vieille qui qui héritait puisqu' elle vivait toujours et tout et quelque chose que je ne savais pas mais que j' ai su c' est que le coffre avec tout l' argent était caché dans un trou que le que le vieux monsieur avait fait en dessous des escaliers pour aller en haut il avait laissé dans son hall d' entrée en dessous de l' escalier de de de pour aller au premier étage un morceau de terre sans pavés et il avait fait un trou là-bas et il avait caché son coffre parce que ces vieilles personnes-là ne mettaient pas l' argent à la banque alors ils se sont disputés il n' avait qu' un seul neveu qui savait où le coffre était caché et la femme ils se sont disputés ils se sont battus j' ai dû intervenir j' ai été pris comme témoin enfin parce que j' étais ami là-bas et la vieille dame après le défunt de son mari est restée de la journée dans sa maison et allait loger chez un neveu et le neveu venait chercher la tante à cinq heures du soir conduisait la tante chez lui et à huit heures du matin il ramenait la tante dans sa maison à la longue la tante a perdu la tête elle était assez forte cent-et-trente cent cent-et-vingt cent-et-trente kilos mais au-moins cent-et-trente kilos et dans ses crises qu' elle perdait la tête elle tombait et le neveu qui s' en occupait après la grande bataille dans les héritages m' avait voulu donner une clé que j' avais refusée je mettais une échelle ou j' allais par le balcon et j' allais relever la tante pour finir il a pris la tante chez lui la tante est morte et c' est lui qui a hérité de tout alors les autres neveux et les autres nièces boudent ce neveu-là à mort à un tel point qu' ils n' oseraient pas se rencontrer sur le même trottoir parce que il y a encore eu des batailles bien après cinq ans de de de la défunte toujours pour l' héritage mais ce qui est le plus malheureux dans cet héritage-là c' est que le neveu qui a hérité de tout n' en a pas besoin n' a pas d' enfants est aussi riche que ce qu' il n' a hérité de la tante et que tout va retourner à un neveu à lui qui n' a rien à voir avec cette famille-là ni qui ne porte qui ne porte pas le nom et que les propres neveux qui portent le nom des deux défunts sont lésés au détriment d' un étranger qui va avoir la fortune d' une tante et d' un oncle qu' il n' a rien à voir avec après vingt ans après après la mort des deux vieux parce que il y a déjà bien sept huit ans que que la vieille est morte vous comprenez comment ça va dans la vie oui oui voilà et quelle est pour vous la plus grande différence entre un enterrement il y a trente ans et un enterrement actuel ah ben un enterrement il y a trente ans on allait à un enterrement il y a trente ans avec un respect du mort un avec une sympathie du du mort avec aussi l' intention de rencontrer beaucoup des amis même des personnes qu' il y avait des années qu' on n' avait plus vues et qui venaient par pour ce défunt-là je vais prendre le cas que l' on irait à l' enterrement de de quelqu' un qui nous est proche à *Herstal* et que je reverrais *Louis_Chalon* qui viendrait à cet enterrement-là alors que il y a plus de deux ans que je n' ai plus vu *Louis* on se fait une joie de le revoir de de se rassembler de reparler un peu ensemble qu' est-ce que tu deviens qu' est-ce que tu fais bon aujourd' hui quand vous allez à un enterrement si l' enterrement est à dix heures on arrive à dix heures une ou à dix heures moins une on met sa carte on a cherché pour parquer sa voiture quelque part le défunt n' est pas encore chargé dans le corbillard qu' on est déjà ressauté dans sa voiture et qu' on part qu' on n' a pas le temps d' aller à l' église de suivre la messe ou ou d' aller jusqu' au cimetière il faut vraiment un grand ami ou quelqu' un de proche sinon n' y va pas on n' a plus le temps d' aller aux enterrements ben dans le temps on allait à un enterrement si c' était à un enterrement qu' allait à l' église si c' était même un ouvrier il prenait une demi-journée à l' usine parce que il savait bien que ça allait durer deux heures ou deux heures et demie l' enterrement le défunt avait euh décidé d' aller ses dernières volontés à l' église ben celui qui allait à l' enterrement allait à l' église allait à messe c' est comme ça qu' on voyait des églises pleines de de de gens aujourd' hui il y a trois pelés quatre tondus et et encore certains que leurs opinions ne leur permet pas d' entrer dans l' église et qui restent sur le devant de l' église mais de ce temps-là il y en avait aussi qui ne rentraient pas dans l' église hein mais mais enfin l' église était pleine parce qu' on allait à l' enterrement parce que on voulait aller à l' enterrement pour aller mettre sa carte on suivait le corbillard on entrait à l' église si c' était quelqu' un qui était croyant et et si on avait même le temps d' aller jusqu' au cimetière on suivait jusque le le défunt jusqu' à sa dernière demeure aujourd' hui c' est terminé hein c' est terminé hein m' fèye on vous charge un défunt on saute dans la voiture quelques voitures avec les proches et et vous êtes expédié hein il y a plus un enterrement aujourd' hui c' est un colis à la gare hein au chemin de fer hein hein tout se faisait à pied tout avait une autre ambiance une autre coordination un autre sentiment qu' il qu' il n' a plus aujourd' hui qu' il n' a plus aujourd' hui aujourd' hui vous me parlez d' enterrement les funérariums n' existaient pas hein tout le monde gardait son défunt chez lui hein tout le monde hein gardait son défunt chez lui celui qui n' avait pas les possibilités de ramener un défunt de de d' un hôpitaux ou l' autre de des hôpitaux ou l' autre bon qu' est-ce qu' il se passait c' est que il les laissait à la morgue de de l' hôpital et on faisait quelquefois une petite messe à l' hôpital même combien est-ce qu' on n' en a pas fait à Bavière et ainsi de suite ben tu avais pas de funérarium tout le monde gardait son défunt chez lui celui qui avait de l' argent le faisait ramener s' il était décédé dans un hôpital vous comprenez bien mais aujourd' hui ben vous avez un défunt on téléphone aux pompes funèbres expédié directement parti dans les funérariums hein et dans les funérariums on on on a tout on a du café on a des boissons comme dans une cafétéria c' est c' est le modernisme hein vous sauriez pas vous sauriez pas aller contre ça mm vous sauriez pas aller contre ça hein mm alors ou dans le temps aussi ce que je ne vous dis pas c' est qu' on veillait les morts on passait les nuits pour les morts il y avait des membres de la famille qui restaient sur pied toute la nuit pour regarder au mort pourquoi je n' en sais rien les trois-quarts du temps c' étaient des buveurs et il buvaient au pèkèt toute la nuit et ils étaient là dans la cuisine à côté du du du mort et si petit bruit on allait voir pour voir si ce n' était pas le mort qui avait des hémorragies ou une sorte ou l' autre aujourd' hui vous avez un défunt faut déjà un beau pour le mettre au funérarium et l' exposer parce que on ferme le cercueil directement on va vous exposer le cercueil à au funérarium et on vous donne une petite place de cafétéria et vous recevez vos gens là d' une telle heure à une telle heure et puis l' enterrement et puis c' est terminé hein et après les enterrements de ce temps-là tout le monde rentrait dans les familles et on faisait des miches fourrées avec du jambon et on faisait des des des bonhommes de pâte là comme on a la Saint-Nicolas là pour tout le monde et des cafetières de café et du pèkèt du cognac et ce qu' on voulait on recevait les gens après l' enterrement autant on voulait retourner chez les gens même aujourd' hui c' est terminé faut vraiment un enterrement exceptionnel pour qu' on puisse aller louer une cafétaria une petite salle quelque part pour faire une réception après le défunt mm ou sinon ne fait plus tout ça hein voilà la différence vous mourez on vous expédie et vous êtes oublié hum tandis que de ce temps-là on avait le respect des morts le jour même après l' enterrement si on vous avait enterré avant midi l' après-midi on allait revoir son son le mort si si le caveau était bien refermé si on avait bien arrangé les fleurs et caetera aujourd' hui je parie qu' on n' y reva plus qu' à la Toussaint si on a encore le temps d' aller à la Toussaint hein nontrans] oui je voudrais maintenant vous demander de me décrire une personne ou sympathique ou antipathique que vous avez connue il y a une vingtaine d' années hum j' en ai tant connu des milliers un homme politique ou ce que vous voulez ce que je veux je pense à à quelqu' un les deux que vous voulez ben j' ai connu j' ai connu tellement des arrêtez un petit peu que je pense à ça quelqu' un qui était sympathique c' était un grand monsieur qui avait fait commerce à Bruxelles pendant les années et puis un beau jour il revient dans son pays natal *Herstal* le voilà avec une toute petite pension d' indépendant et il avait encore une bonne santé un grand maigre homme sourd à ne pas ne pas parler avec et il décide pour gagner un franc de s' aller engager comme croque-mort aux établissements *Pirard* rue *Croix_-Jourlet* et on l' engage et arrivé là il allait ensevelir les morts et on pouvait l' appeler où on voulait il arrivait il n' a p il n' a jamais fait aucun enterrement sans faire rire les gens tellement il était rigolo de de son genre à lui il est allé chercher des tués sur l' autoroute une jambe ici un bras là une tête là ramasser tous les morceaux les mettre dans un cercueil refermer le cercueil revenir avec comme s' il avait été sur le marché ramasser des feuilles de chou pour ses lapins c' était tout à fait la même chose pour lui bon et alors un jour il est arrivé pour aller trouver une vieille dame qui était morte depuis huit jours derrière sa porte chez elle là-bas avec la police et caetera et quand il est arrivé là la vieille dame était tombée avec sa tête sur le côté et un beau sourire et il a toujours essayé d' ensevelir tous ses défunts avec le même sourire et essayé de mettre la tête sur le côté c' est une expérience mais par exemple mm il faisait des des des enterrements et un beau jour une anecdote à lui pour vous dire qu' il était comique il avait conduit un une défunte à l' église de *Pontice* et il y avait quinze vingt voitures derrière le corbillard et arrivé à un kilomètre de l' église je ne vais pas vous citer les noms des rues puisque vous ne les connaissez pas c' était rue *Hors_-Bois* voilà que son corbillard tombe en panne le voilà obligé d' arrêter il sort de son corbillard à la place de dire aux parents proches qui étaient dans la première voiture derrière le corbillard je suis en panne je vais rechercher un autre corbillard il ne dit rien à personne il saute hors de son corbillard il avait bien septante-cinq septante-six ans il court au moins trois kilomètres jusque la rue *Croix_-Jourlet* au pas de gymnastique il va rechercher un corbillard dans dans dans les établissements dans les établissements *Pirard* et arrivé avenue de *l'_Europe* il me fait un tête-à-queue avec le corbillard devant mon camion il saute hors il était très agile il avait septante-cinq ans il était encore agile comme à quarante ans et il vient à ma portière il me dit j' ai un mort ici plus loin donne-moi un coup de main pour le charger mais moi je pense que c' est quelqu' un qui est tué sur la route et et q et qu' il faut charger et il arrive il fait encore un tête-à-queue avec le corbillard vide il se met à côté du corbillard avec où les corps le corps était avec les fleurs et caetera et puis j' arrête avec mon camion pour lui donner un un coup de main pour pour décharger le le corps et le remettre de l' autre corbillard et les parents disent mais pourquoi est-ce que vous ne nous l' avez pas dit pourquoi est-ce que vous n' avez pas dit que vous étiez en panne on vous aurait conduit avec une voiture vous auriez été chercher un autre corbillard tout le monde était hors des voitures il y avait un émeute sur le sur la route là épouvantable à à regarder qu' on se demandait pourquoi le corbillard était arrêté là et lui riait et ce n' est rien dit-il il recharge le le corps avec moi les fleurs et saute dans le corbillard allez taxi en avant marche et il partait comme ça et tout le monde riait on riait de ses conneries aux enterrements il fallait rire de lui vous comprenez une un deuxième comique dans dans la commune c' était un type qui conduisait du charbon avec sa cheval et sa charrette comme dit ma ma ma chef là et alors il buvait on lui v payait donnait une goutte où il allait conduire le charbon on donnait une goutte là à la fin de la journée il en a bu dix ou quinze il faisait les cafés et puis quand il était vraiment saoul il se mettait dans sa charrette et son cheval reconduisait tout seul jusque chez lui dans la charrette vous comprenez et alors un beau jour il était saoul ici sur la place de marché et il pleuvait et il était couché dans la rigole et l' eau passait au-dessus de lui et son cheval et sa charrette étaient parquées là sur le côté ben il y avait pas de la circulation comme aujourd' hui la police l' a ramassé et on l' a conduit à l' amigo et de l' amigo comme il était récidiviste on l' a mis en prison et il m' a écrit une lettre de la prison en me disant je suis à l' Hôtel-du-Nord l' Hôtel-du-Nord c' était le quartier du Nord à Saint-Léonard je suis à l' Hôtel-du-Nord nourri et logé pour rien et on va me retirer mon permis de conduire je n' ai jamais eu aucun alors essaye de m' avoir hors de cette boîte-ci je suis allé trouver le procureur du roi que je connaissais très bien à l' époque *Charles_Moïse* je lui ai expliqué la situation on n' avait pas le ramasser on n' avait pas à le mettre en boite pour ça hein il était récidiviste il avait déjà été condamné une dizaine de fois pour ivresse avec son cheval et sa charrette ben c' était ivresse au volant et on l' a lâché et j' avais même fait une chanson sur lui et lorsqu' il est décédé c' était le folklore de *Milmort* il habitait un petit village ici plus haut c' était le folklore de *Milmort* et sa fille s' était jetée hors du troisième étage aux *Guillemins* et elle était tuée et et hum son beau-fils s' est occupé de lui et il avait le cancer et il était à Relève-Toi et je l' allais voir presque tous les jours et il a hurlé pour mourir hurlé pourtant c' était un homme très jovial très sympathique très tout il est allé danser aux Folies-Bergères par exemple hein il allait en vacances et il est allé dans dans il est allé sur la scène avec les femmes toutes nues aux Folies-Bergères pour vous dire l' homme folklorique que c' était c' était le folklore de *Milmort* faisait des chars avec ses ses son cheval pour la fête et et caetera il s il il s' habillait travesti et ainsi de suite et son beau-fils qui n' était plus son beau-fils il voulait un enterrement musique et c' est l le le dernier qu' on a fait dans la commune de *Milmort* voilà bien dix ans de ça sept huit ans toujours sûr et il y avait bien vingt ans qu' on n' avait plus vu aucun et on l' a enterré un samedi à dix heures en musique et on a encore fait un enterrement comme il y a trente ans d' ici qu' on a suivi tous avec la musique jusque sa dernière demeure vous comprenez ça c' était un homme sympathique un homme qui n' était pas sympathique maintenant qui est décédé j' ai travaillé vingt-six ans pour lui c' était les ateliers *Boujat* un homme dictateur méchant avec un caractère de fer il avait décidé de se lever à cinq heures du matin ben il aurait téléphoné à tous ses ouvriers pour les faire commencer à cinq heures c' était son caractère mais alors un homme qui avait un bon coeur c' est assez dire il était froid vert il n' était pas à aprépier vous ne saviez pas comment vous deviez parler avec lui comment vous deviez vous entreprendre pour lui adresser la parole mais tous les jours matin en arrivant dans son atelier il donnait la main à tous ses ouvriers pour vous dire comment il était hein mais tout le monde en avait une peur une peur bleue une frousse et je vous raconterais bien des anecdotes avec lui et par exemple je vais vous raconter une il travaillait sur un sentier à Burcht tout près de d' Anvers et il voulait finir son sentier euh un sentier qui durait des semaines pour ne pas dire deux trois mois et nous étions dans la baraque à dix heures qu' on mangeait une tartine moi j' étais avec mon camion que je conduisais des pièces et je connaissais tous tous les ouvriers et j' attendais que les ouvriers aient mangé leur tartine ils faisaient une petite pause à dix heures pour décharger le camion et il dit à ses ouvriers comme ça dans la baraque je veux savoir qui prend ses congés parce que moi je ne donne des congés à personne tout le monde doit travailler et tout le monde doit doit être ici présent pour finir les travaux et vous prendrez tous vos congés quand vous aurez fini vos tra vos vos travaux mais malgré tout vous rentrerez votre votre feuille en disant d' une telle date à une telle date et voilà un qui dit c' était le contremaître qui dit moi je ne saurais pas parce que j' ai loué à la mer je pars avec ma femme et caetera saurais pas et il lui a dit vous avez à prendre à laisser ou vous faites les travaux ou vous êtes à la porte bonjour bonjour monsieur et il a été mis à la porte et il n' a p voulu tenir tête au patron il a pris ses congés il a été mis à la porte bon ça c' est une anecdote des autres anecdotes je suis arrivé par exemple un jour sur un chantier un dimanche après-midi pour aller recharger un matériel qu' on avait travaillé le week-end sur le temps que l' atelier était chargé et le patron était venu voir ses ouvriers parce que il allait sur poste même jusque septante ans il est allé sur poste et on met le le chose en marche c' est un un des pressions à air pour faire des blocs Ytong on met les pressions en marche tout saute et ben il avait bien septante ans s' est déshabillé il a commencé à souder avec ses hommes pour passer la nuit il m' a fait passer la nuit là avec eux il a obligé tous ses ouvriers à passer la nuit pour que l' atelier tourne le lendemain matin sans dire un mot avec un visage comme lugubre comme comme Hitler vous comprenez mais à côté de ça vous auriez venu le trouver vous auriez dit écoutez bien j' ai besoin de vingt mille francs vous ne savez pas me les prêter montez au bureau qu' on vous les donne voilà l' homme que c' était mais il était il n' était pas à aprépier on ne savait pas comment on devait parler avec lui comment on d on en avait peur c' était la terreur un homme imposant assez grand assez fort assez assez un mot en wallon que je vais dire assez cagnès rude vous comprenez ouais qui n' était pas beaucoup apprécié par personne mais quand on le connaissait à fond c' était un brave homme de coeur un brave homme de coeur il avait un coeur mais il avait arrivé au sommet d' une richesse d' une entreprise par ses capacités et par sa force comprenez-vous voilà deux êtres différents oui et enfin je voulais changer tout à fait de sujet est-ce que vous vous souvenez à l' école primaire d' avoir eu un devoir et d' avoir éprouvé des difficultés pour le faire des centaines des centaines de devoirs oh oui oh oui hein m' feye oh oui hein une fois qu' on sortait la grammaire j' étais mort ah oui oh oui n' importe lequel n' importe lequel que ce soit une rédaction ou que ce soit une dictée j' étais mort je n' étais fort qu' en calcul moi et je vous l' ai dit tout à l' heure quand j' ai commencé mon exposé ni histoire ni ni ni tout ça pas capable ni sciences ni ça non je n' étudiais pas et qui vous aidait alors pour faire vos devoirs personne je tirais mon plan comme ça et je revenais le lendemain avec avec quatre sur dix ou trois sur dix ou zéro ou ou un bien on mettait des bien et des très bien de ce temps-là on ne mettait pas des points on mettait bien on mettait très bien ben j' avais bien ou ou bien on me marquait dessus bête à la place de me mettre bien si c' était du français j' étais sûr bête que parce que nous avions des vieux maîtres d' école qui étaient rudes aussi pas méchants mais qui qui aimaient bien les bons élèves et j' étais un mauvais élève moi hein c' est assez dire que j' étais très intelligent fallait rien dire devant moi et il ne fallait ne rien faire devant moi c' était capté avec une mémoire une mémoire pyramidale ce que j' avais été apprendre à l' école sur une journée était assimilé vous me comprenez mais comme je n' y allais pas ben je n' apprenais rien je me souviens bien quand je suis entré à l' école technique je suis entré à l' école technique j' ai été faire quelques mois parce que fallait bien j' avais quitté les primaires j' ai commencé à mon compte à treize ans avec une charrette à bras moi à faire les transports avec une charrette à bras et quand j' ai eu gagné treize-mille-cinq-cents francs avec ma charrette à bras j' ai acheté un cheval et une charrette alors j' étais au cours de technologie bois hum et je faisais mes devoirs de français pour essayer de m' avancer pour bien vite venir faire les des des charrois des transports avec des chevaux de ce temps-là après mon école je ne voyais que ça et c' était *Nicolas_Saroléa* que nous avions comme professeur et nous étions dans les premiers jours ] dans d' entrée à l' école technique et il expliquait au tableau la théorie de la technologie bois comment on montait un rabot et il m' avait observé que je n' écoutais rien du tout mais rien du tout je faisais mes devoirs et c' était encore un ami intime de ma famille et ça n' avait rien à voir j' étais pas pro privilégié pour la cause au contraire il me serrait pour essayer de me faire arriver tous les amis intimes des maîtres d' école on appelait ça des maîtres école maintenant on les appelle les professeurs qui étaient des amis intimes de chez moi me serraient pire que les autres pour essayer de me faire amener à aller à l' école mais je ne voulais pas ils perdaient leur temps j' étais à la récréation moi je voyais passer un cheval et une charrette je courais bien vite je sautais la barrière je sautais dans la charrette et je partais et on ne me voyait plus après l' école bon et on devait me rapporter ma mallette bon on m' apportait des devoirs et je ne les faisais pas alors qu' en est-il que voilà que j' ai perdu le fil de mes idées tiens maintenant avec le avec *Nicolas_Saroléa* faisait technologie bois il expliquait donc avec son rabot et à un moment donné quand il a fini son cours il vient me trouver il me dit tu vas aller sur la l' estrade et tu vas aller redessiner le rabot et tu vas aller réexpliquer tout le cours que j' ai donné et je lui ai dit je vais aller faire une synthèse de votre cours et j' ai il avait effacé le tableau j' ai pris la craie et j' ai dit je ne sais pas dessiner moi j' ai jamais eu aucun point en dessin je ne savais pas dessiner je dis je vais vous dessiner le rabot à ma manière et je vais vous expliquer comment on emmanche un rabot j' ai expliqué comment on avait emmanché un rabot parce que je savais le faire avant qu' il ne me l' explique avant qu' il ne fasse sa théorie tellement je m' étais servi d' un rabot gamin avec mon père et de marteaux et de tenailles et de clous et j' étais j' étais un bricoleur j' étais un travailleur moi je savais ce qu' il expliquait là il y avait bien longtemps que je le savais depuis mon enfance vous compr alors il dit c' est terrible de voir un gars comme ça terrible et il n' était pas maître de moi donc à l' école euh euh vous me demandez des devoirs ben oui un devoir de de dictée de de grammaire de de sciences d' histoire de géographie c' était zéro c' était zéro c' était zéro c' était zéro c' était zéro tout ça mais si on me donnait un problème ce n' était plus zéro et les calculs non plus toujours été fort en calcul et encore aujourd' hui en grammaire en dictée je suis très faible hein mm très très faible hein très très faible puisque je n' ai fait que mes primaires et euh hein et le maître d' école donnait beaucoup de punitions certains certains pas tous ils ils se lassaient à la longue ils voyaient bien qu' il n' avait rien à faire vous comprenez un premier de classe comme *Louis_Chalon* ou *Roger_Lesage* aurait eu plus vite une punition que moi pour une faute qu' ils auraient fait parce que c' était inadmissible c' étaient les gars qui faisaient une dictée sans faute dix sur dix et une faute qu' ils faisaient le maître ne l' adm ne ne l' admettait pas parce que c' était incompréhensible qu' ils avaient fait une faute c' étaient des têtes de classe mais un pareil que moi qui faisait vingt fautes dans une dictée ah pas d' avance de me donner une de me donner une punition on refaisait une dictée deux jours après j' en refaisais encore toujours vingt vous vous me suivez il perdait son temps il était plus vexé de voir faire une faute à *Louis_Chalon* ou à *Roger_Lesage* que de m' en voir faire vingt-cinq il savait bien que j' en allais faire vingt-cinq on les corrigeait au bé euh au à l' encre rouge il n' avait pas des bics de ce temps-là hein c' était de l' encre noire avec un encrier sur votre banc avec une plume et le maître il n' avait que le maître qui avait une plume avec de l' encre rouge pour hein souligner vos vos vos fautes hein ah oui hein ah oui hein je faisais des tas de fautes et des tas de fautes euh d' inattention euh par exemple les plumiers j' oubliais de mettre S vous comprenez hein j' oubliais de mettre à des verbes E N T par exemple j' écrivais comme comme comme je le sentais enfin moi hein et encore aujourd' hui encore aujourd' hui faut que je regarde et recommencer des brouillons et et je ne me suis jamais servi de dictionnaire dans ma vie naturellement j' ai une chance ici dans mon bureau que je leur passe mes brouillons et et on me les fait enfin hein vous comprenez et vous vous souvenez d' une punition qui n' était pas du tout justifiée non non parce que nous n' avions pas des maîtres qui nous donnaient des j des punitions qui n' étaient pas justifiées non nous avions des des vieux maîtres d' école déjà des vieux maîtres d' école à cette époque-là nous enfin nous avons eu des vieux maîtres d' école qui qui avaient de des des années d' ancienneté qui avaient de la maturité qui avaient de la compréhension qui qui qui étaient quelquefois durs hum non non non peut-être que j' en ai eu une mais je n non ils étaient très corrects c' est nous autres qui n' étiez pas corrects hein vous comprenez c' est nous autres qui n' étaient pas corrects hein j' ai eu un maître d' école pendant des années et et *Louis* aussi c' était *Michel_Hantais* il n' était juste bon que pour aller à la pêche et il m' a dit des dizaines de fois je ne passe plus mon temps avec toi il disait en wallon tu n' sèrê mwins qu' un tchèron tu ne seras jamais qu' un charretier c' était inutile de perdre son temps avec avec moi hein il ne perdait pas son temps et pour vous dire la vérité quand je suis entré en sixième année j' ai eu son beau-frère *Lambert_Saive* qui était directeur d' école et que lui était un très bon maître d' école *Michel_Hantais* n' était pas un bon maître d' école mais *Lambert_Saive* et j' avais pris goût à ma sixième année avec *Lambert_Saive* pourquoi je n' en sais rien pourtant il était beaucoup plus dur que mon maître préféré c' était *Michel_Hantais* très souple tandis que *Lambert_Saive* était très dur et j' avais pris goût est-ce qu' il ne vient pas mourir à cinquante-deux ans alors on a mis un intérimaire je suis jamais plus allé à l' école et c' est de ça que je n' ai pas fini ma sixième année et que l' inspecteur des écoles *Lambert_Jeuset* ne voulait pas que j' aille passer mes mes examens de fin d' année pour avoir mon diplôme d' école primaire que j' ai eu à la limite ouais merci